dimanche 16 décembre 2007

400.000

· 400.000
C’est le nombre de personnes qui ont quitté la Grande-Bretagne en 2006 pour aller vivre à l’étranger, soit une augmentation de 41.000 par rapport à 2005. 207.000 sont britanniques et choisissent principalement l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la France, l’Espagne et les Etats-Unis. Toujours en 2006 sont arrivées 591.000 personnes, venant le plus souvent de l’Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bangladesh et Sri-Lanka), surpassant en nombre ceux de Pologne et des Etats-Unis. (SOURCE : « The Guardian » du 16/11/07.)
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Les britanniques qui en ont les moyens fuient leur pays qui font entrer des immigrés ravis de travailler pour un salaire inférieur à ceux des anglais et ainsi bloquer les salaires de tout le monde.
La même chose en France où, au lieu de trouver du travail aux 4 millions de chômeurs existants, le gouvernement préfère continuer a importer de la main d oeuvre venu d'ailleurs...

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Transfert de richesses
La Chine, puis l'Inde, et quelques autres grands pays émergents deviennent les principaux producteurs de biens et de services. Avec, pour simplifier, un triple transfert de richesses. Au profit d'une classe moyenne balbutiante dans les pays émergents, des multinationales qui améliorent leurs marges et d'une nouvelle noblesse d'argent. Cette pression sur les salariés occidentaux, rendue possible par la mondialisation, visait à redéfinir un nouveau partage de la valeur ajoutée, plus favorable au capital et un peu moins au travail. Le tout devant, bien sûr, redynamiser des économies occidentales qui avaient tendance à s'ankyloser. L'ajustement a commencé, il y a près d'un quart de siècle, chez les Anglo-Saxons. Les syndicats ont été cassés ; l'ouvrier de la General Motors s'est transformé en vendeur de pizzas.

Nouveau nomadisme
Londres symbolise jusqu'à la caricature cette évolution. C'est la capitale des ultra-riches, qui côtoient une armée d'immigrés prompts à leur offrir toute une gamme de services. Les Britanniques les plus pauvres survivent difficilement, avec de maigres allocations sur le modèle de notre RMI. Mais ils sont, fort habilement, sortis des statistiques. Quant à la classe moyenne, elle émigre de plus en plus. Notamment… en France. Confrontées à une paupérisation relative, les familles se délocalisent. C'est le nouveau nomadisme, fruit de la mondialisation. Celui des ultra-riches, avec leurs jets privés. Celui des immigrés traditionnels, attirés par le miroir aux alouettes de l'Occident qu'ils croient encore riche. Et celui maintenant des classes moyennes occidentales, qui tentent de maintenir leur pouvoir d'achat, en n'habitant plus là où elles gagnent leur vie.

http://www.marianne2.fr/Ultra-riches-et-nouveaux-pauvres_a82259.html?TOKEN_RETURN

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Royaume-Uni Le grand défi migratoire


La Grande-Bretagne connaît une grosse vague d'immigration depuis une décennie, notamment d'Europe de l'Est. Dans la banlieue londonienne, écoles, logements et emplois sont sous pression.


Eric Albert, Slough (GB)
Mardi 18 décembre 2007

«Quels sont ceux pour qui l'anglais n'est pas leur langue maternelle?» Douze enfants lèvent la main dans cette classe d'école primaire. Douze sur 21. Chez eux, ils parlent ourdou, tagalog, penjabi, malayalam (sud de l'Inde), irlandais, shona(Zimbabwe) et un dialecte de Côte d'Ivoire. Ce sans compter les quatre élèves polonais partis répéter des chansons de Noël.

La classe «Chestnut» de cinquième année de primaire est typique de l'école St. Etherbert. Situé à Slough, en grande banlieue ouest de Londres, l'établissement fait face à une impressionnante vague d'immigration depuis quelques années. Il y a dix ans, 8% des élèves n'étaient pas de langue maternelle anglaise. Ils sont désormais 62%. Au total, les 450 élèves, dont une cinquantaine de Polonais, parlent 32 idiomes différents.

