Par Ivan Rioufol
La désinformation officielle sur l'immigration et son ampleur, que j'ai dénoncée en 2007 dans La fracture identitaire (Fayard), est un scandale qui perdure et interdit toute politique lucide face à cette possible bombe à retardement. Une fois n'est pas coutume, Marianne se fait, cette semaine, l'utile écho de cet aveuglement volontaire, dans un article intitulé : Immigration: l'Insee aurait-elle peur des chiffres ? L'hebdomadaire y rappelle les conclusions d'une étude des démographes Michèle Tribalat et Bernard Aubry. Le document fait état de 37% de jeunes d'origine étrangère en Ile-de-France, de plus de 60% dans une vingtaine de villes, d'une explosion du nombre de jeunes originaires d'Afrique sub-saharienne, d'une proportion de jeunes d'origine étrangère en très forte hausse dans l'ouest de la France. Mais c'est dans la revue Commentaire, et non dans une publication de l'Insee, que cette étude a trouvé refuge. Tribalat : "L'Insee préfère ne pas informer plutôt que de risquer de publier une nouvelle sensible. Par peur de réveiller le racisme en France".
Ce syndrome persistant du politiquement correct est, comme toujours, animé des meilleurs intentions. Mais il se révèle indéfendable quand il en vient à camoufler volontairement des réalités, voire à les sous-estimer. Je ne résiste pas à rappeler l'hilarante étude de François Héran, directeur de l'Ined (Institut national d'études démographiques), qui en 2004 avait publié un rapport, largement médiatisé, assurant : "La France n'est pas un pays d'immigration massive". Depuis, Héran n'a jamais cessé d'être promu, en remerciement d'une telle perspicacité, tandis que Tribalat n'a jamais cessé d'être placardisée. Le plus étonnant reste la passivité des médias, qui n'ont pas jugé utile jusqu'à présent (mais Marianne semble se réveiller) de dénoncer ces opérations de propagandes menées par l'Insee et l'Ined, avec l'aval des pouvoirs publics, et constitutives selon moi d'un mensonge d'Etat.
vendredi 24 juillet 2009
mercredi 22 juillet 2009
Afrique: La haine des Chinois.
Sale temps pour les Chinois d'Afrique
Les menaces d'Al-Qaïda s'ajoutent à un ressentiment croissant envers les immigrés chinois.
Une fois encore, Al-Qaïda fait preuve d'un sens certain de la communication. En menaçant de s'attaquer aux intérêts chinois en Afrique du Nord, la branche maghrébine d'Al Qaïda a touché dans le mille. Succès médiatique garanti. Car si la cause des Ouïghours est assez méconnue sur ce continent, l'influence croissante de Pékin en Afrique étonne et inquiète.
A la fin des années 1990, quand les Chinois ont commencé à venir massivement en Afrique, le sentiment dominant fut d'abord une certaine fierté. L'Afrique avait donc cessé d'être un continent oublié. Celui qui ne suscitait plus la convoitise depuis la fin de la guerre froide. Il y avait désormais des opportunités économiques majeures sur ce continent. Et la Chine et son dynamisme allaient aider l'Afrique à se relever. Mais aujourd'hui, près d'un million de Chinois vivent et travaillent en Afrique. En Algérie, les Chinois sont plus de 50 000. Impossible de ne pas les croiser à Alger. Avec leurs casques de chantier, ils arpentent la ville. Ils lui donnent un nouveau visage. Plus au Sud, ils transforment Luanda, la capitale de l'Angola, allant jusqu'à construire une ville nouvelle. A Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, ils refont les routes. Ils dominent aussi la Zambie. En Afrique du Sud, ils sont plus de 300 000.
D'Alger à Luanda, la colère monte. Car les Chinois travaillent entre Chinois. La main d'œuvre est «importée» de Chine, vit dans des campements et n'a, le plus souvent, aucun contact avec les populations locales. Seuls les cadres sortent plus régulièrement des campements. Ce mode d'organisation incite les Africains à penser que les Chinois travaillant sur leur continent sont des «forçats».
D'autre part, les Chinois sont accusés de ne pas respecter le droit du travail. Selon The Financial Times, «En République démocratique du Congo (RDC), plus de 40 fonderies sont désaffectées, leurs propriétaires chinois ayant fui le pays dès la fin du boom des matières premières sans acquitter leurs impôts ni dédommager leur personnel. Les chefs d'entreprise ont abandonné en quelques jours à peine leurs fonderies au moment où les cours du cuivre se sont effondrés».
Dans le pays voisin, la Zambie, les chefs d'entreprise chinois sont accusés d'avoir fait agresser physiquement des syndicalistes qui refusaient de se laisser corrompre. La multiplication de ces affaires a durablement terni l'image des entrepreneurs chinois.
Le ressentiment populaire se nourrit aussi de la particularité de cette immigration. D'Alger au Cap, les Chinois ouvrent des commerces petits et grands. «Ils cassent les prix pour tuer la concurrence» affirme une commerçante congolaise, qui approuve les mouvements de colère des marchandes kinoises. A Kinshasa, des Chinois sont régulièrement molestés ou pris à parti. Car plus aucun métier n'est à l'abri de cette «compétition». «Même les vendeuses de beignets sont concurrencées par les Chinoises. Et les prostituées ne sont plus à l'abri» se lamente une fonctionnaire Camerounaise. Chaque année, leurs commerces gagnent du terrain. A Dakar, «de grandes avenues ont été colonisées», note Le Quotidien. Interrogé par ce journal sénégalais, un habitant du quartier où ils se sont installés en masse déclare : «On ne sait rien d'eux. Au début, il y a eu un ou deux magasins, mais, en un temps record, ils ont colonisé les deux côtés de l'allée. Ils sont très fermés et froids. Ils ne parlent qu'entre eux».
De Dakar à Kinshasa, les sentiments antichinois s'affichent ouvertement. Un jeune magistrat sénégalais m'a ainsi confessé sa «haine des Chinois». «On ne peut pas les supporter. Ils n'ont aucun contact avec les populations locales. Ils sont incroyablement racistes. Ils ne nous aiment pas. Ils n'aiment pas les noirs. Et on le leur rend bien».
L'Afrique fait de plus en plus de business avec la Chine. Mais il s'agit d'un mariage de raison. Certainement pas d'un mariage d'amour. L'inquiétude africaine est d'autant plus vive que Pékin ne cache pas son appétit pour les terres. Les Chinois en achètent de plus en plus. Pour se livrer à des cultures destinées à ... la Chine. Ce qui agace dans un continent qui ne connaît pas l'autosuffisance alimentaire. Loin s'en faut.
Des officiels chinois ont récemment incité leurs paysans sans terre à s'installer en Afrique. Une politique qui irrite d'autant plus que ce continent compte près d'un milliard d'habitants. Et que la pression démographique est forte. A lui seul le Nigeria compte 150 millions d'habitants. Et sa population pourrait doubler en 25 ans.
Les sentiments antichinois sont aussi alimentés par la venue massive des produits made in China. «C'est vrai que grâce à eux les Africains accèdent à des produits qui étaient jusqu'à présent hors de portée de leur bourse. Ainsi, les dentifrices vendus au bord des routes font le bonheur des nouvelles classes moyennes. Mais les faux médicaments ou les médicaments mal dosés tuent» souligne Michel, un enseignant togolais. La plupart des médicaments contrefaits sont conditionnés au Nigeria, mais fabriqués en Asie.
Ainsi en menaçant de s'en prendre aux Chinois, Al Qaïda Maghreb surfe sur un sentiment populaire. Autre avantage de cette nouvelle stratégie. La facilité de sa mise à exécution. Il ne sera guère difficile d'enlever des Chinois. Dès lors qu'ils travaillent très souvent dans des campagnes ou des zones isolées. Près d'un million de cibles potentielles. Al Qaïda disposera d'un «vivier de choix pour faire son marché» à peu de frais.
Dans les années soixante-dix, en Afrique de l'Est, l'influence de la communauté indo-pakistanaise avait crû, au point d'irriter les populations locales, à Kampala, la capitale de l'Ouganda. Lorsque le dictateur Idi Amin Dada avait décidé d'expulser du jour au lendemain tous les indo-pakistanais, il s'était trouvé peu d'Ougandais pour les défendre. Même si, à long terme, cette décision s'est révélée catastrophique. D'un point de vue économique.
Dans un avenir proche, les Chinois pourraient susciter de pareils sentiments de rejet. Et rien n'indique que la société civile viendra à leur secours.
http://www.slate.fr/story/8129/sale-temps-pour-les-chinois-dafrique
Les menaces d'Al-Qaïda s'ajoutent à un ressentiment croissant envers les immigrés chinois.
Une fois encore, Al-Qaïda fait preuve d'un sens certain de la communication. En menaçant de s'attaquer aux intérêts chinois en Afrique du Nord, la branche maghrébine d'Al Qaïda a touché dans le mille. Succès médiatique garanti. Car si la cause des Ouïghours est assez méconnue sur ce continent, l'influence croissante de Pékin en Afrique étonne et inquiète.
A la fin des années 1990, quand les Chinois ont commencé à venir massivement en Afrique, le sentiment dominant fut d'abord une certaine fierté. L'Afrique avait donc cessé d'être un continent oublié. Celui qui ne suscitait plus la convoitise depuis la fin de la guerre froide. Il y avait désormais des opportunités économiques majeures sur ce continent. Et la Chine et son dynamisme allaient aider l'Afrique à se relever. Mais aujourd'hui, près d'un million de Chinois vivent et travaillent en Afrique. En Algérie, les Chinois sont plus de 50 000. Impossible de ne pas les croiser à Alger. Avec leurs casques de chantier, ils arpentent la ville. Ils lui donnent un nouveau visage. Plus au Sud, ils transforment Luanda, la capitale de l'Angola, allant jusqu'à construire une ville nouvelle. A Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, ils refont les routes. Ils dominent aussi la Zambie. En Afrique du Sud, ils sont plus de 300 000.
D'Alger à Luanda, la colère monte. Car les Chinois travaillent entre Chinois. La main d'œuvre est «importée» de Chine, vit dans des campements et n'a, le plus souvent, aucun contact avec les populations locales. Seuls les cadres sortent plus régulièrement des campements. Ce mode d'organisation incite les Africains à penser que les Chinois travaillant sur leur continent sont des «forçats».
D'autre part, les Chinois sont accusés de ne pas respecter le droit du travail. Selon The Financial Times, «En République démocratique du Congo (RDC), plus de 40 fonderies sont désaffectées, leurs propriétaires chinois ayant fui le pays dès la fin du boom des matières premières sans acquitter leurs impôts ni dédommager leur personnel. Les chefs d'entreprise ont abandonné en quelques jours à peine leurs fonderies au moment où les cours du cuivre se sont effondrés».
Dans le pays voisin, la Zambie, les chefs d'entreprise chinois sont accusés d'avoir fait agresser physiquement des syndicalistes qui refusaient de se laisser corrompre. La multiplication de ces affaires a durablement terni l'image des entrepreneurs chinois.
Le ressentiment populaire se nourrit aussi de la particularité de cette immigration. D'Alger au Cap, les Chinois ouvrent des commerces petits et grands. «Ils cassent les prix pour tuer la concurrence» affirme une commerçante congolaise, qui approuve les mouvements de colère des marchandes kinoises. A Kinshasa, des Chinois sont régulièrement molestés ou pris à parti. Car plus aucun métier n'est à l'abri de cette «compétition». «Même les vendeuses de beignets sont concurrencées par les Chinoises. Et les prostituées ne sont plus à l'abri» se lamente une fonctionnaire Camerounaise. Chaque année, leurs commerces gagnent du terrain. A Dakar, «de grandes avenues ont été colonisées», note Le Quotidien. Interrogé par ce journal sénégalais, un habitant du quartier où ils se sont installés en masse déclare : «On ne sait rien d'eux. Au début, il y a eu un ou deux magasins, mais, en un temps record, ils ont colonisé les deux côtés de l'allée. Ils sont très fermés et froids. Ils ne parlent qu'entre eux».
De Dakar à Kinshasa, les sentiments antichinois s'affichent ouvertement. Un jeune magistrat sénégalais m'a ainsi confessé sa «haine des Chinois». «On ne peut pas les supporter. Ils n'ont aucun contact avec les populations locales. Ils sont incroyablement racistes. Ils ne nous aiment pas. Ils n'aiment pas les noirs. Et on le leur rend bien».
L'Afrique fait de plus en plus de business avec la Chine. Mais il s'agit d'un mariage de raison. Certainement pas d'un mariage d'amour. L'inquiétude africaine est d'autant plus vive que Pékin ne cache pas son appétit pour les terres. Les Chinois en achètent de plus en plus. Pour se livrer à des cultures destinées à ... la Chine. Ce qui agace dans un continent qui ne connaît pas l'autosuffisance alimentaire. Loin s'en faut.
Des officiels chinois ont récemment incité leurs paysans sans terre à s'installer en Afrique. Une politique qui irrite d'autant plus que ce continent compte près d'un milliard d'habitants. Et que la pression démographique est forte. A lui seul le Nigeria compte 150 millions d'habitants. Et sa population pourrait doubler en 25 ans.
Les sentiments antichinois sont aussi alimentés par la venue massive des produits made in China. «C'est vrai que grâce à eux les Africains accèdent à des produits qui étaient jusqu'à présent hors de portée de leur bourse. Ainsi, les dentifrices vendus au bord des routes font le bonheur des nouvelles classes moyennes. Mais les faux médicaments ou les médicaments mal dosés tuent» souligne Michel, un enseignant togolais. La plupart des médicaments contrefaits sont conditionnés au Nigeria, mais fabriqués en Asie.
Ainsi en menaçant de s'en prendre aux Chinois, Al Qaïda Maghreb surfe sur un sentiment populaire. Autre avantage de cette nouvelle stratégie. La facilité de sa mise à exécution. Il ne sera guère difficile d'enlever des Chinois. Dès lors qu'ils travaillent très souvent dans des campagnes ou des zones isolées. Près d'un million de cibles potentielles. Al Qaïda disposera d'un «vivier de choix pour faire son marché» à peu de frais.
Dans les années soixante-dix, en Afrique de l'Est, l'influence de la communauté indo-pakistanaise avait crû, au point d'irriter les populations locales, à Kampala, la capitale de l'Ouganda. Lorsque le dictateur Idi Amin Dada avait décidé d'expulser du jour au lendemain tous les indo-pakistanais, il s'était trouvé peu d'Ougandais pour les défendre. Même si, à long terme, cette décision s'est révélée catastrophique. D'un point de vue économique.
Dans un avenir proche, les Chinois pourraient susciter de pareils sentiments de rejet. Et rien n'indique que la société civile viendra à leur secours.
http://www.slate.fr/story/8129/sale-temps-pour-les-chinois-dafrique
vendredi 17 juillet 2009
Ser español no seduce en Argentina
La crisis y la burocracia reducen al mínimo las peticiones de nacionalidad que la Ley de Memoria Histórica reserva para hijos y nietos de españoles
Primero se dijo que serían entre 400.000 y 600.000 argentinos los que tendrían derecho a solicitar la nacionalidad española, gracias a la disposición adicional de la Ley de Memoria Histórica, que permite que los nietos de españoles opten también al pasaporte de sus abuelos. Luego se leyó mejor el texto legal y se calculó que las peticiones rondarían realmente las 100.000. Han pasado seis meses desde la entrada en vigor de la ley, en diciembre de 2008, y la realidad es que el consulado español en Buenos Aires no ha recibido ni tan siquiera 10.000 solicitudes. "Ha sido una auténtica sorpresa", reconoce José Antonio Nespral, presidente del Centro Asturiano en la capital argentina.
Todo el dispositivo montado por el servicio consular, con citas previas vía Internet para evitar aglomeraciones y supuestas avalanchas de argentinos ansiosos de lograr un pasaporte español, se ha demostrado superfluo. Las colas de los primeros días han ido desapareciendo y las expectativas, reduciéndose.
¿Qué ha sucedido para que menos de 10.000 de los centenares de miles de nietos de españoles que viven en Argentina hayan iniciado realmente los trámites de solicitud?
Se trata, probablemente, de un conjunto de circunstancias: las restricciones objetivas que impone la ley, las dificultades para conseguir la documentación necesaria, y también que España, sumida en una fuerte crisis económica, ha dejado de ser un destino deseado. "Hay dificultades técnicas considerables", asegura José Antonio Nespral. "Primero, porque no es fácil conseguir las partidas de nacimiento de los abuelos, en España, documentos a veces casi ilegibles".
Por otro lado, la Ley de Memoria Histórica esta pensada para los descendientes de quienes emigraron entre 1936 y 1955, el exilio provocado por la Guerra Civil. Muchas de esas personas no inscribieron a sus hijos en el registro español (se sentían ajenos a cualquier cosa que representara al franquismo), sobre todo los que no se quedaron en las grandes ciudades sino que emigraron hacia el interior del país y, muy especialmente, al mundo rural.
En teoría, los nietos de esos españoles, llegados en ese periodo, podrían acogerse a la nueva ley (con un espacio de vigencia de dos años) y solicitar el pasaporte de sus abuelos. Pero una vez más surgen los problemas burocráticos: según el Código Civil, no se puede producir un salto generacional, ni la ruptura de la cadena, lo que quiere decir que, antes de inscribir a los nietos como españoles, habría que inscribir a sus padres. Y en algunos casos, los padres están muertos.
¿Pueden los nietos inscribir a sus padres ya fallecidos? No parece que los consulados se encuentren cómodos con esa posibilidad, comenta el director del Centro Galicia, José María Vila Alen. Y si están vivos y pueden inscribirse, la ley dice que sólo transmiten el derecho a la nacionalidad a sus hijos menores de edad.
Ni "abriendo la mano"
"No existe un censo real que permita saber cuántos argentinos tienen un abuelo o abuela nacido en España, pero indudablemente se cuentan en centenares de miles, si se tienen en consideración las diferentes oleadas de emigración española a Argentina", explica el director del Centro Galicia, José María Vila Alen. En el consulado que atiende el Gran Buenos Aires están legalmente inscritos 240.000 españoles, lo que suponen casi el 80% de la población española en Argentina en la actualidad.
