LEMONDE.FR
Le travail intensif peut altérer les capacités mentales. C'est à cette conclusion qu'aboutit une étude, parue dans la livraison du mois de mars de The American Journal of Epidemiology. Le phénomène est d'autant plus préoccupant que le sur-travail est monnaie courante. "Les longues plages horaires sont communes dans le monde entier ; dans les Etats membres de l'Union européenne, entre 12 % et 17 % des actifs ont effectué des heures supplémentaires en 2001", rappellent les auteurs de l'étude.
Une équipe finlandaise a étudié le cas de 2 200 fonctionnaires britanniques, âgés de 35 à 55 ans, sur une longue période, entre 1997 et 1999, puis entre 2002 et 2004. Parmi les sondés, 39 % ont rapporté des horaires hebdomadaires inférieurs à 40 heures, alors que 53 % ont déclaré un emploi du temps de 41 à 55 heures.
Les résultats montrent que ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine ont des capacités mentales amoindries par rapport à ceux qui ont une durée de travail hebdomadaire de 40 heures. Ceux qui avaient une surcharge de travail sont moins bons dans les tests d'évaluation du raisonnement et du vocabulaire.
RAISONS OBSCURES
Les effets constatés sont par ailleurs cumulatifs : selon l'étude, plus la semaine de travail est dense, plus les effets indésirables se font ressentir. Pour parvenir à de tels résultats, les employés ont été soumis à cinq tests différents. Parmi ceux-ci, les scientifiques ont soumis à l'échantillon une liste de vingt mots de une à deux syllabes, en leur donnant deux minutes pour en retenir un maximum.
Si le diagnostic est désormais établi, les causes sont plus obscures. Les scientifiques n'ont pas pu déterminer pour quelles raisons précises la surcharge de travail affectait les facultés mentales. Ils ont toutefois relevé un faisceau de facteurs explicatifs, parmi lesquels figurent une qualité de sommeil inférieure, de la dépression et, d'une manière générale, une hygiène de vie moins bonne.
jeudi 26 février 2009
mercredi 25 février 2009
Afghanistan : un diplomate anglais met les pieds dans le plat
THE TIMES
Sherard Cowper-Coles, ambassadeur du Royaume-Uni en Afghanistan, est un homme connu pour son franc-parler. Tirant le bilan de sept ans d'occupation de l'Afghanistan par les troupes de la coalition, il n'y est pas allé par quatre chemins. Il a notamment déclaré que "la campagne contre les insurgés talibans [allait] échouer et que la meilleure chose qui [restait] à faire [était] d'installer un dictateur acceptable à Kaboul", rapporte le quotidien londonien sur la foi d'un article du Canard enchaîné –qui approuve.
Sherard Cowper-Coles, ambassadeur du Royaume-Uni en Afghanistan, est un homme connu pour son franc-parler. Tirant le bilan de sept ans d'occupation de l'Afghanistan par les troupes de la coalition, il n'y est pas allé par quatre chemins. Il a notamment déclaré que "la campagne contre les insurgés talibans [allait] échouer et que la meilleure chose qui [restait] à faire [était] d'installer un dictateur acceptable à Kaboul", rapporte le quotidien londonien sur la foi d'un article du Canard enchaîné –qui approuve.
mercredi 18 février 2009
La France, reine du “good living”
"International living” est une revue et un site irlandais voulant aider ses concitoyens à fuire leur pays pour “s’installer, voyager et prospérer à l’étranger”. Leurs journalistes en connaissent un tel rayon sur la vie aux quatres coins de la planète qu’ils ont établi le classement des pays où il fait bon vivre :
1 - La France !!!!
2 - La Suisse
3 - Les Etats-Unis
4 - Le Luxembourg
5 - L’Australie
6 - La Belgique
7 - L’Italie
8 - L’Allemagne
9 - La Nouvelle Zélande
10 - Le Danemark
La Grande Bretagne n’arrive que 20ème et l’Irlande (pays d’origine de la revue) 28ème. Et pour info, en queue de peloton arrivent l’Irak, l’Afghanistan, le Soudan et la Somalie.
La France serait donc, en 2009, le meilleur pays “où commencer une nouvelle vie, commencer un business ou passer sa retraite”.
