vendredi 28 septembre 2012

Racisme anti-blanc ? Non, de la haine vis-à-vis de tout ce qui s'apparente de près ou de loin à la France ou à l'autorité

Les formules ont un avantage. Elles font de l’effet, sont reprises et toujours amplifiées. Elles ont un inconvénient. Forcément courtes et simplificatrices, elles ne rendent jamais compte de la complexité des choses et font courir quelques risques à leurs auteurs.

Ainsi Jean-Francois Copé s’est vu reprocher avec virulence d’emprunter à l’idéologie du FN pour avoir parlé de racisme « anti-blanc ». Les heures les plus sombres de notre histoire étaient de retour etc, etc. Bof ! c’est l’affaire du candidat à la présidence de l’UMP et gageons qu’il s’en remettra aisément.

Reste que sa formule est un peu courte. « Racisme anti-blanc » ? On devrait dire plutôt « xénophobie anti-française », émanant, hélas, de personnes habitant sur le territoire français et pour nombre d’entre elles de citoyenneté française. Le mot « racisme » ayant été mis à toutes les sauces les plus pitoyables (racisme anti jeune, racisme anti vieux, racisme anti flic) la formule demeure donc vouée aux nimbes de l’abstraction. Ce à quoi nous assistons en réalité, c’est à une terrifiante, certes marginale, montée d'une haine qui se décline dans un bréviaire récité dans certaines banlieues de l’hexagone.

L’étranger haïssable est désigné par un nom : « gaulois », « céfran », « babtou ». L’étranger détesté porte un uniforme ou une tenue : policiers, pompiers, postiers, infirmières. L’étranger qui doit être soumis ou bouté hors de la cité occupe une fonction : enseignant, fonctionnaire, chauffeur de bus, ambulancier. Tout ce qui est supposé représenter la France telle qu’elle est administrée et essaye de fonctionner. Et le racisme dans tout cela ? Et bien il n’y en a pas. C’est bien alors ? Non, c’est pire.

Car tout le monde sans exception peut devenir un « céfran », un « gaulois », un « babtou ». Croyez-vous que les chauffeurs de bus qui se font caillasser et tabasser dans la région parisienne soit tous, comme on dit, des « Français de souche » ? Regardez les noms de leur porte-parole syndicaux, ils sont tout bonnement devenus des « céfrans ». Pensez-vous que toutes les assistantes sociales qui se font insulter et agresser dans certaines banlieues s’appellent Valérie, Corinne ou Madeleine ? Elles sont justes devenues des « gauloises ». Et de quelle origine sont les filles de « Ni putes Ni soumises », d’où viennent Jeannette Bougrab, Rachida Dati, toutes des collabos et des salopes, n'est-ce pas ? Et quelle est la couleur de la peau de Rama Yade, une « bounty » (noire à l’extérieur, blanche à l’intérieur selon l’expression en vogue chez un certain nombre de crétins de la même origine qu’elle).

Cette haine-là est un cancer de l’âme. Dans ses cellules, elle fixe le mal et le désir de faire du mal. Le racisme peut se combattre par l’éducation, la persuasion, le raisonnement, l’évolution. Pas la haine qui requiert absolument une seule et qu’une seule réponse : non, non et non. Ce phénomène ne doit certes pas être exagéré : ce serait démagogique. Il ne doit pas être non plus nié : ce serait criminel. Car il faut bien que dans certains quartiers la peur change de camps. Ce sont les canailles – pas les autres – qui doivent raser les murs.

On a beaucoup parlé ces derniers temps de Mohamed Merah. Parlons en encore une fois. Retenez les noms de trois de ses victimes. Les parachutistes Imad Ben Zinfen, Abdel Chennouff, Mohamed Legouad. Eux aussi devenus pour leur malheur des « céfrans ». Quant aux victimes juives de Merah, trois enfants et un adulte, tués à bout portant, elles étaient juste haïssables parce qu’elles étaient juives …

Retenez aussi le nombre de « jeunes » de son quartier qui ont accompagné au cimetière la dépouille d’un des assassins les plus abjectes qu’ait jamais connu la France. Une centaine ! Tant qu’il y en aura des comme ça…

http://www.atlantico.fr/decryptage/racisme-anti-blanc-non-haine-vis-vis-tout-qui-apparente-pres-ou-loin-france-ou-autorite-benoit-rayski-495657.html

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