El consulado afirma que no está autorizado a facilitar el número exacto de expedientes que se están tramitando como consecuencia de la Ley de Memoria, pero admite que, al menos en Argentina, son "muchísimos menos de los esperados". Y eso aunque aseguran que están aceptando cierto margen, "abriendo la mano", a la hora de interpretar las restricciones legislativas.
http://www.elpais.com/articulo/espana/Ser/espanol/seduce/Argentina/elpepiesp/20090716elpepinac_12/Tes
Primero se dijo que serían entre 400.000 y 600.000 argentinos los que tendrían derecho a solicitar la nacionalidad española, gracias a la disposición adicional de la Ley de Memoria Histórica, que permite que los nietos de españoles opten también al pasaporte de sus abuelos. Luego se leyó mejor el texto legal y se calculó que las peticiones rondarían realmente las 100.000. Han pasado seis meses desde la entrada en vigor de la ley, en diciembre de 2008, y la realidad es que el consulado español en Buenos Aires no ha recibido ni tan siquiera 10.000 solicitudes. "Ha sido una auténtica sorpresa", reconoce José Antonio Nespral, presidente del Centro Asturiano en la capital argentina.
Todo el dispositivo montado por el servicio consular, con citas previas vía Internet para evitar aglomeraciones y supuestas avalanchas de argentinos ansiosos de lograr un pasaporte español, se ha demostrado superfluo. Las colas de los primeros días han ido desapareciendo y las expectativas, reduciéndose.
¿Qué ha sucedido para que menos de 10.000 de los centenares de miles de nietos de españoles que viven en Argentina hayan iniciado realmente los trámites de solicitud?
Se trata, probablemente, de un conjunto de circunstancias: las restricciones objetivas que impone la ley, las dificultades para conseguir la documentación necesaria, y también que España, sumida en una fuerte crisis económica, ha dejado de ser un destino deseado. "Hay dificultades técnicas considerables", asegura José Antonio Nespral. "Primero, porque no es fácil conseguir las partidas de nacimiento de los abuelos, en España, documentos a veces casi ilegibles".
Por otro lado, la Ley de Memoria Histórica esta pensada para los descendientes de quienes emigraron entre 1936 y 1955, el exilio provocado por la Guerra Civil. Muchas de esas personas no inscribieron a sus hijos en el registro español (se sentían ajenos a cualquier cosa que representara al franquismo), sobre todo los que no se quedaron en las grandes ciudades sino que emigraron hacia el interior del país y, muy especialmente, al mundo rural.
En teoría, los nietos de esos españoles, llegados en ese periodo, podrían acogerse a la nueva ley (con un espacio de vigencia de dos años) y solicitar el pasaporte de sus abuelos. Pero una vez más surgen los problemas burocráticos: según el Código Civil, no se puede producir un salto generacional, ni la ruptura de la cadena, lo que quiere decir que, antes de inscribir a los nietos como españoles, habría que inscribir a sus padres. Y en algunos casos, los padres están muertos.
¿Pueden los nietos inscribir a sus padres ya fallecidos? No parece que los consulados se encuentren cómodos con esa posibilidad, comenta el director del Centro Galicia, José María Vila Alen. Y si están vivos y pueden inscribirse, la ley dice que sólo transmiten el derecho a la nacionalidad a sus hijos menores de edad.
Ni "abriendo la mano"
"No existe un censo real que permita saber cuántos argentinos tienen un abuelo o abuela nacido en España, pero indudablemente se cuentan en centenares de miles, si se tienen en consideración las diferentes oleadas de emigración española a Argentina", explica el director del Centro Galicia, José María Vila Alen. En el consulado que atiende el Gran Buenos Aires están legalmente inscritos 240.000 españoles, lo que suponen casi el 80% de la población española en Argentina en la actualidad.
El consulado afirma que no está autorizado a facilitar el número exacto de expedientes que se están tramitando como consecuencia de la Ley de Memoria, pero admite que, al menos en Argentina, son "muchísimos menos de los esperados". Y eso aunque aseguran que están aceptando cierto margen, "abriendo la mano", a la hora de interpretar las restricciones legislativas.
http://www.elpais.com/articulo/espana/Ser/espanol/seduce/Argentina/elpepiesp/20090716elpepinac_12/Tes
Le Mexique impose des visas aux officiels et aux diplomates canadiens
lemonde.fr
Le Mexique a décidé d'imposer des visas aux responsables gouvernementaux et aux diplomates canadiens, en rétorsion à la décision canadienne d'imposer un visa d'entrée aux Mexicains, a annoncé jeudi à Washington la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa.
"Aujourd'hui, nous avons décidé de suspendre l'accord qui exemptait de visas les passeports officiels et diplomatiques", a déclaré Mme Espinosa au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue canadien, Lawrence Cannon, et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, à l'issue d'une réunion trilatérale au département d'Etat.
Le Mexique a en revanche décidé de ne pas imposer de visas aux nombreux touristes canadiens qui se rendent au Mexique pour ne pas affecter l'industrie touristique mexicaine, a précisé la ministre. (couilles molles!)
Le Canada a annoncé lundi de manière impromptue le retour dès mardi des visas d'entrée sur son sol pour les ressortissants de la République tchèque et du Mexique afin d'endiguer l'explosion des demandes d'asile faites par des citoyens de ces pays.
Le Mexique a décidé d'imposer des visas aux responsables gouvernementaux et aux diplomates canadiens, en rétorsion à la décision canadienne d'imposer un visa d'entrée aux Mexicains, a annoncé jeudi à Washington la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa.
"Aujourd'hui, nous avons décidé de suspendre l'accord qui exemptait de visas les passeports officiels et diplomatiques", a déclaré Mme Espinosa au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue canadien, Lawrence Cannon, et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, à l'issue d'une réunion trilatérale au département d'Etat.
Le Mexique a en revanche décidé de ne pas imposer de visas aux nombreux touristes canadiens qui se rendent au Mexique pour ne pas affecter l'industrie touristique mexicaine, a précisé la ministre. (couilles molles!)
Le Canada a annoncé lundi de manière impromptue le retour dès mardi des visas d'entrée sur son sol pour les ressortissants de la République tchèque et du Mexique afin d'endiguer l'explosion des demandes d'asile faites par des citoyens de ces pays.
jeudi 16 juillet 2009
La femme qui savait parler aux Indiens
En mars dernier, la linguiste Ana Suelly a pu vivre auprès des Indiens Zo’és de l'Etat du Pará (dans le nord du Brésil). Ce peuple, récemment contacté, a réussi à préserver son mode de vie malgré les incursions sauvages des missionnaires et la déforestation.
Propos recueillis par Christine Lévêque.
Combien de langues indigènes ont-elles été recensées à ce jour ?
ANA SUELLY: Les plus récentes estimations réalisées par le grand linguiste Aryon Dall’Igna Rodrigues en 2009 font état de 190 langues indiennes parlées au Brésil. Certaines d’entre elles ne sont plus parlées que par un petit groupe de personnes âgées.
Comment peut-on communiquer avec un peuple jusqu’ici non contacté ?
Il y a deux possibilités : soit l’équipe qui réalise le contact emmène avec elle des interprètes qui parlent une langue proche de celle parlée par le groupe contacté. Soit la communication se déroule à travers des gestes, des mimiques, etc.L’important, c’est d’essayer d’apprendre le plus vite possible la langue du peuple contacté, lorsque la situation de contact le permet [ces peuples sont si menacés que leur langue risque de s’éteindre avec eux brutalement].Le Brésil a des amérindianistes très compétents, qui ont beaucoup d’expérience dans l’identification des vestiges laissés par les peuples non contactés des sertões [les espaces inexplorés] de l’Amazonie. C’est ainsi qu’ils parviennent à identifier des familles ethniques d’Indiens isolés et à faire des prédictions linguistiques correctes. Ils déterminent l’origine des langues des Indiens en situation de contact (par exemple s’il s’agit d’une langue tupí, ou d’une langue pano, etc.).Les personnes qui approchent les Indiens se doivent de parler correctement la langue native. C’est une question importante pour les Indiens. C’est une démonstration du respect absolu qui doit être fait à leur culture.
Vous êtes spécialiste des Zo’és. Pouvez-vous nous raconter votre expérience auprès d’eux ?
Tout d’abord, je me considère encore comme une apprentie de la langue et de la culture zo’é. Je saisis toutes les occasions possibles de retourner chez eux afin de me perfectionner.J’ai appris l’existence des Zo’és en l'an 2000 par une amie journaliste, Eliana Lucena, qui se préparait à partir sur le terrain avec Sydney Posuelo, le président de la Fédération nationale de l'Indien (FUNAI) de l’époque. Il y avait aussi un fonctionnaire de l’Etat qui devait décider de l’expulsion des missionnaires [évangéliques] de la terre ou vivaient les Zo’és. [Les missionnaires, tant évangéliques que catholiques, sont encore actuellement très offensifs vis-à-vis des tribus d’Indiens, en particulier isolés, qu’ils cherchent à convertir à tout prix. Leur action est très dangereuse et a un impact déstructurant sur l’organisation socioculturelle des Indiens.]Eliana a enregistré des conversations chez les Zo’és et m’a rapporté la cassette. Je l’ai toujours avec moi. C’est comme cela que j’ai commencé à étudier la langue zo’é, que j’ai depuis classée dans la famille linguistique des Tupís-Guaranís.
Que sait-on de l’histoire des Zo’és ?
Les premières informations sur les Zo’és ont été rapportées par des pilotes de l’armée de l’air brésilienne, qui les ont aperçus dans les années 1970. Ensuite, il y a eu quelques récits en provenance des missionnaires ou des agriculteurs des terres voisines.Les récits mêmes des Zo’és sur leur passé ne mentionnent que quelques rares épisodes faisant référence au monde des non-Indiens, qu’ils appellent les kirahi. En revanche, les recherches que je pratique sur l’étude de la langue zo’é dans une perspective historique ont révélé des contacts pré-historiques des Zo’és avec des groupes [d’Indiens] Karibs et aussi avec des individus parlant la langue la plus couramment pratiquée en Amazonie.
Quel est votre meilleur souvenir sur le terrain ?
Les bons souvenirs auprès des Zo’és sont si nombreux !En mars dernier, la FUNAI m’a autorisé à vivre une expérience que j’attendais depuis dix-sept ans : j’ai pu séjourner parmi les Zo’és dans la forêt, en parcourant des chemins qui jusqu’à présent n’avaient été foulés que par eux seuls. Un jour d’avril, après une expédition de plus de cinq heures de marche dans la forêt, un petit Zo’é de huit ans, mignon, gracieux, au pas léger et à la voix douce, m’a embrassé délicatement et, en me regardant dans le fond des yeux, m’a dit : Ãn, de a’új ! ["Ana, tu es bonne" ; a’uj peut être traduit par un mélange de bonté et de beauté]. La déclaration de ce petit Zo’é a été la plus belle manifestation d’amitié que j’ai jamais reçue de ma vie. Il m’a transmis un sentiment d’une telle pureté….
Comment vont les Zo’é en ce moment ?
Les Zo’és reçoivent actuellement une bonne assistance sanitaire. Leur indice de mortalité est inférieur à celui des naissances. Ils s’en sortent bien pour cultiver la terre, chasser, faire la cueillette et pêcher, ce qui indique un bon degré de vitalité.En revanche, ils subissent toujours des menaces. Notamment de la part des missionnaires qui recrutent d’autres Indiens pour les évangéliser. Ils les envoient convaincre les Zo’és de sortir de leurs terres officiellement protégées. Les missionnaires veulent également établir des échanges commerciaux et ils leur vendent des denrées industrielles, comme du sucre ou du sel, qui mettent leur santé en danger.
Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur les peuples d’Indiens isolés ?
La déforestation démesurée de l’Amazonie. Elle est provoquée par la convoitise des grands propriétaires terriens [et des multinationales du bois et du pétrole, ainsi que de l’agro-industrie et de l’industrie pharmaceutique].Les Indiens sont aussi menacés de l’intérieur par l’ignorance. Les Brésiliens dans leur grande majorité ne sont pas éduqués à prendre en compte l’existence des Indiens. A l’école, on les mentionne à peine dans les livres d’histoire. Il faudrait une volonté politique sérieuse pour éduquer les jeunes et les former à préserver le patrimoine naturel et humain du Brésil. Il est urgent de promouvoir une politique économique qui respecte l’équilibre entre l’homme et la nature.
La politique du gouvernement du président Lula est-elle adaptée à la réalité des peuples isolés ?
Il reste encore beaucoup de chemin à faire pour protéger les Indiens. Le Département des Indiens isolés (de la FUNAI) est un des plus compétents. Mais il faudrait accorder à cette institution les moyens nécessaires pour que les programmes positifs puissent se développer pleinement. L’urgence est grande aujourd’hui, il faut agir vite.
Ana Suelly Arruda Câmara Cabral est née à Natal dans le nord-est du Brésil. Elle a fait des études d'art et de linguistique appliquée à la Sorbonne. Après sept ans passés en France, elle rentre au Brésil et fait la connaissance des Indiens de l'Etat d'Acre [dans le nord-est]. Cette rencontre détermine une nouvelle direction dans sa vie. Dès 1982, elle dirige ses études vers la linguistique historique. Ses recherches la mène sur le terrain dans plusieurs Etats d'Amazonie (Acre, Mato Grosso, Rondônia, Pará). De 1989 à 1995, elle obtient un doctorat de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie). En 1992, elle obtient une bourse pour étudier la langue des Zo'é. [un peuple d'Indiens récemment contacté].
Courrier intl.
Propos recueillis par Christine Lévêque.
Combien de langues indigènes ont-elles été recensées à ce jour ?
ANA SUELLY: Les plus récentes estimations réalisées par le grand linguiste Aryon Dall’Igna Rodrigues en 2009 font état de 190 langues indiennes parlées au Brésil. Certaines d’entre elles ne sont plus parlées que par un petit groupe de personnes âgées.
Comment peut-on communiquer avec un peuple jusqu’ici non contacté ?
Il y a deux possibilités : soit l’équipe qui réalise le contact emmène avec elle des interprètes qui parlent une langue proche de celle parlée par le groupe contacté. Soit la communication se déroule à travers des gestes, des mimiques, etc.L’important, c’est d’essayer d’apprendre le plus vite possible la langue du peuple contacté, lorsque la situation de contact le permet [ces peuples sont si menacés que leur langue risque de s’éteindre avec eux brutalement].Le Brésil a des amérindianistes très compétents, qui ont beaucoup d’expérience dans l’identification des vestiges laissés par les peuples non contactés des sertões [les espaces inexplorés] de l’Amazonie. C’est ainsi qu’ils parviennent à identifier des familles ethniques d’Indiens isolés et à faire des prédictions linguistiques correctes. Ils déterminent l’origine des langues des Indiens en situation de contact (par exemple s’il s’agit d’une langue tupí, ou d’une langue pano, etc.).Les personnes qui approchent les Indiens se doivent de parler correctement la langue native. C’est une question importante pour les Indiens. C’est une démonstration du respect absolu qui doit être fait à leur culture.
Vous êtes spécialiste des Zo’és. Pouvez-vous nous raconter votre expérience auprès d’eux ?
Tout d’abord, je me considère encore comme une apprentie de la langue et de la culture zo’é. Je saisis toutes les occasions possibles de retourner chez eux afin de me perfectionner.J’ai appris l’existence des Zo’és en l'an 2000 par une amie journaliste, Eliana Lucena, qui se préparait à partir sur le terrain avec Sydney Posuelo, le président de la Fédération nationale de l'Indien (FUNAI) de l’époque. Il y avait aussi un fonctionnaire de l’Etat qui devait décider de l’expulsion des missionnaires [évangéliques] de la terre ou vivaient les Zo’és. [Les missionnaires, tant évangéliques que catholiques, sont encore actuellement très offensifs vis-à-vis des tribus d’Indiens, en particulier isolés, qu’ils cherchent à convertir à tout prix. Leur action est très dangereuse et a un impact déstructurant sur l’organisation socioculturelle des Indiens.]Eliana a enregistré des conversations chez les Zo’és et m’a rapporté la cassette. Je l’ai toujours avec moi. C’est comme cela que j’ai commencé à étudier la langue zo’é, que j’ai depuis classée dans la famille linguistique des Tupís-Guaranís.
Que sait-on de l’histoire des Zo’és ?
Les premières informations sur les Zo’és ont été rapportées par des pilotes de l’armée de l’air brésilienne, qui les ont aperçus dans les années 1970. Ensuite, il y a eu quelques récits en provenance des missionnaires ou des agriculteurs des terres voisines.Les récits mêmes des Zo’és sur leur passé ne mentionnent que quelques rares épisodes faisant référence au monde des non-Indiens, qu’ils appellent les kirahi. En revanche, les recherches que je pratique sur l’étude de la langue zo’é dans une perspective historique ont révélé des contacts pré-historiques des Zo’és avec des groupes [d’Indiens] Karibs et aussi avec des individus parlant la langue la plus couramment pratiquée en Amazonie.
Quel est votre meilleur souvenir sur le terrain ?
Les bons souvenirs auprès des Zo’és sont si nombreux !En mars dernier, la FUNAI m’a autorisé à vivre une expérience que j’attendais depuis dix-sept ans : j’ai pu séjourner parmi les Zo’és dans la forêt, en parcourant des chemins qui jusqu’à présent n’avaient été foulés que par eux seuls. Un jour d’avril, après une expédition de plus de cinq heures de marche dans la forêt, un petit Zo’é de huit ans, mignon, gracieux, au pas léger et à la voix douce, m’a embrassé délicatement et, en me regardant dans le fond des yeux, m’a dit : Ãn, de a’új ! ["Ana, tu es bonne" ; a’uj peut être traduit par un mélange de bonté et de beauté]. La déclaration de ce petit Zo’é a été la plus belle manifestation d’amitié que j’ai jamais reçue de ma vie. Il m’a transmis un sentiment d’une telle pureté….
Comment vont les Zo’é en ce moment ?