Selon les journalistes qui ont réalisé le classement, nos points forts sont la culture (le “lifestyle”), la couverture sociale, l’équipement de notre territoire et… la sécurité ! Ils arrivent même à trouver les prix de nos supermarchés et notre marché immobilier “abordables”.
Alors, de quoi se plaint-on ?
http://bonnenouvelle.blog.lemonde.fr/2009/02/17/la-france-reine-du-good-living/
1 - La France !!!!
2 - La Suisse
3 - Les Etats-Unis
4 - Le Luxembourg
5 - L’Australie
6 - La Belgique
7 - L’Italie
8 - L’Allemagne
9 - La Nouvelle Zélande
10 - Le Danemark
La Grande Bretagne n’arrive que 20ème et l’Irlande (pays d’origine de la revue) 28ème. Et pour info, en queue de peloton arrivent l’Irak, l’Afghanistan, le Soudan et la Somalie.
La France serait donc, en 2009, le meilleur pays “où commencer une nouvelle vie, commencer un business ou passer sa retraite”.
Selon les journalistes qui ont réalisé le classement, nos points forts sont la culture (le “lifestyle”), la couverture sociale, l’équipement de notre territoire et… la sécurité ! Ils arrivent même à trouver les prix de nos supermarchés et notre marché immobilier “abordables”.
Alors, de quoi se plaint-on ?
http://bonnenouvelle.blog.lemonde.fr/2009/02/17/la-france-reine-du-good-living/
mardi 10 février 2009
les japs et les groupes sanguins...
Le groupe sanguin, un trait psychologique pour les Japonais
Au Japon, demander à quelqu'un son groupe sanguin est bien plus qu'une simple question. Ca peut être l'introduction à une rencontre sentimentale ou à un entretien d'embauche.
En 2008, quatre des dix premiers best-sellers dans le pays traitaient de l'influence du groupe sanguin sur la personnalité, selon le plus gros distributeur de livres du Japon, Tohan Co. Cette série de quatre ouvrages, consacrés chacun à un groupe sanguin (B, O, A et AB), a dépassé au total les cinq millions d'exemplaires vendus, a précisé leur éditeur, Bungeisha.
Taku Kabeya, un des responsables de la maison d'édition Bungeisha, pense que l'attrait pour cet aspect des choses s'explique par le fait d'avoir son image de soi confirmée. Les lecteurs découvrent la définition de leur groupe sanguin et pensent "c'est ça, c'est moi",
Comme on peut le lire dans ces livres, les personnes du groupe A sont des perfectionnistes sensibles, mais très anxieux; les gens du type B sont joyeux, mais excentriques et égoïstes; ceux du groupe O sont curieux, généreux mais têtus; et ceux du groupe AB sont artistes, mais secrets et imprévisibles. Autant de choses qui résonnent comme un "horoscope sanguin", mais le public s'en fiche.
Même le Premier ministre Taro Aso semble considérer l'information comme suffisamment importante pour révéler son profil sur le Web. Il est du groupe A. Son rival de l'opposition, Ichiro Ozawa, du groupe B.
A l'heure actuelle, les caractéristiques du groupe sanguin figurent dans un jeu de Nintendo DS vendu au grand magasin Printemps de Tokyo, tout comme des sacs remplis d'accessoires féminins en rapport avec le groupe sanguin. Une chaîne de télévision diffuse une comédie dans laquelle les femmes cherchent des hommes en fonction de leurs groupes sanguins.
Et ce n'est pas tout. Les agences matrimoniales vont jusqu'à fournir des tests de compatibilité sanguine, et certaines entreprises prennent la décision d'affectations à partir des groupes sanguins.
Dans certains jardins d'enfants, les petits sont divisés selon leurs groupes sanguins, et l'équipe féminine de softball, médaillée d'or aux Jeux olympiques de Pékin, utilise la théorie pour personnaliser chaque entraînement.
Et, en dépit d'avertissements répétés, de nombreux employeurs continuent à demander les groupes sanguins lors des entretiens d'embauche, a indiqué Junichi Wadayama, un responsable du ministère de la Santé, des Affaires sociales et du Travail.
