Le débat s’engage et, après quelques échanges à peine, tombe cette sentence qui se veut définitive : il n’y a aucune différence entre un enfant élevé par un couple hétérosexuel et un enfant élevé par un couple homosexuel, des études l’ont prouvé, d’abord ! Des études et, même, des études américaines.
Des études américaines… Un full aux as. Qu’avez-vous à dire à ça ?
Généralement rien, d’autant que personne n’a lu lesdites études : pas plus celui auquel on les oppose que celui qui les invoque. Les études américaines étant ce qu’elles sont, elles sont donc toutes aussi barbantes qu’écrites en anglais. Cette main abattue, la partie est pliée.
Mieux encore, le cadeau bonus : depuis quelque temps, les études sur l’ »absence de différences » font place aux études qui démontreraient qu’il vaut mieux être élevé par un couple homosexuel (de préférence, un couple de lesbiennes blanches de l’Upper East Side) que par un couple hétérosexuel. L’Humanité fait fausse route depuis la Genèse. Tu parles d’une désillusion.
Seulement, lorsque quelqu’un se penche sur lesdites études sans révérence injustifiée, on en ressort avec un sens renouvelé du burlesque.
Les limites des études "no differences"
En l’occurrence, il s’agit de Xavier Lacroix, dont j’achève l’ouvrage publié en 2007, La confusion des genres – Réponses à certaines demandes homosexuelles sur le mariage et l’adoption. Ouvrage à lire et qui dépasse nettement la question des études statistiques et sociologiques, au demeurant seulement brièvement exposée ci-dessous.
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Au final, il s’avère que les zétudes zaméricaines (et l’étude française de Stéphane Nadaud) ont une fâcheuse propension à cumuler les biais suivants :
Les échantillonnages retenus sont ridiculement faibles : ainsi dans les articles recensés par Charlotte Patterson (psychologue militante de l’ »homoparentalité », elle-même lesbienne et élevant trois enfants), les questionnaires sont au nombre de 11 à 38… pour toute la population des Etats-Unis. L’ordre de grandeur est le même chez Stéphane Nadaud;
La quasi-intégralité des études porte sur la situation des enfants, négligeant celle des adolescents ou jeunes adultes alors que l’on peut penser que le devenir de ces enfants à ces âges-là est un enjeu véritable;
On interroge essentiellement (voire exclusivement, dans l’étude française) les adultes, qui sont nécessairement enclins à justifier leur mode de vie;
On interroge des adultes directement sélectionnés par des associations d’homosexuels (cas de l’étude française en particulier), bref des militants, qui se sentent une responsabilité politique dans leurs réponses;
La quasi-totalité des études ne compare pas la situation des enfants élevés dans des couples homosexuels à celle d’enfants élevés par des couples hétérosexuels mais étudie le comportement d’enfants élevés par une mère lesbienne au comportement d’enfants élevés par une mère hétérosexuelle seule ou ayant divorcé;
Ces études sont systématiquement univoques : elles conduisent toutes à considérer qu’il n’y a pas de différences entre les deux situations ou, lorsqu’elles en relèvent, c’est exclusivement en faveur des enfants élevés par des mères lesbiennes. Or, ceci n’est tout simplement pas possible, dans le cadre d’une répartition classique de la population selon une courbe de Gauss. Pour mémoire, personne n’affirmerait par exemple que tous les enfants élevés par des parents hétérosexuels vont mieux que des enfants dont un parent est homosexuel.
Autant dire que ces études sont dépourvues de fiabilité.
L’étude « How different are they ? » de Mark Regnerus (mars 2012), et ses limites
Dans ce paysage par trop univoque, une étude a fait une intrusion fort remarquée. Il s’agit de l’étude de Mark Regnerus, de l’Université du Texas : How different are the adult children of parents who have same-sex relationships? Il faut dire que l’auteur n’y est pas allé de main morte, puisqu’il ressortirait de son étude que le fait d’être élevé par un parent ayant eu au moins une relation homosexuelle expose davantage à la marijuana et aux pensées suicidaires.
LM [Lesbian Mothers] respondents report statistically greater marijuana use, more frequent smoking, watch television more often, have been arrested more, pled guilty to non-minor offenses more, and—among women—report greater numbers of both female and male sex partners than do IBF [Intact Biological Family] respondents.
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Son étude, présentée sur Slate a provoqué une levée de boucliers, et de nombreuses critiques dont certaines paraissent fondées. Elle présente toutefois quelques avantages.
Ainsi, si Charlotte Patterson a été condamnée (dans le cadre de l’affaire Amer v. Johnson, 4 Fla.L.Weekly.Supp. 854 b (Flat. 17th Cir. 1997) par un tribunal devant lequel elle était appelée à témoigner pour avoir refusé de lui communiquer les éléments sur lesquels elle s’appuyait (ainsi au demeurant qu’à l’American Civil Liberties Union, qui l’avait appelée à témoigner), Mark Regnerus fournit pour sa part l’ensemble de sa documentation (questionnaire et résultats). En outre, dans une démarche universitaire classique, il soumet son travail à la critique, publie les critiques et y répond.
De plus, contrairement aux échantillonnages par trop restreints voire ciblés des études mentionnées plus haut, l’étude de Mark Regnerus a conduit à interroger 15.000 Américains âgés de 18 à 39 ans. Ce travail est d’ailleurs reconnu, y compris parmi ceux qui le critiquent par ailleurs.
Les principales critiques portent notamment sur le fait que Mark Regnerus ait des convictions catholiques (c’te honte) et que son étude ait reçu des financements de riches conservateurs.
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Tu noteras tout de même qu’à tout prendre, il paraît clairement faux d’affirmer qu’il n’y ait pas de différence entre les enfants élevés par des couples hétérosexuels et par un parent homosexuel (seul ou en couple).
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http://www.atlantico.fr/decryptage/homoparentalite-pourquoi-etudes-menees-americains-sujet-prouvent-absolument-rien-koz-397556.html
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L’AFP peut choisir de cacher ce sondage, 66% des Français interrogés sont favorables à un référendum. Et la presse peut l’occulter, 63 % des personnes répondent « qu’il faut que les enfants puissent avoir un père et une mère » contre 34 % qui affirment « qu’il faut que les couples homosexuels puissent adopter des enfants »
Vous et vos partisans invoquez les maltraitances dans les couples hétérosexuels. Comme si la maltraitance ne pouvait arriver dans un couple homosexuel. Comme si l’homosexualité était un remède à l’alcoolisme, la dépression, la violence : même les gays vous contrediront. Comme si l’homosexualité était une garantie de stabilité : en Suède et Norvège, depuis que l’union homosexuelle est admise, une étude fait état d’un risque de divorce « considérablement plus élevée » pour les couples de même sexe.
http://www.causeur.fr/mariage-gay-ayrault-ton-mepris-est-une-faute,19501
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