Les Zo’és reçoivent actuellement une bonne assistance sanitaire. Leur indice de mortalité est inférieur à celui des naissances. Ils s’en sortent bien pour cultiver la terre, chasser, faire la cueillette et pêcher, ce qui indique un bon degré de vitalité.En revanche, ils subissent toujours des menaces. Notamment de la part des missionnaires qui recrutent d’autres Indiens pour les évangéliser. Ils les envoient convaincre les Zo’és de sortir de leurs terres officiellement protégées. Les missionnaires veulent également établir des échanges commerciaux et ils leur vendent des denrées industrielles, comme du sucre ou du sel, qui mettent leur santé en danger.
Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur les peuples d’Indiens isolés ?
La déforestation démesurée de l’Amazonie. Elle est provoquée par la convoitise des grands propriétaires terriens [et des multinationales du bois et du pétrole, ainsi que de l’agro-industrie et de l’industrie pharmaceutique].Les Indiens sont aussi menacés de l’intérieur par l’ignorance. Les Brésiliens dans leur grande majorité ne sont pas éduqués à prendre en compte l’existence des Indiens. A l’école, on les mentionne à peine dans les livres d’histoire. Il faudrait une volonté politique sérieuse pour éduquer les jeunes et les former à préserver le patrimoine naturel et humain du Brésil. Il est urgent de promouvoir une politique économique qui respecte l’équilibre entre l’homme et la nature.
La politique du gouvernement du président Lula est-elle adaptée à la réalité des peuples isolés ?
Il reste encore beaucoup de chemin à faire pour protéger les Indiens. Le Département des Indiens isolés (de la FUNAI) est un des plus compétents. Mais il faudrait accorder à cette institution les moyens nécessaires pour que les programmes positifs puissent se développer pleinement. L’urgence est grande aujourd’hui, il faut agir vite.
Ana Suelly Arruda Câmara Cabral est née à Natal dans le nord-est du Brésil. Elle a fait des études d'art et de linguistique appliquée à la Sorbonne. Après sept ans passés en France, elle rentre au Brésil et fait la connaissance des Indiens de l'Etat d'Acre [dans le nord-est]. Cette rencontre détermine une nouvelle direction dans sa vie. Dès 1982, elle dirige ses études vers la linguistique historique. Ses recherches la mène sur le terrain dans plusieurs Etats d'Amazonie (Acre, Mato Grosso, Rondônia, Pará). De 1989 à 1995, elle obtient un doctorat de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie). En 1992, elle obtient une bourse pour étudier la langue des Zo'é. [un peuple d'Indiens récemment contacté].
Courrier intl.
Certains peuples ne comptent plus qu’un seul individu
Pour Fiona Watson, il faut à tout prix se mobiliser contre l'extermination des derniers peuples libres de la planète. Il en va de notre dignité d’êtres humains, déclare la chargée de campagne à l’ONG Survival International.
Propos recueillis par Emilie King via Courrier intl.
Quelle est la situation des tribus d’Indiens non contactés en Amérique latine ?
FIONA WATSON :La situation dans cette partie du monde est extrêmement sérieuse. Ces tribus sont petites et très vulnérables. L’Amazonie est de plus en plus exploitée, notamment par des compagnies pétrolières. Regardez ce qu’il se passe en ce moment au Pérou. [Une révolte a éclaté en juin dans le nord du pays. Les Indiens (non isolés) de la région protestent contre l’exploitation abusive de leurs terres par les multinationales. Cette manifestation a été réprimée par les autorités faisant au moins 200 morts du côté des Indiens.
Partout les Indiens [isolés ou non] sont repoussés jusqu’aux limites de leurs possibilités de survie. Pourquoi les Indiens s’isolent-ils ?
La plupart des peuples indiens dits "non contactés" sont les survivants, ou les descendants, d’actes génocidaires. Ils refusent tout contact avec le monde extérieur tant les violences, massacres et épidémies dont leur groupe a été victime sont ancrés dans leur mémoire collective. Beaucoup d’Indiens d’Amazonie occidentale sont les descendants des rares survivants du boom du caoutchouc qui eut pour conséquence, à la fin du XIXe siècle, l’extermination de 90 % de la population indienne. A cause notamment des mauvais traitements que subissaient les Indiens réduits à l’esclavage pour récolter le caoutchouc. D’autres sont les survivants de massacres plus récents comme les Cinta Larga qui ont été victimes des patrons brésiliens du caoutchouc entre les années 1920 et 1960. Le directeur de la compagnie Arruda, Junqueira & Co avait planifié le massacre sous prétexte que les Cinta Larga se trouvaient sur le chemin de ses activités commerciales. Il affréta un avion à bord duquel furent largués des bâtons de dynamite sur les villages indiens. Ses hommes de main achevèrent ensuite sauvagement les survivants. En 1975, l’un des auteurs du crime, José Duarte de Prodo, a été condamné à dix ans de prison, mais il fut gracié quelques mois plus tard. Il déclara au procès : "Il est bon de tuer les Indiens, ce sont des traîtres et des paresseux.”
Aujourd’hui, que se passe-t-il quand les Indiens se retrouvent en contact avec le monde extérieur ?
Le problème numéro un est celui de la santé. Quand des tribus non contactées sont en contact avec le monde extérieur, cela a un effet absolument dévastateur. Il y a de nombreux exemples au Brésil. Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement avait dans un premier temps décidé de les contacter pour les assimiler à la société. La moitié des populations contactées sont décédées. J’ai parlé à un chaman qui fait partie de ces tribus. Il m’a dit qu’ils avaient perdu tous les jeunes et que, maintenant, il ne restait qu’une petite population désorientée et en perte d’identité. [La politique du gouvernement brésilien est actuellement de ne pas contacter les Indiens.]
Comment ces tribus sont-elles restées non contactées ?
Il leur reste certainement des souvenirs traumatisants de cette époque. Ces peuples ont donc choisi de s’enfuir dans les terres et d’y rester cachés. Ils ne veulent plus de contact avec les non-Indiens. Des camps, construits par la Fondation nationale de l'Indien (FUNAI) près des Indiens isolés afin qu’ils puissent prendre éventuellement contact, ont été détruits et dévalisés durant la nuit. Il y a aussi des lances laissées au milieu des chemins pour en interdire l’accès. Quand ces gens veulent prendre contact, ils viennent de leur propre volonté dans les villages.
Comment leur situation a-t-elle évolué ces dernières années ?
Au Brésil, la FUNAI a maintenant une politique adaptée à la réalité. Elle ne contacte ces Indiens que si cela est absolument nécessaire, par exemple pour les avertir d’un projet de barrage hydroélectrique sur leur terre. La FUNAI a également délimité de grandes surfaces de territoire indien protégé officiellement. Cela fonctionne bien là ou la forêt est bien préservée. Mais là où il y a beaucoup de déforestation, les résultats sont beaucoup plus mitigés. Sur place, c’est comme le Far West [une terre sans foi ni loi]. Les Indiens du Rio Pardo, par exemple, sont actuellement chassés. C’est un véritable génocide. Les gens savent qu’ils peuvent les tuer en toute impunité parce qu’il ne leur arrivera rien. Des procureurs fédéraux ont ouvert une enquête pour génocide mais je doute qu’un jour justice soit faite.
Avez-vous rencontré des tribus non contactées ?
Quand j’ai rencontré les Akunsus [un peuple récemment contacté], j’étais très triste parce que je savais que j’avais devant moi les six derniers survivants de ce peuple et que bientôt ils disparaîtraient à tout jamais de la surface de la terre. Tout ce qui fait d’une personne un Akunsu, leur vision du monde, serait perdu à tout jamais. Je me suis dit qu’il fallait absolument que je fasse connaître leur histoire au monde. Les gens s’émeuvent lorsqu’il s’agit de la disparition d’animaux, mais, ici, nous parlons d’êtres humains.
Quel est le futur pour ces populations ?
Ce sont des humains et ils ont exactement les mêmes droits que nous tous. Les gens sont de plus en plus concernés par le développement durable et notre avenir est aussi entre leurs mains. Là ou il y a de la forêt, il y a des tribus non contactées. Ils en sont les gardiens. Quand nous les aidons, quand nous les soutenons, nous aidons aussi la forêt. Pourquoi devraient-ils sacrifier leur vie pour d’autres ? Leur survie est une question de morale et d’étique. C’est très important. Si nous n’avons pas assez d’espace dans le monde pour eux, alors, quel est le but de la vie ?
Est-ce que les gens sont concernés au Brésil ?
Il y en a qui sont concernés. Beaucoup d’ONG travaillent sur ces problématiques. Mais, dans la presse brésilienne, les Indiens sont toujours présentés comme des êtres exotiques ou comme un obstacle au développement. C’est un débat qui est très polarisé. Le défi est de combler un grand manque d’information. Davi Kopenawa, le chef de la tribu des Yanomamis est récemment venu à Londres pour faire entendre la cause des Indiens. La presse brésilienne avait fait le voyage pour l’interviewer et lui demander pourquoi il était venu à Londres pour parler de ces choses-là. Il a simplement répondu qu’au Brésil il n’avait jamais été invité.
Propos recueillis par Emilie King via Courrier intl.
Quelle est la situation des tribus d’Indiens non contactés en Amérique latine ?
FIONA WATSON :La situation dans cette partie du monde est extrêmement sérieuse. Ces tribus sont petites et très vulnérables. L’Amazonie est de plus en plus exploitée, notamment par des compagnies pétrolières. Regardez ce qu’il se passe en ce moment au Pérou. [Une révolte a éclaté en juin dans le nord du pays. Les Indiens (non isolés) de la région protestent contre l’exploitation abusive de leurs terres par les multinationales. Cette manifestation a été réprimée par les autorités faisant au moins 200 morts du côté des Indiens.
Partout les Indiens [isolés ou non] sont repoussés jusqu’aux limites de leurs possibilités de survie. Pourquoi les Indiens s’isolent-ils ?
La plupart des peuples indiens dits "non contactés" sont les survivants, ou les descendants, d’actes génocidaires. Ils refusent tout contact avec le monde extérieur tant les violences, massacres et épidémies dont leur groupe a été victime sont ancrés dans leur mémoire collective. Beaucoup d’Indiens d’Amazonie occidentale sont les descendants des rares survivants du boom du caoutchouc qui eut pour conséquence, à la fin du XIXe siècle, l’extermination de 90 % de la population indienne. A cause notamment des mauvais traitements que subissaient les Indiens réduits à l’esclavage pour récolter le caoutchouc. D’autres sont les survivants de massacres plus récents comme les Cinta Larga qui ont été victimes des patrons brésiliens du caoutchouc entre les années 1920 et 1960. Le directeur de la compagnie Arruda, Junqueira & Co avait planifié le massacre sous prétexte que les Cinta Larga se trouvaient sur le chemin de ses activités commerciales. Il affréta un avion à bord duquel furent largués des bâtons de dynamite sur les villages indiens. Ses hommes de main achevèrent ensuite sauvagement les survivants. En 1975, l’un des auteurs du crime, José Duarte de Prodo, a été condamné à dix ans de prison, mais il fut gracié quelques mois plus tard. Il déclara au procès : "Il est bon de tuer les Indiens, ce sont des traîtres et des paresseux.”
Aujourd’hui, que se passe-t-il quand les Indiens se retrouvent en contact avec le monde extérieur ?
Le problème numéro un est celui de la santé. Quand des tribus non contactées sont en contact avec le monde extérieur, cela a un effet absolument dévastateur. Il y a de nombreux exemples au Brésil. Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement avait dans un premier temps décidé de les contacter pour les assimiler à la société. La moitié des populations contactées sont décédées. J’ai parlé à un chaman qui fait partie de ces tribus. Il m’a dit qu’ils avaient perdu tous les jeunes et que, maintenant, il ne restait qu’une petite population désorientée et en perte d’identité. [La politique du gouvernement brésilien est actuellement de ne pas contacter les Indiens.]
Comment ces tribus sont-elles restées non contactées ?
Il leur reste certainement des souvenirs traumatisants de cette époque. Ces peuples ont donc choisi de s’enfuir dans les terres et d’y rester cachés. Ils ne veulent plus de contact avec les non-Indiens. Des camps, construits par la Fondation nationale de l'Indien (FUNAI) près des Indiens isolés afin qu’ils puissent prendre éventuellement contact, ont été détruits et dévalisés durant la nuit. Il y a aussi des lances laissées au milieu des chemins pour en interdire l’accès. Quand ces gens veulent prendre contact, ils viennent de leur propre volonté dans les villages.
Comment leur situation a-t-elle évolué ces dernières années ?
Au Brésil, la FUNAI a maintenant une politique adaptée à la réalité. Elle ne contacte ces Indiens que si cela est absolument nécessaire, par exemple pour les avertir d’un projet de barrage hydroélectrique sur leur terre. La FUNAI a également délimité de grandes surfaces de territoire indien protégé officiellement. Cela fonctionne bien là ou la forêt est bien préservée. Mais là où il y a beaucoup de déforestation, les résultats sont beaucoup plus mitigés. Sur place, c’est comme le Far West [une terre sans foi ni loi]. Les Indiens du Rio Pardo, par exemple, sont actuellement chassés. C’est un véritable génocide. Les gens savent qu’ils peuvent les tuer en toute impunité parce qu’il ne leur arrivera rien. Des procureurs fédéraux ont ouvert une enquête pour génocide mais je doute qu’un jour justice soit faite.
Avez-vous rencontré des tribus non contactées ?
Quand j’ai rencontré les Akunsus [un peuple récemment contacté], j’étais très triste parce que je savais que j’avais devant moi les six derniers survivants de ce peuple et que bientôt ils disparaîtraient à tout jamais de la surface de la terre. Tout ce qui fait d’une personne un Akunsu, leur vision du monde, serait perdu à tout jamais. Je me suis dit qu’il fallait absolument que je fasse connaître leur histoire au monde. Les gens s’émeuvent lorsqu’il s’agit de la disparition d’animaux, mais, ici, nous parlons d’êtres humains.
Quel est le futur pour ces populations ?
Ce sont des humains et ils ont exactement les mêmes droits que nous tous. Les gens sont de plus en plus concernés par le développement durable et notre avenir est aussi entre leurs mains. Là ou il y a de la forêt, il y a des tribus non contactées. Ils en sont les gardiens. Quand nous les aidons, quand nous les soutenons, nous aidons aussi la forêt. Pourquoi devraient-ils sacrifier leur vie pour d’autres ? Leur survie est une question de morale et d’étique. C’est très important. Si nous n’avons pas assez d’espace dans le monde pour eux, alors, quel est le but de la vie ?
Est-ce que les gens sont concernés au Brésil ?
Il y en a qui sont concernés. Beaucoup d’ONG travaillent sur ces problématiques. Mais, dans la presse brésilienne, les Indiens sont toujours présentés comme des êtres exotiques ou comme un obstacle au développement. C’est un débat qui est très polarisé. Le défi est de combler un grand manque d’information. Davi Kopenawa, le chef de la tribu des Yanomamis est récemment venu à Londres pour faire entendre la cause des Indiens. La presse brésilienne avait fait le voyage pour l’interviewer et lui demander pourquoi il était venu à Londres pour parler de ces choses-là. Il a simplement répondu qu’au Brésil il n’avait jamais été invité.
mercredi 15 juillet 2009
Un compte bancaire à Singapour, Maurice, Delaware...
Est-il vraiment facile d'ouvrir un compte bancaire à Singapour et d'y planquer sa fortune ? Pour le savoir, notre journaliste est allé sur place et a testé pour vous le dernier grand paradis fiscal du monde. Reportage.
« A qui le tour ? » Une femme, la quarantaine, costume noir impeccable, cheveux longs tout aussi noirs, me sourit et me prie, d'un signe de la main, de m'approcher de son comptoir en marbre noir. Nous sommes dans l'une des nombreuses succursales de la banque DBS à Singapour. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? », me demande poliment Debbie. « Je veux ouvrir un compte bancaire. »
Dix minutes à peine après mon arrivée dans cette banque située au rez-de-chaussée d'une énorme tour en verre du quartier Rochor, je tends déjà mon passeport.
- Ah, vous êtes Suisse. Vous habitez ici ? Vous êtes un expatrié ?
- Non, je ne suis que de passage.
- La raison de votre visite ?
- Le tourisme. Mais je veux aussi en profiter pour placer de l'argent à Singapour.
- Pas de problème. Nous sommes à votre service.
Cinq minutes et c'est fait
La dame enregistre ma demande sur un ordinateur avant d'aller photocopier mon passeport. Cinq minutes et tout est déjà terminé. « Voulez-vous un rendez-vous avec un de nos conseillers ? » Oui, mais tout de suite. J'explique que je dois prendre un avion le soir même. Cinq minutes plus tard, Debbie m'amène vers une de ses collègues. Cette dernière veut savoir si je suis résident, quel compte je veux ouvrir et combien je veux placer. Je lâche le morceau : « Plus d'un million de francs ! »
Il faut faire crédible, même si je sais que cette fortune est une broutille par rapport aux trésors des Russes, Indiens ou Chinois qui pullulent dans les palaces de la cité-Etat. Finalement, l'employée me propose de rencontrer un autre conseiller. Départ dans un ascenseur. Direction le premier étage. Je traverse de longs couloirs avant de rejoindre une grande salle d'attente. Canapés chic et tapis au sol. « Nous venons vous chercher dans quelques minutes », me dit-elle en me demandant de m'asseoir.
Cinq hommes et une femme sont déjà là : un Européen et cinq Asiatiques. Pas un mot. Pas un regard. J'engage la conversation. Ils se taisent. Après quelques minutes, monsieur Lee, « senior manager », fonce vers moi. Le jeune homme, au corps svelte et affichant un large sourire, tient mon passeport dans sa main et un dossier avec des prospectus sur la banque.
