mercredi 24 octobre 2007

ROYAUME-UNI • Le débat sur le multiculturalisme s'accélère

Voici un excellent article (anglais!) sur le multiculturalisme anglo-saxon.
Ces pays toujours si prompts a critiquer le modèle français qui est selon Ayaan Hirsi-Ali, le meilleur....si seulement il était appliqué...!
Car au fond il n'y a pas de solutions à moins d'étudier ce phénomène calmement autour d'une carte en se posant les bonnes questions, car si l'immigration est nécessaire et enrichissante pour tout le monde, il faut être clair et objectif:
-Tout le monde n'arrive pas et n'a pas forcément envie de s'intégrer!

ROYAUME-UNI • Le débat sur le multiculturalisme s'accélère

Le projet d'attentats contre des avions élaboré par des musulmans et l'afflux massif d'Européens de l'Est depuis 2004 ont replacé l'immigration au cœur du débat politique. Le modèle d'intégration britannique n'est plus considéré comme un atout pour la société.

Ray Honeyford, 72 ans, ancien directeur d'une école de Bradford, a pris sa retraite il y a plus de vingt ans. Plus exactement, il a été diffamé par les "experts" politiquement corrects, submergé de menaces de mort et accusé de racisme. Il a fini par être contraint de démissionner et n'a plus eu le droit d'enseigner.
Son crime ? Avoir publié dans la Salisbury Review, en 1984, un article se demandant si les enfants de son école avaient vraiment à gagner de certaines pratiques tolérées par les autorités – par exemple, laisser les élèves s'absenter pendant des mois d'affilée pour aller "à la maison" au Pakistan au motif que cela servait leur culture d'origine. Dans un langage parfois maladroit, il attirait l'attention sur le risque de voir apparaître des ghettos dans les villes britanniques.
M. Honeyford pensait que les écoles comme la sienne, le collège Drummond, dont 95 % des élèves étaient d'origine pakistanaise ou bangladaise, étaient une catastrophe tant pour les enfants que pour la société. Il croyait passionnément que l'éducation avait un pouvoir rédempteur et la capacité d'intégrer des personnes issues de milieux différents. Il insistait sur le fait que les jeunes musulmanes devaient recevoir la même éducation que les autres élèves.

La ministre des Communautés parle de ghettoïsation

Vingt-deux ans après, on lui donne enfin raison. L'establishment progressiste qui avait hurlé au scandale se range à ses vues. Le 24 août, la ministre des Communautés, Ruth Kelly, a remis en question les canons multiculturalistes qui ont si longtemps servi de test de moralité aux bien-pensants. "Il y a des Britanniques blancs que le changement met mal à l'aise. Ils voient les magasins et les restaurants des centres-villes changer. Ils voient leur quartier devenir plus mélangé, a-t-elle déclaré. Exclus des bénéfices de ces changements, ils commencent à croire ce qu'on raconte sur les minorités ethniques, qui recevraient un traitement particulier, et à développer du ressentiment, l'impression d'être lésés. Nous sommes passés d'une période de consensus sur la valeur du multiculturalisme à une période où l'on peut encourager le débat en se demandant si le multiculturalisme ne favorise pas la ghettoïsation. Ce sont des questions difficiles, et nous ne devons pas les éluder. En essayant de ne pas imposer une identité et une culture britannique unique, ne nous sommes-nous pas retrouvés avec certaines communautés vivant isolées les unes des autres, sans liens qui les unisse ?" Il y a un an, Trevor Phillips, le président de la Commission pour l'égalité raciale, s'était demandé si la panacée du multiculturalisme n'avait pas fait plus de mal que de bien et suggérait de donner aux immigrés et aux enfants d'immigrés les moyens de devenir britanniques.
Mohammed Ajeeb, qui était maire de Bradford en 1985, avait réclamé la démission de Ray Honeyford. Il persiste à penser qu'il a bien fait, parce que l'article de M. Honeyford avait un ton incendiaire et démontrait "une tendance à manifester des préjugés contre certains pans de [notre] communauté". En vingt ans, M. Ajeeb a toutefois changé d'avis quant au rôle de l'éducation dans l'intégration. Jadis opposé à l'idée de répartir les enfants musulmans dans plusieurs écoles, il préconise aujourd'hui cette solution, afin qu'aucun établissement de Bradford ne compte plus de 70 % d'élèves de la même origine. Mais n'aurait-il pas considéré cette idée et ses partisans comme racistes il y a vingt ans ?
Manningham, où se trouve le collège Drummond, s'est amélioré – du moins en partie. Le quartier s'embourgeoise. Manningham est aujourd'hui moins monoracial, du fait d'un afflux d'immigrés d'Europe de l'Est. Les nouveaux arrivants se fixent toujours là où les logements sont bon marché, ce qui incite les anciens à partir. Les personnes que nous avons interrogées – Ukrainiens, Tchèques, Slovaques, Pakistanais d'origine – nous ont déclaré qu'elles voulaient que leurs enfants aient une éducation britannique pour qu'ils puissent s'intégrer pleinement dans la société et trouver de bons emplois. Personne ne veut d'une balkanisation, de communautés rivales gardant intactes leurs coutumes.
Le collège de Ray Honeyford compte toujours une majorité de musulmans, dont 15 % de Somaliens. Il a été rebaptisé Iqra ["Je lis"], le comble du politiquement correct pour certains, même si on l'appelle toujours Drummond dans le quartier. Shanaz Anwar-Bleem, la nouvelle directrice, confie que certains élèves continuent à s'absenter des mois pour rentrer au Pakistan ou au Bangladesh, mais que les autorités essaient de mettre un terme à cette pratique.

