mercredi 22 mai 2013

Peter Gumbel: "Les réseaux de pouvoir français sont incestueux et malsains"


Vous êtes anglais et connaissez bien l'enseignement supérieur français: que pensez-vous de la polémique sur la possibilité d'enseigner en anglais à l'université, introduite par le projet de loi Fioraso?
Si l'on veut attirer des étudiants étrangers, il faut des cours en anglais à l'université. C'est l'exemple de Sciences Po. Ceci dit, le vrai problème reste de savoir si les profs français sont capables d'enseigner en anglais. La France a évolué depuis 25 ans sur ce point, mais il reste du chemin à faire... 
Que reprochez-vous aux grandes écoles françaises?
C'est un système étroit et rigide. Je ne suis pas contre les élites, mais en France on pêche dans un bassin qui s'avère minuscule! Aux Etats-Unis et en Angleterre, la diversité des élites est beaucoup plus importante. En France, l'ouverture sociale des grandes écoles est affichée comme un objectif politique, mais le système reste inchangé.  
Deuxième reproche que je formule: les grandes écoles françaises sont dans une logique de sélection très forte. 96% de la population n'en est pas issu. C'est un système pour "happy few" qui génère un manque de confiance chez les étudiants, et des taux d'échec très élevés. De ce point de vue, le monde du travail agit comme un miroir de ce qui se passe à l'école: niveau de stress important, sentiment de frustration, manque de motivation. Autant d'éléments qui trouvent leur origine dans une logique de sélection. 
Troisième élément, le principe de la méritocratie républicaine vanté par la France est très sympa... Simplement, il ne marche pas! Ce n'est pas parce qu'on est très performant à l'école, qu'on l'est tout autant en entreprise ou dans un cabinet ministériel. Il est d'ailleurs prouvé que les entreprises qui recrutent exclusivement dans le réseau des grandes écoles sont moins performantes que les autres. Autre élément d'interrogation, l'administration publique française. Si l'ENA était vraiment efficace, nous aurions une administration très performante et très moderne. Or la France a complètement raté depuis 20 ans les évolutions de son administration. Des rapports entiers consacrés à ce sujet encombrent les placards des ministères, mais les différents gouvernements sont incapables de les mettre en oeuvre. Si vous regardez les grands corps de l'Etat, tout cela n'est pas très étonnant... En France le corps le plus prestigieux est l'Inspection des Finances. Ce qui veut dire que les Français sont très forts dans la critique et le contrôle, beaucoup moins dans la mise en oeuvre. 
Quelle réflexion vous inspirent les scandales récents impliquant de hauts responsables politiques français, de DSK à Jérôme Cahuzac?
La France a un retard énorme en terme de transparence, et d'"accountability". Ces affaires l'ont clairement montré. Le principe des cabinets ministériels, avec un ministre qui arrive avec toute son équipe, laquelle décide de tout, n'existe pas ailleurs. Pour ces raisons là, dans les pays anglo-saxons notamment, les professionnels de la politique sont séparés des professionnels de l'administration. 
Que préconisez-vous?
Je pense qu'il faut casser le lien automatique entre les grands corps d'Etat et l'ENA. Ces réseaux sont aujourd'hui incestueux et malsains. Si ça fonctionnait, il faudrait les maintenir, mais ça ne marche plus!  
Aujourd'hui nombre d'étudiants brillants partent faire leurs études à l'étranger. Mon espoir c'est qu'en rentrant en France, ils changent ce système, cet entre-soi qui prévaut dans les élites françaises.  
En tant que directeur de la communication de Sciences Po, vous avez été témoin d'une crise sans précédent au sein de cette prestigieuse institution, entre les scandales liés à la rémunération de Richard Descoings et sa disparition violente. Quelle leçon en tirez-vous?
J'étais très attiré par Sciences Po. Je me disais: voilà l'exemple d'une école qui a évolué d'une façon très importante, en matière d'ouverture sociale notamment. Mais le point faible de Sciences Po, c'est sa gouvernance. Elle repose sur une structure très pyramidale, mais exclut toute procédure de contrôle. Prenons l'exemple des primes attribuées à Richard Descoings. Ce sont quand même le procureur général de la Cour des Comptes et le vice-président du Conseil d'Etat qui ont validé des montants énormes! 
Si vous regardez les scandales récents dans d'autres universités, notamment aux Etats-Unis, à l'Université de Virginia ou à la London School of Economics en Grande-Bretagne, c'est l'université elle-même qui a traité le problème. A Sciences Po, l'institution n'était pas capable de faire le ménage toute seule. Cette affaire a nécessité l'intervention de la ministre, de la Cour des Comptes, de l'Elysée, le tout avec un certain nombre de fuites dans la presse. Aux Etats-Unis, l'idée que l'Etat puisse refuser la décision du conseil d'administration d'une telle institution, est inenvisageable! 
"Elite Academy, Enquête sur la France malade de ses grandes écoles", Peter Gumbel, Denoël 2013. 
 http://www.lexpress.fr/actualite/societe/peter-gumbel-les-reseaux-de-pouvoir-francais-sont-incestueux-et-malsains_1250365.html

