mercredi 27 mai 2009

Obama et les expulsions d'immigrés (The Guardian)

Barack Obama a décidé d'augmenter les expulsions d'immigrés clandestins qui ont un casier judiciaire. Le quotidien britannique The Guardian a suivi un de ces vols et évoque l'impact de cette décision.

"L'année dernière environ 110 000 étrangers qui avaient commis des délits et été arrêtés ont été expulsés. Mais maintenant, avec le plan annoncé par l'administration Obama au début du mois, ces chiffres vont beaucoup augmenter. Avec les nouvelles procédures, entre un et deux millions d'immigrants ayant un casier vont être expulsés en quelques années, faisant de cette version plus que réelle du film Con Air un marché en pleine expansion."

"Les prisonniers ont les chevilles enchaînées au point qu'ils doivent faire des tout petits pas pour ne pas tomber et leurs mains sont aussi enchaînées à la ceinture si bien qu'ils ne peuvent pas se gratter le visage" "Certains se mettent à crier ou à fermer les yeux au décollage car ils n'ont jamais pris l'avion de leur vie"

http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=4453

jeudi 21 mai 2009

A Berlin, une addition très spéciale pour le touriste étranger

BERLIN (AFP) - Certains restaurateurs de Berlin ont lancé au mépris des lois un nouveau concept, l'addition pour touriste étranger, enrichie d'une mention spéciale en anglais invitant à débourser au-delà du montant dû.

"Service not included" ou "tip is not included" (service ou pourboire non compris), indiquent ces factures réservées aux hôtes n'ayant pas commandé leurs plats dans la langue de Goethe.

Un ajout illégal parce qu'il ne figure jamais en allemand sur les additions et que les prix affichés incluent déjà service et taxes, législation oblige.

Libre ensuite au consommateur d'arrondir la somme vers le haut. "Mais ce geste est totalement facultatif", souligne la porte-parole de la Fédération de l'Hôtellerie et de la Restauration (Dehoga), Stefanie Heckel.

"On ne peut pas réclamer de pourboire sur l'addition, c'est exclu", ajoute-t-elle, assurant n'avoir jamais entendu parler de telles pratiques.

Et pourtant. L'AFP a rencontré sans peine une vingtaine de touristes étrangers ayant récemment vécu ce genre d'expériences.

En trois jours à Berlin, le week-end du 1er mai, Daniel Dumond a été confronté au problème cinq fois, dans cinq restaurants différents. Si bien que ce Français, invité par une serveuse à se montrer plus généreux, pensait que l'Allemagne avait modifié sa loi et qu'il fallait désormais rajouter comme aux Etats-Unis en moyenne 15% pour le service.

De son séjour à Berlin, Marcia Dos Santos, Espagnole de 51 ans, a conclu qu'"en Allemagne, les serveurs gagnent leur vie uniquement grâce aux pourboires". Jennifer Hortons, une Américaine de 37 ans, en est tout autant convaincue même si "le guide Lonely Planet n'en parle pas". Aussi laisse-t-elle "toujours 15%" supplémentaires.

Une guide allemande interrogée près de la Porte de Brandebourg, Mareike G., se dit au courant de "cette escroquerie", un phénomène "plutôt récent mais pas rare" selon elle.

Un samedi soir de mai, dans un restaurant réputé du quartier Hackescher Markt, des touristes étrangers qui s'étaient étonnés auprès du serveur de voir écrit "Service not included" sur leur note de plus de 150 euros ont aussitôt obtenu une nouvelle facture... sans la mention.

"L'ordinateur imprime ça automatiquement", avait dit le serveur.

Or Jochen Fischer, co-fondateur du groupe Vectron, le numéro un allemand des caisses enregistreuses, est catégorique: "tout ce qui figure sur un bon de caisse doit être programmé au préalable. Prétendre le contraire, c'est n'importe quoi".

L'Office du tourisme berlinois n'a enregistré aucune plainte mais reconnaît la difficulté pour les étrangers d'y voir clair.

"Ce qui est très ambigu, c'est que ces restaurateurs jouent sur le mot anglais +tip+, qu'on peut comprendre de plusieurs manières", service ou pourboire, souligne Christian Tänzler, inquiet d'un éventuel préjudice pour "la bonne image dont bénéficie habituellement Berlin".

Mais "il n'y a pas d'ambiguité sur le mot +service+", relève-t-on à la Fédération des consommateurs: "si les choses se passent ainsi, c'est de l'arnaque", dit Christoph Römer.

Est-elle très répandue ? Quel est le volume total de ces gros pourboires quasi-extorqués aux touristes étrangers, tout bénéfice car non imposables ? Nul ne le sait.