« Monsieur… comment je dois prononcer votre nom ? », me demande-t-il avant de m'accompagner dans son petit bureau. « Alors comme ça, vous voulez investir votre argent. C'est bien. » Lee me tend un document qui présente son établissement. Un prospectus qui montre deux personnes qui pêchent à la ligne dans un décor crépusculaire. Question sémantique, DBS affiche des intentions très claires. Je suis perdu dans mes pensées. Lee revient à la charge et lance une rafale de questions : « Quelle est votre banque en Suisse ? » UBS. « Ah bien, ça va mal, non, chez UBS en Suisse ? »
Compte privé, compte d'épargne, compte d'investissement, je peux ouvrir ce que je veux à Singapour. Et je peux même le gérer depuis la Suisse grâce à l'e-banking, me précise le banquier. Bref, à Singapour, il est plus facile d'ouvrir un compte que d'acheter du chewing-gum dans les pharmacies, pour lequel il faut un certificat médical d'un dentiste. Et gare aux amendes si on le crache par terre !
Retour à nos affaires. « Mais dites-moi, pourquoi vous sortez cet argent de Suisse ? », me demande Lee, complice. Je bricole un nouveau mensonge sur l'agonie du secret bancaire en Suisse, à la suite des pressions fiscales de l'étranger.
« Je comprends. A Singapour, vous ne risquez rien. Notre secret bancaire est solide. Et ils peuvent toujours venir avec leur liste noire. Notre législation vous protège complètement. Votre pays ne pourra pas obtenir la levée du secret bancaire, même si la fraude fiscale est avérée. »
Un montage sur mesure
Et le banquier de me conseiller d'investir dans l'immobilier, les matières premières ou les devises. Devant mon insistance à ne vouloir que planquer mon argent, il me propose un compte numéroté de placement :
« On peut vous proposer également un montage financier sur mesure. Ici, vous n'aurez aucun souci. Nos investissements sont très variés. »
Ils vont effectivement de la Chine au Moyen-Orient. Le temps file, Lee me bassine avec son charabia technique. Il veut savoir combien je veux verser chaque année. 200 000 dollars ? 300 000 ? Ou plus ? « Ici, vous ne risquez rien, ressasse-t-il. Nous nous occupons de nos clients. Nous leur trouvons les meilleures solutions. »
Puis, plus sérieux et à voix basse, il m'avertit :
« Surtout, ne voyagez jamais avec des documents bancaires, des extraits de compte par exemple ! Pour transférer l'argent, on vous dira comment procéder. »
Des méthodes de blanchiment d'argent sale ? Lee sourit.
« Nous voulons la sécurité pour nos clients, en toute discrétion. Et puis, notre fiscalité est imbattable. Elle est très avantageuse. »
Ce petit miracle s'explique grâce notamment aux trusts offshore, ces investissements qui cachent une partie de l'argent dans des opérations compliquées et des fonds de placement créés sur mesure pour le client. « Généralement, ce genre de montage est réservé aux grosses fortunes », me prévient Lee.
Dossier envoyé à l'hôtel
Après une longue discussion entrecoupée par des coups de fil en anglais et dans une autre langue qui m'est inconnue, le banquier m'offre un café dans son petit bureau. L'air de rien, il me demande ce que je pense de sa ville. Ma réponse élogieuse le ravit. « Un dossier vous sera envoyé à votre hôtel », me dit-il au moment où il me raccompagne à l'ascenseur. « Fairmont Raffles ! Un très bel hôtel, bon choix. C'est même l'excellence », ajoute-t-il, comme pour me flatter.
En sortant de la banque, je croise des grappes de touristes de toutes nationalités, l'air très chic. Autant de clients pour les banquiers de Singapour, qui sont si convaincants lorsqu'ils vous garantissent un secret inviolable pour votre fortune. Même si la mienne n'est que fictive…
http://eco.rue89.com/2009/07/15/banques-qui-veut-de-mon-argent-suisse
Maurice, Singapour, Delaware : ma planète off-shore en 3 clics:
Luxembourg, Liechtenstein, Suisse et Monaco sont désormais has-been pour les professionnels de la défiscalisation, qui leur préfèrent des endroits moins voyants, comme Singapour, l'île Maurice ou encore l'Etat du Delaware aux Etats-Unis. Avantages fiscaux en tout genre assurés, mais surtout discrétion garantie vis-à-vis des juges trop curieux.
Voici trois paradis fiscaux dont personne ne parle alors qu'ils proposent en quelques clics, un arsenal complet pour contourner toutes les législations fiscales du monde.
L'île Maurice:
Plus connue pour ses plages, ses hôtels de luxe et ses lagons bleus, l'île de l'océan Indien est devenue la destination préférée des intermédiaires distributeurs de commissions. En 1992, elle a tellement transformé le régime fiscal et juridique des sociétés qu'elle a pris la place de première place off-shore de l'hémisphère Sud. Le principe de la « Global Business » licence de catégorie II permet pas mal de choses :
« Une société détenant une licence globale d'affaires de la catégorie II est souvent utilisée pour les opérations commerciales et les investissements. Les sociétés GBCII ne sont pas domiciliées pour des impôts et n'ont pas accès au réseau de traité des impôts de l'île Maurice. Le nom du propriétaire n'est pas révélé aux autorités. »
Et, comme le détaille plus loin cette « management company », la gestion est très pratique :
« La majorité de nos clients nous demandent de leur fournir des signataires de comptes [on donne procuration à un tiers (employé) pour activer le compte, ndlr]. Les avantages que comporte un tel arrangement sont l'efficacité opérationnelle, un point de contact unique et une confidentialité accrue. Lorsque nous fournissons des signataires de compte, nous acceptons des instructions télécopiées pour effectuer des virements et donner notification des soldes bancaires. »
Pour posséder une off-shore à l'île Maurice, comptez 1500 dollars par an. Le tout dans les meilleurs délais (48 heures pour une société en port franc) et sans avoir à se déplacer (encore que, ça peut valoir le coup…).
Singapour :
Deuxième grande destination, la vertueuse République de Singapour, toujours présentée comme « exempte de corruption ». Voire… car depuis le 1er janvier 2004, le cadre fiscal permet d'être créatif. Sur le site de la mission économique française, les experts tricolores estiment que les services financiers pèsent pour 11% du PIB local, employant 5% de la population active.
« Les autorités ont mis en place un mécanisme de garantie des dépôts et s'efforcent de promouvoir la place financière dans des domaines choisis tels que la banque privée ou la finance islamique, et en rendant plus attractifs sa fiscalité et son cadre juridique, tout en défendant son secret bancaire. »
Sur les rivages du détroit de Malacca, les spécialistes préconisent l'usage de la fondation (sans actionnaires) ou du trust -confiance en anglais- qui distingue le propriétaire des bénéficiaires. Le trust est utilisé par des professionnels :
« Certains entrepreneurs utilisent le trust pour détenir et diriger une société off-shore faisant du commerce international. Actions, obligations ou liquidités gagnées lors d'opérations internationales peuvent légalement être détenues dans des trusts off-shores sans être taxées. »
Le trust peut aussi être utile pour les particuliers :
« Le trust off-shore est particulièrement recommandé pour les expatriés vivant dans des pays instables et qui souhaitent protéger leurs avoirs. »
Là aussi, pas besoin de prendre l'avion. Toutes les formalités se font par Internet, mais les tarifs sont plus élevés qu'à Maurice. C'est le prix de la stabilité (la même famille politique gouverne le pays depuis 1965). Le package complet pour une off-shore est facturé 6700 euros, avec options :
« Pour un haut niveau de protection, nous proposons un service de nominée par des juristes qui vous fournissent un pouvoir d'exécution totale. Cela signifie que vos informations personnelles ne seront pas soumises aux autorités. Seul un juriste est capable de vous fournir un tel niveau de protection. »
L'option « nominee service » est à 590 euros par juriste. Notez que les plus grandes banques de la planète (Barclays, HSBC, CIBC…) ont des succursales à Singapour. Y compris les banques françaises, comme le souligne -non sans humour- la mission économique locale :
« Les principales banques françaises sont présentes à Singapour (Crédit Agricole Indosuez, BNP Paribas, Société générale, CIC, etc.) mais aucune ne fait de la banque de détail (i.e. pas de services aux particuliers). »
Au pôle financier à Paris, les magistrats spécialisés assurent qu'aucune commission rogatoire internationale ne revient complétée de Singapour ou de l'île Maurice. Cette absence totale de coopération rend ces destinations particulièrement sûres pour les blanchisseurs.
Le Delaware, au cœur-même de l'empire américain:
Savez-vous où se trouve le Delaware ? Pas plus que les milliers d'entreprises domiciliées dans cet état américain, au sud de New York, qui n'y ont jamais mis les pieds. Surnommé « le premier état », il autorise toutes sortes de libéralités, à condition de conduire ses affaires en dehors de son territoire. Son site officiel en fait d'ailleurs la publicité :
« Près d'un million de sociétés sont domiciliées dans le Delaware, y compris plus de la moitié des entreprises américaines et 60% de celles du classement Fortune 500. Ces sociétés ont choisi le Delaware car nous proposons un environnement complet de services incluant des lois modernes et flexibles, une cour d'arbitrage, un gouvernement local “ business-friendly ” et un service des entreprises de l'Etat très orienté clients. »
Pour une somme modique, vous pouvez créer une société holding qui pourra gérer d'autres sociétés, actionner des comptes bancaires à l'étranger ou tranférer des avoirs. Et ce, sans avoir l'obligation d'ouvrir un compte sur place ou d'apparaître nominalement dans les statuts. Le rêve de tout intermédiaire… A condition, là encore, d'avoir un agent local.
Les Français sont les bienvenus, puisque certains juristes maîtrisent sur le bout des doigts la législation locale, ainsi résumée :
La compagnie n'est pas obligée d'avoir son siège social, ni de faire des affaires dans l'État du Delaware. D'ailleurs, la majorité des actionnaires, administrateurs et dirigeants de compagnies incorporées au Delaware n'ont jamais mis les pieds dans cet État. La seule obligation de la compagnie faisant affaires ailleurs qu'au Delaware est d'être représentée par un agent agréé au Delaware.
La compagnie n'a aucune obligation d'avoir un compte en banque dans l'État du Delaware.
Une seule personne peut être actionnaire, administrateur et dirigeant (ex : président, vice-président, secrétaire et trésorier) d'une compagnie incorporée au Delaware.
Si une personne qui détient des actions d'une compagnie du Delaware ne réside pas dans cet État, elle n'est redevable d'aucun impôt ni taxe envers celui-ci relativement aux dites actions. De plus, il n'y a aucune taxe de vente au Delaware.
Il est possible d'incorporer très rapidement une compagnie au Delaware, même en une heure seulement (moyennant une surcharge).
Pour une simple domiciliation, comptez dans les 359 dollars par an. (...)
Si le G20 décide de supprimer quelques-uns des paradis fiscaux, que va-t-il advenir des autres, sachant que l'offre doit toujours satisfaire la demande ?
(...)
http://eco.rue89.com/2009/03/31/maurice-singapour-delaware-ma-planete-off-shore-en-3-clics
« A qui le tour ? » Une femme, la quarantaine, costume noir impeccable, cheveux longs tout aussi noirs, me sourit et me prie, d'un signe de la main, de m'approcher de son comptoir en marbre noir. Nous sommes dans l'une des nombreuses succursales de la banque DBS à Singapour. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? », me demande poliment Debbie. « Je veux ouvrir un compte bancaire. »
Dix minutes à peine après mon arrivée dans cette banque située au rez-de-chaussée d'une énorme tour en verre du quartier Rochor, je tends déjà mon passeport.
- Ah, vous êtes Suisse. Vous habitez ici ? Vous êtes un expatrié ?
- Non, je ne suis que de passage.
- La raison de votre visite ?
- Le tourisme. Mais je veux aussi en profiter pour placer de l'argent à Singapour.
- Pas de problème. Nous sommes à votre service.
Cinq minutes et c'est fait
La dame enregistre ma demande sur un ordinateur avant d'aller photocopier mon passeport. Cinq minutes et tout est déjà terminé. « Voulez-vous un rendez-vous avec un de nos conseillers ? » Oui, mais tout de suite. J'explique que je dois prendre un avion le soir même. Cinq minutes plus tard, Debbie m'amène vers une de ses collègues. Cette dernière veut savoir si je suis résident, quel compte je veux ouvrir et combien je veux placer. Je lâche le morceau : « Plus d'un million de francs ! »
Il faut faire crédible, même si je sais que cette fortune est une broutille par rapport aux trésors des Russes, Indiens ou Chinois qui pullulent dans les palaces de la cité-Etat. Finalement, l'employée me propose de rencontrer un autre conseiller. Départ dans un ascenseur. Direction le premier étage. Je traverse de longs couloirs avant de rejoindre une grande salle d'attente. Canapés chic et tapis au sol. « Nous venons vous chercher dans quelques minutes », me dit-elle en me demandant de m'asseoir.
Cinq hommes et une femme sont déjà là : un Européen et cinq Asiatiques. Pas un mot. Pas un regard. J'engage la conversation. Ils se taisent. Après quelques minutes, monsieur Lee, « senior manager », fonce vers moi. Le jeune homme, au corps svelte et affichant un large sourire, tient mon passeport dans sa main et un dossier avec des prospectus sur la banque.
« Monsieur… comment je dois prononcer votre nom ? », me demande-t-il avant de m'accompagner dans son petit bureau. « Alors comme ça, vous voulez investir votre argent. C'est bien. » Lee me tend un document qui présente son établissement. Un prospectus qui montre deux personnes qui pêchent à la ligne dans un décor crépusculaire. Question sémantique, DBS affiche des intentions très claires. Je suis perdu dans mes pensées. Lee revient à la charge et lance une rafale de questions : « Quelle est votre banque en Suisse ? » UBS. « Ah bien, ça va mal, non, chez UBS en Suisse ? »
Compte privé, compte d'épargne, compte d'investissement, je peux ouvrir ce que je veux à Singapour. Et je peux même le gérer depuis la Suisse grâce à l'e-banking, me précise le banquier. Bref, à Singapour, il est plus facile d'ouvrir un compte que d'acheter du chewing-gum dans les pharmacies, pour lequel il faut un certificat médical d'un dentiste. Et gare aux amendes si on le crache par terre !
Retour à nos affaires. « Mais dites-moi, pourquoi vous sortez cet argent de Suisse ? », me demande Lee, complice. Je bricole un nouveau mensonge sur l'agonie du secret bancaire en Suisse, à la suite des pressions fiscales de l'étranger.
« Je comprends. A Singapour, vous ne risquez rien. Notre secret bancaire est solide. Et ils peuvent toujours venir avec leur liste noire. Notre législation vous protège complètement. Votre pays ne pourra pas obtenir la levée du secret bancaire, même si la fraude fiscale est avérée. »
Un montage sur mesure
Et le banquier de me conseiller d'investir dans l'immobilier, les matières premières ou les devises. Devant mon insistance à ne vouloir que planquer mon argent, il me propose un compte numéroté de placement :
« On peut vous proposer également un montage financier sur mesure. Ici, vous n'aurez aucun souci. Nos investissements sont très variés. »
Ils vont effectivement de la Chine au Moyen-Orient. Le temps file, Lee me bassine avec son charabia technique. Il veut savoir combien je veux verser chaque année. 200 000 dollars ? 300 000 ? Ou plus ? « Ici, vous ne risquez rien, ressasse-t-il. Nous nous occupons de nos clients. Nous leur trouvons les meilleures solutions. »
Puis, plus sérieux et à voix basse, il m'avertit :
« Surtout, ne voyagez jamais avec des documents bancaires, des extraits de compte par exemple ! Pour transférer l'argent, on vous dira comment procéder. »
Des méthodes de blanchiment d'argent sale ? Lee sourit.
« Nous voulons la sécurité pour nos clients, en toute discrétion. Et puis, notre fiscalité est imbattable. Elle est très avantageuse. »
Ce petit miracle s'explique grâce notamment aux trusts offshore, ces investissements qui cachent une partie de l'argent dans des opérations compliquées et des fonds de placement créés sur mesure pour le client. « Généralement, ce genre de montage est réservé aux grosses fortunes », me prévient Lee.
Dossier envoyé à l'hôtel
Après une longue discussion entrecoupée par des coups de fil en anglais et dans une autre langue qui m'est inconnue, le banquier m'offre un café dans son petit bureau. L'air de rien, il me demande ce que je pense de sa ville. Ma réponse élogieuse le ravit. « Un dossier vous sera envoyé à votre hôtel », me dit-il au moment où il me raccompagne à l'ascenseur. « Fairmont Raffles ! Un très bel hôtel, bon choix. C'est même l'excellence », ajoute-t-il, comme pour me flatter.
En sortant de la banque, je croise des grappes de touristes de toutes nationalités, l'air très chic. Autant de clients pour les banquiers de Singapour, qui sont si convaincants lorsqu'ils vous garantissent un secret inviolable pour votre fortune. Même si la mienne n'est que fictive…
http://eco.rue89.com/2009/07/15/banques-qui-veut-de-mon-argent-suisse
Maurice, Singapour, Delaware : ma planète off-shore en 3 clics:
Luxembourg, Liechtenstein, Suisse et Monaco sont désormais has-been pour les professionnels de la défiscalisation, qui leur préfèrent des endroits moins voyants, comme Singapour, l'île Maurice ou encore l'Etat du Delaware aux Etats-Unis. Avantages fiscaux en tout genre assurés, mais surtout discrétion garantie vis-à-vis des juges trop curieux.
Voici trois paradis fiscaux dont personne ne parle alors qu'ils proposent en quelques clics, un arsenal complet pour contourner toutes les législations fiscales du monde.
L'île Maurice:
Plus connue pour ses plages, ses hôtels de luxe et ses lagons bleus, l'île de l'océan Indien est devenue la destination préférée des intermédiaires distributeurs de commissions. En 1992, elle a tellement transformé le régime fiscal et juridique des sociétés qu'elle a pris la place de première place off-shore de l'hémisphère Sud. Le principe de la « Global Business » licence de catégorie II permet pas mal de choses :
« Une société détenant une licence globale d'affaires de la catégorie II est souvent utilisée pour les opérations commerciales et les investissements. Les sociétés GBCII ne sont pas domiciliées pour des impôts et n'ont pas accès au réseau de traité des impôts de l'île Maurice. Le nom du propriétaire n'est pas révélé aux autorités. »
Et, comme le détaille plus loin cette « management company », la gestion est très pratique :
« La majorité de nos clients nous demandent de leur fournir des signataires de comptes [on donne procuration à un tiers (employé) pour activer le compte, ndlr]. Les avantages que comporte un tel arrangement sont l'efficacité opérationnelle, un point de contact unique et une confidentialité accrue. Lorsque nous fournissons des signataires de compte, nous acceptons des instructions télécopiées pour effectuer des virements et donner notification des soldes bancaires. »
Pour posséder une off-shore à l'île Maurice, comptez 1500 dollars par an. Le tout dans les meilleurs délais (48 heures pour une société en port franc) et sans avoir à se déplacer (encore que, ça peut valoir le coup…).
