AFP
Visas Schengen: l'UE simplifie et accélère les procédures
L'Union européenne va simplifier et accélérer les procédures pour la délivrance des visas de courte durée dans l'espace Schengen, à partir du 5 avril, afin de gommer l'image de "l'Europe forteresse" véhiculée par les refus arbitraires opposés aux demandeurs.
"Les conditions de délivrances deviendront plus claires, plus précises, plus transparentes et plus équitables", a assuré mardi dans un communiqué la commissaire chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström.
Le code concerne les visas de courte durée, trois mois maximum sur une période de six mois.
Plus de 10 millions de visas Schengen ont été délivrés en 2008, dont 1,7 pour l'Allemagne, 1,7 pour la France et 1,2 pour l'Italie
"Les demandes seront toujours traitées par les consulats des Etats membres", a souligné un responsable de la Commission.
"Par le passé, ce n'était pas toujours très convivial. Il fallait attendre deux mois pour connaître la décision et aucune explication n'était fournie aux refus, ce qui générait une certaine frustration et donnait à l'UE une mauvaise image d'Europe forteresse", a-t-il reconnu.
Il n'existe toujours pas de visa Schengen unique. Chaque visa, qui est octroyé par le consulat d'un Etat, est reconnu par les autres pays de Schengen, soit les pays de l'UE (sauf le Royaume-Uni et l'Irlande), plus la Norvège, la Suisse et l'Islande.
Le nouveau code en vigueur le 5 avril prévoit "un traitement de la demande en 15 jours", exige que "les refus soient motivés", et offre la possibilité de former un recours. Le tarif général reste "maintenu à 60 euros et à 35 euros pour les enfants âgés de 6 à 12 ans".
Un manuel sera fourni au personnel consulaire des Etats membres pour lui permettre de se familiariser avec les nouvelles consignes.
La liste noire Schengen demeure. Elle permet à un Etat d'inscrire les noms des personnes qui ne peuvent se voir délivrer de visas pour l'espace en raison du risque qu'elles représentent pour la sécurité. Les autres Etats de l'UE doivent s'y conformer par solidarité.
Cette disposition a créé des tensions lorsque la Suisse a fait interdire de visas Schengen le colonel Mouammar Kadhafi et plusieurs autres personnalités libyennes à la suite d'un contentieux entre les deux pays. L'Italie a accusé Berne d'instrumentaliser cette liste.
Le nouveau code prévoit désormais la possibilité pour un pays Schengen de déroger à cette liste "pour des raisons humanitaires" ou "d'obligations internationales".
Mais le visa délivré n'est pas un visa valable pour l'espace Schengen. Il est limité au territoire du pays de délivrance.
Un ou plusieurs autres pays peuvent accepter que cette validité soit étendue à leurs territoires, pour permettre au titulaire de gagner sa destination finale.
Par ailleurs, les ressortissants extra-communautaires bénéficiant d'un visa de long séjour (trois mois à un an) pourront circuler librement dans les autres pays de la zone Schengen, dans les mêmes conditions que les immigrés titulaires d'un titre de séjour.
En pratique, il s'agit souvent d'étudiants, de scientifiques, de personnes séjournant dans leur famille en Europe, mais également de travailleurs saisonniers. Actuellement, ils ne peuvent séjourner que dans le pays européen qui leur a délivré leur visa.
mardi 30 mars 2010
lundi 29 mars 2010
Statistiques : la question des minorités en France
Par Michèle Tribalat
18/11/2008
Alors que le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) revendique une plus grande place des candidats issus des minorités aux prochaines élections, l'auteur, démographe à l'Institut national d'études démographiques (Ined), prend part au débat.
En France, l'élection de Barack Obama a conduit à des réactions préoccupantes. Alors qu'elle dénote un dépassement de la question noire aux États-Unis, comme y avait invité le candidat, elle est trop souvent interprétée en France comme une simple affaire de couleur. Le Cran a profité de l'aubaine pour mettre en avant ses revendications. Il avance un nombre de personnes dites noires hautement improbable, sans soulever l'once d'un désaccord. On a déjà connu cela du temps de Calixthe Beyala, qui chiffrait le peuple noir à 7 millions en 2000 ! La seule référence disponible est une enquête réalisée pour le Cran en 2007, qui évalue leur pourcentage dans l'Hexagone à 2,5 %. Aujourd'hui, le président du Cran, Patrick Lozès, nous assure qu'il y aurait 5 millions de Noirs en France, y compris ceux des DOM, et que ce nombre égale celui des personnes d'origine maghrébine. D'après mes estimations, le nombre de ces derniers vivant en métropole, sur trois générations, serait de 3,5 millions en 2005, soit près de 6 % de la population, ce qui rend le chiffre du Cran tout à fait irréaliste.
L'incapacité à mettre en cause un chiffre avancé par un Noir sur le nombre de Noirs en France en dit long sur notre société et constitue un traitement discriminatoire à part entière. Mais elle tient aussi au parisianisme de la presse nationale. Cette dernière extrapole la situation française d'après ce qu'elle a sous les yeux. 60 % de l'immigration subsaharienne arrive en Ile-de-France. La migration des DOM a été elle aussi très francilienne.
Le CSA vient de réaliser une enquête sur les émissions télévisées et la présence, sur nos écrans, des Noirs et des non-Blancs, mais oui des non-Blancs ! Un Arabe est ainsi classé parmi les non-Blancs par le CSA et parmi les Blancs aux États-Unis ! Les non-Blancs en général, et les Noirs en particulier, seraient sous-représentés à la télévision : 8 % de Noirs dans l'ensemble des programmes, ce n'est pas assez. Il faut revenir au b.a.-ba statistique : on ne peut établir une sous-représentation d'une catégorie particulière sans disposer d'une référence nationale. Pour savoir s'ils sont sous-représentés, il faut donc connaître le nombre de Noirs en France, ce qui n'est pas le cas, enquête du Cran en 2007 mise à part. Tout le reste n'est que divagations.
Le plus drôle c'est que, même d'après les hypothèses les plus fantaisistes du Cran, les Noirs ne seraient pas sous-représentés à la télévision. Le CSA nous dit que les non-Blancs ne constituent que 11 % des personnages recensés dans la fiction française contre 19 % dans la fiction américaine. Faut-il préciser que le cinéma américain n'est pas destiné en priorité au public français ? En 2007, aux États-Unis, où l'on élabore des statistiques raciales, 14 % des Américains sont noirs.
En France, on ne devrait pas pouvoir à la fois se vanter d'avoir réussi à faire barrage aux statistiques ethnoraciales et espérer connaître la situation des Noirs. Pourtant, manifestement, dans ce pays, on sait sans avoir besoin de compter. Or le Conseil constitutionnel a interdit les statistiques fondées sur une appréciation subjective. Mais c'est pour la bonne cause. Non ?
La question étant sur la table, il vaudrait mieux avoir des statistiques bien faites plutôt que des évaluations approximatives élaborées par des groupes de pression, fort légitimes, mais directement intéressés par les résultats. L'abstention de la statistique publique n'a pas empêché le ressassement des questions ethnoraciales.
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/11/25/01005-20081125ARTFIG00001-statistiques-la-question-des-minorites-en-france-.php
18/11/2008
Alors que le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) revendique une plus grande place des candidats issus des minorités aux prochaines élections, l'auteur, démographe à l'Institut national d'études démographiques (Ined), prend part au débat.
En France, l'élection de Barack Obama a conduit à des réactions préoccupantes. Alors qu'elle dénote un dépassement de la question noire aux États-Unis, comme y avait invité le candidat, elle est trop souvent interprétée en France comme une simple affaire de couleur. Le Cran a profité de l'aubaine pour mettre en avant ses revendications. Il avance un nombre de personnes dites noires hautement improbable, sans soulever l'once d'un désaccord. On a déjà connu cela du temps de Calixthe Beyala, qui chiffrait le peuple noir à 7 millions en 2000 ! La seule référence disponible est une enquête réalisée pour le Cran en 2007, qui évalue leur pourcentage dans l'Hexagone à 2,5 %. Aujourd'hui, le président du Cran, Patrick Lozès, nous assure qu'il y aurait 5 millions de Noirs en France, y compris ceux des DOM, et que ce nombre égale celui des personnes d'origine maghrébine. D'après mes estimations, le nombre de ces derniers vivant en métropole, sur trois générations, serait de 3,5 millions en 2005, soit près de 6 % de la population, ce qui rend le chiffre du Cran tout à fait irréaliste.
L'incapacité à mettre en cause un chiffre avancé par un Noir sur le nombre de Noirs en France en dit long sur notre société et constitue un traitement discriminatoire à part entière. Mais elle tient aussi au parisianisme de la presse nationale. Cette dernière extrapole la situation française d'après ce qu'elle a sous les yeux. 60 % de l'immigration subsaharienne arrive en Ile-de-France. La migration des DOM a été elle aussi très francilienne.
Le CSA vient de réaliser une enquête sur les émissions télévisées et la présence, sur nos écrans, des Noirs et des non-Blancs, mais oui des non-Blancs ! Un Arabe est ainsi classé parmi les non-Blancs par le CSA et parmi les Blancs aux États-Unis ! Les non-Blancs en général, et les Noirs en particulier, seraient sous-représentés à la télévision : 8 % de Noirs dans l'ensemble des programmes, ce n'est pas assez. Il faut revenir au b.a.-ba statistique : on ne peut établir une sous-représentation d'une catégorie particulière sans disposer d'une référence nationale. Pour savoir s'ils sont sous-représentés, il faut donc connaître le nombre de Noirs en France, ce qui n'est pas le cas, enquête du Cran en 2007 mise à part. Tout le reste n'est que divagations.
Le plus drôle c'est que, même d'après les hypothèses les plus fantaisistes du Cran, les Noirs ne seraient pas sous-représentés à la télévision. Le CSA nous dit que les non-Blancs ne constituent que 11 % des personnages recensés dans la fiction française contre 19 % dans la fiction américaine. Faut-il préciser que le cinéma américain n'est pas destiné en priorité au public français ? En 2007, aux États-Unis, où l'on élabore des statistiques raciales, 14 % des Américains sont noirs.
En France, on ne devrait pas pouvoir à la fois se vanter d'avoir réussi à faire barrage aux statistiques ethnoraciales et espérer connaître la situation des Noirs. Pourtant, manifestement, dans ce pays, on sait sans avoir besoin de compter. Or le Conseil constitutionnel a interdit les statistiques fondées sur une appréciation subjective. Mais c'est pour la bonne cause. Non ?
La question étant sur la table, il vaudrait mieux avoir des statistiques bien faites plutôt que des évaluations approximatives élaborées par des groupes de pression, fort légitimes, mais directement intéressés par les résultats. L'abstention de la statistique publique n'a pas empêché le ressassement des questions ethnoraciales.
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/11/25/01005-20081125ARTFIG00001-statistiques-la-question-des-minorites-en-france-.php
Country Comparison: Total fertility rate
This entry gives a figure for the average number of children that would be born per woman if all women lived to the end of their childbearing years and bore children according to a given fertility rate at each age. The total fertility rate (TFR) is a more direct measure of the level of fertility than the crude birth rate, since it refers to births per woman. This indicator shows the potential for population change in the country. A rate of two children per woman is considered the replacement rate for a population, resulting in relative stability in terms of total numbers. Rates above two children indicate populations growing in size and whose median age is declining. Higher rates may also indicate difficulties for families, in some situations, to feed and educate their children and for women to enter the labor force. Rates below two children indicate populations decreasing in size and growing older.(La France est concernée!)
Global fertility rates are in general decline and this trend is most pronounced in industrialized countries, especially Western Europe, where populations are projected to decline dramatically over the next 50 years.
Rank country
Date of Information 2009
1 Niger 7.75
2 Uganda 6.77
3 Mali 6.62
4 Somalia 6.52
5 Burundi 6.33
6 Burkina Faso 6.28
7 Congo, Democratic Republic of the 6.20
8 Angola 6.12
9 Ethiopia 6.12
10 Congo, Republic of the 5.84
(...)
129 Bahamas, The 2.00
130 Bermuda 1.99
131 Sri Lanka 1.99
132 Suriname 1.99
133 France 1.98
134 Saint Vincent and the Grenadines 1.98
135 Vietnam 1.98
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2127rank.html
Country Comparison: Death rate
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2066rank.html
Global fertility rates are in general decline and this trend is most pronounced in industrialized countries, especially Western Europe, where populations are projected to decline dramatically over the next 50 years.
Rank country
Date of Information 2009
1 Niger 7.75
2 Uganda 6.77
3 Mali 6.62
4 Somalia 6.52
5 Burundi 6.33
6 Burkina Faso 6.28
7 Congo, Democratic Republic of the 6.20
8 Angola 6.12
9 Ethiopia 6.12
10 Congo, Republic of the 5.84
(...)
129 Bahamas, The 2.00
130 Bermuda 1.99
131 Sri Lanka 1.99
132 Suriname 1.99
133 France 1.98
134 Saint Vincent and the Grenadines 1.98
135 Vietnam 1.98
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2127rank.html
Country Comparison: Death rate
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2066rank.html
dimanche 28 mars 2010
Hervé de Charette-Président de l'Institut Français de Finance Islamique
"Je vous en supplie, entendez l'appel de la Palestine qui, depuis des années, subit l'injustice de l'histoire", voilà ce que lance le baron à Bernard Kouchner en pleine séance de l’Assemblée Nationale.
Même si l'on éprouve de l’empathie pour les Palestiniens qui ont eu leur lot de drames, les termes utilisés par l’ancien ministre ne sont pas anodins.
Il vise à affirmer haut et fort un souhait, peut-être, mais non une réalité.
A bien relire le Charette dans le texte, l’ancien ministre des Affaires étrangères parle de « Palestine », comme si ce pays existait vraiment.
Là aussi, ses convictions varient selon qu'il est en charge ou pas. Charette est inconstant. En 2001, il critiquait sévèrement son successeur Hubert Védrines en lui reprochant exactement ce dont il s'est rendu coupable alors qu'il était aux affaires.
Le 8 décembre 2001, il affirmait sans honte : "la diplomatie française retarde d'un métro...je pense que Yasser Arafat a fait son temps, qu'il n'est plus capable d'assurer des responsabilités dans les territoires palestiniens". A noter qu'à cette époque, l'ancien ministre parlait encore de "territoires", non de Palestine. "Je regrette que la diplomatie française (sous-entendu Védrines) investisse encore sur quelqu'un qui ne pèse plus".
Mais qui avait massivement investi sur Arafat, sinon Charette lui-même ?
Aujourd'hui, ce grand distrait ignore sans doute que ce pays n’a jamais existé, sauf sous le nom de “Royaume d’Israël” pendant un petit millier d’années et que sous l’occupation romaine, le nom d’Israël fut remplacé par celui de ”Palestine” pour, précisément en faire oublier les Juifs au profit des Philistins.
Pour mémoire, le plus célèbre des Philistins et le seul resté dans l’Histoire se nommait Goliath. Parler de Palestine dans le contexte de l'Assemblée nationale, est une faute politique et un aveu d'ignorance.
Abrégé d'Histoire à l'attention des nobliaux:
(...)
Car le “peuple” palestinien ne s’est constitué en tant que tel qu’après qu’Israël ait conquis sur la Jordanie et l’Egypte des territoires dont les populations ne se considéraient jusqu’alors en aucune façon distinctes du reste du Moyen-Orient.
D’après un recensement effectué en 1931 par les Britanniques, 23 langues différentes étaient parlées par les Arabes musulmans vivant en Palestine, et 28 autres par les Arabes chrétiens.
Quant aux lieux de naissance des Arabes de Palestine, ils se situaient, selon le même recensement, dans 25 pays autres que la Palestine, la Syrie ou la Transjordanie, parmi lesquels l’Égypte, Chypre, l’Irak, le Yémen, l’Iran, la Turquie, l’Inde, l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie...
En 1937, un chef arabe local, Auni Bey Abdul-Hadi, avait déclaré à la commission Peel (celle qui suggéra ultérieurement la partition de la Palestine) : “Il n’existe aucun pays [tel que Palestine] ! La ‘Palestine’ est un terme inventé par les sionistes ! Il n’y a aucune Palestine dans la Bible. Notre pays a formé pendant des siècles une partie de la Syrie.”
Le représentant du Haut Comité arabe aux Nations unies avait, quant à lui, soumis, en mai 1947, une déclaration à l’Assemblée générale selon laquelle "la Palestine faisait partie de la province de Syrie" et précisait que "politiquement, les Arabes de Palestine n’étaient pas indépendants dans ce sens qu’ils ne constituaient pas une entité politique distincte".
Hervé de Charrette, vieille survivance du giscardisme, démontre en pleine séance de l'Assemblée nationale, une notoire incompétence.
Il refuse de reconnaitre que, si les Palestiniens n'ont pas encore de patrie, c'est parce que leurs “représentants” ont refusé celui que leur proposait l’ONU en 1948, c'est parce que leurs dirigeants corrompus ont toujours refusé, depuis, toute idée de paix avec Israël.
Si la paix n'existe pas encore dans cette partie du globe, c'est que, pour certains dirigeants palestiniens et plus généralement Arabes, la guerre est plus lucrative, tant sur le plan financier que de l'ordre intérieur. Charette ne le sait pas, ne l'a pas vu, ne l'a pas compris.
(...)
Primo
Même si l'on éprouve de l’empathie pour les Palestiniens qui ont eu leur lot de drames, les termes utilisés par l’ancien ministre ne sont pas anodins.
Il vise à affirmer haut et fort un souhait, peut-être, mais non une réalité.
A bien relire le Charette dans le texte, l’ancien ministre des Affaires étrangères parle de « Palestine », comme si ce pays existait vraiment.
Là aussi, ses convictions varient selon qu'il est en charge ou pas. Charette est inconstant. En 2001, il critiquait sévèrement son successeur Hubert Védrines en lui reprochant exactement ce dont il s'est rendu coupable alors qu'il était aux affaires.