Une opinion publique de plus en plus hostile

Le collège est jumelé avec un autre établissement de Bradford. Les élèves se rendent visite et peuvent ainsi apprendre comment vivent les autres et se faire des amis. Pour Mme Anwar-Bleem, qui est fille d'immigrés, ce sont les politiques du gouvernement qui expliquent la ségrégation de fait qui existe à Bradford. Tout cela ne semble pas très différent, dans l'esprit, de ce que M. Honeyford disait dans les années 1980. Pourquoi le gouvernement a-t-il fini par adopter un point de vue qui reprend au moins tacitement un peu le sien ? Mme Kelly a été obligée d'intervenir, parce que l'opinion et la presse s'interrogent depuis des mois avec une hostilité croissante sur la valeur du multiculturalisme et de l'immigration comme d'ailleurs les chiffres officiels, qui montrent la véritable ampleur de l'immigration – 427 000 personnes ont obtenu le droit de travailler dans le pays depuis 2004 [alors que le gouvernement attendait 13 000 personnes par an après l'élargissement de l'UE].
Les récents projets d'attentats mis sur pied par des ressortissants britanniques ont causé un choc qui a accéléré le débat. Mme Kelly a sans aucun doute conscience de la profonde anxiété, voire de la colère, que les hommes politiques avaient jusqu'à présent négligée et qui risque un jour d'exploser à la surface relativement calme de la vie quotidienne. Les passagers d'un avion ont récemment refusé que l'appareil décolle si deux hommes originaires du sous-continent indien (qui semblaient parler arabe) ne débarquaient pas. Ce genre d'incident annonce peut-être des choses plus déplaisantes encore.

K. Miller, M. Kite, J. Orr, N. Goswami, R. Nikkha
The Sunday Telegraph


Le Canada semble se réveiller (doucement):
Les femmes musulmanes ne seront plus autorisées à voter le visage recouvert d'un voile intégral au Canada en vertu d'un projet de loi déposé vendredi par le gouvernement.
http://www.france24.com/france24Public/fr/nouvelles/amerique/20071026-canada-election-projet-loi-femmes-voile-interdiction.html

ils devraient accélérer qd même un peu:
http://www.youtube.com/watch?v=8Tm26lKxjt8

Voici l'échec français:
http://www.dailymotion.com/video/xqdc_trappes-a-l-heure-de-la-priere



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CanWest News Service
Saturday, October 20, 2007

MONTREAL -- Like other Canadians, most Quebecers are happy in principle with immigrants and ethnic groups. But unlike the rest of the country, a new poll suggests, they want minorities to assimilate.

A majority of Quebecers -- 56 per cent -- think minorities should be discouraged from forming their own communities here and, what's more, actually abandon their cultural practices, a Leger Marketing survey said.

By contrast, only 20 per cent of other Canadians feel that way....(so far)

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Voici un article de courrier intl':
-MULTICULTURALISME • Une citoyenneté inachevée ?

De l'Australie au Canada, en passant par le Royaume-Uni, le multiculturalisme est de plus en plus contesté. Des gages d'adhésion aux valeurs démocratiques et d'assimilation "à la française" sont désormais demandés aux immigrants.


Les feux d'artifice, fêtes populaires et cérémonies de décoration de citoyens méritants marquent d'ordinaire le 26 janvier en Australie, date de l'Australia Day, la fête nationale. Mais, cette année, les réjouissances ont tourné à l'aigre. L'organisateur d'un concert rock prévu pour l'occasion avait demandé aux spectateurs de ne pas amener de drapeaux australiens sur le site de l'événement. Le drapeau est devenu selon lui un symbole de violence raciste depuis les émeutes de décembre 2005 contre les Australiens d'origine libanaise.

