L'inscription de la théorie du "gender" dans les programmes de 1ère SVT a créé la polémique. Les différences entre les hommes et les femmes procèdent-elles d'une construction sociale ou sont-elles naturelles ? La masculinité semble en tout cas faire sa révolution en ce début de XXIe siècle...
Les débats autour du « gender » pourraient être l'occasion d'une réflexion de fond constructive sur les identités masculine et féminine. Il semble aussi que l’on devrait se questionner profondément sur la façon dont l’identité masculine est aujourd’hui déconsidérée dans notre société.
L'idéologie du genre est diffusée par les mouvements radicaux féministes qui propagent également le féminisme victimaire. L’idéologie du genre et le féminisme victimaire avancent de fait main dans la main. Les deux partent du même postulat idéologique : une domination du masculin sur le féminin, une domination qui serait à la fois historique, sociale et psychologique. A partir de ce postulat qui est devenu aujourd’hui une idée reçue fermée au débat dans les champs médiatiques, culturels et politiques, ces mouvements féministes ont façonné l’idée que pour résorber cette domination, il convenait de "réduire" le masculin et le féminin. "Réduire" dans le sens d'effacer, de faire disparaître pour laisser la place à un transgenre fort douteux. Ainsi est née l’idéologie du genre et son fantasme subversif. Avec quelques succès, il convient de le reconnaître, tant les discours victimaires et l’égalitarisme forcené font aujourd’hui recette.
Des associations chrétiennes ou laïques, dans la presse et auprès de responsables politiques de notre pays, se sont exprimées et ont pris position avant l’été et promettent de poursuivre leur influence après les vacances pour évacuer le « gender » des manuels scolaires. Cependant ce débat autour de l’idéologie du genre doit être aussi l’occasion de remettre en question le postulat de base de cette idéologie et du féminisme victimaire : la domination du masculin sur le féminin. (…)
Les hommes victimes aussi des clichés
Sans rentrer trop dans les détails, voici donc des lignes de fond et des arguments factuels sur l’identité masculine qui permettent de remettre en question le postulat d’une domination de tous les êtres de sexe masculin :
La domination ou la violence n’est pas intrinsèque à l’homme. C’est une idée reçue idéologique qu'il convient de combattre. C’est un argument sexiste de prétendre que tous les hommes sont dominateurs ou violents. Au sens strict, cela constitue une discrimination de tenir de tels propos. La vérité est qu’il existe des hommes dominateurs/violents mais que tous ne le sont pas. Homme et femme doivent par principe être traités avec une égale dignité : pas plus la misandrie que la misogynie ne sont acceptables – voir le site du Groupe d’Études sur les Sexismes pour aller plus loin.
Les pédopsychiatres sont alarmistes sur le devenir de certains jeunes garçons en perte de référents masculins (absence ou renoncement du père, volonté de toute puissance de la mère parfois, suite à une séparation dans 60% des cas le ou les enfants ne reverront plus leur père car le conflit avec la mère est trop aigüe et que le père se résigne).
Éducation : aujourd’hui sur 150 000 élèves qui quittent le système scolaire chaque année sans bac, 100 000 sont des garçons (...). Certains lycées (c’est le cas de Saint-Jean-de-Passy à Paris) ont remis en cause la mixité dans les classes pour permettre de donner une pédagogie éducative adaptée pour les garçons et leur permettre de relever un niveau de fait fortement à la baisse (...)
Suicide : chaque année en France, il y a plus de 10 000 suicides. Dans les 2/3 des cas ce sont des jeunes hommes ou des hommes qui sont concernés, soit plus de 18 suicides d’hommes chaque jour en France. De tels chiffres ne peuvent laisser indifférent. Notre humanité ne peut se résoudre à ces chiffres, qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes. Mais la question semble relativement plus aiguë pour les hommes. InfoSuicide donne sur ce sujet une analyse et quelques chiffres.
Des jeunes filles sont soumises à des difficultés propres qu’il n’est évidemment pas question de nier, ni d’éluder : anorexie, soumission à la mode dès le plus jeune âge, comportement de lolita, prostitution forcée, volontaire ou occasionnelle…. De multiples projets et initiatives viennent à l’aide des jeunes filles, des jeunes femmes et des femmes : numéros d’appels réservés, Secrétariat d’État à la condition féminine, commission parlementaire dédiée, associations multiples, la HALDE…). Aucun projet ne prend en compte les garçons et les hommes spécifiquement, comme si l'identité masculine n'avait pas ses propres faiblesses, ses propres demandes. SOS hommes battus est la seule exception qui confirme la règle en France. Cette association a bénéficié cette année d’une tribune médiatique (un passage dans un journal de France 3 en juin 2011). Détail important : les très nombreux appels passés à cette association suite à cette tribune n’ont pas pu être gérés et suivis totalement faute de moyens humains.
Laisser aux féministes victimaires le champ libre comme c’est le cas aujourd’hui c’est voir de plus en plus l’identité masculine être mise en question. Et comme en écho cela trouble aussi certaines femmes, notamment les plus jeunes qui sont destabilisées par les jeunes hommes, leur manque de volonté d’engagement, une attitude de repli et des réflexes d’évitement vis-à-vis des jeunes femmes. Est-ce là le signe d’un fossé qui se creuse ? Cela doit cesser car nos jeunes ont besoin de repères constructifs, positifs et apaisants pour pouvoir espérer bâtir des vies harmonieuses et réussies.
Violences conjugales : la seule personne publique osant contrer médiatiquement et de façon frontale la vindicte féministe, c’est Madame Élisabeth Badinter. En 2007, elle commentait une étude française révélant que, sur 168 décès par meurtre au sein du couple, on comptait 137 femmes et 31 hommes. Voici ce qu’elle disait : « Au demeurant, je considère que la question des victimes masculines de la violence des femmes doit être posée. Parce que ce n’est pas nul. 31 hommes qui meurent sous les coups de leur femme, ce n’est pas rien. Or je constate qu’il n’y a aucune étude spécifique entreprise sur le sujet des hommes, et que la presse, dans son ensemble, et les chercheurs ne considèrent que les violences faites aux femmes, comme si l’autre n’existait pas. C’est cet aveuglement, volontaire ou inconscient, qui m’interpelle. Car j’y vois un parti pris idéologique grave, qui consiste à faire des femmes les uniques victimes de la violence ». Même si on ne peut être d’accord avec toutes les positions de Madame Badinter, il faut lui reconnaître le mérite d’oser soulever cette question qui reste largement un tabou social aujourd’hui.
Pour un vrai débat sur l’identité masculine
Les lignes de fond et les éléments factuels qui viennent d’être présentés est un appel pour faire émerger un vrai débat sur l’identité masculine et ce hors de toute caricature et de toute idéologie, avec justesse et sans tabou.
Il a été écrit quelque part que « sans de vrais hommes, point de vraies femmes ». Permettre à l’opinion, et notamment aux jeunes générations, d’entendre un nouveau son de cloche à propos des hommes est devenu une nécessité. Diffuser une image moins dégradée du « masculin » et mettre plus en avant ses valeurs positives, tel est un enjeu fort pour l’avenir. Chacun peut y contribuer avec un peu de courage et la volonté de faire évoluer les idées reçues propagées jusqu'à aujourd'hui sans débat aucun.
http://www.atlantico.fr/decryptage/gender-identite-masculine-svt-hommes-femmes-171448.html
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