Le 8 décembre 2001, il affirmait sans honte : "la diplomatie française retarde d'un métro...je pense que Yasser Arafat a fait son temps, qu'il n'est plus capable d'assurer des responsabilités dans les territoires palestiniens". A noter qu'à cette époque, l'ancien ministre parlait encore de "territoires", non de Palestine. "Je regrette que la diplomatie française (sous-entendu Védrines) investisse encore sur quelqu'un qui ne pèse plus".
Mais qui avait massivement investi sur Arafat, sinon Charette lui-même ?
Aujourd'hui, ce grand distrait ignore sans doute que ce pays n’a jamais existé, sauf sous le nom de “Royaume d’Israël” pendant un petit millier d’années et que sous l’occupation romaine, le nom d’Israël fut remplacé par celui de ”Palestine” pour, précisément en faire oublier les Juifs au profit des Philistins.
Pour mémoire, le plus célèbre des Philistins et le seul resté dans l’Histoire se nommait Goliath. Parler de Palestine dans le contexte de l'Assemblée nationale, est une faute politique et un aveu d'ignorance.
Abrégé d'Histoire à l'attention des nobliaux:
(...)
Car le “peuple” palestinien ne s’est constitué en tant que tel qu’après qu’Israël ait conquis sur la Jordanie et l’Egypte des territoires dont les populations ne se considéraient jusqu’alors en aucune façon distinctes du reste du Moyen-Orient.
D’après un recensement effectué en 1931 par les Britanniques, 23 langues différentes étaient parlées par les Arabes musulmans vivant en Palestine, et 28 autres par les Arabes chrétiens.
Quant aux lieux de naissance des Arabes de Palestine, ils se situaient, selon le même recensement, dans 25 pays autres que la Palestine, la Syrie ou la Transjordanie, parmi lesquels l’Égypte, Chypre, l’Irak, le Yémen, l’Iran, la Turquie, l’Inde, l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie...
En 1937, un chef arabe local, Auni Bey Abdul-Hadi, avait déclaré à la commission Peel (celle qui suggéra ultérieurement la partition de la Palestine) : “Il n’existe aucun pays [tel que Palestine] ! La ‘Palestine’ est un terme inventé par les sionistes ! Il n’y a aucune Palestine dans la Bible. Notre pays a formé pendant des siècles une partie de la Syrie.”
Le représentant du Haut Comité arabe aux Nations unies avait, quant à lui, soumis, en mai 1947, une déclaration à l’Assemblée générale selon laquelle "la Palestine faisait partie de la province de Syrie" et précisait que "politiquement, les Arabes de Palestine n’étaient pas indépendants dans ce sens qu’ils ne constituaient pas une entité politique distincte".
Hervé de Charrette, vieille survivance du giscardisme, démontre en pleine séance de l'Assemblée nationale, une notoire incompétence.
Il refuse de reconnaitre que, si les Palestiniens n'ont pas encore de patrie, c'est parce que leurs “représentants” ont refusé celui que leur proposait l’ONU en 1948, c'est parce que leurs dirigeants corrompus ont toujours refusé, depuis, toute idée de paix avec Israël.
Si la paix n'existe pas encore dans cette partie du globe, c'est que, pour certains dirigeants palestiniens et plus généralement Arabes, la guerre est plus lucrative, tant sur le plan financier que de l'ordre intérieur. Charette ne le sait pas, ne l'a pas vu, ne l'a pas compris.
(...)
Primo
vendredi 26 mars 2010
Triomphe de la burqa
Sskizo raconte Montréal :
depuis que je suis ici,
Je n’ai entendu personne traiter une nana de salope, lui demander si elle suce, ou se permettre de lui dire qu’elle est bonne. je n’ai jamais eu peur en rentrant chez moi tard le soir, alors que les rues sont désertes. je n’ai jamais choisi une tenue en fonction de l’heure à laquelle j’allais rentrer. personne ne m’a touchée sans mon consentement (sauf un connard de parisien fils-à-papa il y a quelques semaines). quand on me drague et que je ne suis pas intéressée, on n’insiste pas, on me laisse tranquille (et souvent on me souhaite une bonne soirée).
----------------
Si vous n’êtes pas une femme, vous ne pouvez pas comprendre à quel point c’est reposant — c’est même plus que ça.
J’aurais pu signer mot par mot pour ma vie à Berlin. Mais voilà, je suis à Paris, je mets des jupes, je me fais emmerder toutes les cinq secondes. Par une certaine catégorie de population qui est toujours la même et qui fait qu’au bout de trois jours en France déjà, je réapprends à quel moment changer de trottoir. Le deuxième jour j’ai mis un pantalon. Pour souffler.
Ensuite j’ai remis la jupe mais en faisant très attention.
Donc voilà : je ne marche pas où je veux et je ne m’habille pas vraiment comme je veux, moi femme adulte française.
La burqa elle est déjà là. Des hommes contrôlent mon corps. Qu’ils le fassent en me suivant dans la rue (hier), en m’agressant (avant-hier) ou en me gonflant avec leur hééé charmante hééé parle-moi sale pute (tout le temps), c’est pareil. La burqa est dans mon cerveau quand j’appelle mes potes pour les avoir au téléphone quand je marche la nuit, ou qu’ils se dévouent pour me raccompagner jusqu’à ma porte.
A Berlin ça n’arriverait jamais.
Ce ne sont pas “les” hommes, hein, et même pas 5% d’entre eux – simplement leur pouvoir de nuisance est hallucinant. Ce sont “des” hommes qu’on peut reconnaître à la tête, et derrière eux, une culture incompatible avec ma liberté. Sauf qu’une culture, ça évolue, alors que la liberté, ça ne se tranche pas en lamelles, en trottoirs, en longueurs de jupe. Le sexisme est une culture. Et décidément, il faut enfoncer les lignes.
Aujourd’hui, pantalon.
Maia Mazaurette
http://www.sexactu.com/2010/03/26/triomphe-de-la-burqa/
depuis que je suis ici,
Je n’ai entendu personne traiter une nana de salope, lui demander si elle suce, ou se permettre de lui dire qu’elle est bonne. je n’ai jamais eu peur en rentrant chez moi tard le soir, alors que les rues sont désertes. je n’ai jamais choisi une tenue en fonction de l’heure à laquelle j’allais rentrer. personne ne m’a touchée sans mon consentement (sauf un connard de parisien fils-à-papa il y a quelques semaines). quand on me drague et que je ne suis pas intéressée, on n’insiste pas, on me laisse tranquille (et souvent on me souhaite une bonne soirée).
----------------
Si vous n’êtes pas une femme, vous ne pouvez pas comprendre à quel point c’est reposant — c’est même plus que ça.
J’aurais pu signer mot par mot pour ma vie à Berlin. Mais voilà, je suis à Paris, je mets des jupes, je me fais emmerder toutes les cinq secondes. Par une certaine catégorie de population qui est toujours la même et qui fait qu’au bout de trois jours en France déjà, je réapprends à quel moment changer de trottoir. Le deuxième jour j’ai mis un pantalon. Pour souffler.
Ensuite j’ai remis la jupe mais en faisant très attention.
Donc voilà : je ne marche pas où je veux et je ne m’habille pas vraiment comme je veux, moi femme adulte française.
La burqa elle est déjà là. Des hommes contrôlent mon corps. Qu’ils le fassent en me suivant dans la rue (hier), en m’agressant (avant-hier) ou en me gonflant avec leur hééé charmante hééé parle-moi sale pute (tout le temps), c’est pareil. La burqa est dans mon cerveau quand j’appelle mes potes pour les avoir au téléphone quand je marche la nuit, ou qu’ils se dévouent pour me raccompagner jusqu’à ma porte.
A Berlin ça n’arriverait jamais.
Ce ne sont pas “les” hommes, hein, et même pas 5% d’entre eux – simplement leur pouvoir de nuisance est hallucinant. Ce sont “des” hommes qu’on peut reconnaître à la tête, et derrière eux, une culture incompatible avec ma liberté. Sauf qu’une culture, ça évolue, alors que la liberté, ça ne se tranche pas en lamelles, en trottoirs, en longueurs de jupe. Le sexisme est une culture. Et décidément, il faut enfoncer les lignes.
Aujourd’hui, pantalon.
Maia Mazaurette
http://www.sexactu.com/2010/03/26/triomphe-de-la-burqa/
jeudi 18 mars 2010
Les Yeux grands fermés
"Le dérapage de gauche serait licite, le dérapage de droite prohibé ?"
Laurent Joffrin, Libération.
-------------------
Michèle Tribalat: "les pouvoirs publics relativisent l'immigration"
Les Yeux grands fermés, de la démographe Michèle Tribalat, risque de susciter de vives empoignades. Pourfendant les idées reçues et un angélisme antiraciste de bon ton, la chercheuse analyse de manière iconoclaste le problème sensible de l'immigration.
Michèle Tribalat s'étonne de la difficulté à diffuser des informations non conformes à l'optimisme dominant.
Vous avez intitulé votre livre Les Yeux grands fermés. Pourquoi?
Ce titre suggère que l'on s'évertue à ne pas voir. Attitude qui concerne les flux migratoires, mais aussi les populations immigrées et leurs descendants. En matière de flux migratoires, les seules informations dont dispose la France portent sur les entrées d'étrangers en provenance d'un pays hors de l'Espace économique européen [EEE]. Nous ne disposons d'aucun chiffre sur leurs sorties. Et nous ignorons tout autant les entrées et sorties de Français ou d'Européens de l'EEE. De la même manière, nous sommes dans l'incapacité de connaître le niveau éducatif des arrivants sur une base régulière. Le chiffre le plus couramment avancé pour parler d'immigration est celui du solde migratoire, qui est censé faire la balance entre toutes les entrées et toutes les sorties et qui provient d'une estimation "au doigt mouillé". Il a l'avantage d'être de petite taille par rapport au flux d'entrées d'étrangers, dont on parle ainsi de manière indirecte.
Par quel moyen serait-il possible d'établir une estimation plus rigoureuse?
Les pays du nord de l'Europe disposent de bons registres de population. C'est un système coûteux à mettre en place et pas forcément très populaire. La question a été débattue au Royaume-Uni, où l'estimation des flux est fondée sur une enquête aux frontières jugée insatisfaisante. Le coût de l'opération, notamment, semble dissuasif. A la question des flux s'ajoute celle de la mesure et de l'étude des populations d'origine étrangère. Si l'on fait la comparaison avec les pays du nord de l'Europe, dans lesquels l'immigration étrangère est un phénomène beaucoup plus récent, de faibles efforts ont été réalisés en France, et très tardivement.
Qui connaît l'existence du fichier Saphir en France?
On chercherait donc à rassurer les Français en leur cachant les vrais chiffres de l'immigration?
Pouvoirs publics, médias, experts n'inventent pas des chiffres, mais ils privilégient les instruments qui relativisent l'immigration et présentent ses effets sous un jour favorable ou, lorsque ce n'est pas possible, qui mettent les immigrés ou leurs descendants en position de victimes. Dans notre pays, on semble plus préoccupé par l'effet de l'information que l'on diffuse que par la réalité qu'elle recouvre. Un climat antiraciste joue, qui incite à la prudence: on cherche à éviter d'alimenter les craintes des Français et à améliorer leur opinion sur l'immigration. Dans notre époque mondialisée, l'immigration apparaît comme une fatalité. Autant la présenter sous un jour favorable.
Pourtant l'immigration est, selon de nombreux observateurs, utile à notre économie?
C'est ce que l'on nous martèle de tous côtés, mais je n'ai pas lu beaucoup d'études traitant de la question en France. Cette insistance contraste avec le silence assourdissant qui a accueilli le rapport du CAE, silence qui montre le peu d'intérêt pour la réalité, ou tout au moins pour un diagnostic éclairé. Et les études qui sont disponibles, souvent réalisées aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, ne mettent pas en avant une augmentation décisive du produit intérieur brut [PIB] par habitant due à l'immigration. Que le PIB s'accroisse avec le nombre de travailleurs (au moins en période de croissance) n'est pas une grande nouvelle. Mais très peu semble revenir aux natifs et aux immigrés déjà présents.
Qu'en est-il des salaires?
Les nombreuses études étrangères s'accordent généralement pour constater un effet négatif sur les plus bas salaires lorsque l'immigration est faiblement qualifiée. Les nouveaux immigrés entrent en concurrence avec les salariés peu qualifiés déjà présents, dont les immigrés, et font baisser les salaires. Une enquête britannique a testé l'effet de l'immigration récente de travailleurs des pays de l'Est, en particulier de travailleurs polonais. Ces immigrés étaient plutôt bien qualifiés mais se sont déclassés sur le marché du travail britannique et ont concurrencé les salariés les moins bien payés. En France, l'immigration n'est pas très qualifiée, un peu plus de 40% de sans-diplôme dans le flux de 2006 (1). Elle est, par ailleurs, très dépendante des liens familiaux tissés avec des étrangers. L'immigration familiale a changé: elle n'accompagne plus à distance, comme autrefois, le flux d'entrées de travailleurs. Elle comprend désormais des unions dites mixtes entre Français et étrangers, dans lesquelles le conjoint français est bien souvent d'origine étrangère. Ces unions ouvrent ainsi un droit à immigrer à un étranger qui vient du même pays que celui des parents de son conjoint français.
On entend effectivement souvent cet argument. Il provient d'un raisonnement purement quantitatif qui, poussé à l'extrême, nécessiterait des flux insoutenables. Tout dépend de la facilité de ces immigrés à occuper un emploi, emploi qui dépend lui-même de leur qualification. Cependant, toutes les études -souvent étrangères- concernant l'impact de l'immigration sur les finances publiques mettent l'accent sur un point: l'immigration, même qualifiée, ne pourra jamais rétablir à elle seule l'équilibre des finances publiques.
Revenons au rapport de Gilles Saint-Paul. Pourquoi, selon vous, a-t-il eu si peu d'écho?
Ce document mettait en évidence la faiblesse de l'argument économique pour justifier l'immigration. Il critiquait, notamment, la gestion fine par l'Etat des métiers sous tension; ces professions qu'on ouvre à l'immigration quand on considère administrativement, au seul vu d'un ratio, qu'il n'y a pas suffisamment de postulants. Cette politique empêche le marché du travail de se tendre suffisamment pour que les salaires augmentent. C'est tout bénéfice pour les employeurs, pour les consommateurs et les utilisateurs des services fournis. Le rapport de Gilles Saint-Paul a été soigneusement enfoui dans un tiroir et oublié parce qu'il contestait précisément cette justification économique de l'immigration. Il était, de toute évidence, trop dérangeant.
Pour le gouvernement?
Oui. Pour le gouvernement, qui veut se montrer très actif dans la maîtrise de l'immigration et se dit que, s'il n'y arrive pas vraiment, il est préférable d'en donner une image positive. Pour la presse, aussi, car ce rapport posait la question de l'intérêt économique de l'immigration, souvent repris dans les journaux sans aucune vérification. J'attends d'un argument qu'il trouve des justifications tangibles. Dans d'autres pays, ces questions donnent lieu à un débat scientifique et dans l'opinion publique. On ne trouve pas, comme chez nous, une seule position légitime, celle de l'éloge.
N'est-ce pas par crainte d'une récupération politique par l'extrême droite?
Si l'on ne doit pas savoir pour que Le Pen ne sache pas non plus, alors je trouve cela inquiétant. Pour moi, l'ignorance représente le danger maximal. Et puis, en étudiant mieux le phénomène migratoire, peut-être aurions-nous de bonnes surprises ou pourrions nous remettre en question des idées toutes faites. Car, souvent, on ne voit dans les chiffres qu'un moyen de conforter une opinion préalable. Ainsi, quand j'ai estimé, il y a quelques années, à un peu moins de 4 millions le nombre de personnes susceptibles d'être musulmanes d'après leur filiation, ce chiffre n'a guère été repris car une sorte de consensus s'était établi autour de l'estimation de 5 à 6 millions, estimation dont la fabrication était absolument "intraçable".
Un débat sur l'immigration est donc impossible?
Il est difficile. C'est sans doute en partie lié au passé (colonisation, Shoah...). Je crois aussi que nous n'avons pas, comme les Anglo-Saxons, le culte de la libre expression. Ce n'est pas, chez nous, une question fondamentale. Au Royaume-Uni, par exemple, même si le débat est virulent, des positions divergentes peuvent s'exprimer. En France, s'interroger sur les bienfaits annoncés comme inévitables de l'immigration, c'est déjà pécher. Etre en faveur d'une politique migratoire plus restrictive est forcément répréhensible. On fait alors immédiatement partie des "méchants" qui ne veulent pas accueillir des malheureux, et l'accusation de racisme n'est jamais bien loin. Nous n'avons pas le goût de la vérité. Du coup, le débat est monopolisé soit par l'extrême droite, qui clame qu'il faut fermer les frontières, soit par ceux qui pensent que l'ouverture totale des frontières est notre destin. Les deux positions étant totalement chimériques.
Tout dépend de son degré d'irritation. Aux Pays-Bas, par exemple, nous avons assisté à l'émergence du phénomène Pim Fortuyn. On y a souvent vu une montée en puissance de l'extrême droite, alors que Paul M. Sniderman et Louk Hagendoorn (3) ont montré que cela traduisait, en fait, un mécontentement surgi du coeur de la société. La réaction a touché des gens plutôt tolérants sur la question de l'immigration, qui n'avaient pas une vision négative de l'islam mais qui rejetaient certaines pratiques sociales des musulmans.
La création du ministère de l'Immigration est-elle une avancée?
Elle a, certes, permis de regrouper des secteurs travaillant sur les questions de l'immigration. Pourtant, une certaine opacité demeure. Une nouvelle application informatique va ainsi être mise en service pour la gestion du fichier des titres de séjour, à partir duquel il faudra établir les chiffres de l'immigration chaque année. Mais ladite application a été conçue sans intégrer l'avis de son principal utilisateur extérieur, Xavier Thierry, chercheur à l'Ined. J'ai moi-même participé à un diagnostic sur la précédente application informatique, et je crains que l'on n'ait toujours pas pris en compte l'étendue des usages statistiques de ce fichier, comme c'était déjà le cas.