Singapour :
Deuxième grande destination, la vertueuse République de Singapour, toujours présentée comme « exempte de corruption ». Voire… car depuis le 1er janvier 2004, le cadre fiscal permet d'être créatif. Sur le site de la mission économique française, les experts tricolores estiment que les services financiers pèsent pour 11% du PIB local, employant 5% de la population active.
« Les autorités ont mis en place un mécanisme de garantie des dépôts et s'efforcent de promouvoir la place financière dans des domaines choisis tels que la banque privée ou la finance islamique, et en rendant plus attractifs sa fiscalité et son cadre juridique, tout en défendant son secret bancaire. »
Sur les rivages du détroit de Malacca, les spécialistes préconisent l'usage de la fondation (sans actionnaires) ou du trust -confiance en anglais- qui distingue le propriétaire des bénéficiaires. Le trust est utilisé par des professionnels :
« Certains entrepreneurs utilisent le trust pour détenir et diriger une société off-shore faisant du commerce international. Actions, obligations ou liquidités gagnées lors d'opérations internationales peuvent légalement être détenues dans des trusts off-shores sans être taxées. »
Le trust peut aussi être utile pour les particuliers :
« Le trust off-shore est particulièrement recommandé pour les expatriés vivant dans des pays instables et qui souhaitent protéger leurs avoirs. »
Là aussi, pas besoin de prendre l'avion. Toutes les formalités se font par Internet, mais les tarifs sont plus élevés qu'à Maurice. C'est le prix de la stabilité (la même famille politique gouverne le pays depuis 1965). Le package complet pour une off-shore est facturé 6700 euros, avec options :
« Pour un haut niveau de protection, nous proposons un service de nominée par des juristes qui vous fournissent un pouvoir d'exécution totale. Cela signifie que vos informations personnelles ne seront pas soumises aux autorités. Seul un juriste est capable de vous fournir un tel niveau de protection. »
L'option « nominee service » est à 590 euros par juriste. Notez que les plus grandes banques de la planète (Barclays, HSBC, CIBC…) ont des succursales à Singapour. Y compris les banques françaises, comme le souligne -non sans humour- la mission économique locale :
« Les principales banques françaises sont présentes à Singapour (Crédit Agricole Indosuez, BNP Paribas, Société générale, CIC, etc.) mais aucune ne fait de la banque de détail (i.e. pas de services aux particuliers). »
Au pôle financier à Paris, les magistrats spécialisés assurent qu'aucune commission rogatoire internationale ne revient complétée de Singapour ou de l'île Maurice. Cette absence totale de coopération rend ces destinations particulièrement sûres pour les blanchisseurs.
Le Delaware, au cœur-même de l'empire américain:
Savez-vous où se trouve le Delaware ? Pas plus que les milliers d'entreprises domiciliées dans cet état américain, au sud de New York, qui n'y ont jamais mis les pieds. Surnommé « le premier état », il autorise toutes sortes de libéralités, à condition de conduire ses affaires en dehors de son territoire. Son site officiel en fait d'ailleurs la publicité :
« Près d'un million de sociétés sont domiciliées dans le Delaware, y compris plus de la moitié des entreprises américaines et 60% de celles du classement Fortune 500. Ces sociétés ont choisi le Delaware car nous proposons un environnement complet de services incluant des lois modernes et flexibles, une cour d'arbitrage, un gouvernement local “ business-friendly ” et un service des entreprises de l'Etat très orienté clients. »
Pour une somme modique, vous pouvez créer une société holding qui pourra gérer d'autres sociétés, actionner des comptes bancaires à l'étranger ou tranférer des avoirs. Et ce, sans avoir l'obligation d'ouvrir un compte sur place ou d'apparaître nominalement dans les statuts. Le rêve de tout intermédiaire… A condition, là encore, d'avoir un agent local.
Les Français sont les bienvenus, puisque certains juristes maîtrisent sur le bout des doigts la législation locale, ainsi résumée :
La compagnie n'est pas obligée d'avoir son siège social, ni de faire des affaires dans l'État du Delaware. D'ailleurs, la majorité des actionnaires, administrateurs et dirigeants de compagnies incorporées au Delaware n'ont jamais mis les pieds dans cet État. La seule obligation de la compagnie faisant affaires ailleurs qu'au Delaware est d'être représentée par un agent agréé au Delaware.
La compagnie n'a aucune obligation d'avoir un compte en banque dans l'État du Delaware.
Une seule personne peut être actionnaire, administrateur et dirigeant (ex : président, vice-président, secrétaire et trésorier) d'une compagnie incorporée au Delaware.
Si une personne qui détient des actions d'une compagnie du Delaware ne réside pas dans cet État, elle n'est redevable d'aucun impôt ni taxe envers celui-ci relativement aux dites actions. De plus, il n'y a aucune taxe de vente au Delaware.
Il est possible d'incorporer très rapidement une compagnie au Delaware, même en une heure seulement (moyennant une surcharge).
Pour une simple domiciliation, comptez dans les 359 dollars par an. (...)
Si le G20 décide de supprimer quelques-uns des paradis fiscaux, que va-t-il advenir des autres, sachant que l'offre doit toujours satisfaire la demande ?
(...)
http://eco.rue89.com/2009/03/31/maurice-singapour-delaware-ma-planete-off-shore-en-3-clics
samedi 11 juillet 2009
Obama appelle les Africains à prendre en main leur destinée
AFP
Par Laurent LOZANO
Accueilli avec une immense ferveur par la population ghanéenne, le premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama, a appelé samedi l'Afrique à prendre en main son propre destin et à combattre les pratiques antidémocratiques, les conflits et la maladie.
M. Obama a amplifié l'intensité de sa première visite de président à l'Afrique noire en rappelant ses origines, en parcourant l'un des hauts-lieux de la traite négrière et en ravivant le grand slogan de sa campagne électorale victorieuse, "yes, we can".
(...)
Face à un tel engouement, M. Obama a conjugué les messages très politiques et beaucoup plus personnels.
Il a appelé les Africains à ne plus invoquer le colonialisme pour expliquer les guerres, la maladie, le sous-développement, les pratiques antidémocratiques et la corruption.
"Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits, changer fondamentalement les choses. Vous pouvez faire ça. Oui, vous le pouvez" ("yes, you can"), a-t-il dit, soulevant les clameurs des députés ghanéens devant lesquels il s'exprimait.
(...)
M. Obama, fils d'un Kényan émigré aux Etats-Unis pour étudier avant de rentrer au pays, a rappelé devant le parlement que "le sang de l'Afrique" coulait dans ses veines.
Il sait donc le mal que le colonialisme a fait à l'Afrique.
Mais, a-t-il ajouté, "l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou encore des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants", a-t-il dit.
M. Obama, qui avait choisi le Ghana comme un des rares exemples en Afrique de transitions démocratiques et de réussites économiques, a ainsi appelé les Africains à adopter des règles de bonne gouvernance, parce que "l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes".
Il a signifié que le soutien américain au développement dépendrait de cette adhésion aux règles démocratiques.
Il a insisté sur la notion de partenariat.
Il a rappelé que, si son grand-père avait été appelé "boy" une grande partie de sa vie sous l'autorité britannique au Kenya, ce sont le tribalisme et le népotisme qui ont bloqué la carrière professionnelle de son père.
(...)
Un camerounais parle d'immigration:
Par Laurent LOZANO
Accueilli avec une immense ferveur par la population ghanéenne, le premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama, a appelé samedi l'Afrique à prendre en main son propre destin et à combattre les pratiques antidémocratiques, les conflits et la maladie.
M. Obama a amplifié l'intensité de sa première visite de président à l'Afrique noire en rappelant ses origines, en parcourant l'un des hauts-lieux de la traite négrière et en ravivant le grand slogan de sa campagne électorale victorieuse, "yes, we can".
(...)
Face à un tel engouement, M. Obama a conjugué les messages très politiques et beaucoup plus personnels.
Il a appelé les Africains à ne plus invoquer le colonialisme pour expliquer les guerres, la maladie, le sous-développement, les pratiques antidémocratiques et la corruption.
"Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits, changer fondamentalement les choses. Vous pouvez faire ça. Oui, vous le pouvez" ("yes, you can"), a-t-il dit, soulevant les clameurs des députés ghanéens devant lesquels il s'exprimait.
(...)
M. Obama, fils d'un Kényan émigré aux Etats-Unis pour étudier avant de rentrer au pays, a rappelé devant le parlement que "le sang de l'Afrique" coulait dans ses veines.
Il sait donc le mal que le colonialisme a fait à l'Afrique.
Mais, a-t-il ajouté, "l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou encore des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants", a-t-il dit.
M. Obama, qui avait choisi le Ghana comme un des rares exemples en Afrique de transitions démocratiques et de réussites économiques, a ainsi appelé les Africains à adopter des règles de bonne gouvernance, parce que "l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes".
Il a signifié que le soutien américain au développement dépendrait de cette adhésion aux règles démocratiques.
Il a insisté sur la notion de partenariat.
Il a rappelé que, si son grand-père avait été appelé "boy" une grande partie de sa vie sous l'autorité britannique au Kenya, ce sont le tribalisme et le népotisme qui ont bloqué la carrière professionnelle de son père.
(...)
Un camerounais parle d'immigration:
"Ce sont des Africains, donc c'est possible"
Omar Ba: une imposture de l'immigration clandestine
(...)
L'histoire déchirante d'un clandestin venu du Sénégal, qui a vu tous ses compagnons d'infortune mourir en mer, et qui a survécu à la faim et au froid. C'est ce que raconte le Sénégalais Omar Ba, dans son livre Soif d'Europe, témoignage d'un clandestin (Editions du Cygne, 2008). De nombreux médias ont relayé son récit tragique de jeune immigré sénégalais en route pour l'Europe. Mais Le Monde a révélé le 8 juillet que l'histoire était largement inventée. Pour son enquête, le journaliste du Monde s'est appuyé sur le travail préalable d'un écrivain sénégalais, Bathie Ngoye Thiam.
(...)
Omar Ba, un an après, écrit "Je suis venu, j'ai vu, je n'y crois plus" (Editions Max Milo). Il s'agit d'un essai sur les immigrants, à qui il déconseille de venir en France.(...)
Comment expliquer que les journalistes français aient gobé cette histoire ? "Ils veulent du sensationnel. Si un Africain raconte un truc énorme, ils vont fermer les yeux en se disant, "ce sont des Africains, donc c'est possible".
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2144
---------------
On en tire les conclusions qu'on veut...
(...)
L'histoire déchirante d'un clandestin venu du Sénégal, qui a vu tous ses compagnons d'infortune mourir en mer, et qui a survécu à la faim et au froid. C'est ce que raconte le Sénégalais Omar Ba, dans son livre Soif d'Europe, témoignage d'un clandestin (Editions du Cygne, 2008). De nombreux médias ont relayé son récit tragique de jeune immigré sénégalais en route pour l'Europe. Mais Le Monde a révélé le 8 juillet que l'histoire était largement inventée. Pour son enquête, le journaliste du Monde s'est appuyé sur le travail préalable d'un écrivain sénégalais, Bathie Ngoye Thiam.
(...)
Omar Ba, un an après, écrit "Je suis venu, j'ai vu, je n'y crois plus" (Editions Max Milo). Il s'agit d'un essai sur les immigrants, à qui il déconseille de venir en France.(...)
Comment expliquer que les journalistes français aient gobé cette histoire ? "Ils veulent du sensationnel. Si un Africain raconte un truc énorme, ils vont fermer les yeux en se disant, "ce sont des Africains, donc c'est possible".
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2144
---------------
On en tire les conclusions qu'on veut...
jeudi 9 juillet 2009
Et si on fournissait un cerveau aux footeux ?
La FIFA met hors jeu la religion
Faut-il interdire aux joueurs de se prosterner ou de faire le signe de croix après avoir marqué un but ? Le président de la fédération danoise de football, qui n'a pas aimé la joie très religieuse des joueurs brésiliens après leur victoire en Coupe intercontinentale, le pense... Des religieux saoudiens pensent comme lui...
La Fédération internationale de football n'aurait pas aimé la joie exprimée avec une grande ferveur religieuse par les joueurs brésiliens après leur victoire sur les Etats-Unis en finale de la Coupe intercontinentale 2009 en Afrique du Sud. La longue scène des joueurs et des dirigeants brésiliens en cercle dans le rond central faisant des louanges à Jésus a choqué le président de la fédération danoise de football qui aurait saisi la FIFA. Celle-ci aurait envoyé un courrier aux Brésiliens pour leur demander de modérer quelque peu l'expression de leur foi religieuse sur les stades. Certains affirment que la Fédération internationale de football aurait adressé un «sévère avertissement» à l'équipe du Brésil et qu'elle s'apprêterait à «légiférer» pour interdire les signes religieux ostentatoires sur les terrains de football. Sur le site officiel de la FIFA on ne trouve pas la moindre trace d'un tel avertissement. Par contre, la protestation du responsable de la fédération danoise, Jim Stjerne Hansen, est bien réelle. Le responsable danois a trouvé que l'expression de ferveur religieuse des Brésiliens a duré trop longtemps. «Un tel niveau de confusion entre la religion et le sport n'est absolument pas acceptable... Nous ne laisserons pas les considérations politiques et religieuses investir les stades». (...)
On peut d'ailleurs noter qu'au sens strict, rien dans la réglementation de la FIFA n'interdit de faire un signe à connotation religieuse. Par contre, les joueurs brésiliens pourraient être en délicatesse avec le règlement pour avoir exhibé des T-shirts portant la mention «J'aime Jésus»... En matière de mention, le règlement est très clair. «Les joueurs ne sont pas autorisés à porter sous leur maillot des vêtements affichant des slogans ou de la publicité. L'équipement de base obligatoire ne doit présenter aucune inscription politique, religieuse ou personnelle». Un autre article précise que les «organisateurs de la compétition doivent sanctionner les joueurs levant leur maillot pour laisser apparaître des slogans ou de la publicité. Les organisateurs de la compétition ou la FIFA sanctionneront l'équipe du joueur dont l'équipement de base comportera des messages politiques, religieux ou personnels». On ne sait pas si la FIFA escompte sanctionner les Brésiliens pour les T-shirts mentionnant leur amour à Jésus, mais c'est bien la seule chose, en l'état actuel du règlement, qui pourrait être reprochée aux joueurs brésiliens. A moins que la FIFA n'édicte une nouvelle règle précisant clairement que faire le signe de croix ou se prosterner sont interdits sur le terrain.
Religieux saoudiens contre Al Azhar
Le plus piquant est que le président de la fédération de football du Danemark est pratiquement sur le même registre que les religieux saoudiens qui n'aiment pas trop que les joueurs musulmans se prosternent dans le stade. La prosternation serait «la yadjouz» au motif qu'elle serait préjudiciable à l'Islam. L'auteur de cette fatwa émise en février dernier est le Dr Salah Ben Mekbal Al-Osseïmi, de l'association du Fiqh en Arabie saoudite. Il a estimé qu'un tel geste est en soi répréhensible. Il considère que la prosternation pourrait être perçue, dans le cas par exemple où le joueur musulman évolue dans un championnat européen, comme une «provocation» par le public. La fatwa saoudienne a été vivement contestée par un religieux d'Al Azhar, le Dr Gouda Abdelghani Bassiouni, qui estime légitime au plan religieux que des joueurs puissent se prosterner pour remercier Allah. «Le joueur qui marque un but considère que cela était un bienfait' dont il remercie le seigneur... La prosternation des joueurs de football rentre dans l'application de la religion et n'est donc pas une chose répréhensible». La polémique a-t-elle un sens ? Dans les stades, le bon sens et la tolérance ont jusqu'ici prévalu... Mais certains estiment peut-être que le football est une religion qui ne supporte pas la concurrence...
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5123633
Faut-il interdire aux joueurs de se prosterner ou de faire le signe de croix après avoir marqué un but ? Le président de la fédération danoise de football, qui n'a pas aimé la joie très religieuse des joueurs brésiliens après leur victoire en Coupe intercontinentale, le pense... Des religieux saoudiens pensent comme lui...
La Fédération internationale de football n'aurait pas aimé la joie exprimée avec une grande ferveur religieuse par les joueurs brésiliens après leur victoire sur les Etats-Unis en finale de la Coupe intercontinentale 2009 en Afrique du Sud. La longue scène des joueurs et des dirigeants brésiliens en cercle dans le rond central faisant des louanges à Jésus a choqué le président de la fédération danoise de football qui aurait saisi la FIFA. Celle-ci aurait envoyé un courrier aux Brésiliens pour leur demander de modérer quelque peu l'expression de leur foi religieuse sur les stades. Certains affirment que la Fédération internationale de football aurait adressé un «sévère avertissement» à l'équipe du Brésil et qu'elle s'apprêterait à «légiférer» pour interdire les signes religieux ostentatoires sur les terrains de football. Sur le site officiel de la FIFA on ne trouve pas la moindre trace d'un tel avertissement. Par contre, la protestation du responsable de la fédération danoise, Jim Stjerne Hansen, est bien réelle. Le responsable danois a trouvé que l'expression de ferveur religieuse des Brésiliens a duré trop longtemps. «Un tel niveau de confusion entre la religion et le sport n'est absolument pas acceptable... Nous ne laisserons pas les considérations politiques et religieuses investir les stades». (...)