Berlin, avec ses 10.000 restaurants et 643 hôtels, a accueilli 8,5 millions de touristes en 2008. C'est la capitale d'Europe la plus visitée après Paris.

Dans un bar branché du centre-ville, le message trône à la craie sur un tableau derrière le comptoir: "Tipping is normal in Germany" (donner un pourboire, c'est normal en Allemagne). "C'est culotté", juge Barbara Weller, Berlinoise de 31 ans. "D'autant qu'il n'y a aucun service, le client cherche lui-même sa boisson au comptoir!"

mercredi 20 mai 2009

Indemnisation aérienne: un site pour accompagner les voyageurs

Libe.fr

Bien sûr, il y aun petit côté chasseur de primes déplaisant.. Mais quand on a été une fois victime de surbooking, qu'on a dû patienter des heures dans un terminal surchauffé sans une goutte d'eau ni une information, ou que l'on a appris que ses bagages se promenaient du côté de Berlin ou Moscou alors qu'on les attendait, abruti par huit heures de vol, sur le tapis roulant de l'aéroport de New Dehli, on est prêt à tout pour obtenir vengeance....

Transindemnite.com
accompagne désormais les voyageurs lésés dans leurs démarches auprès d'un transport aérien en cas d'annulation de vol, de surbooking, de retard important ou de perte des bagages.

Pour obtenir l'aide de Transindemnite.com, il suffit de remplir un formulaire en ligne décrivant la situation. L'équipe de l'entreprise se charge de vérifier la recevabilité de la réclamation. Si elle est acceptée, le voyageur n'a plus qu'à renvoyer tous les documents nécessaires au traitement de sa demande.

Transindemnite.com règle ensuite le litige directement avec la compagnie aérienne. Le touriste peut suivre l'évolution de son dossier dans un espace dédié via le portail Web.

Une fois la réclamation réglée, le particulier reçoit un mail récapitulant le montant de l'indemnisation obtenue. Au final, il touchera 75% de celle-ci et Transindemnite.com 25% au titre "des frais de la société", explique-t-elle. Si la réclamation n'aboutit pas, le voyageur n'a rien à payer.

Sur le site Internet, les passagers retrouvent aussi la liste des compagnies aériennes interdites dans l'Union européenne, des conseils pour voyager au mieux, des témoignages, un lexique et plusieurs autres informations pratiques.

www.transindemnite.com

mardi 19 mai 2009

À travers le désert pour rejoindre Israël

Israël, qui dispose d’une frontière de 200 km avec l’Egypte, est devenu un eldorado pour de nombreux Africains cherchant à fuir la misère et les guerres. Des centaines de Soudanais du Darfour, où la guerre fait rage depuis 2003, affluent notamment vers l’Etat hébreu en traversant la poreuse frontière qui le sépare d’Egypte. Selon le rapport 2008 de l’ONG Human Rights Watch, intitulé "Les Périls du Sinaï", jusqu’à 100 personnes franchissent parfois la frontière israélo-égyptienne en une nuit.

Israël a entamé récemment la construction d’une clôture de sécurité pour freiner la vague d’immigration, mais aussi pour lutter contre le trafic de drogues et l’infiltration de kamikazes en provenance de la bande de Gaza qui font le détour par le Sinaï.

Dans son rapport, Human Rights Watch recense 10 clandestins morts en 2007 et 23 en 2008, pour la plupart des Soudanais et des Erythréens, tués par les gardes-frontières égyptiens.(http://www.hrw.org/en/node/75941/section/2)

Dans le passé, Israël a ouvert les portes de l’immigration pour rompre son isolement dans un milieu arabe hostile. Il y a eu deux grandes vagues d’immigration : la première, des Russes, dans les années 1990, est vite devenue incontrôlable. Bon nombre de ces clandestins ont rejoint le crime organisé.

Le deuxième vague est celle des Africains, notamment des Soudanais qui tentent de fuir le conflit au Darfour. Pour ces immigrés clandestins, Israël est plus proche que l’Europe et les tarifs des passeurs beaucoup moins chers, entre 880 et 1 800 euros, contre 20 000 euros pour l’Europe [5 000 euros selon nos informations].

