Outre-Manche, l’immigration économique est désormais encadrée par un système à points tandis que l’octroi de l’asile politique a été rendu plus difficile
Paradoxale immigration britannique : alors que, depuis quelques années, le nombre de migrants s’installant en Grande-Bretagne n’a jamais été aussi important (un demi-million par an), les lois se durcissent systématiquement.
L’explication du phénomène est simple : les flux proviennent essentiellement des pays d’Europe de l’Est qui ont rejoint l’Union européenne en 2004, tandis que le durcissement des lois concerne le reste du monde, et vise particulièrement le droit d’asile.
La décision d’autoriser dès 2004 les habitants des dix nouveaux États de l’Union à travailler en Grande-Bretagne, contrairement à la majorité des autres États membres qui négocièrent des délais, aura eu un effet gigantesque.
Au total, près d’un million de travailleurs, en majorité polonais, sont arrivés sur le territoire britannique. En réaction, le gouvernement a multiplié les lois pour rendre l’accès à la naturalisation plus difficile ou mieux contrôler l’entrée sur le territoire.
"Seuls ceux qui ont les qualifications qui sont utiles à ce pays pourront s’installer"
Le changement le plus profond a été introduit au printemps dernier, avec le lancement d’un système d’immigration à points, dont l’entrée en vigueur est désormais presque complète.
Se calquant sur le modèle australien, la Grande-Bretagne note les candidats à l’immigration en fonction de leur âge, de leur qualification, de leur salaire actuel (ou du salaire promis s’ils ont une proposition d’emploi), de leur maîtrise de l’anglais et de l’argent qu’ils ont sur le compte en banque.
De l’aveu même de Phil Collas, le secrétaire d’État à l’immigration, environ 12 % de migrants en moins auraient été acceptés en 2007 si le système avait déjà été en place. Les statistiques pour 2008 ne sont pas encore disponibles.
Mais au-delà de l’immigration économique, le gouvernement britannique a surtout durci les conditions d’octroi de l’asile politique.
Agissant notamment dans les pays d’origine pour décourager au maximum les candidatures, et surtout en renforçant les contrôles aux frontières, particulièrement à Calais et Dunkerque, la Grande-Bretagne a fait chuter le nombre de demandes d’asile de 82 000 en 2002 à 28 000 en 2007.
Mais cela n’empêche pas un flot régulier en provenance de pays comme l’Afghanistan, l’Iran, la Chine et l’Irak. Ce sont ces migrants qui se retrouvent sur les côtes françaises, face à une frontière britannique de plus en plus fermée.
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2361827&rubId=786
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