(1) Selon l'enquête "Parcours et profils des migrants...", Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. (3) When Ways of Life Collide. Princeton University Press, 2007.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/michele-tribalat-les-pouvoirs-publics-relativisent-l-immigration_855913.html
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Tribalat : L’origine des jeunes immigrés en France
La démographe Michèle Tribalat décrit, le 27 janvier 2011 lors d’une audition de commission au Sénat, la modification considérable de la population française, en particulier en Seine-Saint-Denis.
-La part des jeunes d’origine étrangère est ainsi passée, entre 1968 à 2005, de 11% à 18% en France
-de 16% à 37% en Ile-de-France
-de 19% à 57% en Seine-Saint-Denis
-et de 22% à 76% à Clichy-sous-Bois.
Parmi les jeunes immigrés, ceux qui sont d’origine européenne, et qui étaient largement majoritaires jadis, sont désormais très minoritaires, supplantés par les Maghrébins et les Africains.
"Par exemple, à Mantes-la-Jolie, vous avez moins de 5% des jeunes qui sont d’origine européenne", annonce la démographe.
Tribalat note que la mixité sociale tant souhaitée par nos politiques n’existe pas et n’existera sans doute pas à l’avenir. Elle ne croit pas non plus à un ralentissement de l’immigration.
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"Où sont les vrais Français ?"
LE MONDE | 05.12.07 |
Fabien A. est arrivé en 2000 de Cotonou, capitale du Bénin. Il a fait faillite dans son pays après avoir mal géré son affaire de grossiste en riz, comme il le dit lui-même. Suivent cinq années de galère où il se retrouve sans papiers. "Si j'avais su, je ne serais pas venu en France, explique-t-il. Jamais au Bénin, je n'ai entendu parler du problème des sans-papiers."
Il a été régularisé en 2005. Sa femme, Assia, en août dernier. Elle est arrivée en 2002 avec comme bagage sa fille Nelly. Elle découvre un pays, une ville, un quartier si éloignés de la chaleur africaine... Elle doit marcher pour faire les courses, attendre le bus. "A Cotonou, il y a des petits taxis partout. Tu ne marches pas", dit-elle. Ici le ticket coûte 1,50 euro, soit 1 000 francs CFA. Une fortune ! Dix fois plus cher que dans son pays.
La famille se fait des amis à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). La seule souffrance vient des enfants du quartier. "Ils sont gâtés", souffle Fabien. En Afrique, cette expression signifie qu'ils sont... foutus.
"ILS DOIVENT AVOIR LA BASE"
Le couple porte un regard sévère sur les garçons de la cité. Il ne comprend pas leur rage. "En plus, ils tirent sur la police", s'insurgent Fabien et Assia. Au pays, c'est la police qui aurait tiré. "Ça fait mal au coeur de voir une partie de notre jeunesse qui ne veut rien faire", se désole le père. Pour lui, ces jeunes-là sont "gavés". Ils ont tout ce qu'ils veulent. Les parents n'ont aucune autorité. "Ils n'ont même pas le droit de frapper leurs enfants quand ils font une bêtise, explique Francis, 28 ans, un ami de la famille venu les visiter. Sinon, les gamins disent qu'ils vont appeler les flics." "Moi, j'irai même en prison s'il le faut, mais je frappe mes enfants. Ils doivent avoir la base", enchaîne Fabien. Il le dit clairement à sa petite fille : "Si tu fais trop de bêtises, je t'envoie un an en Afrique. Tu souffriras !" Assia s'emporte : "Y en a marre ! Dans le RER D, il n'y a que des Arabes et des Noirs. Où sont les vrais Français ? Pourquoi ils ne viennent pas ici, vivre avec nous ? Il faut du mélange !" Son mari la reprend : "Mais, ma chérie, les Blancs ont peur de nous."
Mustapha Kessous
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Délinquance,les statistiques qui dérangent. Le Point, 24/06/04 - N°1658
Par Christophe Deloire
Le sujet est l’un des tabous les plus forts de la République : 60 à 70 % des délinquants sont issus de l’immigration. C’est ce que révèlent les synthèses de la police nationale
La scène se déroule à la cour d’appel de Douai. Le président de chambre demande son identité à un prévenu : « Abdelkrim ». Le juge de rétorquer : « Vous avez un nom prédestiné ! » Le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), Mohamed Bechari, a raconté cette anecdote à un cénacle de députés en soulignant le caractère scandaleux du propos. La boutade du magistrat a beau être très douteuse, elle révèle la triste impression donnée par le défilé dans les prétoires.
Autre décor. Un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur rentre à son domicile avec une liasse de rapports sous le bras. Son épouse, qui ne connaît rien à la police, a la curiosité de jeter un oeil sur les documents. Réaction offusquée de madame : « Mais vous n’arrêtez que les étrangers ! » Lui est obligé de se justifier, de répondre : « Mais non, ma chérie, nous ne faisons pas de tri en fonction des origines. »
Le sujet est des plus sensibles. C’est même l’un des tabous les plus ancrés de la République. La part des enfants de l’immigration dans la criminalité et la délinquance ressortit au secret d’Etat. La lecture des synthèses quotidiennes de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) et de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où sont recensés une partie des faits perpétrés en France, laisse sidérés les très rares initiés qui y ont accès.
Le Point a pu consulter ces notes, dans lesquelles il apparaît que plus de la moitié, voire 60 ou 70%, des suspects répertoriés ont des noms à consonance étrangère. Cet élément est délicat à manipuler. En aucun cas l’on ne saurait déduire avec certitude une origine d’un patronyme. Il ne s’agit pas non plus de tirer des conclusions absurdes sur un caractère « culturel » de la criminalité. Mais écarter ces constatations d’un revers de manche est une grave erreur qui occulte l’échec de l’intégration.
« La vérité est révolutionnaire », disait Lénine. L’on ne saurait résorber que les problèmes que l’on connaît. Une analyse de la « surreprésentation » des Français d’origine étrangère dans la commission d’infractions est d’autant plus éclairante que l’explication avancée en règle générale est erronée. On a coutume de considérer que la corrélation se fait seulement entre la pauvreté et la délinquance. Le propos ne suffit pas à rendre compte de la réalité (voir interview de Sebastian Roché).
En aucun cas, il ne s’agit d’apposer des tampons « immigré » sur des Français. Cela serait plus que tendancieux. En revanche, analyser un fait social n’est pas dépourvu d’intérêt. Les synthèses quotidiennes de la DCSP et de la DCPJ attestent que le pourcentage d’auteurs issus de l’immigration est surtout élevé à la rubrique des « violences volontaires » et des « vols à main armée ». Quand il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a parfois fulminé sur le sujet. En réunions restreintes.
Au 1er janvier 2004, les étrangers représentaient 12 241 détenus dans les prisons françaises, sur une population carcérale de 55 355 personnes. Comme l’observe Laurent Mucchielli, directeur du Cesdip, dans un article publié par la revue Criminologie, « près de la moitié des mis en cause pour vol à la tire sont des étrangers » et « les étrangers sont nettement surreprésentés en matière d’homicide et de tentative d’homicide ». Selon l’auteur, il y a là « une version moderne de la sur- délinquance traditionnelle des milieux sociaux les plus précarisés dans une société industrielle ».
Mais les questions du jour ne concernent pas tant les étrangers que les Français issus de l’immigration. La situation est infiniment plus complexe. D’abord, les fichiers mentionnant les origines des Français sont interdits et empêchent des travaux statistiques fouillés. Ensuite, la délinquance dépend de facteurs psychologiques très ténus. Le criminologue Alain Bauer, par ailleurs président de l’Observatoire de la délinquance, explique qu’on ne sait rien des facteurs qui font un délinquant, sinon une chose : « Un auteur d’agression est souvent quelqu’un qui a été battu et dont le cas n’a pas été traité. »
Cela vaut-il pour les violences abstraites ? Laurent Mucchielli invoque une « victimisation collective » des populations d’origine immigrée, la « perspective d’un destin social misérable » qui induit « d’intenses sentiments de frustration et d’exclusion ». A tort ou à raison, le syndrome du colonisé est toujours vivace. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la Direction centrale des RG, relevait que 85 % de leurs auteurs sont d’origine maghrébine et qu’ils agissent en raison d’une sorte de « paranoïa » vis-à-vis de la société française. « J’ai vu une liste de 3 000 auteurs de violences urbaines établie par les RG parisiens, et il n’y avait que 59 noms "gaulois" », relate le criminologue Xavier Raufer.
Le 2 juin, lors d’un comité interministériel à l’intégration présidé par Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin se lance dans un discours sur l’intégration avec le lyrisme dont il a le secret. L’actuel ministre de l’Intérieur, soucieux de la « cohésion nationale », s’alarme de la propagation d’idéologies néfastes dans les banlieues ; il note la défiance vis-à-vis des autorités et considère qu’il ne faut pas dissocier les schémas mentaux et les actes.
Déracinement
Comment faire pour savoir ce qu’il se passe dans les cours d’immeuble ? Faut-il tenir compte des origines des Français pour mieux cerner certains problèmes ? Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, pense qu’il serait judicieux d’approfondir la connaissance de la réalité, pour étudier les difficultés propres aux populations d’origine immigrée, surtout en matière de discrimination à l’emploi. Le 3 décembre 2003, à l’occasion du 20e anniversaire de la Marche des beurs, Raffarin expliquait que « nous avons besoin d’une grande enquête statistique et sociologique sur la question de l’intégration et des inégalités, parce qu’il n’y a rien de complet aujourd’hui ».
Le 2 juillet, le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, installera un observatoire des statistiques, mis en place par le Haut Conseil à l’intégration (HCI). L’instance, qui sera dirigée par Jacqueline Costa-Lascoux, est censée coordonner tous les chiffres disponibles. Peut-être permettra-t-elle de mieux cerner les effets du « déracinement », géographique ou culturel, de certains Français. « Il n’est ni prévu ni exclu de travailler sur la question de la délinquance », assure-t-on prudemment au HCI. L’état des lieux ne sera pas facile à établir. Un chercheur, Laurent Lagrange, a observé une surdélinquance des enfants de l’immigration dans un quartier de Mantes-la-Jolie, mais pas dans un quartier comparable d’Amiens. Ce n’est pas avec des idées fixes, bien ou mal-pensantes, que l’on épuise la réalité
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Interview Sébastian Roché, sociologue:
« Mon grand-père était face à l’uniforme en Algérie, moi, je suis face aux policiers. »
Le Point : Les jeunes d’origine étrangère sont-ils surreprésentés dans la délinquance ?
Sebastian Roché : J’ai mené une étude à Grenoble et à Saint-Etienne sur un échantillon de près de 2 300 jeunes de 13 à 19 ans qui prouve que les jeunes d’origine étrangère commettent plus de délits que les autres, et surtout des délits plus graves. Parmi les adolescents dont les deux parents sont français, 30,2 % ont commis au moins trois petits délits dans leur vie, alors que le chiffre s’élève à 42,4 % pour les adolescents d’origine maghrébine.
Et pour les actes graves ?
La différence est plus importante. S’agissant des agressions, des vols de voiture, cambriolages, vols avec violence, 3,9 % des jeunes d’origine française en ont commis au moins trois, contre 9,7 % des jeunes Maghrébins. J’ai, par ailleurs, fait dépouiller tous les dossiers des jeunes jugés par le tribunal des mineurs en quinze ans dans l’Isère. J’ai trouvé que 39,5 % des auteurs sont issus de parents français, et 46,9% d’origine étrangère.
L’explication est-elle relative au niveau social ?
En fait, 87 % des parents des jeunes d’origine étrangère sont ouvriers ou employés, alors que seulement 42 % des parents « français » le sont. Mais la prise en compte du statut socio-économique n’explique pas tout. Comparons, par exemple, les chiffres de la délinquance des jeunes qui habitent en HLM et de ceux qui n’y habitent pas. Quelle que soit leur origine, les jeunes des HLM sont plus délinquants que les autres. Mais la différence est infime si l’on s’intéresse seulement aux jeunes d’origine étrangère. Il y a donc un facteur spécifique.
Quel est-il ?
Il est difficile de déterminer les variables pertinentes. La perception des autorités semble importante. Ceux qui ont une image positive de la police et de leur père acceptent plus facilement les normes de la société. Les voyous raisonnent ainsi : « Mon grand-père était face à l’uniforme en Algérie, mon père s’est retrouvé bêtement à l’usine, je suis, moi, face aux policiers. » Plus les jeunes ressentent l’indifférence des pouvoirs publics, plus ils sont impliqués dans la délinquance. A tort ou à raison, il y a une mémoire collective d’un exercice de l’oppression française -
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-17/delinquance-les-statistiques-qui-derangent/917/0/29763
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Noirs, Arabes et délinquance : retour sur la provoc de Zemmour
Rue89
Oui, ils sont plus délinquants que les Blancs
(...)
Un sociologue à contre-courant sur le critère ethnique
Toutefois, un sociologue brasse à contre-courant : Sebastian Roché. Contrairement à la plupart de ses pairs, il a décidé de réinvestir une lecture qu'il juge « taboue » en France, celle de l'origine ethnique.
Durant vingt ans, il a épluché les condamnations prononcées en Isère contre des mineurs. En consignant notamment l'origine des parents des condamnés. Or il affirme que ceux dont au moins un des deux parents est né dans un pays étranger sont davantage délinquants. Vu l'âge des condamnés (des mineurs), la plupart de ces parents sont en réalité issus d'Afrique ou du Maghreb, conséquence des flux migratoires récents.
Le sociologue, qui affirme aujourd'hui avoir été « lynché » par ses pairs et ne plus publier pratiquement qu'en anglais sur le sujet, ne nie pas totalement le critère de l'origine sociale. Mais il attire notre attention sur un point intéressant : même chez les enfants de cadres supérieurs sans enjeu de précarité, il y a davantage de comportements délictueux chez ceux dont un parent serait né sur le continent africain par exemple.
Sur le terrain, certains trouvent « dangereux » de faire de telles statistiques à même de donner du grain à moudre aux xénophobes.
Le malaise est perceptible quand on détaille les chiffres mis en lumière par Sebastian Roché. Or ni l'institution scolaire, ni la protection judiciaire de la jeunesse ni même dans la police n'en donnent d'explications.
(...)
http://www.rue89.com/2010/03/19/noirs-arabes-et-delinquance-retour-sur-zemmmour-143594
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(...)
Le 6 mars sur Canal+, Eric Zemmour déclare :
« Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C'est un fait. »
(...)
Karim Miské:
"Quelques jours plus tard, je lis ici, sur Rue89, que ces propos sont justifiés par des statistiques. Qu'en effet, il y aurait sur-représentation des Français originaires d'Afrique noire et du Maghreb parmi les délinquants. D'abord, cela me chagrine. Et puis je me dis que si c'est vrai, c'est vrai, il serait vain de vouloir écarter ces données au nom de la morale républicaine, de la bonne conscience de gauche. "
(...)
http://www.rue89.com/2010/03/23/zemmour-vire-du-figaro-dans-ses-propos-linconscient-colonial-144138
Commentaire: "Ha, la bonne vieille explication coloniale...
Comment se fait-il que des pays qui n'ont pas eu de colonies (Danemark, Suède, Canada par exemple) aient les mêmes problèmes d'intégration, avec les mêmes populations ?"
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Slate:
Eric Zemmour pouvait-il avoir raison?
Rue89, qu'on ne peut pas soupçonner d'être Zemmour-compatible, a cherché à savoir si des chiffres existaient pour valider ou non les propos du journaliste du Figaro. Et surprise, alors que les statistiques ethniques sont interdites en France, des chiffres sur ce sujet ultra-sensible existent bel et bien:
Lorsqu'ils sont placés en garde à vue, Noirs et Arabes se retrouvent, comme tout citoyen ayant affaire avec la police, inscrits dans le fichier « Canonge ». Ce fichier a la particularité de classer les interpellés par origine ethnique. Même si les statistiques du Canonge restent à prendre avec des pincettes, il indique qu'Arabes et Noirs sont « surreprésentés » (comprendre : plus nombreux en proportion que dans la population totale). A la lecture de ce fichier, L'Express montrait ainsi en 2006 qu'à Paris : 37% des 103 000 référencés étaient blancs, 29% étaient nord-africains, 19% étaient noirs.
(29+19= 48%)
http://www.slate.fr/story/19081/eric-zemmour-pouvait-il-avoir-raison
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Lien immigration – délinquance : Malek Boutih confirme
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Maitre Eolas
Et je confirme que pour les audiences de “service général”, vols, violences et petit trafic de stupéfiant, les prévenus ont des noms qui évoquent les sommets de l’Atlas, l’immensité du Sahara ou les grands fleuves serpentant dans d’impénétrables forêts. Curieusement, c’est nettement moins le cas aux audiences économiques et financières ; il n’y avait qu’un arabe dans l’affaire Clearstream
(sur 5 suspects: Gergorin, Imad Lahoud, Florian Bourges, Dominique de Villepin, Denis Robert)
(...)
Car c’est triste mais c’est ainsi, il y a des détails qui sautent aux yeux, et la couleur de la peau en fait hélas partie, mais d’autres auxquels on ne fait pas attention. Je pense en effet que les deux tiers des prévenus à une audience ordinaire sont typés noirs ou maghrébins (ce qui ne les empêche pas d’être le plus souvent français). Une prédominance de 66%
(...)
Mais il demeure ce fait : en région parisienne et dans les grandes villes, la population noire et maghrébine se taille la part du lion dans le box des prévenus, avec les gitans pour les juridictions du sud de la France.
(...)
Mettez un homme, quelle que soit son origine, sa race, ou sa religion, dans cette situation, et vous en ferez probablement un délinquant.(...)
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Donc, au passage Maitre Eolas parle de "race" mais comme il est de gôôôche, personne ne relève:
http://bit.ly/c5Lx21
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Ces dernières années, le nombre de personnes originaires des pays de l'est mises en cause dans des affaires a augmenté de plus de 30%.
http://www.rtl.fr/actualites/article/les-dessous-de-la-delinquance-d-europe-de-l-est-devoiles-7740673781
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Philippe Bilger dans Marianne:
"Zemmour n'a pas tort:
En effet, je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce « fait », la justesse de cette intuition qui, aujourd'hui, confirment un mouvement né il y a quelques années."