Les immigrés arrivent en Egypte munis d’un visa touristique, puis ils se rendent dans le désert du Sinaï, où des passeurs bédouins les aident à franchir la frontière. Mais ces derniers temps, les gardes-frontières égyptiens et israéliens sont en état d'alerte maximum. On a récemment retrouvé le cadavre d’un Africain à la frontière. Il a peut-être été tué lors d’un accrochage entre les passeurs et les forces de l’ordre égyptiennes. Les passeurs sont généralement très discrets sur leur activité et sont méprisés par la population du Sinaï."

http://observers.france24.com/fr/content/20090519-travers-desert-rejoindre-israel

lundi 18 mai 2009

Espagne : De deux nationalités choisir la moindre

LE MONDE

Pendant et après la guerre civile, le chemin de l'exil des républicains espagnols était jalonné de périls et de souffrances. Depuis cinq mois, leurs enfants et leurs petits-enfants s'aperçoivent que l'itinéraire de retour n'est pas aisé. Aux sentiers escarpés des Pyrénées s'est pourtant substituée l'autoroute de la loi sur la mémoire historique. Grâce à la "disposition additionnelle n° 7", arrachée in extremis aux députés par l'Association des descendants d'exilés (ADE), il est désormais possible aux nouvelles générations disséminées de par le monde d'obtenir la nationalité espagnole, en plus de la leur. Depuis l'entrée en vigueur du texte, le 29 décembre 2008, 10 101 personnes ont déjà obtenu le passeport, dont 242 Français.

Selon le gouvernement, près d'un demi-million de personnes pourraient être concernées. Beaucoup moins, estiment les différentes associations. De janvier à fin mars, 40 000 demandes ont été présentées, dont 36 000 en Amérique latine. Dans de nombreux pays (Mexique, Chili, Argentine, Uruguay, Venezuela), la perspective de la double nationalité a provoqué une ruée vers les consulats espagnols. A Cuba surtout, où un tel passeport représente un bon de sortie vers... la Floride.

L'Espagne n'a pas à craindre un retour massif de ces enfants de l'exil. La crise économique qui la ronge n'en fait plus une destination aussi privilégiée que durant la dernière décennie. Surtout, le pays qui compte le plus de descendants est la France. Or les motivations des Français sont le plus souvent affectives envers le père ou le grand-père qui dût quitter sa terre, parfois idéologiques et solidaires des combats menés, rarement d'ordre économique. Cette démarche de mémoire familiale se heurte à tant de conditions que certains candidats s'en trouvent découragés, d'autres carrément exclus. Une disposition, surtout, a fait s'étrangler d'indignation plus d'un descendant de rojo ("rouge") : le formulaire à remplir implique de "jurer fidélité au roi".

"C'est l'obstacle numéro un pour les Français, reconnaît Ludivina Garcia, la présidente de l'ADE. Cette formule obsolète, issue du franquisme, est une véritable provocation." Consultés par l'ADE, les services du défenseur du peuple - l'équivalent espagnol de notre médiateur de la République - proposent de la remplacer par un charabia juridique passe-partout. Mais ce n'est qu'une suggestion, chaque consulat restant libre de l'accepter ou non.

Autre incongruité, les descendants d'exilés par le côté maternel sont exclus, en vertu d'une disposition du code civil de 1954 qui retirait la nationalité espagnole à une femme épousant un étranger. "Cela confère à la loi un caractère rétroactif inacceptable, d'autant que les femmes représentent 40 % de l'exil", précise Mme Garcia. Parmi ces "Espagnols en salle d'attente", comme l'écrit la presse, les cas particuliers se multiplient. Les plus exceptionnels seront tranchés en conseil des ministres : comme pour les descendants de Francisco Gonzalez Escudero, mort en 1945 en combattant dans la Résistance française, à qui le ministère de la justice a nié la nationalité espagnole sous prétexte qu'il avait "servi sous les drapeaux français".

La simple collecte des pièces justificatives est un casse-tête. Retrouver l'extrait d'acte de naissance d'une personne née dans l'Espagne profonde du début du XXe siècle peut être mission impossible. "Un certificat de baptême fait l'affaire, mais l'Eglise n'ouvre pas toujours volontiers ses archives", déplore Fabien Garrido. Son père a franchi les Pyrénées en 1939, mais comment le prouver sans les documents de l'époque ? "Ironie du sort, c'est grâce aux archives de la Sûreté franquiste qu'on a pu trouver une trace de lui comme responsable d'un camp de réfugiés dans les Pyrénées-Orientales."

Ce parcours du combattant de la paperasse, Enrique Urraca ne le mènera pas. Il est pourtant en possession de la carte de réfugié politique de son père. "Nous sommes partis en 1958, or la loi ne bénéficie qu'aux exilés de 1936 à 1955. C'est arbitraire, il y en a eu jusqu'à la fin de la dictature", regrette-t-il. Il avait 12 ans quand son père s'est fixé dans le Gers. A 63 ans, le voilà installé à nouveau en Espagne. La double nationalité lui conviendrait bien, car, avoue-t-il, il se sent "français en France et espagnol en Espagne". Impossible de reprendre sa nationalité sans perdre la française. Alors, conclut-il : "S'il faut choisir, je reste français, car c'est la France qui m'a construit."