Mais cette vague d'immigration ne se limite pas à Slough. Depuis une décennie, le nombre d'étrangers à s'installer en Grande-Bretagne a fait un véritable bond. L'immigration nette (le total de l'immigration, moins celui de l'émigration) atteint désormais près de 200000 personnes par an (lire l'encadré ci-dessous). Du jamais vu depuis au moins quarante ans (quand on a commencé à disposer de statistiques). Les Polonais, en particulier, sont arrivés en nombre.

Cet afflux a longtemps été très bien accueilli par la Grande-Bretagne. Les employeurs se félicitaient de l'arrivée d'une main-d'œuvre à bon marché, souvent bien qualifiée et dure à la tâche. La restauration, l'hôtellerie, l'agriculture et les usines en sont particulièrement friandes, alors qu'elles avaient des difficultés à recruter des Britanniques.

Mais l'atmosphère commence à changer. En mai 2006, le British National Party, parti d'extrême droite ultra-minoritaire, a remporté une vingtaine de sièges de conseillers municipaux lors des élections locales. Plus récemment, le premier ministre Gordon Brown s'est cru obligé d'annoncer des «emplois britanniques pour les travailleurs britanniques». Sa promesse - intenable, étant donné les lois contre la discrimination - visait à réconforter la population défavorisée blanche, qui se plaint de se retrouver en concurrence avec les immigrés sur le marché du travail. Enfin, de nombreuses mairies se plaignent de ne pas recevoir le financement nécessaire pour faire face aux nouveaux venus. «La migration accroît la population et donc les demandes sur les services locaux», s'inquiète la Local Government Association (LGA). Concrètement, les demandes de logements sociaux, de places dans les écoles, d'aide aux sans-emploi ou aux sans-abri ont fortement progressé. La LGA demande la création d'un fonds d'urgence de 570 millions de francs.

Slough est un exemple typique. L'école St.Etherbert reçoit toutes les semaines de nouvelles demandes pour des enfants qui viennent d'arriver. La liste d'attente est désormais d'une cinquantaine d'élèves. «Nous avons désespérément besoin de plus de professeurs et d'assistants, explique Theresa Haggart, la très dynamique directrice. Mais la mairie ne dispose pas d'argent supplémentaire.» Elle insiste sur le fait que l'afflux migratoire de ces dernières années apporte aussi de nouvelles chances: «Nous avons modifié notre enseignement de l'anglais, pour favoriser notamment le vocabulaire. Cette nouvelle méthode profite aussi aux élèves britanniques.» Reste que la pression démographique est un défi difficile à relever pour l'école.

Dans la rue principale de Slough, avec son alignement typique de magasins sans fantaisie, la grogne n'est jamais très loin. Marcel, jeune plombier anglais à l'accent banlieusard prononcé, est agacé: «C'est de plus en plus difficile d'obtenir du travail. Les Polonais travaillent pour moins cher. Quand on demande 15 livres (35francs), ils en prennent 12 (28). En plus, ils travaillent très bien et prennent moins de pauses-cigarette que nous.»

La pression sur le logement est aussi évidente. Honorata, Polonaise de 28 ans installée à Slough depuis trois ans, vit dans une maison où ils se partagent quatre chambres à six personnes. La situation de cette vendeuse de journaux est courante. Profitant du manque de logements, de nombreux propriétaires locaux ont fait construire des «cabanes» à l'arrière de leur jardin, qu'ils louent au marché noir à de récents immigrés. Ceux-ci se retrouvent ainsi sans adresse officielle, ce qui rend l'inscription chez le médecin ou les demandes d'aide sociale quasi impossibles.

Depuis deux ans, la mairie de Slough mène campagne pour que l'immigration soit reconnue par le gouvernement. Mais le problème est que les statistiques officielles en ignorent l'existence. Celles-ci sont basées en partie sur des sondages très incomplets, réalisés dans les aéroports. Officiellement donc, la population de Slough baisse de 1% par an. Selon la mairie, il s'agit en fait d'une hausse de 1% par an. Cette erreur a des conséquences financières très importantes, l'argent versé par le gouvernement dépendant de la population vivant sur son territoire. «La mairie a ainsi perdu 4,6 millions de livres (10,5millions de francs) depuis 2002», estime Andrew Blake-Herbert, le patron des Finances de Slough.