"C'est tellement répandu que la plupart des gens, même les dirigeants d'entreprise, ne sont pas conscients que demander le groupe sanguin peut conduire à une discrimination", a ajouté Wadayama.
Les groupes sanguins, déterminés par les protéines présentes dans le sang, n'ont rien à voir avec la personnalité, a rappelé Satoru Kikuchi, professeur associé de psychologie à l'Université Shinshu. "C'est simplement de la fausse science", a-t-il ajouté. "L'idée encourage les gens à juger les autres sans même essayer de les comprendre comme des êtres humains. Ca ressemble à du racisme".
D'ailleurs, l'utilisation des groupes sanguins a des racines peu recommandables. La théorie, empruntée à l'idéologie nazie, a été adoptée par le gouvernement militaire du Japon dans les années 30 pour améliorer la "race" des soldats. L'idée a été abandonnée des années après et l'intérêt qu'elle suscitait a disparu.
Elle a refait surface dans les années 70, alors que Masahiko Nomi, un avocat sans expérience médicale, redonnait à la théorie un attrait de masse. Son fils, Toshitaka, en fait la promotion par l'intermédiaire d'un groupe privé, le Human Science ABO Center, déclarant qu'il n'entend pas juger les gens mais améliorer les relations et permettre aux gens de se réaliser.
Les livres vendus ne vont pas jusqu'à parler de déterminisme du groupe sanguin, mais suggèrent en revanche que, si ce paramètre sanguin crée les tendances de la personnalité, ce n'est pas définitif. AP
Au Japon, demander à quelqu'un son groupe sanguin est bien plus qu'une simple question. Ca peut être l'introduction à une rencontre sentimentale ou à un entretien d'embauche.
En 2008, quatre des dix premiers best-sellers dans le pays traitaient de l'influence du groupe sanguin sur la personnalité, selon le plus gros distributeur de livres du Japon, Tohan Co. Cette série de quatre ouvrages, consacrés chacun à un groupe sanguin (B, O, A et AB), a dépassé au total les cinq millions d'exemplaires vendus, a précisé leur éditeur, Bungeisha.
Taku Kabeya, un des responsables de la maison d'édition Bungeisha, pense que l'attrait pour cet aspect des choses s'explique par le fait d'avoir son image de soi confirmée. Les lecteurs découvrent la définition de leur groupe sanguin et pensent "c'est ça, c'est moi",
Comme on peut le lire dans ces livres, les personnes du groupe A sont des perfectionnistes sensibles, mais très anxieux; les gens du type B sont joyeux, mais excentriques et égoïstes; ceux du groupe O sont curieux, généreux mais têtus; et ceux du groupe AB sont artistes, mais secrets et imprévisibles. Autant de choses qui résonnent comme un "horoscope sanguin", mais le public s'en fiche.
Même le Premier ministre Taro Aso semble considérer l'information comme suffisamment importante pour révéler son profil sur le Web. Il est du groupe A. Son rival de l'opposition, Ichiro Ozawa, du groupe B.
A l'heure actuelle, les caractéristiques du groupe sanguin figurent dans un jeu de Nintendo DS vendu au grand magasin Printemps de Tokyo, tout comme des sacs remplis d'accessoires féminins en rapport avec le groupe sanguin. Une chaîne de télévision diffuse une comédie dans laquelle les femmes cherchent des hommes en fonction de leurs groupes sanguins.
Et ce n'est pas tout. Les agences matrimoniales vont jusqu'à fournir des tests de compatibilité sanguine, et certaines entreprises prennent la décision d'affectations à partir des groupes sanguins.
Dans certains jardins d'enfants, les petits sont divisés selon leurs groupes sanguins, et l'équipe féminine de softball, médaillée d'or aux Jeux olympiques de Pékin, utilise la théorie pour personnaliser chaque entraînement.
Et, en dépit d'avertissements répétés, de nombreux employeurs continuent à demander les groupes sanguins lors des entretiens d'embauche, a indiqué Junichi Wadayama, un responsable du ministère de la Santé, des Affaires sociales et du Travail.