Le dilemme est encore différent pour ceux qui composent avec trois identités. C'est le cas de Llibert Tarrago, né en Auvergne de parents catalans. Auteur du Puzzle catalan, la nation fiévreuse (Editions Autrement, 270 pages, 20 euros), ce journaliste, fils d'un républicain qui fut déporté de France à Mauthausen, partage sa vie entre Paris, Brive et Barcelone.

L'idée de devenir espagnol l'a-t-elle effleuré ? "Je suis très sûrement français par citoyenneté, probablement catalan en raison de ma deuxième culture, et vaguement espagnol comme complément d'origine. Alors, soyons honnête, c'est non ; il faudrait que je me ressente réellement espagnol, et j'aurais du mal avec un roi perché sur l'épaule."

mercredi 13 mai 2009

Pourquoi l'aide humanitaire est nuisible à certains pays d'Afrique

L’aide au développement des pays les plus pauvres est sans doute l’une des plus belles idées de notre temps. Elle a fortement augmenté au cours des trente dernières années et a même battu son record en 2008 en atteignant 120 milliards de dollars. Pourtant, dans le même temps, l’Afrique s’est considérablement appauvrie et la croissance y est demeurée extrêmement faible.
La perfusion continue de l’aide internationale produit en fait un certain nombre d’effets pervers dans les pays qui en dépendent. Elle alimente la corruption et empêche le développement d’un tissu économique prospère. Cette aide, qui ne sert le plus souvent qu’à soulager nos consciences, est aujourd’hui mise en cause.


Le livre qui fait l’effet d’une bombe

Le premier livre de Dambisa Moyo, ancienne consultante de la Banque Mondiale et économiste chez Goldman Sachs, fait l’effet d’une bombe. Intitulé Dead Aid : Why Aid Is Not Working and How There Is a Better Way for Africa, il préconise de couper toute aide à l’Afrique d’ici cinq ans. Selon l’auteur, il s’agit du seul moyen pour le continent de sortir enfin de la pauvreté. Contrairement à ce que nous avons l’habitude d’entendre de la part de nos économistes, hommes politiques et célébrités, elle affirme que l’aide internationale a perpétué en Afrique le cycle de la pauvreté et affaibli la croissance. Si Dambisa est la première économiste Africaine à parler des problèmes que pose l’aide, il est difficile de lui opposer qu’elle ne connaît pas son sujet : née à Lusakan en Zambie, elle est docteur en économie et diplômée des prestigieuses universités d’Oxford et Harvard. Elle n’est pas non plus indifférente à la pauvreté, puisqu’elle est engagée dans de nombreuses actions caritatives, notamment de micro-crédit dans les pays en développement et d’aide aux enfants en difficulté aux Etats Unis.

Inefficacité de l’aide internationale

En cas de crise majeure, comme lors du tsunami en Asie (2004), l’aide humanitaire est absolument nécessaire. Elle est même un impératif moral. Mais ces aides ponctuelles constituent une goutte d’eau dans l’océan d’argent qui inonde l’Afrique chaque année. Au cours des soixante dernières années, plus de 1000 milliards de dollars d’aide au développement ont été transférés des pays riches vers l’Afrique. Pourtant, nous sommes obligés de constater que cette politique de transferts massifs n’est qu’un facteur d’érosion des structures économiques et politiques déjà fragiles de ce continent. La richesse par habitant y est aujourd’hui plus faible qu’en 1970. Plus de la moitié de la population, soit 350 millions de personnes vit avec moins de 1 dollar par jour. Ce chiffre a triplé en 30 ans. Le FMI, dans un rapport publié en 2005, priait les différents acteurs du développement de cesser de croire qu’une aide accrue règlerait les problèmes de l’Afrique. Malgré les différentes voix qui s’élèvent, le monde ne semble pas prêt à débarrasser l’Afrique de cette drogue paralysante. Aider est devenu un impératif absolu dont le poids éclipse toute rationalité. Aider pour sauver notre âme, à défaut des Africains.

Effets pervers

L’aide au développement alimente la corruption. L’Union Africaine estimait en 2002 qu’elle coûtait annuellement au continent la somme astronomique de 150 milliards de dollars. Jeffrey Winters, professeur à la Northwestern University estime qu’en 2004, 100 milliards de prêts accordés par la Banque Mondiale on été détournés pour alimenter des circuits de corruption. Selon l’agence d’observation de la corruption Transparency Inernational, l’ex-Président de la République Démocratique du Congo (ancien Zaïre) M. Mobutu aurait volé au moins 5 milliards de dollars au pays.