(...)
En réalité -et ce n'est pas la première fois-, personne n'a pris la peine d'examiner le fond du propos. L'indignation quasi unanime n'a donc pas été suscitée par la teneur de l'appréciation ni par son éventuelle vérité ou fausseté mais par le simple fait qu'Eric Zemmour avait osé dire cela.
Comment quelqu'un avait-il pu aborder de front une telle matière sans prendre les précautions d'usage et en n'ayant pour obsession que de rendre acceptable par et pour tous ce que la nudité cruelle de l'exactitude précisément n'aurait pas permis !
Eric Zemmour n'est pas en tort pour avoir exprimé ce qu'il a déclaré mais pour s'être affranchi de la censure qui interdisait d'aborder clairement un tel sujet. Il doit être puni pour cause d'audace et non pour mensonge. Il n'a pas franchi « un cran » mais dépassé une ligne que la bienséance et l'hypocrisie considèrent comme absolue.
(...)
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Marianne:
Cette bien pensance gaucho-médiatique qui souffle dans les voiles du Front National
(....) si je rappelle qu’à New York, dans les années 20, il y avait plus d’Américains d’origine sicilienne que d’origine bavaroise dans la mafia, dois-je être traîné en justice pour racisme ? La « French Connection » était-il un film raciste ? La dénonciation par feu Poniatowski de la mainmise d’un clan corse sur le RPR, eut-il mérité une mise en examen pour racisme ? Faut-il souhaiter que soit traînée devant les tribunaux toute évocation d'une mafia russe, tchétchène ou d’une filière colombienne ?
Bien sûr qu’en prison (j’y ai fait des conférences et le constat est évident) il y a plus d’individus de confession musulmane que de confession protestante. Et, en Irlande du Nord, d’ailleurs, il y a plus de délinquants catholiques – c’est un fait – que de délinquants protestants.
(...)
http://www.marianne2.fr/jeanfrancoiskahn
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Et encore des stats:
http://www.polemia.com/pdf/Immigrationlillusionlntegration.pdf
Ah oui, vraiment c'est compliqué de trouver des chiffres...
Les renseignements généraux ont établi un profil type des principaux délinquants dans les bandes du pays, à partir de l’étude de 436 meneurs, recensés dans 24 quartiers sensibles.. Parmi eux, 87 % ont la nationalité française dont 67 % sont d’origine maghrébine, 17 % d’origine africaine et 9 % des Français d’origine non immigrée.
Immigration et délinquance
Selon une étude de l'INSEE parue en 2000, les hommes nés à l’étranger sont deux fois plus nombreux en prison que dans l’ensemble de la population : 24 % contre 13 %. Ce sont d’abord les hommes nés en Europe orientale, en Roumanie et ex-Yougoslavie en particulier ; ils sont soumis à un risque relatif de 3,3 contre 1, à âge égal, par rapport aux hommes nés en France : le séjour irrégulier en France est en lui-même un motif d’incarcération, pour des populations récemment immigrées. Viennent ensuite les hommes nés dans les pays du Maghreb (risque relatif de 3,0), les immigrés issus de nombreux pays d’Afrique au sud du Sahara (2,7) et les ressortissants de l’Union européenne (1,4). Près de quatre détenus sur dix ont un père né à l’étranger ou dans les anciennes colonies, un quart dans un pays du Maghreb.
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9linquance
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Réponse d'Eric Zemmour 23.03.10
(...)
Il y a quelques années, une enquête commandée par le ministère de la justice, pour évaluer le nombre d’imans nécessaires, évaluait le pourcentage de «musulmans dans les prisons» entre 70 et 80%. En 2004, l’islamologue Farhad Khosrokhavar, dans un livre «L’islam dans les prisons ( Balland) confirmait ce chiffre. En 2007, dans un article du Point, qui avait eu accès aux synthèses de la Direction Centrale de la Sécurité Publique ( DCSP) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) on évaluait entre 60 et 70% des suspects répertoriés issus de l’immigration. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la direction centrale des RG relevait que 85% de leurs auteurs sont d’origine maghrébine. Dans un article du Monde, du 16 mars 2010, les rapports des RG sur les bandes violentes, établissaient que 87% étaient de nationalité française; 67% d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine.= (84%)
Mes contempteurs pourraient d’ailleurs me rétorquer que ces chiffres prouvent bien que les personnes issues de l’immigration sont défavorisées, puisque depuis Victor Hugo, on sait bien que c’est la misère qui crée la délinquance. On pourrait aussi rappeler que dans tous les pays d’immigration, les derniers arrivés donnent souvent les gros effectifs à la délinquance - Irlandais dans l’Amérique du XIXème siècle, Marocains dans l’Israël des années 50, Russes aujourd’hui. Ces arguments ne sont d’ailleurs pas sans fondement, mais on ne me les présente nullement. On exige seulement que je me taise. (...)
http://www.marianne2.fr/Exclusif-Zemmour-repond-a-la-LICRA,-Mougeotte-se-fache,-ses-lecteurs-aussi_a189913.html
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Un chercheur lance le débat sur l'impact de l'immigration dans les quartiers ghettoïsés
13.09.10 Le Monde
Pour des raisons radicalement différentes, ni la droite ni la gauche n'ont saisi la réalité et l'ampleur des problèmes posés par l'immigration dans les quartiers les plus ghettoïsés de l'Ile-de-France. Dans un livre à paraître jeudi 16 septembre, intitulé Le Déni des cultures (Le Seuil), le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS, bouscule les représentations sur l'intégration et les phénomènes migratoires, replaçant la question "culturelle", pour ne pas dire ethnique, au coeur des débats intellectuels et scientifiques.
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Entretien Hugues Lagrange : "Il vaut mieux dire les choses, même si elles nous gênent"
Y compris sur la question, très sensible, de la délinquance. Alors que les sociologues et la gauche privilégient traditionnellement l'explication sociale, le chercheur met en avant un facteur "culturel" pour expliquer son constat d'une surreprésentation des jeunes issus d'Afrique noire dans les affaires de délinquance. Mais, à rebours des discours de la droite, il plaide pour une politique d'intégration nettement plus vigoureuse et tenant compte des particularités culturelles des migrants.
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L'analyse détaillée des statistiques montre un "surcroît d'inconduites des jeunes Noirs", qu'il s'agisse de résultats scolaires, d'absentéisme ou de "mises en cause" par la police. A milieux sociaux comparables, Hugues Lagrange constate ainsi que "les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones" dans les mêmes quartiers. Il relève également que les adolescents d'origine maghrébine sont deux fois plus impliqués que les "autochtones".
Ces données peuvent-elles s'expliquer par l'existence de contrôles au faciès ? Hugues Lagrange répond par avance à cette objection en soulignant que les écarts en termes de délinquance sont similaires à ceux observés dans le domaine scolaire, y compris pour les épreuves anonymes du brevet. Donc que les "inconduites" de ces adolescents se retrouvent autant dans le monde scolaire, peu suspect de racisme, que dans le domaine policier, où des travaux scientifiques ont effectivement pu démontrer l'existence de "contrôles au faciès".
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"Si des écarts de réussite interviennent de façon si précoce, c'est que les contextes de vie dans les quartiers d'habitat social et, sans doute, les pratiques éducatives des familles maghrébines, noires et turques pèsent sur l'acquisition des bases de la langue, de la numération et des premiers éléments de géométrie."Tous les jeunes immigrés n'éprouvent pas les mêmes difficultés. C'est là une des clés de l'analyse d'Hugues Lagrange : ne pas parler de façon générale de l'immigration mais comprendre les différences selon les origines en termes de socialisation, de rapports hommes-femmes, ou de modèles éducatifs. Il constate ainsi que les jeunes originaires des pays du Sahel (Sénégal, Mali, Mauritanie, etc.) rencontrent plus de difficultés que les migrants venus, par exemple, du golfe de Guinée (Congo, Côte d'Ivoire, Togo, Bénin, etc.).
Ce qu'Hugues Lagrange explique à la fois par l'évolution de l'immigration et l'implantation des Africains dans des quartiers ghettoïsés. Les migrants qualifiés ont été progressivement remplacés par des familles sahéliennes, de culture musulmane, plus pauvres, sans bagage scolaire. Avec, comme caractéristique, une forme aiguë de "domination masculine" : des épouses beaucoup plus jeunes que leurs maris ; le recours à la polygamie ; de très larges fratries ; des pères très autoritaires même s'ils sont fragilisés et dépassés par leurs garçons. Or, souligne le chercheur, le caractère le plus prédictif de la réussite scolaire reste le niveau culturel de la mère et son insertion professionnelle. (...)
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Elizabeth Levy - BFMTV - 11.01.11
"Les jeunes bourgeois des villes savent bien à qui ils achètent leur shit à la fin des fins, Il faur arrêter d'expliquer aux gens qu'ils ne vivent pas ce qu'ils vivent parce qu'il n'y a pas des sociologues estampillés pour leur expliquer"
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12/01/2011- Rue89
"Oui, comme l'affirment Eric Zemmour et Jean-Pierre Chevènement, les personnes noires et maghrébines sont sur- représentées dans les statistiques de la délinquance."
http://www.rue89.com/2010/03/19/noirs-arabes-et-delinquance-retour-sur-zemmmour-143594
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Les étrangers sont plus nombreux à être "mis en cause" par les forces de l’ordre. 226.675 d’entre eux l’ont été en 2010, dont 40% pour des infractions à la législation sur les étrangers. Globalement, une tendance à la hausse est constatée : entre 2005 et 2010, le nombre d’étrangers mis en cause pour des atteintes aux biens a augmenté de 8,2%, et de 7,8% pour les violences aux personnes.
http://www.europe1.fr/France/D-autres-chiffres-sur-la-delinquance-827717/
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Hugues Lagrange: (Public Sénat) 24:54 "Quand on dit ethnie c'est du politiquement correct, c'est une "euphémisation" de la race la plupart du temps"--"On ne dit pas racial parce que ça fait mauvais genre"
LE 19H,Gérard Longuet et Hugues Lagrange
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Reuters
Eric Zemmour devant la justice pour propos racistes
(...)L'avocat de SOS Racisme a tenté, sans succès, de faire écarter des débats une lettre de l'ex-ministre de l'Intérieur de gauche Jean-Pierre Chevènement, sollicité par la défense.
Renonçant à témoigner, celui-ci écrit néanmoins au tribunal qu'il suffisait de compulser les listings de la délinquance pour constater que 50% des noms des jeunes y ont une consonance maghrébine ou africaine.
Eric Zemmour a vu dans cette tentative pour "faire taire" un ancien ministre de l'Intérieur la preuve de la "logique inquisitoriale" des associations qui "utilisent un vocabulaire qu'elles imposent à la société".
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Omar Djellil, un ancien militant de SOS Racisme, explique comment des instructions émises par le bureau national de l'association demandent à leurs membres de ne pas traiter les affaires dont les victimes sont blanches.
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12/2011
Cambriolages à Paris:
"La plupart sont des multirécidivistes et sont âgés de 18 à 24 ans. 48,4% d'entre eux sont des ressortissants d'un pays étranger"
http://www.metrofrance.com/paris/4-de-cambriolages-en-plus-a-paris/mklB!0Xylv3piHbUY6/
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Délinquance : davantage d'étrangers mis en cause
L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), présidé par Alain Bauer, aborde un sujet sensible. Dans son dernier rapport annuel, il publie une «fiche thématique» traitant des «Français et étrangers mis en cause pour crimes et délits non routiers en 2010» , en prenant soin de mettre de côté les infractions spécifiques à la législation sur l'immigration illégale, afin que les deux catégories concernées soient étudiées à l'aune des mêmes critères. Et la surprise est de taille. Pour certains délits de masse, comme les cambriolages, le nombre d'étrangers mis en cause a augmenté «de plus de 40 % depuis 2008» et de «37,4 % pour les vols avec violence» . Des hausses sans commune mesure avec celles constatées pour les auteurs de nationalité française
Est-ce le signe que la police focalise depuis deux ans son activité sur une population en particulier ? Faut-il plutôt y voir la manifestation d'une récente vague de délinquance importée, très active sur certains types de délits, à l'image de cette «délinquance itinérante» roumaine qui donne tant de fil à retordre aux forces de l'ordre ? L'ONDRP ne s'aventure pas sur ce terrain. En attendant une étude complémentaire commandée par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, ses experts se contentent de «mouliner» la statistique déjà disponible, principalement «l'état 4001» mis à jour au quotidien dans les casernes et les commissariats.
Selon ces chiffres, «13 % des personnes mises en cause pour crimes et délits non routiers (hors infractions à la législation sur les étrangers) en 2010 sont de nationalité étrangère», soit 137.000 individus sur le million de personnes mises en cause en France l'an dernier. Par «mis en cause», il faut entendre «la partie des auteurs qui a été identifiée par le travail d'élucidation de la police et de la gendarmerie».
Cette proportion augmente donc concernant les étrangers pour les atteintes aux biens avec ou sans violence. «Entre 2008 et 2010, le nombre d'étrangers mis en cause pour atteintes aux biens (vols, destructions ou dégradations) est passé de 35.570 à 47.186, soit + 32,7 %», constate l'Observatoire Bauer. Les étrangers représentent 15 % des mis en cause pour ce type de faits.
«Pour les vols sans violence, la hausse des mises en cause entre 2008 et 2010 est la conséquence exclusive de celle des mis en cause de nationalité étrangère puisque, parallèlement, le nombre de Français mis en cause décroît», précise l'ONDRP. Ses criminologues ajoutent : «Pour les vols avec violences, les mis en cause étrangers représentent plus de 46 % de la hausse sur deux ans, soit une proportion trois fois supérieure à leur part au sein des mis en cause». La catégorie étudiée semble donc obéir à une dynamique propre, si l'on en croit ce qu'indique la police dans ses statistiques d'activité. Elle est d'ailleurs plus ou moins intense selon le type de délit.
Alors que les cambriolages ont eu tendance à augmenter ces deux dernières années, l'Observatoire Bauer fait ainsi ce constat : «Les mis en cause étrangers ont contribué pour plus d'un tiers à la hausse en volume des mis en cause pour cambriolages de locaux d'habitation principale sur deux ans.» En clair : ils sont davantage «concernés» par la hausse de l'élucidation policière dans ce type d'affaires. Mais l'ONDRP ne va pas jusqu'à dire qu'ils sont le moteur de la hausse des cambriolages de résidences principales.
Les cambriolages de commerces connaissent les mêmes évolutions. «La hausse de ces cambriolages est composée pour plus de moitié de personnes de nationalité étrangère», assure l'équipe d'Alain Bauer. Qui relève trois autres types d'infractions ou la part des mis en cause étrangers augmente de façon très significative : les vols à l'étalage (+ 36,4 %), les vols sur chantiers (+ 76,9 %) et les vols à la tire (+ 80,3 %).
Pour l'heure, ces chiffres ne disent rien de la nationalité des auteurs. Mais l'Observatoire national de la délinquance devrait bientôt affiner le portrait.
Pourquoi distinguer Français et étrangers ?
En pleine bataille présidentielle, analyser la délinquance selon que l'auteur des faits est de nationalité française ou non pourrait alimenter bien des polémiques. Mais Alain Bauer, qui préside depuis huit ans aux destinées de l'Observatoire national de la délinquance, est difficilement soupçonnable de vouloir faire le lit des extrêmes. «Voilà cent ans, dit-il, que la statistique française sur les crimes et délits distingue les auteurs selon qu'ils sont Français ou étrangers, hommes ou femmes, majeurs ou mineurs.» Son étude ne fait donc que reprendre des données existantes, mais elle les ordonne et les met en perspective, en attendant d'autres développements, notamment selon la nationalité des individus.
Il ne s'agit pas de «statistiques ethniques», puisqu'une nationalité n'est pas une ethnie, encore moins de statistiques sur les immigrés, puisque celles-ci ne sont pas autorisées.
Il y a cinq ans déjà, l'Observatoire national de la délinquance avait rendu publique une étude qui avait dépassionné le débat. On y apprenait que plus les délits étaient graves, plus la proportion d'étrangers mis en cause était faible. Nul ne s'en était alors offusqué.
Aujourd'hui, la «fiche thématique» publiée par l'OND dévoile des évolutions surprenantes par leur ampleur. Les hausses de mises en cause d'étrangers pour des délits particulièrement formateurs du fameux «sentiment d'insécurité» y atteignent 30 %, 40 %, voire 80 %. Il s'agit principalement d'infractions dites crapuleuses, c'est-à-dire commises dans le but d'acquérir un bien. Ce qu'un contexte de crise peut éventuellement expliquer.(...)
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/24/01016-20111124ARTFIG00753-delinquance-davantage-d-etrangers-mis-en-cause.php
Aux USA, il est bon de noter qu'on ne s'embarrasse pas de ces détails:
A United States Department of Justice report which surveyed homicide statistics between 1974 and 2004 stated that of the crimes surveyed, 52.2% of the offenders were Black, 45.8% were White, and 2% were Other Races. Of the victims in those same crimes, 50.9% were White, 46.9% were Black, and 2.1% were Other Races. The report further stated that "most murders are intraracial" with 86% of White murders committed by Whites, and 94% of Black murders committed by Blacks.
http://en.wikipedia.org/wiki/Race_and_crime_in_the_United_States
Laurent Joffrin, Libération.
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Michèle Tribalat: "les pouvoirs publics relativisent l'immigration"
Les Yeux grands fermés, de la démographe Michèle Tribalat, risque de susciter de vives empoignades. Pourfendant les idées reçues et un angélisme antiraciste de bon ton, la chercheuse analyse de manière iconoclaste le problème sensible de l'immigration.
Michèle Tribalat s'étonne de la difficulté à diffuser des informations non conformes à l'optimisme dominant.
Vous avez intitulé votre livre Les Yeux grands fermés. Pourquoi?