samedi 18 mai 2013

Sexes et races, deux réalités


Sciences humaines et sciences naturelles ne font pas bon ménage. Quand les biologistes s'aventurent dans les domaines de l'anthropologie et de la psychologie, ils extrapolent souvent abusivement des causes matérielles aux conséquences sociales. L'homme fait certes partie de la nature, mais les lois biologiques expliquent-elles tous les comportements ? L'hérédité est certes un facteur puissant, mais comment nier que l'histoire des sociétés comme celle des individus a un impact sur notre identité ? Les analyses sociobiologiques des arts et des cultures, à force de se croire capables de tout expliquer à leur aune, laissent souvent sceptique.

Du côté des sciences humaines et sociales, c'est moins la boulimie que l'anorexie qui fait des ravages : penseurs et philosophes contemporains semblent avoir adopté pour devise la célèbre formule "Commençons par écarter tous les faits". D'où vient cette cécité volontaire, obstinée, parfois loufoque, vis-à-vis des sciences naturelles ? En grande partie, bien sûr, de la catastrophe qu'a représentée, au XXe siècle, l'interprétation finaliste de la découverte darwinienne, qui a débouché sur l'idéologie nazie et sur sa traduction dans le réel.


Hitler croyait au déterminisme biologique, Hitler était un salaud, donc le déterminisme biologique n'existe pas : le caractère spécieux du raisonnement saute aux yeux. On aurait pu aussi bien tirer la conclusion inverse à partir des pratiques adoptées en Russie communiste au cours des mêmes années, où l'on envoyait les généticiens dans les camps et idolâtrait l'agronome Trofim Lyssenko (1898-1976), d'après qui l'hérédité était inexistante et la nature des plantes pouvait être modifiée à volonté par les conditions environnementales et les hommes. Malgré ces excès, l'idée que l'intervention volontariste peut être utile n'a pas été pourfendue autant que celle de la pertinence du biologique.