Une économie naissante a besoin d’institutions fortes, de services publics efficaces et d’un gouvernement responsable. Les jeunes ont besoin de travailler et de croire en l’avenir de leur pays. L’aide a montré qu’elle était incapable de satisfaire ces objectifs. Au contraire, elle encourage seulement les gouvernements des pays pauvres à décrocher le téléphone et demander plus d’aide, éloignant ainsi chaque jour davantage les peuples Africains de la sphère de la production.

Même ce qui semble être intervention minime en surface peut avoir des conséquences dramatiques. Dambisa Moyo prend l’exemple d’un producteur de moustiquaires dans une petite ville d’Afrique. Il emploie 10 personnes qui produisent ensemble 500 moustiquaires par semaine. Leur salaire leur permet de faire vivre une quinzaine de personnes chacun. Une organisation internationale fournit généreusement 100.000 moustiquaires aux habitants de la région. Cela met sur la paille notre producteur, ses 10 employés et les 150 personnes qui en dépendent. Dans quelques années, les moustiquaires seront usées. Alors, il n’y aura plus de producteur vers qui se tourner, et il faudra à nouveau demander de l’aide. Le même raisonnement s’applique à l’agriculture. Inonder le marché africain de nourriture Américaine et Européenne gratuite ruine les petits exploitants africains. Un minimum de bon sens conduirait par exemple à acheter la nourriture à des agriculteurs locaux, pour ensuite la redistribuer aux nécessiteux.

Les conditions du développement économique

Entreprendre en Afrique est un véritable cauchemar. Outre l’insécurité physique et juridique qui y règne, une bureaucratie démesurée vient entraver le bon fonctionnement des affaires. Au Cameroun, un investisseur doit compter 426 jours pour obtenir une licence. Il faut 119 jours pour créer une entreprise en Angola. Ces chiffres sont à comparer avec ceux des Etats Unis (40 jours) ou de la Corée du sud (17 jours). De plus, l’Afrique se caractérise par son instabilité. Depuis 1960, les guerres et massacres on tué plus de neuf millions d’hommes et de femmes. Dans la même période, l’Afrique a connu près de 80 coups d’Etat. Onze pays ont connu la guerre civile en seulement 15 ans pour un coût estimé à 200 milliards de dollars.

La bonne nouvelle est que nous savons ce qui marche et conduit à une réduction durable de la pauvreté grâce à une croissance soutenue. Les pays qui dépendent de l’aide internationale sont en grande difficulté, et ceux qui n’en dépendent pas réussissent. Il suffit de regarder les exemples de l’Afrique du Sud et du Botswana pour le comprendre. Ces deux pays, modèles de réussite du continent africain, ont su construire leur avenir sur une économie de services, une administration démocratique, stable et peu corrompue. Les gouvernements doivent s’attacher à attirer un maximum d’investissements en réduisant la bureaucratie et en mettant en place une fiscalité attractive. Ils doivent enfin encourager le commerce, et se construire progressivement des institutions solides pour faire revenir la confiance.

Guillaume Varnier
IFRAP


Depuis 1985, l'iFRAP est un Think Tank indépendant analysant la performance de l’Etat, des administrations et des politiques publiques, afin de proposer des réformes concrètes.

http://www.ifrap.org/Pourquoi-l-aide-humanitaire-est-nuisible-a-certains-pays-d-Afrique,1162.html

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Frédéric Mitterrand sur l'Afrique:

vendredi 8 mai 2009

Brasil é o país com maior número de barrados na Grã-Bretanha

Da BBC Brasil em Londres


Quase quatro mil brasileiros tiveram entrada recusada no ano passado
Pelo quinto ano consecutivo, o Brasil ocupa o primeiro lugar na lista dos países com o maior número de cidadãos barrados na Grã-Bretanha em 2008, segundo dados preliminares liberados pelo Ministério do Interior britânico.

De acordo com o documento, cuja versão final será divulgada em julho ou agosto de 2009, 6.395 brasileiros foram mandados de volta no ano passado. Deste total, 1.340 foram deportados após um período na ilegalidade e 3.985 foram barrados nas fronteiras britânicas e mandados de volta em seguida. A cifra ainda inclui um número de retornos voluntários e de pedidos de asilo negados.

O total representa uma ligeira queda em relação a 2007, quando 6.725 brasileiros foram mandados de volta, entre barrados e imigrantes ilegais.