On peut d'ailleurs noter qu'au sens strict, rien dans la réglementation de la FIFA n'interdit de faire un signe à connotation religieuse. Par contre, les joueurs brésiliens pourraient être en délicatesse avec le règlement pour avoir exhibé des T-shirts portant la mention «J'aime Jésus»... En matière de mention, le règlement est très clair. «Les joueurs ne sont pas autorisés à porter sous leur maillot des vêtements affichant des slogans ou de la publicité. L'équipement de base obligatoire ne doit présenter aucune inscription politique, religieuse ou personnelle». Un autre article précise que les «organisateurs de la compétition doivent sanctionner les joueurs levant leur maillot pour laisser apparaître des slogans ou de la publicité. Les organisateurs de la compétition ou la FIFA sanctionneront l'équipe du joueur dont l'équipement de base comportera des messages politiques, religieux ou personnels». On ne sait pas si la FIFA escompte sanctionner les Brésiliens pour les T-shirts mentionnant leur amour à Jésus, mais c'est bien la seule chose, en l'état actuel du règlement, qui pourrait être reprochée aux joueurs brésiliens. A moins que la FIFA n'édicte une nouvelle règle précisant clairement que faire le signe de croix ou se prosterner sont interdits sur le terrain.
Religieux saoudiens contre Al Azhar
Le plus piquant est que le président de la fédération de football du Danemark est pratiquement sur le même registre que les religieux saoudiens qui n'aiment pas trop que les joueurs musulmans se prosternent dans le stade. La prosternation serait «la yadjouz» au motif qu'elle serait préjudiciable à l'Islam. L'auteur de cette fatwa émise en février dernier est le Dr Salah Ben Mekbal Al-Osseïmi, de l'association du Fiqh en Arabie saoudite. Il a estimé qu'un tel geste est en soi répréhensible. Il considère que la prosternation pourrait être perçue, dans le cas par exemple où le joueur musulman évolue dans un championnat européen, comme une «provocation» par le public. La fatwa saoudienne a été vivement contestée par un religieux d'Al Azhar, le Dr Gouda Abdelghani Bassiouni, qui estime légitime au plan religieux que des joueurs puissent se prosterner pour remercier Allah. «Le joueur qui marque un but considère que cela était un bienfait' dont il remercie le seigneur... La prosternation des joueurs de football rentre dans l'application de la religion et n'est donc pas une chose répréhensible». La polémique a-t-elle un sens ? Dans les stades, le bon sens et la tolérance ont jusqu'ici prévalu... Mais certains estiment peut-être que le football est une religion qui ne supporte pas la concurrence...
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5123633
mercredi 8 juillet 2009
Cadeau empoisonné bolivien
Los hijos de bolivianos ya no serán españoles por nacer en España
Un cambio en la Constitución del país andino establece que son bolivianos los nacidos en el extranjero de madre o padre bolivianos
ELPAÍS.com
Los hijos de los bolivianos tendrán automáticamente la nacionalidad boliviana aunque no sean inscritos en el Consulado, por lo que no serán españoles por el hecho de nacer en España como sucedía hasta ahora. Esto es consecuencia directa de un cambio de ley en Bolivia que establece que "son bolivianos y bolivianas por nacimiento las personas nacidas en el extranjero de madre boliviana o padre boliviano", ha explicado la dirección general de los Registros y del Notariado, dependiente del Ministerio de Justicia.
Anteriormente, la Constitución boliviana detallaba que para tener la nacionalidad boliviana era preciso "avecindarse en el territorio nacional o inscribirse en los consulados". Así, si el recién nacido no era inscrito en el consulado de Bolivia en España, se producía una situación de "apatrida" por lo que automáticamente adquiría la nacionalidad española en aplicación de la Convención de los Derechos del Niño.
En España, la adquisición de la nacionalidad está basada en los derechos de sangre y no de suelo, es decir, que el simple hecho de nacer en España no implica directamente la adquisición de la nacionalidad. Pero hay una excepción: la de los países que no reconocen la nacionalidad a los hijos de sus emigrantes, en aplicación del artículo 7 de la Convención de los Derechos del Niño. La Convención establece que, desde su nacimiento, el niño tiene derecho a adquirir una nacionalidad y que "los Estados partes velarán por la aplicación de tal derecho, sobre todo cuando el niño resultara de otro modo apátrida".
Así pues, en España se estudia cada caso para determinar si las leyes del país de los progenitores atribuyen la nacionalidad a los recién nacidos en el extranjero de manera automática o no.
El reciente cambio constitucional en Bolivia, que ya han realizado Ecuador y Chile, "afecta necesariamente al criterio" empleado hasta ahora por España, "de tal modo que no concurre ya la situación de apátrida que fundamentó la atribución de nacionalidad española iure soli -derecho de suelo-a los hijos de bolivianos nacidos en España", ha informado la dirección general.
Un cambio en la Constitución del país andino establece que son bolivianos los nacidos en el extranjero de madre o padre bolivianos
ELPAÍS.com
Los hijos de los bolivianos tendrán automáticamente la nacionalidad boliviana aunque no sean inscritos en el Consulado, por lo que no serán españoles por el hecho de nacer en España como sucedía hasta ahora. Esto es consecuencia directa de un cambio de ley en Bolivia que establece que "son bolivianos y bolivianas por nacimiento las personas nacidas en el extranjero de madre boliviana o padre boliviano", ha explicado la dirección general de los Registros y del Notariado, dependiente del Ministerio de Justicia.
Anteriormente, la Constitución boliviana detallaba que para tener la nacionalidad boliviana era preciso "avecindarse en el territorio nacional o inscribirse en los consulados". Así, si el recién nacido no era inscrito en el consulado de Bolivia en España, se producía una situación de "apatrida" por lo que automáticamente adquiría la nacionalidad española en aplicación de la Convención de los Derechos del Niño.
En España, la adquisición de la nacionalidad está basada en los derechos de sangre y no de suelo, es decir, que el simple hecho de nacer en España no implica directamente la adquisición de la nacionalidad. Pero hay una excepción: la de los países que no reconocen la nacionalidad a los hijos de sus emigrantes, en aplicación del artículo 7 de la Convención de los Derechos del Niño. La Convención establece que, desde su nacimiento, el niño tiene derecho a adquirir una nacionalidad y que "los Estados partes velarán por la aplicación de tal derecho, sobre todo cuando el niño resultara de otro modo apátrida".
Así pues, en España se estudia cada caso para determinar si las leyes del país de los progenitores atribuyen la nacionalidad a los recién nacidos en el extranjero de manera automática o no.
El reciente cambio constitucional en Bolivia, que ya han realizado Ecuador y Chile, "afecta necesariamente al criterio" empleado hasta ahora por España, "de tal modo que no concurre ya la situación de apátrida que fundamentó la atribución de nacionalidad española iure soli -derecho de suelo-a los hijos de bolivianos nacidos en España", ha informado la dirección general.
mardi 7 juillet 2009
Israel: Les arrestations d'immigrés clandestins se multiplient
L'explosion de l'immigration illégale en Israël provoque de plus en plus de tensions. Alors que les contrôles et les arrestations d'immigrés clandestins se sont multipliés ces 10 derniers jours à Tel-Aviv, dans le sud, près de la frontière égyptienne, le maire de la ville d'Eilat dénonce l'inaction du gouvernement.
Il y a 4 ans, 500 personnes étaient parvenues à entrer illégalement en Israël par l'Egypte. En 2008, ils étaient près de 8 000 !
Certains viennent du Soudan. Mais la plupart sont originaires de Somalie et de Côte d'Ivoire. Cette explosion du nombre d'immigrés clandestins commence à poser un véritable problème aux localités proches de la frontière égyptienne.
Le maire d'Eilat, dénonce une « infiltration incontrôlée » dans sa ville balnéaire du Sinaï d'environ 3 000 clandestins. Attirés par de potentiels emplois liés à l'industrie touristique, des centaines d'immigrés illégaux convergent vers la ville balnéaire et finissent par échouer dans les jardins publics et les terrains de sport où la municipalité constate une multiplication d'incidents violents, liés souvent à des problèmes d'alcool.
Dans la ville d'Arad, plus au nord, l'afflux massif d'immigrés provoque aussi des tensions avec la communauté bédouine qui est directement affectée économiquement par l'arrivée de cette nouvelle main d'oeuvre très bon marché. Le maire d'Eilat demande au gouvernement israélien de s'impliquer et de prendre des mesures au niveau national.
Pour l'instant, seule la toute nouvelle unité spéciale de la police contre l'immigration illégale, surnommée « Oz » , courage en hébreu, est entrée en action ces dix derniers jours à Tel-Aviv. Des centaines de clandestins ont été arrêtés, au grand dam d'une partie de l'opinion publique israélienne qui estime que le peuple juif, avec son passé de minorité persécutée, se doit aujourd'hui d'offrir l'asile aux plus menacés.
http://www.rfi.fr/actufr/articles/115/article_82487.asp
Il y a 4 ans, 500 personnes étaient parvenues à entrer illégalement en Israël par l'Egypte. En 2008, ils étaient près de 8 000 !
Certains viennent du Soudan. Mais la plupart sont originaires de Somalie et de Côte d'Ivoire. Cette explosion du nombre d'immigrés clandestins commence à poser un véritable problème aux localités proches de la frontière égyptienne.
Le maire d'Eilat, dénonce une « infiltration incontrôlée » dans sa ville balnéaire du Sinaï d'environ 3 000 clandestins. Attirés par de potentiels emplois liés à l'industrie touristique, des centaines d'immigrés illégaux convergent vers la ville balnéaire et finissent par échouer dans les jardins publics et les terrains de sport où la municipalité constate une multiplication d'incidents violents, liés souvent à des problèmes d'alcool.
Dans la ville d'Arad, plus au nord, l'afflux massif d'immigrés provoque aussi des tensions avec la communauté bédouine qui est directement affectée économiquement par l'arrivée de cette nouvelle main d'oeuvre très bon marché. Le maire d'Eilat demande au gouvernement israélien de s'impliquer et de prendre des mesures au niveau national.
Pour l'instant, seule la toute nouvelle unité spéciale de la police contre l'immigration illégale, surnommée « Oz » , courage en hébreu, est entrée en action ces dix derniers jours à Tel-Aviv. Des centaines de clandestins ont été arrêtés, au grand dam d'une partie de l'opinion publique israélienne qui estime que le peuple juif, avec son passé de minorité persécutée, se doit aujourd'hui d'offrir l'asile aux plus menacés.
http://www.rfi.fr/actufr/articles/115/article_82487.asp
dimanche 5 juillet 2009
Racial representation and Brazilian politics. 1983-1999
Journal of Interamerican Studies and World Affairs, Winter 1998 by Johnson, Ollie A III
There is a stereotype of who can be intelligent and competent, who can have power. In Brazil it is rich, white men who represent the face of power.
-Benedita da Silva, Afro-Brazilian Senator
(...)
In the 1980s and 1990s, several events highlighted the overrepresentation of whites and the underrepresentation of blacks in Brazilian politics. During this period, Abdias do Nascimento became the first black federal deputy, and later black senator, to wage a consistent and explicit defense of the Afro-Brazilian population from within the National Congress. Benedita da Silva became the first black woman to serve as a federal deputy and then a senator. Deputy Paulo Paim introduced legislation calling for reparations for the descendants of slaves. Celso Pitta became the first black mayor of Sao Paulo, Brazil's largest city and one of the world's most populous. African Brazilian politicians Alceu Collares, Joao Alves, and Albuino Azeredo all served as state governors at the same time. Through their electoral victories, political activities, or support of race-specific public policies, these national black politicians have highlighted the question of racial representation.
This study uses the terms black, African Brazilian, and AfroBrazilian interchangeably to refer to Brazilians of African ancestry, including people whom popular discourse might call "morenos," "mulattos," or other terms indicating mixed racial and ethnic background. The official Brazilian census has five main color (or racial) categories: white, black, yellow, brown, and indigenous. The Instituto Brasileiro de Geografia e Estatistica (IBGE) also counts those individuals who do not declare a color or race. Following Nascimento (1978) and Andrews (1991), this study combines the black and brown categories for analytical purposes.
This essay is the first scholarly attempt to investigate the racial composition of the Brazilian Congress, to analyze black underrepresentation, and to examine the behavior of black members. The central thesis consists of two propositions: that Afro-Brazilians are dramatically underrepresented in Congress in relation to their proportion of the general population, and that racial underrepresentation and related political and cultural factors greatly reduce Afro-Brazilian effectiveness in Congress.
The black members of Congress have attempted nevertheless to change Brazilian politics in important and consequential ways. Black politicians have encouraged white political actors and the general public to address racism and racial inequality. These Afro-Brazilian leaders have organized formally and informally within political parties and government institutions to pursue race-conscious public policies. They have also advocated a new and more prominent role for blacks in Brazilian society and politics.
Most studies of Brazilian politics usually ignore or minimize the question of race.1 Experts on Brazilian political institutions avoid race for two primary reasons. First, it is argued that Brazilian society is allegedly not organized in a rigid racial manner and therefore race is not a relevant cleavage that might provoke conflict, violence, or some type of disruption to the polity (that is, mass movement or riot). Second, some commentators suggest that Brazilians do not have a strong racial consciousness and therefore do not behave racially in politically relevant ways (that is, voting along racial lines, organizing influential racial organizations and movements, or engaging in clear and persistent racial discrimination). One of Brazil's top political scientists, Bolivar Lamounier, observes,
while differences and eventual tensions in the relationship between ethnic and religious groups may exist in Brazil, there has not been to the present an explosive projection of cleavages of this type in the political arena warranting special or privileged treatment. The basic divisions of Brazilian society are essentially socioeconomic and, to a lesser degree, regional and ideological. (1993, 120)2
In addition, the numerous studies on political parties, presidentialism, and democratization in Brazil and Latin America have paid minimal attention to racial issues in general and the role of blacks in particular (O'Donnell and Schmitter 1986; Reis and O'Donnell 1988; Stepan 1989; Mainwaring and Scully 1995; Mainwaring and Shugart 1997).
Race has been relevant to Brazilian politics nevertheless. While Brazilians have not always spoken of or struggled over politics in explicitly racial terms, racial politics has played a strong historical and contemporary role in society. Racial slavery existed in Brazil for approximately 350 years (from the 1530s to 1888), even though it was intertwined with socioeconomic inequality, regional diversity, and ideological differences. Racial representation is significant because at a general level, the vast majority of Brazil's rulers in the twentieth century have been white or relatively lightskinned while the majority of the poor and marginalized have been black or of a darker complexion (Toledo 1989; Nascimento 1978). This political reality, especially following more than three centuries of black enslavement, warrants empirical investigation and theoretical reflection.
RACIAL VIEWS, REGIME CHANGE, AND PARTY POLITICS
After the abolition of slavery, Brazilian national politics can be divided into five basic periods: the early republican period of constitutional oligarchy, 1889-1930; the Brazilian Revolution and first regime of Getulio Vargas, 1930-45; the period of competitive politics,1945-64; the period of military authoritarianism, 1964-85; and finally the period of (re)democratization, 1985 to the present. One of the remarkable consistencies over this more than one-hundred-year history is the elitist nature of Brazilian politics. As Senator Benedita da Silva notes in the epigraph (Silva et al. 1997, 61) and throughout her autobiography, most Brazilian leaders have come from white, wealthy, male, privileged sectors of the society (see also Lamounier 1989; Conniff and McCann 1989; Roett 1992) while many poor and black Brazilians have been prevented from participating in politics through literacy requirements for the franchise and other elite control mechanisms (Leal 1986; Love 1970).
Political elites over the years have held racially explicit views. In the first period, the dominant elite view can be described as overtly racist (Skidmore 1993b; Schwarcz 1993). There was even widespread concern that Brazil's population was too black or too dark. This view contributed to a malign neglect of the recently "freed" population and a motivation to import "lighter" and "better" immigrant workers. Thus embranquecimento, or whitening, became unofficial policy for those who believed in white superiority and black inferiority. This policy was explicit in the state of Sao Paulo, which received most of the country's European immigrants during that period (Andrews 1991, 54-89). Blacks were seen as physically and intellectually inferior to whites (Nascimento 1978).
By the 1930s, the country's racial and ethnic composition had changed dramatically. The proportion of blacks had decreased and the percentage of whites had increased. The European (especially Portuguese, Italian, and German) influence was strongest in the southeastern and southern regions. During this period, whitening as an ideology was formally challenged by part of the Brazilian elite. Many politicians and intellectuals were repulsed by one of the ultimate expressions of white supremacy, Hitler's Nazi Germany. In dramatic fashion, the elite reversed itself: Gilberto Freyre and other intellectuals began to argue that Brazilians were a people of mixed blood and that this was the key to their allegedly harmonious race relations.
Freyre's major book, Casa grande e senzala (The Masters and the Slaves), exploring slavery and miscegenation, appeared in 1933; in 1934 Freyre organized an Afro-Brazilian congress to examine the contributions of blacks to Brazilian society. The elite began to take pride in comparing the Brazilian racial situation and the racial segregation in the United States. Brazil, however, soon entered one of its most repressive periods, the Estado Novo (New State), which lasted from 1937 to 1945. Ironically, while Brazilian white elites were celebrating harmonious race relations, the most prominent black political group of the postslavery period, the Black Brazilian Front (Frente Negra Brasileira), was banned, as were all other political parties. The banning serves as a strong example of how a formally nonracial policy (that is, elimination of political opposition) can have explicit racial consequences (the disorganization of a black political movement) (Fernandes 1969, 1978; Leite and Cuti 1992).
The third political period (1945-64) was characterized by competitive politics and the notion of racial democracy. For the first time in its history, Brazil had national parties with mass participation (Santos 1986, 1987). It was an optimistic time politically and racially. Freyre and others continued to promote the notion that Brazil was unique in its solution of the racial problem with racial mixing, fluidity of racial identity, and no explicit racial division or segregation. To confirm that racial discrimination was intolerable in Brazil, the Congress passed the Afonso Arinos Law in 1951. This law punished overt acts of racial discrimination, such as denying someone a hotel room because of race. The government continued to argue that all Brazilians had equal access to channels of social advancement (Skidmore 1993b, 212-13).
