lundi 14 mai 2012

La diversité

Les benêts phrygiens

Selon les élites réunies sur le plateau de Frédéric Taddei, le mardi suivant l’élection du 6 mai, il serait choquant d’être choqué par le spectacle des drapeaux de la Bastille.

Rappelons que ce soir-là, pour fêter l’arrivée à la présidence de la République du premier socialiste depuis Mitterrand, les drapeaux que l’on agitait sur la place de la Bastille étaient très majoritairement étrangers et essentiellement arabes.

Au hit-parade, les bannières algériennes, tunisiennes et marocaines s’octroyaient les trois premières places du podium.

Pour ces intellectuels, toujours les mêmes que l’on convie sur les plateaux de télévision, on pouvait y voir la preuve de la diversité de la population française. Point.

Pour ces fines fleurs de la pensée française, rompues aux analyses complexes, voilà une façon bien suspecte d’expédier le sujet.

La diversité, Mesdames et Messieurs, c’est tout autre chose.

La diversité, c’est quand un blanc, un asiatique, un Noir et un Arabe se retrouvent réunis sous le même drapeau, comme on peut le voir quotidiennement dans les cours d’écoles aux Etats-Unis.

La diversité, c’est quand un blanc, un asiatique, un noir et un Arabe décident d’adopter le même tronc commun historique, même si leurs ancêtres sont nés aux quatre coins de la planète. Ils sont même autorisés à choisir, pour leurs enfants, des prénoms usités dans la terre d’accueil.

C’est même plutôt conseillé quand on veut faciliter l’intégration.

La diversité, c’est quand un blanc, un asiatique, un Noir et un Arabe importent leur culture d’origine pour la métisser aux autres et non pas pour la mettre en concurrence dans l’espoir de la rendre majoritaire.

La diversité enfin – il n’y a pas que François Hollande qui maîtrise l’anaphore -, c’est avoir un projet commun symbolisé par le drapeau, tricolore en l’occurrence quand on veut être français.

Quoi de plus imbécile et de plus malhonnête que de voir dans ces communautarismes, crispés et agressifs, un symbole d’harmonie ?

Quoi de plus irresponsable que de décrire ces germes de guerre civile comme des promesses de lendemains meilleurs ?

Quoi de plus désespérant que cette confiscation de la parole médiatique par des élites complètement déconnectées des réalités ?

Les manifestants du 6 mai à la Bastille ont bien dû sourire en s’entendant décrits comme des angelots tout en fourbissant leurs armes pour le jour où...

Primo-info

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