Mesmo ocupando o primeiro lugar geral, o Brasil foi ultrapassado pela Nigéria no número de imigrantes ilegais deportados. O país africano teve 1.355 cidadãos expulsos da Grã-Bretanha em 2008, enquanto que o número de brasileiros removidos foi de 1.340.


A Índia manteve a segunda posição em número de remoções de ilegais e cidadãos barrados em 2008 (5.175), seguida pelo Afeganistão (3.710) e pelo Nigéria (3.600). Tanto a Índia como a Nigéria registraram um aumento no índice de cidadãos deportados da Grã-Bretanha em relação ao ano passado.


A advogada brasileira Vitória Nabas, que atua em Londres na área de imigração, atribui a queda nos números do Brasil à diminuição, no ano passado, de operações realizadas por agentes de imigração nos bairros que concentram grande número de brasileiros.


Conhecida como "Brasilândia", a região noroeste de Londres reúne inúmeros estabelecimentos comerciais brasileiros, como salões de beleza, restaurantes, mercados voltados à comunidade e, nos anos anteriores, vinha sendo alvo de inúmeras "batidas".


"As batidas estão diminuindo. Antes, o telefone aqui do escritório não parava, tinha gente sendo presa todo dia. Hoje é um por semana", afirmou Nabas à BBC Brasil.


Ainda segundo os dados preliminares, a Grã-Bretanha deportou um total de 66.275 imigrantes no ano passado, um aumento de 5% em relação a 2007 (63.365).

Niches classe business




Aux Etats-Unis, une compagnie aérienne va proposer des vols réservés
aux animaux de compagnie. Le premier vol de Pet Airways décollera le
14 juillet pour effectuer la liaison New York- Washington-
Chicago-Denver-Los Angeles. Pet Airways va démarrer avec un Beechcraft
1900 qui pourra emmener 50 chiens et chats, les sièges étant remplacés
par des étagères sur lesquelles seront alignés trois étages de niches.

jeudi 7 mai 2009

Europe: Droite et gauche ont un vote identique dans 97% des cas

Le PS de Madame Aubry tape sur l’UMP de Monsieur Sarkozy qui tape sur le PS de Madame Aubry et ainsi de suite, avec au milieu Monsieur Bayrou qui se présente comme l'anti-système bien qu'il en soit l'épicentre. Une élection approche, on rejoue donc la partition gauche-droite-gauche-droite qui rassure l'électorat de chacun sur l'identité de l'ennemi. Mais il s'agit cette fois de l'élection européenne. Que se passe-t-il vraiment dans l’hémicycle européen une fois que droite et gauche ont fini leurs chamailleries électorales ? Une étude à paraître (Observatoire de l’Europe) portant sur le sens des votes des groupes politiques au Parlement européen pourrait faire grand bruit, au moment où fusent les critiques tant du côté du Front de gauche que de celui de Philippe de Villiers contre les « arrangements et collusions de toujours » entre les grands partis qui siègent au Parlement européen depuis 1979. Jusqu’ici, personne ne s’était livré au fastidieux travail de recension des votes de chaque groupe puis à leur comparaison. L'étude à venir porte sur l’année 2008 et fait apparaître que le groupe du PPE-DE, majoritaire, qui rassemble les partis de centre-droit en Europe (dont l’UMP pour la France) et le groupe PSE (socialistes) ont voté dans le même sens sur 97% des votes par appel nominal (rapports, résolutions) examinés par le Parlement européen. Un score digne de la Douma de l'ex Union soviétique. Sur 535 votes par appel nominal (votes électroniques, les seuls qui soient enregistrés et donc traçables) les groupes PPE et PSE n’ont voté différemment que dans 18 cas. Et sur ces 18 votes par appel nominal où ils ont divergé, ça n’était pas forcément pour s’opposer puisque l'un des deux groupes à choisi l'abstention 8 fois. C'est à dire que droite et gauche au Parlement européen ne se sont opposées que dans 10 cas sur 535 votes. Sur ces dix votes qui les ont vus s’opposer, un seul était un texte de nature législative. La convergence des votes du PPE et du PSE exprimées en pourcentages est donc de 97%. Constatant déjà la convergence de leurs politiques au plan national, l’historien Max Gallo avait un jour résumé en disant qu’ « ils se chamaillent sur le perron pour faire oublier qu’ils se partagent la maison ». Le fait est qu'ils soutiennent constamment les mêmes traités et aujourd'hui le même M. Barroso pour un nouveau mandat à la tête de la Commission.

http://www.observatoiredeleurope.com/notes/Droite-et-gauche-adoptent-ensemble-97-des-textes,-selon-une-etude_b1354225.html

Plus les sociétés deviennent inégalitaires, plus elles sont attachées à la diversité

Entretien avec Walter Benn Michaels, auteur de "La diversité contre l'égalité" (Raisons d'agir, février 2009).