"C'est tellement répandu que la plupart des gens, même les dirigeants d'entreprise, ne sont pas conscients que demander le groupe sanguin peut conduire à une discrimination", a ajouté Wadayama.
Les groupes sanguins, déterminés par les protéines présentes dans le sang, n'ont rien à voir avec la personnalité, a rappelé Satoru Kikuchi, professeur associé de psychologie à l'Université Shinshu. "C'est simplement de la fausse science", a-t-il ajouté. "L'idée encourage les gens à juger les autres sans même essayer de les comprendre comme des êtres humains. Ca ressemble à du racisme".
D'ailleurs, l'utilisation des groupes sanguins a des racines peu recommandables. La théorie, empruntée à l'idéologie nazie, a été adoptée par le gouvernement militaire du Japon dans les années 30 pour améliorer la "race" des soldats. L'idée a été abandonnée des années après et l'intérêt qu'elle suscitait a disparu.
Elle a refait surface dans les années 70, alors que Masahiko Nomi, un avocat sans expérience médicale, redonnait à la théorie un attrait de masse. Son fils, Toshitaka, en fait la promotion par l'intermédiaire d'un groupe privé, le Human Science ABO Center, déclarant qu'il n'entend pas juger les gens mais améliorer les relations et permettre aux gens de se réaliser.
Les livres vendus ne vont pas jusqu'à parler de déterminisme du groupe sanguin, mais suggèrent en revanche que, si ce paramètre sanguin crée les tendances de la personnalité, ce n'est pas définitif. AP
lundi 9 février 2009
BRÉSIL • Opération rues propres à Rio
Le maire de Rio de Janeiro a baptisé l'opération "Boom de l'ordre". Eduardo Paes a décidé de débarrasser les rues cariocas de tout le "désordre" que représente selon lui les mendiants, les camelots et autres enfants des rues.
La date du carnaval approche – il aura lieu du 21 au 25 février prochain – et avec lui les 700 000 touristes locaux et étrangers attirés par la fête. Alors le "prefeito" comme on l'appelle, "a fait procéder à l'arrestation de 26 personnes et 436 clochards ont vertement été délogés des trottoirs de la ville", indique Istoé.
Des trottoirs, que Cesar Maia, l'ancien maire de Rio de Janeiro, avait suggéré, en 1992, de laver avant le carnaval avec de la "creolina" [un désinfectant utilisé pour nettoyer les élevages d'animaux de basse-cour] afin d'en faire fuir les mendigots. "260 tonnes de marchandises vendues par les marchands ambulants ont également été saisies et, pour empêcher le stationnement sauvage et tenter de libérer les voies pour le grand jour, 3 457 amendes ont été distribuées par la police", indique le journal.
Les organisateurs du carnaval craignent que cette opération puisse porter atteinte à la spontanéité du carnaval de rue. "Ces dernières années, le carnaval de rue est devenu un tel succès [par rapport au défilé plus convenu qui a lieu sur la piste du Sambodromo] que de nombreux fêtards préfèrent le suivre et vivent dans la rue pendant ces quatre jours", souligne le journal. "Je ne veux plus que les rues se transforment en urinoir à cette occasion", a rétorqué leur hygiéniste de maire.
La date du carnaval approche – il aura lieu du 21 au 25 février prochain – et avec lui les 700 000 touristes locaux et étrangers attirés par la fête. Alors le "prefeito" comme on l'appelle, "a fait procéder à l'arrestation de 26 personnes et 436 clochards ont vertement été délogés des trottoirs de la ville", indique Istoé.
Des trottoirs, que Cesar Maia, l'ancien maire de Rio de Janeiro, avait suggéré, en 1992, de laver avant le carnaval avec de la "creolina" [un désinfectant utilisé pour nettoyer les élevages d'animaux de basse-cour] afin d'en faire fuir les mendigots. "260 tonnes de marchandises vendues par les marchands ambulants ont également été saisies et, pour empêcher le stationnement sauvage et tenter de libérer les voies pour le grand jour, 3 457 amendes ont été distribuées par la police", indique le journal.