Ce titre suggère que l'on s'évertue à ne pas voir. Attitude qui concerne les flux migratoires, mais aussi les populations immigrées et leurs descendants. En matière de flux migratoires, les seules informations dont dispose la France portent sur les entrées d'étrangers en provenance d'un pays hors de l'Espace économique européen [EEE]. Nous ne disposons d'aucun chiffre sur leurs sorties. Et nous ignorons tout autant les entrées et sorties de Français ou d'Européens de l'EEE. De la même manière, nous sommes dans l'incapacité de connaître le niveau éducatif des arrivants sur une base régulière. Le chiffre le plus couramment avancé pour parler d'immigration est celui du solde migratoire, qui est censé faire la balance entre toutes les entrées et toutes les sorties et qui provient d'une estimation "au doigt mouillé". Il a l'avantage d'être de petite taille par rapport au flux d'entrées d'étrangers, dont on parle ainsi de manière indirecte.
Par quel moyen serait-il possible d'établir une estimation plus rigoureuse?
Les pays du nord de l'Europe disposent de bons registres de population. C'est un système coûteux à mettre en place et pas forcément très populaire. La question a été débattue au Royaume-Uni, où l'estimation des flux est fondée sur une enquête aux frontières jugée insatisfaisante. Le coût de l'opération, notamment, semble dissuasif. A la question des flux s'ajoute celle de la mesure et de l'étude des populations d'origine étrangère. Si l'on fait la comparaison avec les pays du nord de l'Europe, dans lesquels l'immigration étrangère est un phénomène beaucoup plus récent, de faibles efforts ont été réalisés en France, et très tardivement.
Qui connaît l'existence du fichier Saphir en France?
On chercherait donc à rassurer les Français en leur cachant les vrais chiffres de l'immigration?
Pouvoirs publics, médias, experts n'inventent pas des chiffres, mais ils privilégient les instruments qui relativisent l'immigration et présentent ses effets sous un jour favorable ou, lorsque ce n'est pas possible, qui mettent les immigrés ou leurs descendants en position de victimes. Dans notre pays, on semble plus préoccupé par l'effet de l'information que l'on diffuse que par la réalité qu'elle recouvre. Un climat antiraciste joue, qui incite à la prudence: on cherche à éviter d'alimenter les craintes des Français et à améliorer leur opinion sur l'immigration. Dans notre époque mondialisée, l'immigration apparaît comme une fatalité. Autant la présenter sous un jour favorable.
Pourtant l'immigration est, selon de nombreux observateurs, utile à notre économie?
C'est ce que l'on nous martèle de tous côtés, mais je n'ai pas lu beaucoup d'études traitant de la question en France. Cette insistance contraste avec le silence assourdissant qui a accueilli le rapport du CAE, silence qui montre le peu d'intérêt pour la réalité, ou tout au moins pour un diagnostic éclairé. Et les études qui sont disponibles, souvent réalisées aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, ne mettent pas en avant une augmentation décisive du produit intérieur brut [PIB] par habitant due à l'immigration. Que le PIB s'accroisse avec le nombre de travailleurs (au moins en période de croissance) n'est pas une grande nouvelle. Mais très peu semble revenir aux natifs et aux immigrés déjà présents.
Qu'en est-il des salaires?
Les nombreuses études étrangères s'accordent généralement pour constater un effet négatif sur les plus bas salaires lorsque l'immigration est faiblement qualifiée. Les nouveaux immigrés entrent en concurrence avec les salariés peu qualifiés déjà présents, dont les immigrés, et font baisser les salaires. Une enquête britannique a testé l'effet de l'immigration récente de travailleurs des pays de l'Est, en particulier de travailleurs polonais. Ces immigrés étaient plutôt bien qualifiés mais se sont déclassés sur le marché du travail britannique et ont concurrencé les salariés les moins bien payés. En France, l'immigration n'est pas très qualifiée, un peu plus de 40% de sans-diplôme dans le flux de 2006 (1). Elle est, par ailleurs, très dépendante des liens familiaux tissés avec des étrangers. L'immigration familiale a changé: elle n'accompagne plus à distance, comme autrefois, le flux d'entrées de travailleurs. Elle comprend désormais des unions dites mixtes entre Français et étrangers, dans lesquelles le conjoint français est bien souvent d'origine étrangère. Ces unions ouvrent ainsi un droit à immigrer à un étranger qui vient du même pays que celui des parents de son conjoint français.
On entend effectivement souvent cet argument. Il provient d'un raisonnement purement quantitatif qui, poussé à l'extrême, nécessiterait des flux insoutenables. Tout dépend de la facilité de ces immigrés à occuper un emploi, emploi qui dépend lui-même de leur qualification. Cependant, toutes les études -souvent étrangères- concernant l'impact de l'immigration sur les finances publiques mettent l'accent sur un point: l'immigration, même qualifiée, ne pourra jamais rétablir à elle seule l'équilibre des finances publiques.
Revenons au rapport de Gilles Saint-Paul. Pourquoi, selon vous, a-t-il eu si peu d'écho?
Ce document mettait en évidence la faiblesse de l'argument économique pour justifier l'immigration. Il critiquait, notamment, la gestion fine par l'Etat des métiers sous tension; ces professions qu'on ouvre à l'immigration quand on considère administrativement, au seul vu d'un ratio, qu'il n'y a pas suffisamment de postulants. Cette politique empêche le marché du travail de se tendre suffisamment pour que les salaires augmentent. C'est tout bénéfice pour les employeurs, pour les consommateurs et les utilisateurs des services fournis. Le rapport de Gilles Saint-Paul a été soigneusement enfoui dans un tiroir et oublié parce qu'il contestait précisément cette justification économique de l'immigration. Il était, de toute évidence, trop dérangeant.
Pour le gouvernement?
Oui. Pour le gouvernement, qui veut se montrer très actif dans la maîtrise de l'immigration et se dit que, s'il n'y arrive pas vraiment, il est préférable d'en donner une image positive. Pour la presse, aussi, car ce rapport posait la question de l'intérêt économique de l'immigration, souvent repris dans les journaux sans aucune vérification. J'attends d'un argument qu'il trouve des justifications tangibles. Dans d'autres pays, ces questions donnent lieu à un débat scientifique et dans l'opinion publique. On ne trouve pas, comme chez nous, une seule position légitime, celle de l'éloge.
N'est-ce pas par crainte d'une récupération politique par l'extrême droite?
Si l'on ne doit pas savoir pour que Le Pen ne sache pas non plus, alors je trouve cela inquiétant. Pour moi, l'ignorance représente le danger maximal. Et puis, en étudiant mieux le phénomène migratoire, peut-être aurions-nous de bonnes surprises ou pourrions nous remettre en question des idées toutes faites. Car, souvent, on ne voit dans les chiffres qu'un moyen de conforter une opinion préalable. Ainsi, quand j'ai estimé, il y a quelques années, à un peu moins de 4 millions le nombre de personnes susceptibles d'être musulmanes d'après leur filiation, ce chiffre n'a guère été repris car une sorte de consensus s'était établi autour de l'estimation de 5 à 6 millions, estimation dont la fabrication était absolument "intraçable".
Un débat sur l'immigration est donc impossible?
Il est difficile. C'est sans doute en partie lié au passé (colonisation, Shoah...). Je crois aussi que nous n'avons pas, comme les Anglo-Saxons, le culte de la libre expression. Ce n'est pas, chez nous, une question fondamentale. Au Royaume-Uni, par exemple, même si le débat est virulent, des positions divergentes peuvent s'exprimer. En France, s'interroger sur les bienfaits annoncés comme inévitables de l'immigration, c'est déjà pécher. Etre en faveur d'une politique migratoire plus restrictive est forcément répréhensible. On fait alors immédiatement partie des "méchants" qui ne veulent pas accueillir des malheureux, et l'accusation de racisme n'est jamais bien loin. Nous n'avons pas le goût de la vérité. Du coup, le débat est monopolisé soit par l'extrême droite, qui clame qu'il faut fermer les frontières, soit par ceux qui pensent que l'ouverture totale des frontières est notre destin. Les deux positions étant totalement chimériques.
Tout dépend de son degré d'irritation. Aux Pays-Bas, par exemple, nous avons assisté à l'émergence du phénomène Pim Fortuyn. On y a souvent vu une montée en puissance de l'extrême droite, alors que Paul M. Sniderman et Louk Hagendoorn (3) ont montré que cela traduisait, en fait, un mécontentement surgi du coeur de la société. La réaction a touché des gens plutôt tolérants sur la question de l'immigration, qui n'avaient pas une vision négative de l'islam mais qui rejetaient certaines pratiques sociales des musulmans.
La création du ministère de l'Immigration est-elle une avancée?
Elle a, certes, permis de regrouper des secteurs travaillant sur les questions de l'immigration. Pourtant, une certaine opacité demeure. Une nouvelle application informatique va ainsi être mise en service pour la gestion du fichier des titres de séjour, à partir duquel il faudra établir les chiffres de l'immigration chaque année. Mais ladite application a été conçue sans intégrer l'avis de son principal utilisateur extérieur, Xavier Thierry, chercheur à l'Ined. J'ai moi-même participé à un diagnostic sur la précédente application informatique, et je crains que l'on n'ait toujours pas pris en compte l'étendue des usages statistiques de ce fichier, comme c'était déjà le cas.
(1) Selon l'enquête "Parcours et profils des migrants...", Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. (3) When Ways of Life Collide. Princeton University Press, 2007.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/michele-tribalat-les-pouvoirs-publics-relativisent-l-immigration_855913.html
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Tribalat : L’origine des jeunes immigrés en France
La démographe Michèle Tribalat décrit, le 27 janvier 2011 lors d’une audition de commission au Sénat, la modification considérable de la population française, en particulier en Seine-Saint-Denis.
-La part des jeunes d’origine étrangère est ainsi passée, entre 1968 à 2005, de 11% à 18% en France
-de 16% à 37% en Ile-de-France
-de 19% à 57% en Seine-Saint-Denis
-et de 22% à 76% à Clichy-sous-Bois.
Parmi les jeunes immigrés, ceux qui sont d’origine européenne, et qui étaient largement majoritaires jadis, sont désormais très minoritaires, supplantés par les Maghrébins et les Africains.
"Par exemple, à Mantes-la-Jolie, vous avez moins de 5% des jeunes qui sont d’origine européenne", annonce la démographe.
Tribalat note que la mixité sociale tant souhaitée par nos politiques n’existe pas et n’existera sans doute pas à l’avenir. Elle ne croit pas non plus à un ralentissement de l’immigration.
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"Où sont les vrais Français ?"
LE MONDE | 05.12.07 |
Fabien A. est arrivé en 2000 de Cotonou, capitale du Bénin. Il a fait faillite dans son pays après avoir mal géré son affaire de grossiste en riz, comme il le dit lui-même. Suivent cinq années de galère où il se retrouve sans papiers. "Si j'avais su, je ne serais pas venu en France, explique-t-il. Jamais au Bénin, je n'ai entendu parler du problème des sans-papiers."
Il a été régularisé en 2005. Sa femme, Assia, en août dernier. Elle est arrivée en 2002 avec comme bagage sa fille Nelly. Elle découvre un pays, une ville, un quartier si éloignés de la chaleur africaine... Elle doit marcher pour faire les courses, attendre le bus. "A Cotonou, il y a des petits taxis partout. Tu ne marches pas", dit-elle. Ici le ticket coûte 1,50 euro, soit 1 000 francs CFA. Une fortune ! Dix fois plus cher que dans son pays.
La famille se fait des amis à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). La seule souffrance vient des enfants du quartier. "Ils sont gâtés", souffle Fabien. En Afrique, cette expression signifie qu'ils sont... foutus.
"ILS DOIVENT AVOIR LA BASE"
Le couple porte un regard sévère sur les garçons de la cité. Il ne comprend pas leur rage. "En plus, ils tirent sur la police", s'insurgent Fabien et Assia. Au pays, c'est la police qui aurait tiré. "Ça fait mal au coeur de voir une partie de notre jeunesse qui ne veut rien faire", se désole le père. Pour lui, ces jeunes-là sont "gavés". Ils ont tout ce qu'ils veulent. Les parents n'ont aucune autorité. "Ils n'ont même pas le droit de frapper leurs enfants quand ils font une bêtise, explique Francis, 28 ans, un ami de la famille venu les visiter. Sinon, les gamins disent qu'ils vont appeler les flics." "Moi, j'irai même en prison s'il le faut, mais je frappe mes enfants. Ils doivent avoir la base", enchaîne Fabien. Il le dit clairement à sa petite fille : "Si tu fais trop de bêtises, je t'envoie un an en Afrique. Tu souffriras !" Assia s'emporte : "Y en a marre ! Dans le RER D, il n'y a que des Arabes et des Noirs. Où sont les vrais Français ? Pourquoi ils ne viennent pas ici, vivre avec nous ? Il faut du mélange !" Son mari la reprend : "Mais, ma chérie, les Blancs ont peur de nous."
Mustapha Kessous
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Délinquance,les statistiques qui dérangent. Le Point, 24/06/04 - N°1658
Par Christophe Deloire
Le sujet est l’un des tabous les plus forts de la République : 60 à 70 % des délinquants sont issus de l’immigration. C’est ce que révèlent les synthèses de la police nationale
La scène se déroule à la cour d’appel de Douai. Le président de chambre demande son identité à un prévenu : « Abdelkrim ». Le juge de rétorquer : « Vous avez un nom prédestiné ! » Le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), Mohamed Bechari, a raconté cette anecdote à un cénacle de députés en soulignant le caractère scandaleux du propos. La boutade du magistrat a beau être très douteuse, elle révèle la triste impression donnée par le défilé dans les prétoires.
Autre décor. Un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur rentre à son domicile avec une liasse de rapports sous le bras. Son épouse, qui ne connaît rien à la police, a la curiosité de jeter un oeil sur les documents. Réaction offusquée de madame : « Mais vous n’arrêtez que les étrangers ! » Lui est obligé de se justifier, de répondre : « Mais non, ma chérie, nous ne faisons pas de tri en fonction des origines. »
Le sujet est des plus sensibles. C’est même l’un des tabous les plus ancrés de la République. La part des enfants de l’immigration dans la criminalité et la délinquance ressortit au secret d’Etat. La lecture des synthèses quotidiennes de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) et de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où sont recensés une partie des faits perpétrés en France, laisse sidérés les très rares initiés qui y ont accès.
Le Point a pu consulter ces notes, dans lesquelles il apparaît que plus de la moitié, voire 60 ou 70%, des suspects répertoriés ont des noms à consonance étrangère. Cet élément est délicat à manipuler. En aucun cas l’on ne saurait déduire avec certitude une origine d’un patronyme. Il ne s’agit pas non plus de tirer des conclusions absurdes sur un caractère « culturel » de la criminalité. Mais écarter ces constatations d’un revers de manche est une grave erreur qui occulte l’échec de l’intégration.
« La vérité est révolutionnaire », disait Lénine. L’on ne saurait résorber que les problèmes que l’on connaît. Une analyse de la « surreprésentation » des Français d’origine étrangère dans la commission d’infractions est d’autant plus éclairante que l’explication avancée en règle générale est erronée. On a coutume de considérer que la corrélation se fait seulement entre la pauvreté et la délinquance. Le propos ne suffit pas à rendre compte de la réalité (voir interview de Sebastian Roché).
En aucun cas, il ne s’agit d’apposer des tampons « immigré » sur des Français. Cela serait plus que tendancieux. En revanche, analyser un fait social n’est pas dépourvu d’intérêt. Les synthèses quotidiennes de la DCSP et de la DCPJ attestent que le pourcentage d’auteurs issus de l’immigration est surtout élevé à la rubrique des « violences volontaires » et des « vols à main armée ». Quand il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a parfois fulminé sur le sujet. En réunions restreintes.
Au 1er janvier 2004, les étrangers représentaient 12 241 détenus dans les prisons françaises, sur une population carcérale de 55 355 personnes. Comme l’observe Laurent Mucchielli, directeur du Cesdip, dans un article publié par la revue Criminologie, « près de la moitié des mis en cause pour vol à la tire sont des étrangers » et « les étrangers sont nettement surreprésentés en matière d’homicide et de tentative d’homicide ». Selon l’auteur, il y a là « une version moderne de la sur- délinquance traditionnelle des milieux sociaux les plus précarisés dans une société industrielle ».
Mais les questions du jour ne concernent pas tant les étrangers que les Français issus de l’immigration. La situation est infiniment plus complexe. D’abord, les fichiers mentionnant les origines des Français sont interdits et empêchent des travaux statistiques fouillés. Ensuite, la délinquance dépend de facteurs psychologiques très ténus. Le criminologue Alain Bauer, par ailleurs président de l’Observatoire de la délinquance, explique qu’on ne sait rien des facteurs qui font un délinquant, sinon une chose : « Un auteur d’agression est souvent quelqu’un qui a été battu et dont le cas n’a pas été traité. »
Cela vaut-il pour les violences abstraites ? Laurent Mucchielli invoque une « victimisation collective » des populations d’origine immigrée, la « perspective d’un destin social misérable » qui induit « d’intenses sentiments de frustration et d’exclusion ». A tort ou à raison, le syndrome du colonisé est toujours vivace. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la Direction centrale des RG, relevait que 85 % de leurs auteurs sont d’origine maghrébine et qu’ils agissent en raison d’une sorte de « paranoïa » vis-à-vis de la société française. « J’ai vu une liste de 3 000 auteurs de violences urbaines établie par les RG parisiens, et il n’y avait que 59 noms "gaulois" », relate le criminologue Xavier Raufer.
Le 2 juin, lors d’un comité interministériel à l’intégration présidé par Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin se lance dans un discours sur l’intégration avec le lyrisme dont il a le secret. L’actuel ministre de l’Intérieur, soucieux de la « cohésion nationale », s’alarme de la propagation d’idéologies néfastes dans les banlieues ; il note la défiance vis-à-vis des autorités et considère qu’il ne faut pas dissocier les schémas mentaux et les actes.