Marianne2.fr : Pour vous, le débat sur la diversité masque l'accroissement des inégalités économiques?

Walter Benn Michaels : Oui. Au cours des 30 dernières années, les pays comme la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada sont devenus de plus en plus inégalitaires, économiquement parlant. Et plus ils sont devenus inégalitaires, plus ils se sont attachés à la diversité. C'est comme si tout le monde avait senti que le fossé grandissant entre les riches et les pauvres était acceptable du moment qu'une partie des riches sont issus des minorités.

Vous considérez qu'il s'agit d'un écran de fumée et qu'il est délibérément mis en place. Pourquoi et par qui?

Non, il n'y a pas de complot ici. Je pense que les gens se sont de plus en plus attachés à un modèle libéral de justice, dans lequel la discrimination — racisme, sexisme, homophobie, etc. — est le pire de tous les maux. Si ça marche, c'est à la fois parce que c'est vrai — la discrimination est évidemment une mauvaise chose — et parce que ça ne mange pas de pain— le capitalisme n'a pas besoin de la discrimination. Ce dont le capitalisme a besoin, c'est de l'exploitation.

Vous expliquez que la diversité ne réduit pas les inégalités, mais permet seulement de les gérer. Que voulez-vous dire?

Eh bien, il est évident que la diversité ne réduit pas les inégalités économiques. Si vous prenez les 10% de gens les plus riches (ceux qui ont en fait tiré le plus de bénéfices de l'explosion néolibérale des inégalités) et que vous vous assurez qu'une proportion correcte d'entre eux sont noirs, musulmans, femmes ou gays, vous n'avez pas généré plus d'égalité sociale. Vous avez juste créé une société dans laquelle ceux qui tirent avantage des inégalités ne sont pas tous de la même couleur ou du même sexe.
Les avantages en termes de gouvernance sont assez évidents, eux aussi. L'objectif du néolibéralisme, c'est un monde où les riches peuvent regarder les pauvres et leur affirmer (à raison) que personne n'est victime de discrimination, leur affirmer (tout autant à raison) que leurs identités sont respectées. Il ne s'agit pas, bien sûr, de les rendre moins pauvres, mais de leur faire sentir que leur pauvreté n'est pas injuste.

Vous allez même plus loin puisque vous expliquez que le combat pour la diversité a partie liée avec une logique néolibérale. Pourtant il a existé des convergences, que vous évoquez dans le livre, entre luttes économiques et revendications portées par des minorités. Pourquoi ces convergences ont-elles disparu aujourd'hui?

La convergence que vous évoquez entre la lutte contre la discrimination et le combat contre l'exploitation n'était qu'une convergence temporaire. Ainsi, par exemple, aux Etats-Unis, les Noirs radicaux se sont battus à la fois contre le racisme et le capitalisme. Des gens comme le Black Panther Bobby Seale ont toujours estimé qu'on ne peut pas combattre le capitalisme par le capitalisme noir, mais par le socialisme. Mais avec l'ère du marché triomphant débutée sous Reagan et Thatcher, l'antiracisme s'est déconnecté de l'anticapitalisme et la célébration de la diversité a commencé. Bien entendu, il n'y a rien d'anticapitaliste dans la diversité. Au contraire, tous les PDG américains ont déjà eu l'occasion de vérifier ce que le patron de Pepsi a déclaré dans le New York Times il y a peu: « La diversité permet à notre entreprise d'enrichir les actionnaires ».
De fait, l'antiracisme est devenu essentiel au capitalisme contemporain. Imaginez que vous cherchiez quelqu'un pour prendre la tête du service des ventes de votre entreprise et que vous deviez choisir entre un hétéro blanc et une lesbienne noire. Imaginez aussi que la lesbienne noire est plus compétente que l'hétéro blanc. Eh bien le racisme, le sexisme et l'homophobie vous souffleront de choisir l'hétéro blanc tandis que le capitalisme vous dictera de prendre la femme noire. Tout cela pour vous dire que même si certains capitalistes peuvent être racistes, sexistes et homophobes, le capitalisme lui-même ne l'est pas. Si dans les années 60 les Black Panthers pensaient qu'on ne pouvait pas combattre le capitalisme par le capitalisme noir, aujourd'hui, dans la crise économique actuelle, des gens comme Yazid Sabeg espèrent qu'on peut sauver le capitalisme grâce au capitalisme « black-blanc-beur ».