Les organisateurs du carnaval craignent que cette opération puisse porter atteinte à la spontanéité du carnaval de rue. "Ces dernières années, le carnaval de rue est devenu un tel succès [par rapport au défilé plus convenu qui a lieu sur la piste du Sambodromo] que de nombreux fêtards préfèrent le suivre et vivent dans la rue pendant ces quatre jours", souligne le journal. "Je ne veux plus que les rues se transforment en urinoir à cette occasion", a rétorqué leur hygiéniste de maire.
Biometric ID Cards Come To Britain... Biometric ID Card Readers, Not So Much
via Techdirt by Carlo Longino
The British government's plans to introduce national ID cards that store biometric information about people have been causing controversy for some time. The first batch of the cards are now being issued to foreign nationals in the country, but Silicon.com has discovered that nobody has the equipment to read them. Neither police nor immigration officers, or any governmental body, has the proper readers to access the fingerprint information stored on the cards (which is perhaps why they've issued cops with portable fingerprint readers). Some people will probably argue that since the info on the cards can't be read, there's no privacy threat. Of course, all this says is that the government doesn't have any readers, but what about other folks? The recent story about the guy in San Francisco who was able to read RFID-enabled American passports and drivers' licenses with $250 worth of gear he bought on eBay highlights that just because the authorities that issued the cards can't read them, it's still possible that others can.
The British government's plans to introduce national ID cards that store biometric information about people have been causing controversy for some time. The first batch of the cards are now being issued to foreign nationals in the country, but Silicon.com has discovered that nobody has the equipment to read them. Neither police nor immigration officers, or any governmental body, has the proper readers to access the fingerprint information stored on the cards (which is perhaps why they've issued cops with portable fingerprint readers). Some people will probably argue that since the info on the cards can't be read, there's no privacy threat. Of course, all this says is that the government doesn't have any readers, but what about other folks? The recent story about the guy in San Francisco who was able to read RFID-enabled American passports and drivers' licenses with $250 worth of gear he bought on eBay highlights that just because the authorities that issued the cards can't read them, it's still possible that others can.
mercredi 4 février 2009
La "fabrique d'Espagnols".
Très attendue, la nouvelle loi qui autorise les descendants d'Espagnols à demander la nationalité de leurs ancêtres pourrait permettre à 200 000 Cubains de quitter l'île d'ici à 2011.
L'humour populaire a déjà rebaptisé le consulat général d'Espagne à La Havane la "fabrique d'Espagnols". Celle-ci a commencé à fonctionner dès le 29 décembre 2008, jour de l'entrée en vigueur de la Loi sur la mémoire historique, qui permet aux petits-enfants d'exilés et d'immigrés espagnols de prendre la nationalité de leurs ancêtres même si leurs parents sont nés hors d'Espagne – par exemple, à Cuba. Si les prévisions se confirment, environ 200 000 Cubains seront espagnols d'ici trois ans, soit 2 % de la population de l'île.
Cette "loi des petits-enfants", comme elle est communément appelée, représente une véritable bombe à retardement dans un pays comme Cuba, où tout le monde ou presque a un grand-père ou une grand-mère originaire d'Espagne et où le potentiel migratoire est énorme. Vu la situation économique et politique et les difficultés que rencontrent les Cubains pour voyager, certains sont prêts à remuer ciel et terre pour obtenir un passeport espagnol.
"Depuis quelque temps, on ne parle plus que de ça à La Havane, dans les taxis, les files d'attente, partout", confirme Siumey Torres Dopico, 28 ans, petite-fille d'un enfant de la guerre. Son grand-père, Pedro Manuel Dopico, originaire de La Corogne, est arrivé à Cuba à la fin de 1936, alors qu'il n'était qu'un petit garçon. Il a recouvré la nationalité espagnole en 2007. Depuis, il touche une retraite en Espagne. La mère de Siumey, Finita, est née à Cuba et a acquis la nationalité espagnole l'année dernière grâce à l'ancienne loi. Jusqu'à présent, Siumey ne pouvait pas prétendre à la nationalité espagnole parce que sa mère n'était pas née en Espagne. Mais, comme beaucoup de Cubains, elle attendait la loi sur les petits-enfants depuis un moment. Lorsque celle-ci est entrée en vigueur, un ami lui a obtenu les imprimés et un rendez-vous au consulat par Internet, et elle a été l'une des premières à déposer une demande.