Déracinement
Comment faire pour savoir ce qu’il se passe dans les cours d’immeuble ? Faut-il tenir compte des origines des Français pour mieux cerner certains problèmes ? Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, pense qu’il serait judicieux d’approfondir la connaissance de la réalité, pour étudier les difficultés propres aux populations d’origine immigrée, surtout en matière de discrimination à l’emploi. Le 3 décembre 2003, à l’occasion du 20e anniversaire de la Marche des beurs, Raffarin expliquait que « nous avons besoin d’une grande enquête statistique et sociologique sur la question de l’intégration et des inégalités, parce qu’il n’y a rien de complet aujourd’hui ».
Le 2 juillet, le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, installera un observatoire des statistiques, mis en place par le Haut Conseil à l’intégration (HCI). L’instance, qui sera dirigée par Jacqueline Costa-Lascoux, est censée coordonner tous les chiffres disponibles. Peut-être permettra-t-elle de mieux cerner les effets du « déracinement », géographique ou culturel, de certains Français. « Il n’est ni prévu ni exclu de travailler sur la question de la délinquance », assure-t-on prudemment au HCI. L’état des lieux ne sera pas facile à établir. Un chercheur, Laurent Lagrange, a observé une surdélinquance des enfants de l’immigration dans un quartier de Mantes-la-Jolie, mais pas dans un quartier comparable d’Amiens. Ce n’est pas avec des idées fixes, bien ou mal-pensantes, que l’on épuise la réalité
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Interview Sébastian Roché, sociologue:
« Mon grand-père était face à l’uniforme en Algérie, moi, je suis face aux policiers. »
Le Point : Les jeunes d’origine étrangère sont-ils surreprésentés dans la délinquance ?
Sebastian Roché : J’ai mené une étude à Grenoble et à Saint-Etienne sur un échantillon de près de 2 300 jeunes de 13 à 19 ans qui prouve que les jeunes d’origine étrangère commettent plus de délits que les autres, et surtout des délits plus graves. Parmi les adolescents dont les deux parents sont français, 30,2 % ont commis au moins trois petits délits dans leur vie, alors que le chiffre s’élève à 42,4 % pour les adolescents d’origine maghrébine.
Et pour les actes graves ?
La différence est plus importante. S’agissant des agressions, des vols de voiture, cambriolages, vols avec violence, 3,9 % des jeunes d’origine française en ont commis au moins trois, contre 9,7 % des jeunes Maghrébins. J’ai, par ailleurs, fait dépouiller tous les dossiers des jeunes jugés par le tribunal des mineurs en quinze ans dans l’Isère. J’ai trouvé que 39,5 % des auteurs sont issus de parents français, et 46,9% d’origine étrangère.
L’explication est-elle relative au niveau social ?
En fait, 87 % des parents des jeunes d’origine étrangère sont ouvriers ou employés, alors que seulement 42 % des parents « français » le sont. Mais la prise en compte du statut socio-économique n’explique pas tout. Comparons, par exemple, les chiffres de la délinquance des jeunes qui habitent en HLM et de ceux qui n’y habitent pas. Quelle que soit leur origine, les jeunes des HLM sont plus délinquants que les autres. Mais la différence est infime si l’on s’intéresse seulement aux jeunes d’origine étrangère. Il y a donc un facteur spécifique.
Quel est-il ?
Il est difficile de déterminer les variables pertinentes. La perception des autorités semble importante. Ceux qui ont une image positive de la police et de leur père acceptent plus facilement les normes de la société. Les voyous raisonnent ainsi : « Mon grand-père était face à l’uniforme en Algérie, mon père s’est retrouvé bêtement à l’usine, je suis, moi, face aux policiers. » Plus les jeunes ressentent l’indifférence des pouvoirs publics, plus ils sont impliqués dans la délinquance. A tort ou à raison, il y a une mémoire collective d’un exercice de l’oppression française -
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-17/delinquance-les-statistiques-qui-derangent/917/0/29763
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Noirs, Arabes et délinquance : retour sur la provoc de Zemmour
Rue89
Oui, ils sont plus délinquants que les Blancs
(...)
Un sociologue à contre-courant sur le critère ethnique
Toutefois, un sociologue brasse à contre-courant : Sebastian Roché. Contrairement à la plupart de ses pairs, il a décidé de réinvestir une lecture qu'il juge « taboue » en France, celle de l'origine ethnique.
Durant vingt ans, il a épluché les condamnations prononcées en Isère contre des mineurs. En consignant notamment l'origine des parents des condamnés. Or il affirme que ceux dont au moins un des deux parents est né dans un pays étranger sont davantage délinquants. Vu l'âge des condamnés (des mineurs), la plupart de ces parents sont en réalité issus d'Afrique ou du Maghreb, conséquence des flux migratoires récents.
Le sociologue, qui affirme aujourd'hui avoir été « lynché » par ses pairs et ne plus publier pratiquement qu'en anglais sur le sujet, ne nie pas totalement le critère de l'origine sociale. Mais il attire notre attention sur un point intéressant : même chez les enfants de cadres supérieurs sans enjeu de précarité, il y a davantage de comportements délictueux chez ceux dont un parent serait né sur le continent africain par exemple.
Sur le terrain, certains trouvent « dangereux » de faire de telles statistiques à même de donner du grain à moudre aux xénophobes.
Le malaise est perceptible quand on détaille les chiffres mis en lumière par Sebastian Roché. Or ni l'institution scolaire, ni la protection judiciaire de la jeunesse ni même dans la police n'en donnent d'explications.
(...)
http://www.rue89.com/2010/03/19/noirs-arabes-et-delinquance-retour-sur-zemmmour-143594
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(...)
Le 6 mars sur Canal+, Eric Zemmour déclare :
« Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C'est un fait. »
(...)
Karim Miské:
"Quelques jours plus tard, je lis ici, sur Rue89, que ces propos sont justifiés par des statistiques. Qu'en effet, il y aurait sur-représentation des Français originaires d'Afrique noire et du Maghreb parmi les délinquants. D'abord, cela me chagrine. Et puis je me dis que si c'est vrai, c'est vrai, il serait vain de vouloir écarter ces données au nom de la morale républicaine, de la bonne conscience de gauche. "
(...)
http://www.rue89.com/2010/03/23/zemmour-vire-du-figaro-dans-ses-propos-linconscient-colonial-144138
Commentaire: "Ha, la bonne vieille explication coloniale...
Comment se fait-il que des pays qui n'ont pas eu de colonies (Danemark, Suède, Canada par exemple) aient les mêmes problèmes d'intégration, avec les mêmes populations ?"
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Slate:
Eric Zemmour pouvait-il avoir raison?
Rue89, qu'on ne peut pas soupçonner d'être Zemmour-compatible, a cherché à savoir si des chiffres existaient pour valider ou non les propos du journaliste du Figaro. Et surprise, alors que les statistiques ethniques sont interdites en France, des chiffres sur ce sujet ultra-sensible existent bel et bien:
Lorsqu'ils sont placés en garde à vue, Noirs et Arabes se retrouvent, comme tout citoyen ayant affaire avec la police, inscrits dans le fichier « Canonge ». Ce fichier a la particularité de classer les interpellés par origine ethnique. Même si les statistiques du Canonge restent à prendre avec des pincettes, il indique qu'Arabes et Noirs sont « surreprésentés » (comprendre : plus nombreux en proportion que dans la population totale). A la lecture de ce fichier, L'Express montrait ainsi en 2006 qu'à Paris : 37% des 103 000 référencés étaient blancs, 29% étaient nord-africains, 19% étaient noirs.
(29+19= 48%)
http://www.slate.fr/story/19081/eric-zemmour-pouvait-il-avoir-raison
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Lien immigration – délinquance : Malek Boutih confirme
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Maitre Eolas
Et je confirme que pour les audiences de “service général”, vols, violences et petit trafic de stupéfiant, les prévenus ont des noms qui évoquent les sommets de l’Atlas, l’immensité du Sahara ou les grands fleuves serpentant dans d’impénétrables forêts. Curieusement, c’est nettement moins le cas aux audiences économiques et financières ; il n’y avait qu’un arabe dans l’affaire Clearstream
(sur 5 suspects: Gergorin, Imad Lahoud, Florian Bourges, Dominique de Villepin, Denis Robert)
(...)
Car c’est triste mais c’est ainsi, il y a des détails qui sautent aux yeux, et la couleur de la peau en fait hélas partie, mais d’autres auxquels on ne fait pas attention. Je pense en effet que les deux tiers des prévenus à une audience ordinaire sont typés noirs ou maghrébins (ce qui ne les empêche pas d’être le plus souvent français). Une prédominance de 66%
(...)
Mais il demeure ce fait : en région parisienne et dans les grandes villes, la population noire et maghrébine se taille la part du lion dans le box des prévenus, avec les gitans pour les juridictions du sud de la France.
(...)
Mettez un homme, quelle que soit son origine, sa race, ou sa religion, dans cette situation, et vous en ferez probablement un délinquant.(...)
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Donc, au passage Maitre Eolas parle de "race" mais comme il est de gôôôche, personne ne relève:
http://bit.ly/c5Lx21
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Ces dernières années, le nombre de personnes originaires des pays de l'est mises en cause dans des affaires a augmenté de plus de 30%.
http://www.rtl.fr/actualites/article/les-dessous-de-la-delinquance-d-europe-de-l-est-devoiles-7740673781
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Philippe Bilger dans Marianne:
"Zemmour n'a pas tort:
En effet, je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce « fait », la justesse de cette intuition qui, aujourd'hui, confirment un mouvement né il y a quelques années."
(...)
En réalité -et ce n'est pas la première fois-, personne n'a pris la peine d'examiner le fond du propos. L'indignation quasi unanime n'a donc pas été suscitée par la teneur de l'appréciation ni par son éventuelle vérité ou fausseté mais par le simple fait qu'Eric Zemmour avait osé dire cela.
Comment quelqu'un avait-il pu aborder de front une telle matière sans prendre les précautions d'usage et en n'ayant pour obsession que de rendre acceptable par et pour tous ce que la nudité cruelle de l'exactitude précisément n'aurait pas permis !
Eric Zemmour n'est pas en tort pour avoir exprimé ce qu'il a déclaré mais pour s'être affranchi de la censure qui interdisait d'aborder clairement un tel sujet. Il doit être puni pour cause d'audace et non pour mensonge. Il n'a pas franchi « un cran » mais dépassé une ligne que la bienséance et l'hypocrisie considèrent comme absolue.
(...)
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Marianne:
Cette bien pensance gaucho-médiatique qui souffle dans les voiles du Front National
(....) si je rappelle qu’à New York, dans les années 20, il y avait plus d’Américains d’origine sicilienne que d’origine bavaroise dans la mafia, dois-je être traîné en justice pour racisme ? La « French Connection » était-il un film raciste ? La dénonciation par feu Poniatowski de la mainmise d’un clan corse sur le RPR, eut-il mérité une mise en examen pour racisme ? Faut-il souhaiter que soit traînée devant les tribunaux toute évocation d'une mafia russe, tchétchène ou d’une filière colombienne ?
Bien sûr qu’en prison (j’y ai fait des conférences et le constat est évident) il y a plus d’individus de confession musulmane que de confession protestante. Et, en Irlande du Nord, d’ailleurs, il y a plus de délinquants catholiques – c’est un fait – que de délinquants protestants.
(...)
http://www.marianne2.fr/jeanfrancoiskahn
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Et encore des stats:
http://www.polemia.com/pdf/Immigrationlillusionlntegration.pdf
Ah oui, vraiment c'est compliqué de trouver des chiffres...
Les renseignements généraux ont établi un profil type des principaux délinquants dans les bandes du pays, à partir de l’étude de 436 meneurs, recensés dans 24 quartiers sensibles.. Parmi eux, 87 % ont la nationalité française dont 67 % sont d’origine maghrébine, 17 % d’origine africaine et 9 % des Français d’origine non immigrée.
Immigration et délinquance
Selon une étude de l'INSEE parue en 2000, les hommes nés à l’étranger sont deux fois plus nombreux en prison que dans l’ensemble de la population : 24 % contre 13 %. Ce sont d’abord les hommes nés en Europe orientale, en Roumanie et ex-Yougoslavie en particulier ; ils sont soumis à un risque relatif de 3,3 contre 1, à âge égal, par rapport aux hommes nés en France : le séjour irrégulier en France est en lui-même un motif d’incarcération, pour des populations récemment immigrées. Viennent ensuite les hommes nés dans les pays du Maghreb (risque relatif de 3,0), les immigrés issus de nombreux pays d’Afrique au sud du Sahara (2,7) et les ressortissants de l’Union européenne (1,4). Près de quatre détenus sur dix ont un père né à l’étranger ou dans les anciennes colonies, un quart dans un pays du Maghreb.
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9linquance
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Réponse d'Eric Zemmour 23.03.10
(...)
Il y a quelques années, une enquête commandée par le ministère de la justice, pour évaluer le nombre d’imans nécessaires, évaluait le pourcentage de «musulmans dans les prisons» entre 70 et 80%. En 2004, l’islamologue Farhad Khosrokhavar, dans un livre «L’islam dans les prisons ( Balland) confirmait ce chiffre. En 2007, dans un article du Point, qui avait eu accès aux synthèses de la Direction Centrale de la Sécurité Publique ( DCSP) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) on évaluait entre 60 et 70% des suspects répertoriés issus de l’immigration. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la direction centrale des RG relevait que 85% de leurs auteurs sont d’origine maghrébine. Dans un article du Monde, du 16 mars 2010, les rapports des RG sur les bandes violentes, établissaient que 87% étaient de nationalité française; 67% d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine.= (84%)
Mes contempteurs pourraient d’ailleurs me rétorquer que ces chiffres prouvent bien que les personnes issues de l’immigration sont défavorisées, puisque depuis Victor Hugo, on sait bien que c’est la misère qui crée la délinquance. On pourrait aussi rappeler que dans tous les pays d’immigration, les derniers arrivés donnent souvent les gros effectifs à la délinquance - Irlandais dans l’Amérique du XIXème siècle, Marocains dans l’Israël des années 50, Russes aujourd’hui. Ces arguments ne sont d’ailleurs pas sans fondement, mais on ne me les présente nullement. On exige seulement que je me taise. (...)
http://www.marianne2.fr/Exclusif-Zemmour-repond-a-la-LICRA,-Mougeotte-se-fache,-ses-lecteurs-aussi_a189913.html
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Un chercheur lance le débat sur l'impact de l'immigration dans les quartiers ghettoïsés
13.09.10 Le Monde
Pour des raisons radicalement différentes, ni la droite ni la gauche n'ont saisi la réalité et l'ampleur des problèmes posés par l'immigration dans les quartiers les plus ghettoïsés de l'Ile-de-France. Dans un livre à paraître jeudi 16 septembre, intitulé Le Déni des cultures (Le Seuil), le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS, bouscule les représentations sur l'intégration et les phénomènes migratoires, replaçant la question "culturelle", pour ne pas dire ethnique, au coeur des débats intellectuels et scientifiques.
(...)
Entretien Hugues Lagrange : "Il vaut mieux dire les choses, même si elles nous gênent"
Y compris sur la question, très sensible, de la délinquance. Alors que les sociologues et la gauche privilégient traditionnellement l'explication sociale, le chercheur met en avant un facteur "culturel" pour expliquer son constat d'une surreprésentation des jeunes issus d'Afrique noire dans les affaires de délinquance. Mais, à rebours des discours de la droite, il plaide pour une politique d'intégration nettement plus vigoureuse et tenant compte des particularités culturelles des migrants.
(...)
L'analyse détaillée des statistiques montre un "surcroît d'inconduites des jeunes Noirs", qu'il s'agisse de résultats scolaires, d'absentéisme ou de "mises en cause" par la police. A milieux sociaux comparables, Hugues Lagrange constate ainsi que "les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones" dans les mêmes quartiers. Il relève également que les adolescents d'origine maghrébine sont deux fois plus impliqués que les "autochtones".
Ces données peuvent-elles s'expliquer par l'existence de contrôles au faciès ? Hugues Lagrange répond par avance à cette objection en soulignant que les écarts en termes de délinquance sont similaires à ceux observés dans le domaine scolaire, y compris pour les épreuves anonymes du brevet. Donc que les "inconduites" de ces adolescents se retrouvent autant dans le monde scolaire, peu suspect de racisme, que dans le domaine policier, où des travaux scientifiques ont effectivement pu démontrer l'existence de "contrôles au faciès".
(...)
"Si des écarts de réussite interviennent de façon si précoce, c'est que les contextes de vie dans les quartiers d'habitat social et, sans doute, les pratiques éducatives des familles maghrébines, noires et turques pèsent sur l'acquisition des bases de la langue, de la numération et des premiers éléments de géométrie."Tous les jeunes immigrés n'éprouvent pas les mêmes difficultés. C'est là une des clés de l'analyse d'Hugues Lagrange : ne pas parler de façon générale de l'immigration mais comprendre les différences selon les origines en termes de socialisation, de rapports hommes-femmes, ou de modèles éducatifs. Il constate ainsi que les jeunes originaires des pays du Sahel (Sénégal, Mali, Mauritanie, etc.) rencontrent plus de difficultés que les migrants venus, par exemple, du golfe de Guinée (Congo, Côte d'Ivoire, Togo, Bénin, etc.).
Ce qu'Hugues Lagrange explique à la fois par l'évolution de l'immigration et l'implantation des Africains dans des quartiers ghettoïsés. Les migrants qualifiés ont été progressivement remplacés par des familles sahéliennes, de culture musulmane, plus pauvres, sans bagage scolaire. Avec, comme caractéristique, une forme aiguë de "domination masculine" : des épouses beaucoup plus jeunes que leurs maris ; le recours à la polygamie ; de très larges fratries ; des pères très autoritaires même s'ils sont fragilisés et dépassés par leurs garçons. Or, souligne le chercheur, le caractère le plus prédictif de la réussite scolaire reste le niveau culturel de la mère et son insertion professionnelle. (...)