At the same time, black intellectuals and politicians were having great difficulty getting their concerns heard and black candidates elected to office. The most notable achievement may have been the work of the Teatro Experimental do Negro (Black Experimental Theater), a forum for black cultural and political expression (Nascimento and Nascimento 1994, 24-33).3 In an important but neglected article, Souza (1971) has argued that in the early 1960s there was a racial polarization of party preferences in the state of Guanabara. Blacks favored the populist Brazilian Labor Party (PTB) while whites supported the conservative National Democratic Union (UDN).
In the fourth period, from 1964 to 1985, the military governed harshly and tolerated only moderate civilian participation (Sorj and Almeida 1984; Skidmore 1988). Most radicals and progressives were exiled or banned; such opponents of the military dictatorship were often tortured and killed. The military did allow two political parties to exist, a promilitary party, ARENA (National Renovating Alliance), and a moderate opposition party, the MDB (Brazilian Democratic Movement). The Brazilian economic miracle of 1968-73 was a period of high growth rates that brought some economic relief, especially to the middle and upper classes.
The first half of this period represented a challenge to Brazil's racial elites. In the United States, the civil rights movement had triumphed; blacks gained the right to vote in the South and defeated so-called Jim Crow laws mandating segregation. In Brazil, explicit black political activity was considered subversive. Brazilian intellectuals began to call the concept of racial democracy a myth that, to a certain degree, perpetuated racial inequality and discrimination by diverting attention from racial oppression and black subordination (Fernandes 1969,1978; Hasenbalg 1979; Hanchard 1994).
The second half of this period further challenged that myth. Blacks in the major urban areas, especially Sao Paulo and Rio de Janeiro, organized a movement against racial discrimination and for black pride, political democracy, and improved black social and economic conditions. In the context of political liberalization of the late 1970s and early 1980s, blacks participated in all the social movements challenging the status quo, including the labor movement, the student movement, and the women's movement.
During this same period, black activists began to struggle for recognition within the various political parties. The military government had allowed multiple parties to organize as a way to divide the opposition and prolong authoritarian rule. The opposition did divide, but the military did not anticipate that some elite opposition leaders would embrace the racial question and attempt to mobilize and incorporate blacks. Leonel Brizola, a veteran leftist politician who spent 15 years in exile, was the first major white politician to address the race issue as an important national problem. He also advocated socialismo moreno(brown socialism) as a way of linking race, class, and the need to redistribute wealth and power (Nascimento and Nascimento 1994, 68-69; Soares and Silva 1987). Brizola's political party, the PDT (Democratic Labor Party), identified blacks as the fourth-priority group in its program, after children, workers, and women (Monteiro and Oliveira 1989, 122).
The military withdrew from government in 1985. Since then, Brazil has experienced its most profound experiment in democracy. The Constitution of 1988 guaranteed practically all Brazilian adults (including illiterates) the right to vote. This context has given black politicians the opportunity to voice their concerns. Although blacks are underrepresented in the Congress compared to their percentage in the national population, they are visible in elective office as never before. This presence has already had identifiable consequences for Brazilian politics and society.
BLACK MEMBERS OF CONGRESS IN THE 1980S AND 1990S
Before the 1980s, very few blacks were leaders in national parties or had been elected to the Congress. Adalberto Camargo from Sao Paulo and Alceu Collares from Rio Grande do Sul are two rare examples of black federal deputies from the 1970s. The emergence of the black movement in the 1970s contributed directly to the rise of the current group of black politicians.
(...)
Since 1983, an estimated 29 black representatives have served in the Congress. Seventeen have been elected to two or more terms. Table 1 lists these representatives by state, party affiliation, and terms in office. In the Chamber of Deputies, blacks were 4 of 479 members (0.84 percent) between 1983 and 1987, 10 of 487 members (2.05 percent) between 1987 and 1991, 16 of 503 members (3.18 percent) between 1991 and 1995, and 15 of 513 members (2.92 percent) between 1995 and 1999.
Afro-Brazilians clearly represented a very small percentage of the total number of deputies.
(...)
Fifteen states have no black representation in the Chamber of Deputies. They are located in each of the five major regions. The largest gap between the Afro-Brazilian population and Afro-Brazilian representation occurs in the Northeast and the North, precisely those regions with the largest percentages of Afro-Brazilians in the population. In both regions, the average gap is nearly 70 percent. The Central-West and Southeast have gaps of approximately 50 and 40 percent, respectively, between AfroBrazilian population and representation. The South has the smallest AfroBrazilian population and the smallest average percentage of Afro-Brazilian underrepresentation, at 14 percent. If blacks were represented in the Chamber of Deputies in numbers equal to their percentage of the general population, there would be 236 black deputies. The current official national percentage of African Brazilians in the population (blacks, 5 percent, and browns, 42 percent) is 47 percent. The country has 69,651,215 African Brazilians (IBGE 1991).
A socialist political party, the PT (Workers' Party), has sent by far the largest number of black representatives to Congress. Twelve of the 29 black members of Congress since 1983 have come from the PT.(...)
The state of Rio de Janeiro has sent more black politicians to Congress than any other state. Seven black politicians have represented Rio de Janeiro and four, Bahia. Still, the small number of black elected officials from Bahia deserves mention. Bahia is universally recognized as the state with the strongest black cultural and social presence. Its population of 12 million is approximately 80 percent Afro-Brazilian. The number of black Bahian politicians elected to Congress, however, historically has been very low. Sao Paulo, Brazil's largest state in population, also has a large black population and one of the country's best-organized and most effective black political movements (Hanchard 1994). Nevertheless, this state has had minimal black representation in Congress over the past 15 years.
A final notable characteristic of black members of Congress is that they are generally male. Only three black women have been elected to Congress since 1983. Benedita da Silva is the most prominent and has been elected regularly since 1986. The underrepresentation of black women is similar to the general underrepresentation of women in the Congress and in Brazilian politics generally. This picture confirms that Brazil's political leaders have been white and male (Silva et al. 1997, 60-67).
(...)
http://findarticles.com/p/articles/mi_qa3688/is_199801/ai_n8764707/?tag=content;col1
There is a stereotype of who can be intelligent and competent, who can have power. In Brazil it is rich, white men who represent the face of power.
-Benedita da Silva, Afro-Brazilian Senator
(...)
In the 1980s and 1990s, several events highlighted the overrepresentation of whites and the underrepresentation of blacks in Brazilian politics. During this period, Abdias do Nascimento became the first black federal deputy, and later black senator, to wage a consistent and explicit defense of the Afro-Brazilian population from within the National Congress. Benedita da Silva became the first black woman to serve as a federal deputy and then a senator. Deputy Paulo Paim introduced legislation calling for reparations for the descendants of slaves. Celso Pitta became the first black mayor of Sao Paulo, Brazil's largest city and one of the world's most populous. African Brazilian politicians Alceu Collares, Joao Alves, and Albuino Azeredo all served as state governors at the same time. Through their electoral victories, political activities, or support of race-specific public policies, these national black politicians have highlighted the question of racial representation.
This study uses the terms black, African Brazilian, and AfroBrazilian interchangeably to refer to Brazilians of African ancestry, including people whom popular discourse might call "morenos," "mulattos," or other terms indicating mixed racial and ethnic background. The official Brazilian census has five main color (or racial) categories: white, black, yellow, brown, and indigenous. The Instituto Brasileiro de Geografia e Estatistica (IBGE) also counts those individuals who do not declare a color or race. Following Nascimento (1978) and Andrews (1991), this study combines the black and brown categories for analytical purposes.
This essay is the first scholarly attempt to investigate the racial composition of the Brazilian Congress, to analyze black underrepresentation, and to examine the behavior of black members. The central thesis consists of two propositions: that Afro-Brazilians are dramatically underrepresented in Congress in relation to their proportion of the general population, and that racial underrepresentation and related political and cultural factors greatly reduce Afro-Brazilian effectiveness in Congress.
The black members of Congress have attempted nevertheless to change Brazilian politics in important and consequential ways. Black politicians have encouraged white political actors and the general public to address racism and racial inequality. These Afro-Brazilian leaders have organized formally and informally within political parties and government institutions to pursue race-conscious public policies. They have also advocated a new and more prominent role for blacks in Brazilian society and politics.
Most studies of Brazilian politics usually ignore or minimize the question of race.1 Experts on Brazilian political institutions avoid race for two primary reasons. First, it is argued that Brazilian society is allegedly not organized in a rigid racial manner and therefore race is not a relevant cleavage that might provoke conflict, violence, or some type of disruption to the polity (that is, mass movement or riot). Second, some commentators suggest that Brazilians do not have a strong racial consciousness and therefore do not behave racially in politically relevant ways (that is, voting along racial lines, organizing influential racial organizations and movements, or engaging in clear and persistent racial discrimination). One of Brazil's top political scientists, Bolivar Lamounier, observes,
while differences and eventual tensions in the relationship between ethnic and religious groups may exist in Brazil, there has not been to the present an explosive projection of cleavages of this type in the political arena warranting special or privileged treatment. The basic divisions of Brazilian society are essentially socioeconomic and, to a lesser degree, regional and ideological. (1993, 120)2
In addition, the numerous studies on political parties, presidentialism, and democratization in Brazil and Latin America have paid minimal attention to racial issues in general and the role of blacks in particular (O'Donnell and Schmitter 1986; Reis and O'Donnell 1988; Stepan 1989; Mainwaring and Scully 1995; Mainwaring and Shugart 1997).
Race has been relevant to Brazilian politics nevertheless. While Brazilians have not always spoken of or struggled over politics in explicitly racial terms, racial politics has played a strong historical and contemporary role in society. Racial slavery existed in Brazil for approximately 350 years (from the 1530s to 1888), even though it was intertwined with socioeconomic inequality, regional diversity, and ideological differences. Racial representation is significant because at a general level, the vast majority of Brazil's rulers in the twentieth century have been white or relatively lightskinned while the majority of the poor and marginalized have been black or of a darker complexion (Toledo 1989; Nascimento 1978). This political reality, especially following more than three centuries of black enslavement, warrants empirical investigation and theoretical reflection.
RACIAL VIEWS, REGIME CHANGE, AND PARTY POLITICS
After the abolition of slavery, Brazilian national politics can be divided into five basic periods: the early republican period of constitutional oligarchy, 1889-1930; the Brazilian Revolution and first regime of Getulio Vargas, 1930-45; the period of competitive politics,1945-64; the period of military authoritarianism, 1964-85; and finally the period of (re)democratization, 1985 to the present. One of the remarkable consistencies over this more than one-hundred-year history is the elitist nature of Brazilian politics. As Senator Benedita da Silva notes in the epigraph (Silva et al. 1997, 61) and throughout her autobiography, most Brazilian leaders have come from white, wealthy, male, privileged sectors of the society (see also Lamounier 1989; Conniff and McCann 1989; Roett 1992) while many poor and black Brazilians have been prevented from participating in politics through literacy requirements for the franchise and other elite control mechanisms (Leal 1986; Love 1970).
Political elites over the years have held racially explicit views. In the first period, the dominant elite view can be described as overtly racist (Skidmore 1993b; Schwarcz 1993). There was even widespread concern that Brazil's population was too black or too dark. This view contributed to a malign neglect of the recently "freed" population and a motivation to import "lighter" and "better" immigrant workers. Thus embranquecimento, or whitening, became unofficial policy for those who believed in white superiority and black inferiority. This policy was explicit in the state of Sao Paulo, which received most of the country's European immigrants during that period (Andrews 1991, 54-89). Blacks were seen as physically and intellectually inferior to whites (Nascimento 1978).
By the 1930s, the country's racial and ethnic composition had changed dramatically. The proportion of blacks had decreased and the percentage of whites had increased. The European (especially Portuguese, Italian, and German) influence was strongest in the southeastern and southern regions. During this period, whitening as an ideology was formally challenged by part of the Brazilian elite. Many politicians and intellectuals were repulsed by one of the ultimate expressions of white supremacy, Hitler's Nazi Germany. In dramatic fashion, the elite reversed itself: Gilberto Freyre and other intellectuals began to argue that Brazilians were a people of mixed blood and that this was the key to their allegedly harmonious race relations.
Freyre's major book, Casa grande e senzala (The Masters and the Slaves), exploring slavery and miscegenation, appeared in 1933; in 1934 Freyre organized an Afro-Brazilian congress to examine the contributions of blacks to Brazilian society. The elite began to take pride in comparing the Brazilian racial situation and the racial segregation in the United States. Brazil, however, soon entered one of its most repressive periods, the Estado Novo (New State), which lasted from 1937 to 1945. Ironically, while Brazilian white elites were celebrating harmonious race relations, the most prominent black political group of the postslavery period, the Black Brazilian Front (Frente Negra Brasileira), was banned, as were all other political parties. The banning serves as a strong example of how a formally nonracial policy (that is, elimination of political opposition) can have explicit racial consequences (the disorganization of a black political movement) (Fernandes 1969, 1978; Leite and Cuti 1992).
The third political period (1945-64) was characterized by competitive politics and the notion of racial democracy. For the first time in its history, Brazil had national parties with mass participation (Santos 1986, 1987). It was an optimistic time politically and racially. Freyre and others continued to promote the notion that Brazil was unique in its solution of the racial problem with racial mixing, fluidity of racial identity, and no explicit racial division or segregation. To confirm that racial discrimination was intolerable in Brazil, the Congress passed the Afonso Arinos Law in 1951. This law punished overt acts of racial discrimination, such as denying someone a hotel room because of race. The government continued to argue that all Brazilians had equal access to channels of social advancement (Skidmore 1993b, 212-13).
At the same time, black intellectuals and politicians were having great difficulty getting their concerns heard and black candidates elected to office. The most notable achievement may have been the work of the Teatro Experimental do Negro (Black Experimental Theater), a forum for black cultural and political expression (Nascimento and Nascimento 1994, 24-33).3 In an important but neglected article, Souza (1971) has argued that in the early 1960s there was a racial polarization of party preferences in the state of Guanabara. Blacks favored the populist Brazilian Labor Party (PTB) while whites supported the conservative National Democratic Union (UDN).
In the fourth period, from 1964 to 1985, the military governed harshly and tolerated only moderate civilian participation (Sorj and Almeida 1984; Skidmore 1988). Most radicals and progressives were exiled or banned; such opponents of the military dictatorship were often tortured and killed. The military did allow two political parties to exist, a promilitary party, ARENA (National Renovating Alliance), and a moderate opposition party, the MDB (Brazilian Democratic Movement). The Brazilian economic miracle of 1968-73 was a period of high growth rates that brought some economic relief, especially to the middle and upper classes.
The first half of this period represented a challenge to Brazil's racial elites. In the United States, the civil rights movement had triumphed; blacks gained the right to vote in the South and defeated so-called Jim Crow laws mandating segregation. In Brazil, explicit black political activity was considered subversive. Brazilian intellectuals began to call the concept of racial democracy a myth that, to a certain degree, perpetuated racial inequality and discrimination by diverting attention from racial oppression and black subordination (Fernandes 1969,1978; Hasenbalg 1979; Hanchard 1994).
The second half of this period further challenged that myth. Blacks in the major urban areas, especially Sao Paulo and Rio de Janeiro, organized a movement against racial discrimination and for black pride, political democracy, and improved black social and economic conditions. In the context of political liberalization of the late 1970s and early 1980s, blacks participated in all the social movements challenging the status quo, including the labor movement, the student movement, and the women's movement.
During this same period, black activists began to struggle for recognition within the various political parties. The military government had allowed multiple parties to organize as a way to divide the opposition and prolong authoritarian rule. The opposition did divide, but the military did not anticipate that some elite opposition leaders would embrace the racial question and attempt to mobilize and incorporate blacks. Leonel Brizola, a veteran leftist politician who spent 15 years in exile, was the first major white politician to address the race issue as an important national problem. He also advocated socialismo moreno(brown socialism) as a way of linking race, class, and the need to redistribute wealth and power (Nascimento and Nascimento 1994, 68-69; Soares and Silva 1987). Brizola's political party, the PDT (Democratic Labor Party), identified blacks as the fourth-priority group in its program, after children, workers, and women (Monteiro and Oliveira 1989, 122).
The military withdrew from government in 1985. Since then, Brazil has experienced its most profound experiment in democracy. The Constitution of 1988 guaranteed practically all Brazilian adults (including illiterates) the right to vote. This context has given black politicians the opportunity to voice their concerns. Although blacks are underrepresented in the Congress compared to their percentage in the national population, they are visible in elective office as never before. This presence has already had identifiable consequences for Brazilian politics and society.
BLACK MEMBERS OF CONGRESS IN THE 1980S AND 1990S
Before the 1980s, very few blacks were leaders in national parties or had been elected to the Congress. Adalberto Camargo from Sao Paulo and Alceu Collares from Rio Grande do Sul are two rare examples of black federal deputies from the 1970s. The emergence of the black movement in the 1970s contributed directly to the rise of the current group of black politicians.
(...)
Since 1983, an estimated 29 black representatives have served in the Congress. Seventeen have been elected to two or more terms. Table 1 lists these representatives by state, party affiliation, and terms in office. In the Chamber of Deputies, blacks were 4 of 479 members (0.84 percent) between 1983 and 1987, 10 of 487 members (2.05 percent) between 1987 and 1991, 16 of 503 members (3.18 percent) between 1991 and 1995, and 15 of 513 members (2.92 percent) between 1995 and 1999.
Afro-Brazilians clearly represented a very small percentage of the total number of deputies.
(...)
Fifteen states have no black representation in the Chamber of Deputies. They are located in each of the five major regions. The largest gap between the Afro-Brazilian population and Afro-Brazilian representation occurs in the Northeast and the North, precisely those regions with the largest percentages of Afro-Brazilians in the population. In both regions, the average gap is nearly 70 percent. The Central-West and Southeast have gaps of approximately 50 and 40 percent, respectively, between AfroBrazilian population and representation. The South has the smallest AfroBrazilian population and the smallest average percentage of Afro-Brazilian underrepresentation, at 14 percent. If blacks were represented in the Chamber of Deputies in numbers equal to their percentage of the general population, there would be 236 black deputies. The current official national percentage of African Brazilians in the population (blacks, 5 percent, and browns, 42 percent) is 47 percent. The country has 69,651,215 African Brazilians (IBGE 1991).
A socialist political party, the PT (Workers' Party), has sent by far the largest number of black representatives to Congress. Twelve of the 29 black members of Congress since 1983 have come from the PT.(...)