En un mois, qui plus est, riche en jours fériés, 20 000 Cubains ont demandé un rendez-vous au consulat pour présenter leurs papiers d'identité. "En plus, les rendez-vous ne peuvent être pris pour l'instant que par Internet", explique un fonctionnaire du consulat. Et seule une minorité de Cubains ont accès à ce service. Le consul d'Espagne, Pablo Barrios, qui est à la tête d'une équipe de 100 personnes, signale deux chiffres très révélateurs. En 1898, Cuba comptait 1,8 million d'habitants. Selon les calculs, environ 1 million d'Espagnols s'y sont installés dans le premier tiers du XXe siècle. Aujourd'hui, l'île a 11 millions d'habitants. Il a déjà reçu un millier de demandes. "La majorité émane de petits-enfants d'immigrés", précise-t-il. La famille de María Elena García, 43 ans, est un exemple type. Son grand-père, Antonio García Alemán, est arrivé à Cuba à l'âge de 17 ans. Il venait de Tenerife et n'avait "pas un sou vaillant". Il s'est installé à Cienfuegos comme agriculteur. Il est mort sans avoir revu l'Espagne. Le père de María Elena, né à Cuba, a recouvré la nationalité espagnole en 2007. "J'attendais la loi sur les petits-enfants avant même qu'elle ne commence à être débattue au Congrès", dit-elle.
Comme ses deux enfants sont mineurs, elle va aussi les "rendre" Espagnols. "Lorsque nous aurons les papiers, je pense aller en Espagne pour chercher du travail là-bas", poursuit-elle. Je lui explique qu'il y a une crise grave et que ce n'est pas un bon moment pour y aller. "Oui, mais on peut sortir de cette crise-là, tandis que c'est impossible de sortir de celle qui sévit à Cuba", commente un autre candidat qui attend son tour au consulat.
Mauricio Vicent
El País
L'humour populaire a déjà rebaptisé le consulat général d'Espagne à La Havane la "fabrique d'Espagnols". Celle-ci a commencé à fonctionner dès le 29 décembre 2008, jour de l'entrée en vigueur de la Loi sur la mémoire historique, qui permet aux petits-enfants d'exilés et d'immigrés espagnols de prendre la nationalité de leurs ancêtres même si leurs parents sont nés hors d'Espagne – par exemple, à Cuba. Si les prévisions se confirment, environ 200 000 Cubains seront espagnols d'ici trois ans, soit 2 % de la population de l'île.
Cette "loi des petits-enfants", comme elle est communément appelée, représente une véritable bombe à retardement dans un pays comme Cuba, où tout le monde ou presque a un grand-père ou une grand-mère originaire d'Espagne et où le potentiel migratoire est énorme. Vu la situation économique et politique et les difficultés que rencontrent les Cubains pour voyager, certains sont prêts à remuer ciel et terre pour obtenir un passeport espagnol.
"Depuis quelque temps, on ne parle plus que de ça à La Havane, dans les taxis, les files d'attente, partout", confirme Siumey Torres Dopico, 28 ans, petite-fille d'un enfant de la guerre. Son grand-père, Pedro Manuel Dopico, originaire de La Corogne, est arrivé à Cuba à la fin de 1936, alors qu'il n'était qu'un petit garçon. Il a recouvré la nationalité espagnole en 2007. Depuis, il touche une retraite en Espagne. La mère de Siumey, Finita, est née à Cuba et a acquis la nationalité espagnole l'année dernière grâce à l'ancienne loi. Jusqu'à présent, Siumey ne pouvait pas prétendre à la nationalité espagnole parce que sa mère n'était pas née en Espagne. Mais, comme beaucoup de Cubains, elle attendait la loi sur les petits-enfants depuis un moment. Lorsque celle-ci est entrée en vigueur, un ami lui a obtenu les imprimés et un rendez-vous au consulat par Internet, et elle a été l'une des premières à déposer une demande.