UNE DIFFÉRENCE BIOLOGIQUE
Certains domaines sont tout simplement désossés de toute influence biologique ; la thèse qui en résulte n'est pas bien différente d'une mythologie moderne. Ainsi de l'idée selon laquelle toutes les différences non physiologiques entre hommes et femmes seraient construites ("la théorie du genre", introduite depuis peu dans les manuels scolaires français). Dans le monde vivant, mâles et femelles diffèrent toujours biologiquement, y compris pour une partie de leurs comportements, car chaque sexe a une façon spécifique de se reproduire, ainsi chez les gorilles, chimpanzés et bonobos, dont nous sommes les plus proches cousins.
Quelle force mystérieuse aurait effacé ces différences dans notre espèce à nous ? Les faits, quand on cherche à les connaître, nous montrent que déjà à la naissance – donc avant toute influence sociale – filles et garçons n'ont pas les mêmes comportements. Et comment ne pas reconnaître que le pic d'hormones de la puberté, que partagent les adolescents humains avec les adolescents chimpanzés, a une origine biologique et un effet marqué sur les comportements ? A cela s'ajoute bien évidemment une forte intervention sociale, qui aura le plus souvent tendance à exacerber les différences biologiques.
Autre exemple : celui des différences entre groupes humains. Il existe une multitude de races de chiens, neuf sous-espèces de girafes, quatre de chimpanzés, quelques variétés de mésanges bleues, une liste impressionnante de sous-espèces de ratons laveurs. Quel que soit le mot employé, il s'agit là de différences génétiques. Et chez Homo sapiens ? La fiction actuellement à la mode nous assène que les différences génétiques entre groupes humains sont proches de zéro, que la notion de race est scientifiquement infondée.
"AUSSITÔT TAXÉ D'ESSENTIALISME"
Idée aussi généreuse dans ses intentions politiques que farfelue sur le plan des faits. La diversité de l'espèce humaine est grande : une partie de notre héritage génétique est largement partagée, mais une autre est caractéristique de groupes géographiques. D'ailleurs, il suffit de séquencer le génome d'un inconnu pour savoir d'où proviennent ses ancêtres. Comment nommer ces différences ? Le mot "race" fait peur – il va du reste prochainement disparaître de la Constitution française, on se demande s'il sera suivi par "sexe" –, mais peu importe le terme, il s'agit de ne pas enseigner des inanités.
Ces mythes modernes ont en commun avec les religions de reposer sur la dénégation tranquille de faits physiques et biologiques avérés et irréfutables. Ils ont aussi en commun avec les religions de nous flatter et nous rassurer sur notre statut "unique", "choisi", "élu" parmi les espèces terriennes : loin de faire partie du règne animal et de la nature, nous assurent-ils, les humains jouiraient d'un statut à part. Les races et les sexes, c'est bon pour les plantes et les animaux. Nous, on est supérieurs ! On décide de notre propre sort !
Cet orgueil inné de l'humain est particulièrement coriace en France, où il se combine avec la certitude nationale de disposer d'une intelligence exceptionnelle. Ainsi les faits biologiques ont-ils tendance, ici, à être instantanément traduits en concepts philosophiques.
Si vous affirmez l'existence chez les humains de deux sexes, plutôt que d'un seul ou de toute une kyrielle, vous êtes aussitôt taxé d'"essentialisme". Pourtant, dire que seules les femmes ont un utérus, ou que les hommes ont en moyenne un niveau de testostérone plus élevé qu'elles, ce n'est ni spéculer quant à l'"essence" de l'un ou l'autre sexe, ni promouvoir une idéologie sexiste, ni décréter l'infériorité des femmes par rapport aux hommes, ni recommander que les femmes soient tenues à l'écart de l'armée et les hommes des crèches, c'est énoncer des faits ! Des faits qui, en l'occurrence, ont eu un impact décisif sur l'histoire de l'humanité – son organisation sociale (patriarcat), familiale (mariage, primogéniture), politique (guerre). Nier la différence des sexes, c'est s'interdire toute possibilité de comprendre, donc d'avancer.
L'IDENTITÉ, RÉSULTAT DE NOS INTERACTIONS
De même, affirmer que Homo sapiens, à partir d'une même souche africaine voici soixante-dix mille à cent mille années, a évolué de façon relativement autonome dans différentes parties du globe et s'est peu à peu diversifié en sous-espèces, ou variétés, ou – pardon ! – races différentes, ce n'est pas une opinion, encore moins un décret politique, c'est une simple réalité. Elle n'implique aucun jugement de valeur ; la génétique moderne se contente de décrire.
Le racisme hitlérien, scientifiquement aberrant, s'enracinait – comme toutes les autres formes de racisme – dans des convictions autrement anciennes et tribales.
Notre identité biologique est elle-même le résultat, non seulement de l'hérédité, mais aussi de l'interaction avec le milieu dans lequel nous vivons. Depuis des millénaires, les populations humaines se sont adaptées au terrain, au climat et aux conditions de vie extrêmement variables d'une partie du globe à l'autre. Aujourd'hui, les différentes populations humaines n'ont ni la même pilosité, ni la même couleur de la peau, ni les mêmes maladies et systèmes de défense contre celles-ci.
Les médecins savent qu'il existe une variation dans la réponse aux médicaments – les psychotropes par exemple – selon le groupe auquel appartient le malade. Les Inuits sont adaptés au froid, tout comme les sherpas de l'Himalaya sont adaptés à la vie en altitude. Même si des traits culturels interviennent également, ces adaptations sont génétiques.
DÉPASSER UNE CÉCITÉ RÉCIPROQUE
L'évolution ne s'arrête jamais. Ces différents groupes humains donneront-ils à l'avenir de véritables espèces ne pouvant plus se croiser ? C'est une possibilité, assez banale dans l'histoire des mammifères et plusieurs fois observée dans notre lignée évolutive récente. A l'inverse, si les reproductions entre les groupes actuels deviennent très fréquentes, cela pourrait homogénéiser l'ensemble. On en est bien loin, même aux Etats-Unis. A l'heure actuelle, donc, les groupes humains génétiquement différenciés existent.
Soulignons au passage que la différence des sexes est d'une autre nature que celle-là, car les sexes ne se métissent pas : en croisant un mâle et une femelle, on n'obtient ni un hermaphrodite ni une transsexuelle mais, dans la quasi-totalité des cas, un mâle ou une femelle. La connaissance du vivant n'a pas à se soumettre au choix politique entre droite conservatrice, qui exagère toujours le poids du donné, et gauche révolutionnaire, qui croit tout transformable. Il est temps de passer outre ces réponses simplistes à des questions infiniment difficiles, car si nous continuons à ignorer et à maltraiter le monde, nous risquons de compromettre nos chances de survie. L'antagonisme entre nature et culture est intenable. L'être humain est un animal pas comme les autres : pas facile d'accepter vraiment les deux parties de cette phrase en même temps !
Comme l'on ne disposera jamais d'un discours unique, capable de rendre compte de sa complexité, au lieu de se cantonner dans le sectarisme et le dogmatisme qui conduisent à la cécité réciproque, nous avons tout intérêt à partager nos différents savoirs. Ceux d'entre nous qui gagnent leur vie par la pensée devraient donner l'exemple en matière de modestie et de curiosité.