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Elizabeth Levy - BFMTV - 11.01.11
"Les jeunes bourgeois des villes savent bien à qui ils achètent leur shit à la fin des fins, Il faur arrêter d'expliquer aux gens qu'ils ne vivent pas ce qu'ils vivent parce qu'il n'y a pas des sociologues estampillés pour leur expliquer"
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12/01/2011- Rue89
"Oui, comme l'affirment Eric Zemmour et Jean-Pierre Chevènement, les personnes noires et maghrébines sont sur- représentées dans les statistiques de la délinquance."
http://www.rue89.com/2010/03/19/noirs-arabes-et-delinquance-retour-sur-zemmmour-143594
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Les étrangers sont plus nombreux à être "mis en cause" par les forces de l’ordre. 226.675 d’entre eux l’ont été en 2010, dont 40% pour des infractions à la législation sur les étrangers. Globalement, une tendance à la hausse est constatée : entre 2005 et 2010, le nombre d’étrangers mis en cause pour des atteintes aux biens a augmenté de 8,2%, et de 7,8% pour les violences aux personnes.
http://www.europe1.fr/France/D-autres-chiffres-sur-la-delinquance-827717/
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Hugues Lagrange: (Public Sénat) 24:54 "Quand on dit ethnie c'est du politiquement correct, c'est une "euphémisation" de la race la plupart du temps"--"On ne dit pas racial parce que ça fait mauvais genre"
LE 19H,Gérard Longuet et Hugues Lagrange
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Reuters
Eric Zemmour devant la justice pour propos racistes
(...)L'avocat de SOS Racisme a tenté, sans succès, de faire écarter des débats une lettre de l'ex-ministre de l'Intérieur de gauche Jean-Pierre Chevènement, sollicité par la défense.
Renonçant à témoigner, celui-ci écrit néanmoins au tribunal qu'il suffisait de compulser les listings de la délinquance pour constater que 50% des noms des jeunes y ont une consonance maghrébine ou africaine.
Eric Zemmour a vu dans cette tentative pour "faire taire" un ancien ministre de l'Intérieur la preuve de la "logique inquisitoriale" des associations qui "utilisent un vocabulaire qu'elles imposent à la société".
(...)
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Naulleau 13/01/11 "Je suis en désaccord avec ce qu'a dit Zemmour"
et sur Direct 8 http://www.youtube.com/watch?v=X49xd3tu8t0&feature=related
"Factuellement ce que dit Zemmour n'est pas faux"
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Pourquoi SOS racisme n’attaque-t-elle pas en justice l’auteur de ces propos ?
“L’exemple du traitement de la surdélinquance des étrangers et des jeunes issus de l’immigration est ici éclairant. Longtemps nié en France, ce phénomène n’en était et n’en demeure pas moins réel.[…] Nier une évidence, c’est s’interdire d’en offrir une analyse.”
Ces propos confirment ceux tenus par Eric Zemmour sur l’antenne de Canal + et pour lesquels il est poursuivi par SOS Racisme, la LICRA, le MPRAP. Alors pourquoi ces associations n’intentent-elles pas un autre procès contre l’auteur de cette déclaration ?
Peut-être parce que c’est Dominique Sopo, le président de SOS Racisme en personne, qui a écrit cela en 2005 !
Il est vrai que cela pose deux problèmes.
Le premier est juridique. Une association comme SOS Racisme peut-elle attaquer son propre président pour diffamation et incitation à la discrimination raciale ?
Le second problème est d’ordre psychologique. Quant on entend les propos de Dominique Sopo contre Eric Zemmour et que l’on relit aujourd’hui son livre “SOS antiracisme” publié en 2005, on ne peut que s’inquiéter pour lui. Un tel double discours pourrait être le résultat d’un dédoublement de la personnalité. Dans son livre, Dominique Sopo dénonçait violemment les dérives d’un antiracisme dont il est aujourd’hui le plus pur produit.
Quelques extraits pour le plaisir :
“Il existe en France, un antiracisme bien-pensant. Il est dangereux, car dévoyé. […] Il repose sur une relation viciée, dès le départ, entre d’ex-colons et d’ex-indigènes”. Il se nourrit principalement de cette culpabilité blanche. Il est une perpétuelle action de repentir. L’étranger ainsi canonisé, la béatitude peut suivre.” 4 éme de couverture.
” Il faut souligner que dans la conception exotique de l’antiracisme, l’Etranger est privé de sa propre définition et d’une libre détermination. Il n’est plus un sujet agissant mais un objet de compassion. ” p 14
“Le discours victimaire occupe pourtant une place loin d’être négligeable chez ceux qui se réfèrent au discours antiraciste. Il l’occupe d’autant plus qu’il est adossé à une lecture marxisante de la société : d’un côté les oppresseurs, de l’autre les opprimés.” P 22
” Pour cela, les islamistes savaient pouvoir compter en Europe sur un allié de poids : la mauvaise conscience post coloniale. Le discours antiraciste fut alors dévoyé en prenant en compte cet élément majeur. Pour échapper à toutes critiques de leurs visées réactionnaires et de leurs stratégies d’influence, ces extrémistes entreprirent, en dénaturant profondément la philosophie et les mots de l’antiracisme, de dénoncer une “islamophobie” dont la moindre critique à leur égard aurait été le signe. ” p.78
http://ovial.blog.lemonde.fr/2011/01/18/pourquoi-sos-racisme-nattaque-t-elle-pas-en-justice-lauteur-de-ces-propos/
Pourquoi SOS racisme n’attaque-t-elle pas en justice l’auteur de ces propos ?
“L’exemple du traitement de la surdélinquance des étrangers et des jeunes issus de l’immigration est ici éclairant. Longtemps nié en France, ce phénomène n’en était et n’en demeure pas moins réel.[…] Nier une évidence, c’est s’interdire d’en offrir une analyse.”
Ces propos confirment ceux tenus par Eric Zemmour sur l’antenne de Canal + et pour lesquels il est poursuivi par SOS Racisme, la LICRA, le MPRAP. Alors pourquoi ces associations n’intentent-elles pas un autre procès contre l’auteur de cette déclaration ?
Peut-être parce que c’est Dominique Sopo, le président de SOS Racisme en personne, qui a écrit cela en 2005 !
Il est vrai que cela pose deux problèmes.
Le premier est juridique. Une association comme SOS Racisme peut-elle attaquer son propre président pour diffamation et incitation à la discrimination raciale ?
Le second problème est d’ordre psychologique. Quant on entend les propos de Dominique Sopo contre Eric Zemmour et que l’on relit aujourd’hui son livre “SOS antiracisme” publié en 2005, on ne peut que s’inquiéter pour lui. Un tel double discours pourrait être le résultat d’un dédoublement de la personnalité. Dans son livre, Dominique Sopo dénonçait violemment les dérives d’un antiracisme dont il est aujourd’hui le plus pur produit.
Quelques extraits pour le plaisir :
“Il existe en France, un antiracisme bien-pensant. Il est dangereux, car dévoyé. […] Il repose sur une relation viciée, dès le départ, entre d’ex-colons et d’ex-indigènes”. Il se nourrit principalement de cette culpabilité blanche. Il est une perpétuelle action de repentir. L’étranger ainsi canonisé, la béatitude peut suivre.” 4 éme de couverture.
” Il faut souligner que dans la conception exotique de l’antiracisme, l’Etranger est privé de sa propre définition et d’une libre détermination. Il n’est plus un sujet agissant mais un objet de compassion. ” p 14
“Le discours victimaire occupe pourtant une place loin d’être négligeable chez ceux qui se réfèrent au discours antiraciste. Il l’occupe d’autant plus qu’il est adossé à une lecture marxisante de la société : d’un côté les oppresseurs, de l’autre les opprimés.” P 22
” Pour cela, les islamistes savaient pouvoir compter en Europe sur un allié de poids : la mauvaise conscience post coloniale. Le discours antiraciste fut alors dévoyé en prenant en compte cet élément majeur. Pour échapper à toutes critiques de leurs visées réactionnaires et de leurs stratégies d’influence, ces extrémistes entreprirent, en dénaturant profondément la philosophie et les mots de l’antiracisme, de dénoncer une “islamophobie” dont la moindre critique à leur égard aurait été le signe. ” p.78
http://ovial.blog.lemonde.fr/2011/01/18/pourquoi-sos-racisme-nattaque-t-elle-pas-en-justice-lauteur-de-ces-propos/
Omar Djellil, un ancien militant de SOS Racisme, explique comment des instructions émises par le bureau national de l'association demandent à leurs membres de ne pas traiter les affaires dont les victimes sont blanches.
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12/2011
Cambriolages à Paris:
"La plupart sont des multirécidivistes et sont âgés de 18 à 24 ans. 48,4% d'entre eux sont des ressortissants d'un pays étranger"
http://www.metrofrance.com/paris/4-de-cambriolages-en-plus-a-paris/mklB!0Xylv3piHbUY6/
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Délinquance : davantage d'étrangers mis en cause
L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), présidé par Alain Bauer, aborde un sujet sensible. Dans son dernier rapport annuel, il publie une «fiche thématique» traitant des «Français et étrangers mis en cause pour crimes et délits non routiers en 2010» , en prenant soin de mettre de côté les infractions spécifiques à la législation sur l'immigration illégale, afin que les deux catégories concernées soient étudiées à l'aune des mêmes critères. Et la surprise est de taille. Pour certains délits de masse, comme les cambriolages, le nombre d'étrangers mis en cause a augmenté «de plus de 40 % depuis 2008» et de «37,4 % pour les vols avec violence» . Des hausses sans commune mesure avec celles constatées pour les auteurs de nationalité française
Est-ce le signe que la police focalise depuis deux ans son activité sur une population en particulier ? Faut-il plutôt y voir la manifestation d'une récente vague de délinquance importée, très active sur certains types de délits, à l'image de cette «délinquance itinérante» roumaine qui donne tant de fil à retordre aux forces de l'ordre ? L'ONDRP ne s'aventure pas sur ce terrain. En attendant une étude complémentaire commandée par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, ses experts se contentent de «mouliner» la statistique déjà disponible, principalement «l'état 4001» mis à jour au quotidien dans les casernes et les commissariats.
Selon ces chiffres, «13 % des personnes mises en cause pour crimes et délits non routiers (hors infractions à la législation sur les étrangers) en 2010 sont de nationalité étrangère», soit 137.000 individus sur le million de personnes mises en cause en France l'an dernier. Par «mis en cause», il faut entendre «la partie des auteurs qui a été identifiée par le travail d'élucidation de la police et de la gendarmerie».
Cette proportion augmente donc concernant les étrangers pour les atteintes aux biens avec ou sans violence. «Entre 2008 et 2010, le nombre d'étrangers mis en cause pour atteintes aux biens (vols, destructions ou dégradations) est passé de 35.570 à 47.186, soit + 32,7 %», constate l'Observatoire Bauer. Les étrangers représentent 15 % des mis en cause pour ce type de faits.
«Pour les vols sans violence, la hausse des mises en cause entre 2008 et 2010 est la conséquence exclusive de celle des mis en cause de nationalité étrangère puisque, parallèlement, le nombre de Français mis en cause décroît», précise l'ONDRP. Ses criminologues ajoutent : «Pour les vols avec violences, les mis en cause étrangers représentent plus de 46 % de la hausse sur deux ans, soit une proportion trois fois supérieure à leur part au sein des mis en cause». La catégorie étudiée semble donc obéir à une dynamique propre, si l'on en croit ce qu'indique la police dans ses statistiques d'activité. Elle est d'ailleurs plus ou moins intense selon le type de délit.
Alors que les cambriolages ont eu tendance à augmenter ces deux dernières années, l'Observatoire Bauer fait ainsi ce constat : «Les mis en cause étrangers ont contribué pour plus d'un tiers à la hausse en volume des mis en cause pour cambriolages de locaux d'habitation principale sur deux ans.» En clair : ils sont davantage «concernés» par la hausse de l'élucidation policière dans ce type d'affaires. Mais l'ONDRP ne va pas jusqu'à dire qu'ils sont le moteur de la hausse des cambriolages de résidences principales.
Les cambriolages de commerces connaissent les mêmes évolutions. «La hausse de ces cambriolages est composée pour plus de moitié de personnes de nationalité étrangère», assure l'équipe d'Alain Bauer. Qui relève trois autres types d'infractions ou la part des mis en cause étrangers augmente de façon très significative : les vols à l'étalage (+ 36,4 %), les vols sur chantiers (+ 76,9 %) et les vols à la tire (+ 80,3 %).
Pour l'heure, ces chiffres ne disent rien de la nationalité des auteurs. Mais l'Observatoire national de la délinquance devrait bientôt affiner le portrait.
Pourquoi distinguer Français et étrangers ?
En pleine bataille présidentielle, analyser la délinquance selon que l'auteur des faits est de nationalité française ou non pourrait alimenter bien des polémiques. Mais Alain Bauer, qui préside depuis huit ans aux destinées de l'Observatoire national de la délinquance, est difficilement soupçonnable de vouloir faire le lit des extrêmes. «Voilà cent ans, dit-il, que la statistique française sur les crimes et délits distingue les auteurs selon qu'ils sont Français ou étrangers, hommes ou femmes, majeurs ou mineurs.» Son étude ne fait donc que reprendre des données existantes, mais elle les ordonne et les met en perspective, en attendant d'autres développements, notamment selon la nationalité des individus.
Il ne s'agit pas de «statistiques ethniques», puisqu'une nationalité n'est pas une ethnie, encore moins de statistiques sur les immigrés, puisque celles-ci ne sont pas autorisées.
Il y a cinq ans déjà, l'Observatoire national de la délinquance avait rendu publique une étude qui avait dépassionné le débat. On y apprenait que plus les délits étaient graves, plus la proportion d'étrangers mis en cause était faible. Nul ne s'en était alors offusqué.
Aujourd'hui, la «fiche thématique» publiée par l'OND dévoile des évolutions surprenantes par leur ampleur. Les hausses de mises en cause d'étrangers pour des délits particulièrement formateurs du fameux «sentiment d'insécurité» y atteignent 30 %, 40 %, voire 80 %. Il s'agit principalement d'infractions dites crapuleuses, c'est-à-dire commises dans le but d'acquérir un bien. Ce qu'un contexte de crise peut éventuellement expliquer.(...)
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/24/01016-20111124ARTFIG00753-delinquance-davantage-d-etrangers-mis-en-cause.php
Aux USA, il est bon de noter qu'on ne s'embarrasse pas de ces détails:
A United States Department of Justice report which surveyed homicide statistics between 1974 and 2004 stated that of the crimes surveyed, 52.2% of the offenders were Black, 45.8% were White, and 2% were Other Races. Of the victims in those same crimes, 50.9% were White, 46.9% were Black, and 2.1% were Other Races. The report further stated that "most murders are intraracial" with 86% of White murders committed by Whites, and 94% of Black murders committed by Blacks.
http://en.wikipedia.org/wiki/Race_and_crime_in_the_United_States
dimanche 14 mars 2010
Se faire soigner au Québec relève de l'aventure
Pêché sur le blog de Pétronille:
http://petronille-dans-la-tourmente-quebecoise.over-blog.com/
(...)
Il y a deux types de Québécois, sache-le.
- ceux qui ont un médecin de famille, et qui peuvent donc se promener dans la rue la tête haute (vous obtenez un médecin de famille si vos arrière-arrière-grands-parents en avaient un. Le médecin de famille, ça se lègue, ça se transmet, ça se mérite, c'est un trésor que l'on chérit)
- et les autres.
Le médecin de famille, comme les hommes de 30 ans intelligents ET célibataires ou le jambon blanc, est une denrée rare au Québec.
Le médecin de famille, comme l'adresse d'un bon coiffeur pas cher et sympa à Paris ou la recette du crumble aux fruits exotiques, se transmet en chuchotant de génération en génération, dans le secret le plus absolu.
Pour résumer cela à l'intention des lecteurs français qui râlent quand ils attendent 15 mn chez le médecin : si vos ancêtres fraîchement arrivés en Nouvelle-France au 17e siècle avaient un médecin de famille, vous êtes sauvés. Pour tous ceux qui sont arrivés après la Bataille des Plaines d'Abraham (voir ici pour les curieux ou les incultes), c'est foutu. Nouveaux immigrants ou Québécois ayant simplement déménagé dans une autre ville, il n'y a pour vous qu'une seule solution : la clinique médicale.
La clinique médicale n'est pas un hôpital propret comme on le voit dans les séries télé françaises aseptisées et meublées IKEA, mais un bâtiment grisâtre semblable à une antenne locale de la Sécu (ou pire, du Pôle Emploi de sinistre mémoire).
Le malade, si et seulement s'il est sûr qu'il a quelque chose de grave (sinon, il va montrer ses ganglions ou le fond de sa gorge à son pharmacien, lequel trône derrière un bureau au fond d'un supermarché, quelque part entre le rayon shampooing et les sodas à fort taux de faux sucre), se rend donc à la clinique médicale, où il va à coup sûr perdre :
(ne rien rayer : il n'y a pas de mention inutile)
- son temps
- sa patience
- son emploi (car il faut prendre sa journée pour être sûr d'avoir accès au médecin)
- sa santé (vous entrez avec une entorse, mais ressortez - promiscuité oblige - avec la grippe A)
(non je ne suis pas vaccinée)
Le Québécois qui n'est pas gravement malade peut aussi se rendre à la clinique uniquement pour faire renouveler une ordonnance (10 secondes dans le cabinet du médecin pour 5 heures d'attente, donc), ou demander le sésame qui lui permettra de voir un spécialiste (un gynécologue, par exemple, espèce rare et en voie de disparition que certains vieux sages ou vieux fous disent avoir réellement existé, mais ce n'est peut-être qu'une légende urbaine)
Aujourd'hui, donc, Pétronille s'est rendue à la clinique la plus proche de chez elle à 8h30 du matin (la clinique ouvrant à 9h).
Première joie, ô joie : 23 personnes sont déjà là, à faire sagement la queue (ai-je précisé que ce jour-là il s'était précisément remis à neiger à très gros flocons ?)
(...)
Une fois la clinique ouverte par deux gentilles dames, tout le monde entre tranquillement et refait la queue devant le comptoir, au fond d'une grande salle pleine de chaises. Chacun à notre tour, nous remplissons un petit papier avec nos noms et adresses, et allons rejoindre nos infortunés congénères dans la salle d'attente brunasse, dans la promiscuité la plus totale. Pétronille trouve un siège vacant entre une grosse dame portant un masque médical dans lequel elle tousse allègrement (ce qui ne laisse rien présager de bon) et une joyeuse famille de trois enfants pleins de vie.