Vous ne semblez pas être un fervent partisan de la politique de discrimination positive telle qu'elle est menée actuellement aux Etats-Unis. Que préconiseriez-vous afin de rendre moins inégalitaire le système éducatif américain ?

Ces quarante dernières années, les étudiants des universités américaines ont changé, et de deux façons. Premièrement, ils se sont beaucoup diversifiés. Deuxièmement, ils sont toujours plus riches. Cela signifie qu'alors que les universités américaines se sont autoproclamées de plus en plus ouvertes (à la diversité), elles se sont en réalité de plus en plus fermées. Ça ne veut pas seulement dire que les jeunes issus de milieux modestes ont du mal à payer leur scolarité, ça signifie aussi qu'ils ont reçu un enseignement si bas de gamme dans le primaire et le secondaire qu'ils n'arrivent pas à passer les examens d'entrée à l'université.
Donc, la première chose à faire lorsqu'on décide de mettre en place une politique de discrimination positive, c'est de le faire par classes et non par races. La seconde — mais de loin la plus importante — chose à faire serait de commencer à réduire les inégalités du système éducatif américain dès le primaire. Tant que ça ne sera pas fait, les meilleures universités américaines continueront à être réservées aux enfants de l'élite comme le sont, pour l'essentiel, les meilleures grandes écoles françaises. Même si, bien sûr, vos grandes écoles ainsi que vos universités les plus sélectives, puisqu'elles sont gratuites ou bien moins chères que leurs homologues américaines, apportent un avantage supplémentaire aux riches — c'est une redistribution des richesses, mais à l’envers.

Barack Obama est présenté, en France, comme un produit de la discrimination positive. Comment interprétez-vous sa victoire électorale et l'engouement qu'elle a pu susciter ?

Sa victoire, c'est le triomphe total de l'idéologie néolibérale aux Etats-Unis, le triomphe de la diversité et en même temps celui des marchés. Ce n'est pas un hasard si des économistes démocrates conservateurs comme Larry Summers ou Tim Geithner sont ses conseillers les plus proches. Si ce que vous voulez, c'est sauver le système économique néolibéral de la crise, c'est une bonne chose. Nous savons tous que l'administration Bush était trop distraite par ses lubies impérialistes du XXe siècle pour s'apercevoir que Wall Street avait plus besoin d'aide que l'Irak. Obama ne fera pas cette erreur. Mais si vous voulez que le système change fondamentalement, ne comptez pas sur les Démocrates. Du point de vue de la justice économique, Obama, c'est juste un Sarkozy noir. Bien sûr, ce n'est pas un problème pour Sarkozy, mais c'est un problème pour tous les gens qui se disent de gauche, qui aiment Obama et pensent que l'engagement dans la diversité dont il est le produit va également produire une société plus égalitaire.
Le thème central de La diversité contre l'égalité, c'est qu'ils se trompent ; la diversité est au service du néolibéralisme, et non son ennemie. Ce n'est pas une adresse à Sarkozy — il sait déjà qu'une élite diversifiée est une élite plus heureuse, plus autosatisfaite. Cela s'adresse à la gauche, à ceux qui préfèrent s'opposer au néolibéralisme, plutôt que l'améliorer.

Source : Marianne2.fr

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4ème de couverture :
A la télévision comme dans les entreprises, au Parti socialiste comme à l'Elysée, à Sciences Po comme à l'armée résonne un nouveau mot d'ordre: Vive la diversité ! Avec l'élection de Barack Obama, le bruissement s'est changé en clameur. Désormais, chacun devrait se mobiliser pour que les femmes et les "minorités visibles" occupent la place qui leur revient au sein des élites. Mais une société dont les classes dirigeantes reflètent la diversité a-t-elle vraiment progressé sur le chemin de la justice sociale ? A cette question jamais posée, Walter Benn Michaels répond par la négative. La promotion incessante de la diversité et la célébration des " identités culturelles " permettent au mieux, selon lui, de diversifier la couleur de peau et le sexe des maîtres. Sans remettre en cause la domination qui traverse toutes les autres : celle des riches sur les pauvres. A l'aide d'exemples tirés de la littérature, de l'histoire et de l'actualité, ce livre montre comment la question sociale se trouve désamorcée lorsqu'elle est reformulée en termes ethnico-culturels. Plus fondamentalement, il s'interroge sur l'objectif d'une politique de gauche: s'agit-il de répartir les inégalités sans discrimination d'origine et de sexe, ou de les supprimer ?


Walter Benn Michaels est professeur de Littérature à l'université de l'Illinois à Chicago.