vendredi 10 mai 2013

Quand les chaines mémorielles entravent la lutte contre l’esclavage



(...)

D'une tragédie universelle - l'esclavage et son commerce - qui appartient à la longue histoire commune de l'humanité, la loi Taubira ne sélectionnait, ne découpait, sur une séquence courte, que les faits imputables aux seuls Européens, laissant de côté la grosse majorité des victimes. Car la terrible traite transatlantique, du XVe au XIXe siècle, ne constitue malheureusement qu'une partie de l'histoire de l'esclavage, qui comprend la traite arabo-musulmane, laquelle a duré du VIIe au XXe siècle, et la traite intra-africaine, toutes deux plus meurtrières. 

Derrière Pierre Nora, nombre d’historiens dénoncèrent alors une relecture du passé en fonction des enjeux du présent, ce que Christiane Taubira assuma d’ailleurs franchement en précisant que sa loi n'évoquait pas la traite négrière arabo-musulmane pour que les « jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes ». 

Pierre Nora discutait aussi le paradoxe de l'utilisation du concept de « crime contre l'humanité » - catégorie pénale dont l'objet est la poursuite de criminels - dans une loi traitant de faits limités à l'Europe et remontant à plusieurs siècles, alors qu'elle exclut soigneusement d'autres parties du monde où l'esclavage existe encore (Soudan, Niger, Mauritanie) et où ses responsables, qui sévissent en toute impunité, pourraient faire l’objet de poursuites. 

C’est à ce propos que le CRAN manque d’imagination, pour ne pas dire de compassion : si le devoir de mémoire entend éviter que le pire ne se reproduise (le fameux « plus jamais ça ! »), sa priorité devrait être de se mobiliser contre ce pire là où il n’a pas cessé ! 

Si l'histoire des traites européennes, qui se caractérise par sa relative brièveté et par leur abolition, est terminée depuis plus d'un siècle et demi, l'esclavage s'est prolongé jusqu'au milieu du XXe siècle (c'est pour le dénoncer qu’Hergé a publié Coke en stock en 1958) et il persiste de nos jours dans certains pays, notamment le Soudan, le Niger et la Mauritanie (malgré son abolition officielle en 1960, et de nouveau en 1980). 

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, il y aurait aujourd’hui dans le monde encore plusieurs millions d'adultes en esclavage véritable (à distinguer du nouvel esclavage que constituent diverses formes de surexploitation). Bien que plusieurs associations humanitaires aient aujourd'hui pour principale activité le « rachat d'esclaves », on n’en parle guère et les militants africains anti-esclavage se sentent un peu seuls, tels Moustapha Kadi Oumani, qui soulignait les contradictions de cette repentance à deux vitesses en conclusion de son livre Un tabou briséL'esclavage en Afrique (éd. L'Harmattan) : 

« Il apparaît bien paradoxal, au moment où l'Afrique attend des excuses pour les effets dévastateurs qui ont laminé son potentiel économique, déformé les systèmes politiques, sapé les pratiques morales et civiques, qu'elle continue à pratiquer elle-même l'esclavage ». 

Les criminels esclavagistes n'appartiennent malheureusement pas tous au passé lointain. Il n’y a pas qu’à Paris que Louis-Georges Tin peut déposer des plaintes.

mardi 7 mai 2013

“3 Bruxellois sur 4 sont d’origine étrangère”


Dans un dossier intitulé "SOS Bruxelles",Le Soir s’inquiète d’une ville "ultra-métissée qui peine à gérer sa diversité".
"Avec 75,6% de sa population directement issue de l’immigration, la capitale est trois fois plus métissée que la Wallonie, et cinq fois plus que la Flandre", note le quotidien. Cette proportion devrait atteindre 83% en 2023.
Citée par le quotidien, la sociologue Corinne Torrekens résume :
Bruxelles est une ville de plus en plus cosmopolite et multiculturelle. Une réalité qui n’est pas souvent investie comme une richesse, mais comme un problème. Bruxelles reste une ville ethniquement ségréguée ; il existe des mondes de différence entre la qualité de vie des quartiers habités par les expatriés ou les fonctionnaires européens, et les quartiers populaires où la population issue de l’immigration est majoritaire.