En un mois, qui plus est, riche en jours fériés, 20 000 Cubains ont demandé un rendez-vous au consulat pour présenter leurs papiers d'identité. "En plus, les rendez-vous ne peuvent être pris pour l'instant que par Internet", explique un fonctionnaire du consulat. Et seule une minorité de Cubains ont accès à ce service. Le consul d'Espagne, Pablo Barrios, qui est à la tête d'une équipe de 100 personnes, signale deux chiffres très révélateurs. En 1898, Cuba comptait 1,8 million d'habitants. Selon les calculs, environ 1 million d'Espagnols s'y sont installés dans le premier tiers du XXe siècle. Aujourd'hui, l'île a 11 millions d'habitants. Il a déjà reçu un millier de demandes. "La majorité émane de petits-enfants d'immigrés", précise-t-il. La famille de María Elena García, 43 ans, est un exemple type. Son grand-père, Antonio García Alemán, est arrivé à Cuba à l'âge de 17 ans. Il venait de Tenerife et n'avait "pas un sou vaillant". Il s'est installé à Cienfuegos comme agriculteur. Il est mort sans avoir revu l'Espagne. Le père de María Elena, né à Cuba, a recouvré la nationalité espagnole en 2007. "J'attendais la loi sur les petits-enfants avant même qu'elle ne commence à être débattue au Congrès", dit-elle.
Comme ses deux enfants sont mineurs, elle va aussi les "rendre" Espagnols. "Lorsque nous aurons les papiers, je pense aller en Espagne pour chercher du travail là-bas", poursuit-elle. Je lui explique qu'il y a une crise grave et que ce n'est pas un bon moment pour y aller. "Oui, mais on peut sortir de cette crise-là, tandis que c'est impossible de sortir de celle qui sévit à Cuba", commente un autre candidat qui attend son tour au consulat.
Mauricio Vicent
El País
mardi 3 février 2009
Une campagne contre les travailleurs immigrés à la télé américaine
20minutes.fr
Un taux de chômage record, et la promesse de lendemains sombres. Il n'en faut pas plus pour voir ressurgir les vieux démons. Après les intérimaires anglais, c'est cette fois un groupe d'organisations américaines opposées à l'immigration qui a lancé lundi une campagne télévisée. L'objectif: mettre fin à l'entrée sur le territoire américain de 1,5 million de travailleurs étrangers qualifiés.
Les emplois américains pour les travailleurs américains
«Votre emploi sera-t-il le prochain?», interroge la Coalition for the Future American Worker (CFAW) dans son spot publicitaire. L'organisation rappelle que «l'an dernier, 2,5 millions d'Américains ont perdu leurs emplois... Pourtant, malgré des millions de sans-emploi, notre gouvernement continue de laisser entrer un million et demi de travailleurs étrangers pour prendre les emplois des Américains».
La CFAW demande donc aux travailleurs américains d'appeler la Maison Blanche à empêcher l'accès au marché du travail américain pour les étrangers munis de visas délivrés aux professionnels ou aux travailleurs qualifiés.
http://fr.youtube.com/watch?v=J-hp5vuQabY
--------------
Le multiculturalisme aurait-il donc ses limites ?
Un taux de chômage record, et la promesse de lendemains sombres. Il n'en faut pas plus pour voir ressurgir les vieux démons. Après les intérimaires anglais, c'est cette fois un groupe d'organisations américaines opposées à l'immigration qui a lancé lundi une campagne télévisée. L'objectif: mettre fin à l'entrée sur le territoire américain de 1,5 million de travailleurs étrangers qualifiés.
Les emplois américains pour les travailleurs américains
«Votre emploi sera-t-il le prochain?», interroge la Coalition for the Future American Worker (CFAW) dans son spot publicitaire. L'organisation rappelle que «l'an dernier, 2,5 millions d'Américains ont perdu leurs emplois... Pourtant, malgré des millions de sans-emploi, notre gouvernement continue de laisser entrer un million et demi de travailleurs étrangers pour prendre les emplois des Américains».
La CFAW demande donc aux travailleurs américains d'appeler la Maison Blanche à empêcher l'accès au marché du travail américain pour les étrangers munis de visas délivrés aux professionnels ou aux travailleurs qualifiés.
http://fr.youtube.com/watch?v=J-hp5vuQabY
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Le multiculturalisme aurait-il donc ses limites ?
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