The state of Rio de Janeiro has sent more black politicians to Congress than any other state. Seven black politicians have represented Rio de Janeiro and four, Bahia. Still, the small number of black elected officials from Bahia deserves mention. Bahia is universally recognized as the state with the strongest black cultural and social presence. Its population of 12 million is approximately 80 percent Afro-Brazilian. The number of black Bahian politicians elected to Congress, however, historically has been very low. Sao Paulo, Brazil's largest state in population, also has a large black population and one of the country's best-organized and most effective black political movements (Hanchard 1994). Nevertheless, this state has had minimal black representation in Congress over the past 15 years.
A final notable characteristic of black members of Congress is that they are generally male. Only three black women have been elected to Congress since 1983. Benedita da Silva is the most prominent and has been elected regularly since 1986. The underrepresentation of black women is similar to the general underrepresentation of women in the Congress and in Brazilian politics generally. This picture confirms that Brazil's political leaders have been white and male (Silva et al. 1997, 60-67).
(...)
http://findarticles.com/p/articles/mi_qa3688/is_199801/ai_n8764707/?tag=content;col1
Capital (M6) : ruée à Nouméa
Par Gilles Klein
En janvier 2009, un des reportages de l'émission Capital, diffusée sur M6, «L’eldorado calédonien» présentait ce pays "comme un endroit où tout est possible pour le Métropolitain en quête de soleil et de travail." explique un article paru dans les Nouvelles Calédonniennes.
L’auberge de jeunesse de Nouméa a subi les conséquences de ce reportage expliquent les Nouvelles Calédoniennnes le 25 juin 2009 : "Quelques jours plus tard, les premiers arrivants débarquent à la réception, plein d’espoirs… vite envolés. Beaucoup n’avaient pour seuls bagages qu’un aller simple et quelques euros, pour tenir le temps de s’installer. Mais au bout d’une semaine, ils se retrouvaient sans logement ni argent et dans l’incapacité de rentrer en France.» La compétition commence, en même temps que les ennuis. «Les pages du cahier des messages téléphoniques invitant nos résidents à se présenter à un entretien ont été déchirées par d’autres personnes qui s’y rendaient, les petites annonces du journal disparaissaient à la première consultation et les premiers vols sont intervenus. D’abord des DVD, des ustensiles de cuisine, puis le pillage, une nuit, de quinze casiers du frigo contenant les provisions de clients de l’auberge. (...) Il est très dangereux de promettre l’eldorado à des téléspectateurs, qui, trop crédules, se retrouvent loin de chez eux dans une situation précaire après avoir espéré le paradis. Non, vraiment, je n’ai toujours pas compris l’intérêt de la chaîne à diffuser de telles bêtises.» explique la responsable de l'établissement.
Stéphane Le Roux, l'auteur du reportage diffusé par M6 expliquait sa démarche ainsi dans le journal Les Nouvelles Calédoniennes du 7 janvier 2009 : "Si je suis venu ici, c’est parce que je suis tombé, sur internet, sur un petit article qui racontait que la Nouvelle-Calédonie ne connaissait pas la crise. Et puis mon frère, qui a vécu sur place deux ans au début des années 2000, m’avait déjà parlé de cette situation économique. L’objectif du sujet était donc de découvrir un coin de France qui ne connaît pas la crise ou moins qu’ailleurs. (...) Même s’il faut compter avec la « préférence locale », sujet ultrasensible sur l’île. Malgré tout, le constat, c’est qu’on parvient sans problème à décrocher un job, beaucoup plus vite qu’en Métropole. Cette situation exceptionnelle, beaucoup auraient préféré qu’on ne l’ébruite pas. Trop tard. (...) Je ne suis resté sur place que huit jours mais j’espère avoir bien retranscrit la réalité de cette île, une petite partie de cette réalité plutôt, car on ne peut évidemment pas tout dire et montrer en vingt-cinq minutes de reportage."
En janvier 2009, un des reportages de l'émission Capital, diffusée sur M6, «L’eldorado calédonien» présentait ce pays "comme un endroit où tout est possible pour le Métropolitain en quête de soleil et de travail." explique un article paru dans les Nouvelles Calédonniennes.
L’auberge de jeunesse de Nouméa a subi les conséquences de ce reportage expliquent les Nouvelles Calédoniennnes le 25 juin 2009 : "Quelques jours plus tard, les premiers arrivants débarquent à la réception, plein d’espoirs… vite envolés. Beaucoup n’avaient pour seuls bagages qu’un aller simple et quelques euros, pour tenir le temps de s’installer. Mais au bout d’une semaine, ils se retrouvaient sans logement ni argent et dans l’incapacité de rentrer en France.» La compétition commence, en même temps que les ennuis. «Les pages du cahier des messages téléphoniques invitant nos résidents à se présenter à un entretien ont été déchirées par d’autres personnes qui s’y rendaient, les petites annonces du journal disparaissaient à la première consultation et les premiers vols sont intervenus. D’abord des DVD, des ustensiles de cuisine, puis le pillage, une nuit, de quinze casiers du frigo contenant les provisions de clients de l’auberge. (...) Il est très dangereux de promettre l’eldorado à des téléspectateurs, qui, trop crédules, se retrouvent loin de chez eux dans une situation précaire après avoir espéré le paradis. Non, vraiment, je n’ai toujours pas compris l’intérêt de la chaîne à diffuser de telles bêtises.» explique la responsable de l'établissement.
Stéphane Le Roux, l'auteur du reportage diffusé par M6 expliquait sa démarche ainsi dans le journal Les Nouvelles Calédoniennes du 7 janvier 2009 : "Si je suis venu ici, c’est parce que je suis tombé, sur internet, sur un petit article qui racontait que la Nouvelle-Calédonie ne connaissait pas la crise. Et puis mon frère, qui a vécu sur place deux ans au début des années 2000, m’avait déjà parlé de cette situation économique. L’objectif du sujet était donc de découvrir un coin de France qui ne connaît pas la crise ou moins qu’ailleurs. (...) Même s’il faut compter avec la « préférence locale », sujet ultrasensible sur l’île. Malgré tout, le constat, c’est qu’on parvient sans problème à décrocher un job, beaucoup plus vite qu’en Métropole. Cette situation exceptionnelle, beaucoup auraient préféré qu’on ne l’ébruite pas. Trop tard. (...) Je ne suis resté sur place que huit jours mais j’espère avoir bien retranscrit la réalité de cette île, une petite partie de cette réalité plutôt, car on ne peut évidemment pas tout dire et montrer en vingt-cinq minutes de reportage."
samedi 4 juillet 2009
Sul do México: Terra do seqüestro
México liberta 51 imigrantes seqüestrados pelo tráfico
Alberto Nájar
Da BBC Mundo na Cidade do México
Autoridades do Estado mexicano de Chiapas, no sul do país, anunciaram ter libertado um grupo de 51 centro-americanos em poder dos Zetas, um dos mais temidos cartéis que disputam o controle do tráfico de drogas no país.
As vítimas permaneceram dois dias em uma casa enquanto os seus raptores entravam em contato com as famílias e exigiam resgate. Oito pessoas ligadas ao grupo foram capturadas.
O grupo de imigrantes ilegais, a maioria de Honduras, foi interceptado próximo à comunidade de Palenque, quando se preparava para tomar um trem que cruzaria o país até a fronteira com os Estados Unidos.
As vítimas foram levadas a uma fazenda conhecida como La Victoria, na cidade de Tenosique, no Estado de Tabasco, a poucos quilômetros da divisa com a Guatemala.
Segundo as autoridades, alguns dos reféns conseguiram fugir e procuraram ajuda. Horas depois, o resto do grupo foi resgatado por um comboio militar formado por soldados do Exército mexicano e as polícias de Tabasco e Chiapas.
Sete dos seqüestradores foram presos na operação. Um deles foi capturado tentando se passar por um imigrante.
Atividade comum
A Comissão Nacional dos Direitos Humanos (CNDH) mexicana afirmou que em média 1,6 mil seqüestros de imigrantes ilegais são cometidos no país por mês.
"É o pão de cada dia. Quando os imigrantes centro-americanos saem de nosso albergue, pedimos que tomem cuidado, porque entram na terra do seqüestro ", disse à BBC Alexander Solalinde, diretor da Casa do Migrante em Ixtepec, Oaxaca, no sul do México.
Ele afirma que há três anos integrantes dos Zetas seqüestram imigrantes ilegais na fronteira sul do país.
Estima-se que o faturamento gerado por estes crimes supere US$ 25 milhões por ano, de acordo com o relatório especial da CNDH sobre a atividade ilegal.
‘Los Zetas’ surgiram em 1998 com a deserção de 40 membros das forças especiais do Exército mexicano treinados em unidades de elite das Forças Armadas dos Estados Unidos.
Washington considera o grupo como altamente perigoso, e países da América Central, como a Guatemala, vêem a organização como uma ameaça à sua segurança nacional.
O cartel chegou a ameaçar de morte o presidente guatemalteco, Álvaro Colom.
Alberto Nájar
Da BBC Mundo na Cidade do México
Autoridades do Estado mexicano de Chiapas, no sul do país, anunciaram ter libertado um grupo de 51 centro-americanos em poder dos Zetas, um dos mais temidos cartéis que disputam o controle do tráfico de drogas no país.
As vítimas permaneceram dois dias em uma casa enquanto os seus raptores entravam em contato com as famílias e exigiam resgate. Oito pessoas ligadas ao grupo foram capturadas.
O grupo de imigrantes ilegais, a maioria de Honduras, foi interceptado próximo à comunidade de Palenque, quando se preparava para tomar um trem que cruzaria o país até a fronteira com os Estados Unidos.
As vítimas foram levadas a uma fazenda conhecida como La Victoria, na cidade de Tenosique, no Estado de Tabasco, a poucos quilômetros da divisa com a Guatemala.
Segundo as autoridades, alguns dos reféns conseguiram fugir e procuraram ajuda. Horas depois, o resto do grupo foi resgatado por um comboio militar formado por soldados do Exército mexicano e as polícias de Tabasco e Chiapas.
Sete dos seqüestradores foram presos na operação. Um deles foi capturado tentando se passar por um imigrante.
Atividade comum
A Comissão Nacional dos Direitos Humanos (CNDH) mexicana afirmou que em média 1,6 mil seqüestros de imigrantes ilegais são cometidos no país por mês.
"É o pão de cada dia. Quando os imigrantes centro-americanos saem de nosso albergue, pedimos que tomem cuidado, porque entram na terra do seqüestro ", disse à BBC Alexander Solalinde, diretor da Casa do Migrante em Ixtepec, Oaxaca, no sul do México.
Ele afirma que há três anos integrantes dos Zetas seqüestram imigrantes ilegais na fronteira sul do país.
Estima-se que o faturamento gerado por estes crimes supere US$ 25 milhões por ano, de acordo com o relatório especial da CNDH sobre a atividade ilegal.
‘Los Zetas’ surgiram em 1998 com a deserção de 40 membros das forças especiais do Exército mexicano treinados em unidades de elite das Forças Armadas dos Estados Unidos.
Washington considera o grupo como altamente perigoso, e países da América Central, como a Guatemala, vêem a organização como uma ameaça à sua segurança nacional.
O cartel chegou a ameaçar de morte o presidente guatemalteco, Álvaro Colom.
jeudi 2 juillet 2009
Les racines asiatiques des premiers Européens révélées par leurs dents
LE MONDE
L'Histoire est un éternel recommencement, sous des visages changeants. L'Europe, aujourd'hui envahie par les produits manufacturés venus d'Asie, a peut-être déjà été colonisée par cette dernière, voilà plusieurs centaines de milliers d'années. C'est la thèse que défendent, dans la dernière livraison des Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) américaines, des spécialistes espagnols, géorgien et italien de l'évolution humaine.
L'hypothèse la plus répandue parmi les paléoanthropologues, concernant le peuplement du globe, est celle du berceau africain. Plusieurs vagues migratoires successives se seraient produites depuis ce foyer originel, que les premiers représentants du genre Homo auraient quitté voilà quelque 2 millions d'années. L'homme moderne, Homo sapiens, y serait apparu il y a environ 200 000 ans, avant de se répandre en Asie et en Europe, puis sur le reste de la planète, voilà 100 000 ans. C'est la théorie du "out of Africa".
L'étude publiée dans les PNAS met à mal ce scénario. Les auteurs ont scruté à la loupe plus de 5 000 dents fossilisées datant du pléistocène, sur une période s'étendant de l'émergence d'Homo erectus , 1,8 million d'années avant notre ère, à l'apparition de l'homme de Neandertal, il y a quelque 250 000 ans. Au vu de cette analyse dentaire comparée, deux groupes humains bien distincts apparaissent : l'un formé de fossiles découverts sur l'ensemble continental eurasiatique ( Homo erectus, Homo heidelbergensis, Homo neanderthalensis), l'autre de fossiles exhumés en Afrique (Australopithecus afarensis, Australopithecus africanus, Homo habilis).
L'examen montre "d'importantes différences morphologiques" entre les spécimens mis au jour. Chez les Eurasiates, la denture antérieure (incisives et canines) est marquée par une robustesse que l'on ne trouve pas au même degré chez leurs homologues africains. La denture postérieure (prémolaires et molaires) des premiers se caractérise, au contraire, par une importance réduite (perte des cuspides par exemple, c'est-à-dire des pointes en contact avec les dents opposées) par rapport aux seconds.
Autant d'indices qui donnent à penser que les cours de l'évolution en Eurasie et en Afrique "ont été relativement indépendants pendant une longue période". Au sein de l'ensemble eurasiatique, l'Asie aurait donc pu être un creuset de l'évolution des espèces. Et, au niveau génétique, avancent les chercheurs, son influence sur le peuplement de l'Europe aurait été "plus importante que celle de l'Afrique".
Les "paléodentistes", toutefois, n'écartent pas totalement la piste africaine. L'arrivée en Europe de nos lointains ancêtres serait peut-être la résultante d'un "puzzle complexe" de contacts et de migrations entre continents.
Pierre Le Hir
L'Histoire est un éternel recommencement, sous des visages changeants. L'Europe, aujourd'hui envahie par les produits manufacturés venus d'Asie, a peut-être déjà été colonisée par cette dernière, voilà plusieurs centaines de milliers d'années. C'est la thèse que défendent, dans la dernière livraison des Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) américaines, des spécialistes espagnols, géorgien et italien de l'évolution humaine.
L'hypothèse la plus répandue parmi les paléoanthropologues, concernant le peuplement du globe, est celle du berceau africain. Plusieurs vagues migratoires successives se seraient produites depuis ce foyer originel, que les premiers représentants du genre Homo auraient quitté voilà quelque 2 millions d'années. L'homme moderne, Homo sapiens, y serait apparu il y a environ 200 000 ans, avant de se répandre en Asie et en Europe, puis sur le reste de la planète, voilà 100 000 ans. C'est la théorie du "out of Africa".
L'étude publiée dans les PNAS met à mal ce scénario. Les auteurs ont scruté à la loupe plus de 5 000 dents fossilisées datant du pléistocène, sur une période s'étendant de l'émergence d'Homo erectus , 1,8 million d'années avant notre ère, à l'apparition de l'homme de Neandertal, il y a quelque 250 000 ans. Au vu de cette analyse dentaire comparée, deux groupes humains bien distincts apparaissent : l'un formé de fossiles découverts sur l'ensemble continental eurasiatique ( Homo erectus, Homo heidelbergensis, Homo neanderthalensis), l'autre de fossiles exhumés en Afrique (Australopithecus afarensis, Australopithecus africanus, Homo habilis).
L'examen montre "d'importantes différences morphologiques" entre les spécimens mis au jour. Chez les Eurasiates, la denture antérieure (incisives et canines) est marquée par une robustesse que l'on ne trouve pas au même degré chez leurs homologues africains. La denture postérieure (prémolaires et molaires) des premiers se caractérise, au contraire, par une importance réduite (perte des cuspides par exemple, c'est-à-dire des pointes en contact avec les dents opposées) par rapport aux seconds.
Autant d'indices qui donnent à penser que les cours de l'évolution en Eurasie et en Afrique "ont été relativement indépendants pendant une longue période". Au sein de l'ensemble eurasiatique, l'Asie aurait donc pu être un creuset de l'évolution des espèces. Et, au niveau génétique, avancent les chercheurs, son influence sur le peuplement de l'Europe aurait été "plus importante que celle de l'Afrique".
Les "paléodentistes", toutefois, n'écartent pas totalement la piste africaine. L'arrivée en Europe de nos lointains ancêtres serait peut-être la résultante d'un "puzzle complexe" de contacts et de migrations entre continents.
Pierre Le Hir
The Asterix albums will need to be completely rewritten
FIGHTING with his bare fists, and massively outnumbered, France's cockiest Gaul, Asterix, led a brave rebellion against the Roman occupier.
Not only was his little village encircled by Julius Caesar's troops, it was up against an expanding empire — unequalled in the art of warfare and determined to civilise a backward people. Or so it was thought until now.
A discovery in central France has led to a significant reassessment of the Gauls, who were much more advanced than previously thought.
Rather than the random gatherings of rudimentary thatched huts illustrated in the Asterix books, first published in 1961, archaeologists now believe the Gauls lived in elegant buildings with tiled roofs, laid out in towns with public squares or forums.
They also crafted metalwork just as complex as anything produced by the Romans, even before the Roman invasion in 52BC.
The findings have been made at a dig in Corent, near Lyon, where archaeologists have uncovered what they believe is the palace of Vercingetorix, the last military leader of all Gaul.
After the Romans arrived, Vercingetorix, a prince who also appears in the Asterix volumes, was taken prisoner, held in a prison in Rome and garotted several years later to celebrate Caesar's triumph.
"What we have found here proves that the Gauls were much more civilised than we thought," said Matthieu Poux, the archaeology professor who is heading the dig.
"The Asterix albums will need to be completely rewritten, as they are based on the typical image of the Gauls which has been passed down through the centuries, one of a prehistoric man who lives in the forest."
http://www.theage.com.au/articles/2007/09/02/1188671789787.html
Inscription à :
Articles (Atom)