Une attitude qui fait bondir The Daily Telegraph de Sydney. Le quotidien conservateur estime que le multiculturalisme est en train de transformer l'Australie en "une tyrannie de la tolérance" qui dénigre les symboles nationaux.

Les exemples de radicalisation de l'opinion publique dans différents pays qui ont adopté le multiculturalisme se multiplient. Le laxisme de ce modèle d'intégration des immigrants vis-à-vis des différentes pratiques culturelles minoritaires est de plus en plus perçu comme dangereux. Les immigrants n'adhéreraient pas suffisamment aux valeurs démocratiques, selon les critiques. Des mesures d'ajustement sont prises, soulignant l'échec du modèle.

Ainsi, l'Australie "cherche à limiter les conséquences négatives de l'immigration massive. Le gouvernement s'éloigne du multiculturalisme britannique pour se rapprocher de l'assimilation à la française", rapporte l'International Herald Tribune.

Le multiculturalisme est peu à peu abandonné par Canberra. Le ministère australien de l'Immigration et des Affaires multiculturelles est ainsi récemment devenu le ministère de l'Immigration et de la Citoyenneté. Une décision justifiée par le besoin de renforcer l'unité du pays, affirme le Premier ministre australien John Howard. Ce dernier a aussi jugé nécessaire de rappeler, lors d'un discours prononcé devant des immigrants naturalisés citoyens australiens, que la langue anglaise est la première chose qui rassemble les Australiens. Tous les Australiens, a-t-il dit, doivent en outre reconnaître "la valeur du système démocratique, l'Etat de droit, la liberté de la presse, l'égalité des sexes et l'histoire australienne", note le Sydney Morning Herald.

Au Royaume-Uni, les attentats du 7 juillet 2005 à Londres ont durement marqué les esprits. Tony Blair parle de plus en plus d'assimilation et de moins en moins de multiculturalisme, priant les immigrants de participer à l'unité du pays. Mais, dans la foule des gens visés par ces rappels, certains fondamentalistes seraient moins égaux que d'autres, s'indigne The Observer. "Souvent, les dévots musulmans ne sont pas comparés à d'autres groupes conservateurs – les juifs ultraorthodoxes, les chrétiens évangéliques, par exemple – mais placés en opposition vis-à-vis des valeurs libérales des Lumières dont l'un des piliers est l'anticléricalisme. Ils ne devraient pas seulement obéir aux lois mais aussi étudier Voltaire", ironise l'hebdomadaire dominical.

Au Canada, certaines voix ne craignent plus de s'élever pour donner des leçons de citoyenneté aux immigrants. La Presse de Montréal rapporte ainsi que le petit village d'Hérouxville, 1 300 âmes et pas un immigrant dans le lot, a adopté une charte définissant ses "normes de vie". Le texte doit servir à informer les immigrants qui voudraient s'y installer du mode de vie québécois. Ces normes de vie entérinées par le conseil municipal stipulent ainsi que "les hommes et les femmes ont la même valeur. A cet effet, une femme peut, entre autres : conduire une voiture, voter librement, signer des chèques, danser, décider par elle-même. [Il est considéré] comme hors norme le fait de tuer les femmes par lapidation sur la place publique de les brûler vives, de les asperger avec de l'acide ou de les exciser. Il est aussi à propos de se montrer à visage découvert, en tout temps, dans les lieux publics, pour faciliter l'identification. La seule exception à cette règle concerne la fête d'Halloween."

L'affaire fait grand bruit au Canada. Le magazine torontois The Walrus tente d'examiner dans une longue enquête les limites du multiculturalisme, ce "rêve du XXe siècle devenu un casse-tête pour le XXIe". La vie citoyenne des minorités ethniques se heurte en effet à certaines limites, selon le professeur de sociologie de l'université de Toronto Jeffrey Reitz, cité par The Walrus. Le taux de participation aux élections des enfants d'immigrants varie selon la couleur de leur peau, d'après ses recherches. Ainsi, les enfants d'immigrants blancs votent quatre fois plus que leurs parents, alors qu'ils ne participent que deux fois plus dans toutes les autres communautés. Un facteur parmi d'autres mesurés par Reitz et qui indique "que les politiques multiculturelles ne fonctionnent pas pour les minorités visibles", estime le sociologue.

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Faillite du système communautariste?
BIG TIME!

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