"White Flight" ou la fuite des Blancs : la population britannique est-elle en train de s'imposer une ségrégation ethnique géographique ?

600 000, c'est le nombre de Londoniens blancs qui ont quitté leur ville entre 2001 et 2011. Ce que les Britanniques appellent le "White Flight" est d'autant plus inquiétant qu'il est le signe d'une séparation ethnique profonde. Plus de la moitié des minorités ethniques vivent dans des quartiers comptant moins de 50% de Blancs, selon une étude pour Demos.

(...)


L’immigration étrangère a été l’une des préoccupations majeures des Britanniques après l’afflux massif des années 2000. Elle le reste, comme le montrent les résultats des élections locales de la semaine dernière dans lesquelles l’UKIP, le parti nationaliste britannique dirigé par Nigel Farage, a emporté 23 % des voix. Entre 2001 et 2011, la population née à l’étranger en Angleterre-Galles a gagné près de trois millions de personnes, soit un accroissement de 63 %. Jamais le Royaume-Uni n’avait connu une immigration de cette ampleur. Le premier ministre David Cameron a promis une réduction importante de l’immigration afin de retrouver le niveau des années 1990 pendant lesquelles le solde migratoire n’était que de quelques dizaines de milliers seulement. Même s’il y arrive, ce qui s’annonce difficile, le visage de la population britannique a d’ores et déjà changé et cette situation est appelée à durer, notamment en raison de la plus grande jeunesse des minorités et de leur fécondité souvent supérieure à celles des Britanniques blancs.
En février dernier, les données publiées sur l’effacement de la présence des Britanniques blancs dans la capitale avait déjà fait la une des journaux. C’est à nouveau le cas avec les résultats d’une étude, apparemment non encore publiée, sur les migrations internes des blancs et sur les concentrations ethniques locales. On parle à nouveau du White Flight pour désigner ces Londoniens qui quittent la capitale. Entre 2001 et 2011 le nombre de Britanniques blancs y a baissé de plus de 600 000, alors même que le nombre de Londoniens s’est accru d’un million. Le nombre des premiers a baissé de 14 % quand le nombre des autres Londoniens augmentait de 56 %. La proportion de Britanniques blancs a ainsi perdu 13 points en dix ans (45 % en 2011 contre 58 % en 2001). La part des minorités s’est donc fortement accrue et pas seulement à Londres.
(...)

En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/white-flight-ou-fuite-blancs-population-britannique-est-elle-en-train-imposer-segregation-ethnique-geographique-michele-tribalat-719056.html#Mpj1y9g3D1zYFsY1.99 

lundi 6 mai 2013

Being Born in the U.S. Puts Kids at Higher Risk of Allergies

(...) What does birthplace have to do with how the immune-system functions? The most likely explanation could involve the “hygiene hypothesis,” which suggests that improved sanitation methods and efforts to keep germs at bay may deprive young, still-developing immune systems from being trained to recognize and react appropriately to the right types of irritants. “The hygiene hypothesis suggests that early-life exposures to infection or an unclean environment may protect against allergies. Children born and raised outside the U.S. likely have more and/or different infectious exposures than those born in the U.S.,” says study author Dr. Jonathan Silverberg of St. Luke’s–Roosevelt Hospital Center in New York City. “That American cities are ‘too clean’ may be overstated. However, previous studies suggest that rolling in the dirt from time to time may be a good thing for kids.”
Parental behaviors and cultural practices may also play a role. “Parents born and raised outside the United States may, for example, follow a healthier diet or have foods with a different antigenic profile than typically encountered in the Western diet,” the authors write. “Some cultures more commonly use spices, such as curcumin, and green tea that have antiallergy and inflammatory properties.”
Such factors could explain why having foreign-born parents seemed to lower risk of allergic disease in their children even further; the finding held even after the researchers accounted for differences in race, ethnicity, socioeconomic status, and whether or not the child lived in a metropolitan area.
In terms of what features of the American lifestyle or culture could be contributing to an increased risk of these diseases, previous studies from the same team of scientists suggested that factors such as climate, obesity, the Western diet and various types of infections could play a role. The current study wasn’t designed to identify which specific environmental factors might be the most influential, but Silverberg says, “one of our goals is to determine which factor [or factors] have the greatest impact on allergic disease, and to help develop public-health interventions to decrease rates of allergic disease in the U.S.” — because those influences would likely be far easier to change than where you’re born.