Mais l'immigration massive de ces dernières années ne provoque pas que des problèmes. Dans la rue principale de Slough, bonnet enfoncé sur la tête, Roga se frotte les mains. Pakistanais élevé en Ouganda, il a émigré il y a six ans en Grande-Bretagne. Son petit stand de cartes de téléphone pour appeler à bon compte à l'étranger fonctionne de mieux en mieux. «Auparavant, j'étais installé au centre de Londres, mais je suis venu à Slough, parce que le marché est meilleur ici.»

Quant à la petite épicerie SL Wines & Food tenue par des Indiens, elle a changé sa devanture pour y mettre une inscription en polonais. A l'intérieur, saucisses et bières abondent. Hercharan, le vendeur qui arbore une coiffe sikh et une moustache bouclée, sourit: «Dans le business, il n'y a pas de religion ni de nationalité.»

Un mouvement positif pour l'économie

Pratiquement toutes les études le montrent: l'immigration est positive pour l'économie britannique. Elle a ajouté environ 3,1 points de croissance depuis 1998, selon les calculs du National Institute of Economic and Social Research (NIESR). L'explication est presque mathématique: en travaillant, les immigrés participent à la création de richesse dans le pays. «En dix ans, 2,7 millions d'emplois ont été créés, explique Christian Dustmann, du Centre de recherche et d'analyse de la migration. L'immigration était une nécessité pour fournir la main-d'œuvre nécessaire. Il n'y avait pas assez de travailleurs britanniques pour cela.»

Mais cette analyse comporte une faille, selon Martin Weale, le directeur du NIESR. «Bien sûr que la croissance aurait été inférieure sans l'immigration. Mais ce qui compte, c'est la croissance par habitant. Or, celle-ci progresse beaucoup moins vite, parce que l'immigration fait croître la population.» En d'autres termes, la croissance est au rendez-vous, mais les Britanniques n'en ressentent pas forcément les conséquences. «C'est une erreur de dire que l'immigration est bonne pour tout le monde, poursuit Martin Weale. Pour certaines personnes, cela a provoqué une pression à la baisse sur les salaires. Les techniciens de surface n'ont pratiquement pas eu d'augmentation ces dernières années, par exemple.»

Martin Weale estime cependant que l'immigration dans son ensemble a eu un impact «légèrement positif». La principale explication est que les immigrants sont majoritairement en âge de travailler, et payent donc des impôts. Mais ils n'ont pas été éduqués en Grande-Bretagne aux frais du contribuable. Leur apport fiscal net est donc positif.


Un demi-million d'arrivées par an


La vague d'immigrations que connaît la Grande-Bretagne a commencé à la fin des années 1990. La bonne santé économique du pays d'une part, et les facilités d'immigration pour les Etats membres du Commonwealth d'autre part ont favorisé l'arrivée de personnes cherchant du travail. Le phénomène s'est encore accéléré en 2004 avec l'élargissement de l'Union européenne, les habitants des nouveaux pays membres ayant le droit automatique de travailler en Grande-Bretagne.

Les chiffres sont impressionnants. Le nombre d'immigrants est passé de 219000 en 1991 à 510000 en 2006. Parmi ceux-là, 40% venaient des pays du Commonwealth et un tiers d'Europe (dont 18% de l'Est). Ces chiffres sont très critiqués, parce qu'ils sont basés sur des sondages de faible ampleur dans les aéroports. En particulier, ils sous-estiment sans doute le nombre d'Européens de l'Est, dont une partie ne passe que quelques mois par année en Grande-Bretagne (seuls ceux qui restent plus de douze mois sont comptés).

Au total, cela provoque une hausse nette de la population. Selon l'office national des statistiques, le nombre d'habitants en Grande-Bretagne augmentera de 4,4 millions d'ici à 2016, à 65 millions. La barrière des 70 millions sera atteinte en 2028.

source: Le Temps

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