Il fait froid, tout le monde a gardé son manteau et ses gants de ski, moyennement pratique pour tourner les pages. Encore naïve et confiante, Pétronille extirpe Guerre et Paix de son sac et attaque le premier chapitre. Ceux qui ont été moins prévoyants se ruent sur les quatre revues écornées qui gisent sur une petite table basse, et les autres glissent dans un demi-sommeil.
Il y a quatre salles de consultation au fond d'un couloir beigeasse, toutes dûment numérotées.
Mais il n'y a qu'un médecin.
Dont la voix nasillarde et déformée résonne tous les quarts d'heure dans des hauts-parleurs :
"Madame X, salle 2"
"Monsieur Z, salle 2"
(au bout de 22 personnes, on a bien compris que c'était la salle 2, mais le médecin, vaillamment, continue d'en informer ses patients - ah pardon, ici on dit "clients")
L'heureux élu dont le nom vient d'être appelé, et qui somnolait un peu depuis 4 heures, engourdi par le froid, sursaute, ouvre des yeux éblouis ("est-ce vraiment mon nom que j'entends ? Je n'ose y croire...") puis se lève en jetant un regard de triomphe aux autres malheureux qui attendent, de plus en plus recroquevillés sur leur chaise, tandis que l'heure tourne...
...lentement...
...trèèèèèès lentement...
Chacun compte les autres personnes présentes dans la pièce et se répète comme un mantra : "plus que 19 personnes... plus que 18 personnes..."
Ah ah, ce serait trop facile, lecteurs, vous l'aurez compris. Ce serait compter sans les personnes qui sont déjà passées, et qui entre-temps sont allées faire des analyses (radios, analyse de sang), reviennent et passent à nouveau avant vous. Il ne faut donc pas compter 1/4 d'heure mais bien 20 à 30 minutes par personne avant soi.
La faim commence à se faire sentir vers 14h30. Heureusement, la salle d'attente communique directement avec une pharmacie, qui vend des chocolats, bonbons, barres de céréales et autres produits peu nourrissants, froids, mais réconfortants. La caissière affiche un grand sourire : on a envie de l'embrasser tant cette chaleur humaine est éloignée de la voix désincarnée qui continue à égrener des noms. D'un clin d'oeil complice, elle désigne les petites douceurs, que nous devons avaler rapidement entre deux rayons d'aspirine car il est interdit de manger dans la salle d'attente.
Puis vient la minute M : au bout du temps qui lui aurait fallu pour se rendre à Paris en avion, manger un bobun et boire un cognac même pas versé d'une mignonette, Pétronille est appelée :
"Pétronille, salle 2"
Ca tombe bien, j'avais fini Guerre et Paix il y a 3 heures et je commençais à m'ennuyer un peu.
La nuit est tombée, il neige toujours. Par la baie vitrée qui donne sur la rue, on voit passer les bienheureux qui sont déjà sortis, titubant un peu, clignant des yeux de se retrouver à la lumière naturelle.
Pétronille entre dans la fameuse salle 2 à 18h01.
Le médecin de la 2e moitié de la journée ne parle pas français.
Enfin, pas trop.
Enfin, pas bien.
Ni très bien anglais, d'ailleurs.
Pétronille ôte son manteau, le tient au bout de son bras, ne s'asseoit même pas car déjà il la fait s'installer sur la table d'auscultation. Il passe brièvement la main sur son ventre, à travers ses habits (pour rappel, en ce jour frette, Pétronille porte un tee-shirt à bretelles, un tee-shirt à manches longues, et un gros gilet en laine) : peut-il vraiment sentir quelque chose à travers tout cela ?
Pas le temps de poser la question : il fait déjà signe de se relever.
Il est 18h02.
Alors docteur ?
Le docteur marmonne qu'il ne sait pas, qu'il faut surveiller, et "revenez me voir si ça ne passe pas"
Il est 18h03 : Pétronille est dans la rue (avec la larme à l'oeil, je peux bien vous l'avouer)
La morale de cette histoire est la suivante : si vous êtes malades, faites un aller et retour en France (ce pays où des créatures fantasmagoriques telles que les gynécologues existent pour de vrai), vous perdrez moins de temps (et la personne assise à côté de vous ne toussera pas dans votre cou pendant 8 heures).
http://petronille-dans-la-tourmente-quebecoise.over-blog.com/article-panique-a-la-clinique-episode-2-45931967.html
---------
Prévoyez donc une assurance privée, comme aux USA...
--------
Entrevue sur Radio Canada, entre le secrétaire d'état à l'emploi français, Laurent Wauquiez et Gérard Fillion, journaliste le 29 janvier 2010 :
Laurent Wauquiez: "(...) il ne faut pas vendre du rêve, il ne faut pas dire le Québec c'est l'eldorado, tout est parfait"
Gérard Fillion: "c'est souvent ce qu'on dit ?!"
LW: "c'est un peu trop souvent ce qu'on faisait avant...et puis il y a autre chose aussi, parfois le français fantasme le Québec, ils ont l'impression que c'est la France de l'autre côté. Non ! ce n'est pas la France (...) c'est un pays avec un système de santé différent, un système éducatif différent (...)".
http://quebecattention.blogspot.com/
http://petronille-dans-la-tourmente-quebecoise.over-blog.com/
(...)
Il y a deux types de Québécois, sache-le.
- ceux qui ont un médecin de famille, et qui peuvent donc se promener dans la rue la tête haute (vous obtenez un médecin de famille si vos arrière-arrière-grands-parents en avaient un. Le médecin de famille, ça se lègue, ça se transmet, ça se mérite, c'est un trésor que l'on chérit)
- et les autres.
Le médecin de famille, comme les hommes de 30 ans intelligents ET célibataires ou le jambon blanc, est une denrée rare au Québec.
Le médecin de famille, comme l'adresse d'un bon coiffeur pas cher et sympa à Paris ou la recette du crumble aux fruits exotiques, se transmet en chuchotant de génération en génération, dans le secret le plus absolu.
Pour résumer cela à l'intention des lecteurs français qui râlent quand ils attendent 15 mn chez le médecin : si vos ancêtres fraîchement arrivés en Nouvelle-France au 17e siècle avaient un médecin de famille, vous êtes sauvés. Pour tous ceux qui sont arrivés après la Bataille des Plaines d'Abraham (voir ici pour les curieux ou les incultes), c'est foutu. Nouveaux immigrants ou Québécois ayant simplement déménagé dans une autre ville, il n'y a pour vous qu'une seule solution : la clinique médicale.
La clinique médicale n'est pas un hôpital propret comme on le voit dans les séries télé françaises aseptisées et meublées IKEA, mais un bâtiment grisâtre semblable à une antenne locale de la Sécu (ou pire, du Pôle Emploi de sinistre mémoire).
Le malade, si et seulement s'il est sûr qu'il a quelque chose de grave (sinon, il va montrer ses ganglions ou le fond de sa gorge à son pharmacien, lequel trône derrière un bureau au fond d'un supermarché, quelque part entre le rayon shampooing et les sodas à fort taux de faux sucre), se rend donc à la clinique médicale, où il va à coup sûr perdre :
(ne rien rayer : il n'y a pas de mention inutile)
- son temps
- sa patience
- son emploi (car il faut prendre sa journée pour être sûr d'avoir accès au médecin)
- sa santé (vous entrez avec une entorse, mais ressortez - promiscuité oblige - avec la grippe A)
(non je ne suis pas vaccinée)
Le Québécois qui n'est pas gravement malade peut aussi se rendre à la clinique uniquement pour faire renouveler une ordonnance (10 secondes dans le cabinet du médecin pour 5 heures d'attente, donc), ou demander le sésame qui lui permettra de voir un spécialiste (un gynécologue, par exemple, espèce rare et en voie de disparition que certains vieux sages ou vieux fous disent avoir réellement existé, mais ce n'est peut-être qu'une légende urbaine)
Aujourd'hui, donc, Pétronille s'est rendue à la clinique la plus proche de chez elle à 8h30 du matin (la clinique ouvrant à 9h).
Première joie, ô joie : 23 personnes sont déjà là, à faire sagement la queue (ai-je précisé que ce jour-là il s'était précisément remis à neiger à très gros flocons ?)
(...)
Une fois la clinique ouverte par deux gentilles dames, tout le monde entre tranquillement et refait la queue devant le comptoir, au fond d'une grande salle pleine de chaises. Chacun à notre tour, nous remplissons un petit papier avec nos noms et adresses, et allons rejoindre nos infortunés congénères dans la salle d'attente brunasse, dans la promiscuité la plus totale. Pétronille trouve un siège vacant entre une grosse dame portant un masque médical dans lequel elle tousse allègrement (ce qui ne laisse rien présager de bon) et une joyeuse famille de trois enfants pleins de vie.
Il fait froid, tout le monde a gardé son manteau et ses gants de ski, moyennement pratique pour tourner les pages. Encore naïve et confiante, Pétronille extirpe Guerre et Paix de son sac et attaque le premier chapitre. Ceux qui ont été moins prévoyants se ruent sur les quatre revues écornées qui gisent sur une petite table basse, et les autres glissent dans un demi-sommeil.
Il y a quatre salles de consultation au fond d'un couloir beigeasse, toutes dûment numérotées.
Mais il n'y a qu'un médecin.
Dont la voix nasillarde et déformée résonne tous les quarts d'heure dans des hauts-parleurs :
"Madame X, salle 2"
"Monsieur Z, salle 2"
(au bout de 22 personnes, on a bien compris que c'était la salle 2, mais le médecin, vaillamment, continue d'en informer ses patients - ah pardon, ici on dit "clients")
L'heureux élu dont le nom vient d'être appelé, et qui somnolait un peu depuis 4 heures, engourdi par le froid, sursaute, ouvre des yeux éblouis ("est-ce vraiment mon nom que j'entends ? Je n'ose y croire...") puis se lève en jetant un regard de triomphe aux autres malheureux qui attendent, de plus en plus recroquevillés sur leur chaise, tandis que l'heure tourne...
...lentement...
...trèèèèèès lentement...
Chacun compte les autres personnes présentes dans la pièce et se répète comme un mantra : "plus que 19 personnes... plus que 18 personnes..."
Ah ah, ce serait trop facile, lecteurs, vous l'aurez compris. Ce serait compter sans les personnes qui sont déjà passées, et qui entre-temps sont allées faire des analyses (radios, analyse de sang), reviennent et passent à nouveau avant vous. Il ne faut donc pas compter 1/4 d'heure mais bien 20 à 30 minutes par personne avant soi.
La faim commence à se faire sentir vers 14h30. Heureusement, la salle d'attente communique directement avec une pharmacie, qui vend des chocolats, bonbons, barres de céréales et autres produits peu nourrissants, froids, mais réconfortants. La caissière affiche un grand sourire : on a envie de l'embrasser tant cette chaleur humaine est éloignée de la voix désincarnée qui continue à égrener des noms. D'un clin d'oeil complice, elle désigne les petites douceurs, que nous devons avaler rapidement entre deux rayons d'aspirine car il est interdit de manger dans la salle d'attente.
Puis vient la minute M : au bout du temps qui lui aurait fallu pour se rendre à Paris en avion, manger un bobun et boire un cognac même pas versé d'une mignonette, Pétronille est appelée :
"Pétronille, salle 2"
Ca tombe bien, j'avais fini Guerre et Paix il y a 3 heures et je commençais à m'ennuyer un peu.
La nuit est tombée, il neige toujours. Par la baie vitrée qui donne sur la rue, on voit passer les bienheureux qui sont déjà sortis, titubant un peu, clignant des yeux de se retrouver à la lumière naturelle.
Pétronille entre dans la fameuse salle 2 à 18h01.
Le médecin de la 2e moitié de la journée ne parle pas français.
Enfin, pas trop.
Enfin, pas bien.
Ni très bien anglais, d'ailleurs.
Pétronille ôte son manteau, le tient au bout de son bras, ne s'asseoit même pas car déjà il la fait s'installer sur la table d'auscultation. Il passe brièvement la main sur son ventre, à travers ses habits (pour rappel, en ce jour frette, Pétronille porte un tee-shirt à bretelles, un tee-shirt à manches longues, et un gros gilet en laine) : peut-il vraiment sentir quelque chose à travers tout cela ?
Pas le temps de poser la question : il fait déjà signe de se relever.
Il est 18h02.
Alors docteur ?
Le docteur marmonne qu'il ne sait pas, qu'il faut surveiller, et "revenez me voir si ça ne passe pas"
Il est 18h03 : Pétronille est dans la rue (avec la larme à l'oeil, je peux bien vous l'avouer)
La morale de cette histoire est la suivante : si vous êtes malades, faites un aller et retour en France (ce pays où des créatures fantasmagoriques telles que les gynécologues existent pour de vrai), vous perdrez moins de temps (et la personne assise à côté de vous ne toussera pas dans votre cou pendant 8 heures).
http://petronille-dans-la-tourmente-quebecoise.over-blog.com/article-panique-a-la-clinique-episode-2-45931967.html
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Prévoyez donc une assurance privée, comme aux USA...
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Entrevue sur Radio Canada, entre le secrétaire d'état à l'emploi français, Laurent Wauquiez et Gérard Fillion, journaliste le 29 janvier 2010 :
Laurent Wauquiez: "(...) il ne faut pas vendre du rêve, il ne faut pas dire le Québec c'est l'eldorado, tout est parfait"
Gérard Fillion: "c'est souvent ce qu'on dit ?!"
LW: "c'est un peu trop souvent ce qu'on faisait avant...et puis il y a autre chose aussi, parfois le français fantasme le Québec, ils ont l'impression que c'est la France de l'autre côté. Non ! ce n'est pas la France (...) c'est un pays avec un système de santé différent, un système éducatif différent (...)".
http://quebecattention.blogspot.com/
samedi 13 mars 2010
USA : les bébés blancs ne vont plus être majoritaires en 2010
48% des enfants américains nés en 2008, contre 37% en 1990, sont issus des minorités ethniques.
Les démographes américains estiment que pour la première fois cette année, le nombre de naissances sera plus important chez les minorités ethniques que chez la majorité blanche.
Les Etats-Unis sont probablement à l'aube d'une révolution démographique. Pour la première fois de son histoire, le pays pourrait connaître en 2010 un nombre de naissances supérieur chez les minorités ethniques Afro-Américains, Hispaniques et Asiatiques à celles constatées chez la majorité blanche, affirme un article publié mercredi par un sociologue américain, Kenneth Johnson. Le pays se rapproche vite de la barre symbolique. En 2008, 48% des enfants américains, contre 37% en 1990, étaient issus des minorités ethniques
Si cette projection se confirme, ces minorités pourraient devenir majoritaires au sein de la population américaine d'ici à quarante ans, affirme Kenneth Johnson. Se basant sur le dernier recensement de 2000, le démographe estime que les minorités représenteront la majorité de la population américaine en 2042. En 2050, 54% de la population du pays soit 235.7 millions d'individus appartiendront aux minorités. A titre de comparaison, les blancs composent actuellement près des deux tiers de la population américaine.
L'accroissement des minorités ne s'explique pas uniquement par l'immigration mais aussi et surtout par les naissances, souligne Kenneth Johnson. La fécondité des Hispaniques joue un rôle prépondérant. 15% de la population américaine est hispanique mais ce groupe a contribué pour moitié à l'augmentation démographique des Etats-Unis entre 2000 et 2008. Les femmes d'origine hispanique ont ainsi en moyenne trois enfants, contre deux pour les femmes d'autres ethnicités. En outre, les jeunes femmes d'origine hispanique en âge de procréer sont plus nombreuses que les jeunes femmes blanches, dont le nombre a baissé de 19% depuis 1990. Sans compter que de plus en plus de femmes blanches attendent d'être plus âgées pour avoir des enfants. Déjà dans un quart des comtés du pays, il y a moins de naissances chez les blancs que chez les minorités.
La progression démographique des minorités constitue un phénomène important qui pèsera sur les débats politiques actuels comme la réforme de l'immigration ou celle du système de santé. «Il y a maintenant aux Etats-Unis un fossé générationnel entre une population blanche vieillissante et les minorités ethniques dynamiques et jeunes», relève Kenneth Johnson. «Les pouvoirs publics doivent réfléchir aux moyens d'incorporer ces populations, en mettant par exemple en place des programmes scolaires spécifiques ciblant les enfants dont l'anglais n'est pas la langue maternelle».
«Il faut voir comment nos élus vieillissants et les contribuables américains, en majorité des blancs, peuvent répondre aux défis de cette jeunesse si différente culturellement d'eux», poursuit le démographe. «Accepteront-ils de payer des impôts pour des écoles qui ne s'occuperont pas de leurs enfants ?», s'interroge Kenneth Johnson qui rappelle que la plupart des richesses se trouvent aux mains des personnes âgées.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/11/01003-20100311ARTFIG00598-etats-unis-les-minorites-seraient-majoritaires-en-2050-.php
Les démographes américains estiment que pour la première fois cette année, le nombre de naissances sera plus important chez les minorités ethniques que chez la majorité blanche.
Les Etats-Unis sont probablement à l'aube d'une révolution démographique. Pour la première fois de son histoire, le pays pourrait connaître en 2010 un nombre de naissances supérieur chez les minorités ethniques Afro-Américains, Hispaniques et Asiatiques à celles constatées chez la majorité blanche, affirme un article publié mercredi par un sociologue américain, Kenneth Johnson. Le pays se rapproche vite de la barre symbolique. En 2008, 48% des enfants américains, contre 37% en 1990, étaient issus des minorités ethniques
Si cette projection se confirme, ces minorités pourraient devenir majoritaires au sein de la population américaine d'ici à quarante ans, affirme Kenneth Johnson. Se basant sur le dernier recensement de 2000, le démographe estime que les minorités représenteront la majorité de la population américaine en 2042. En 2050, 54% de la population du pays soit 235.7 millions d'individus appartiendront aux minorités. A titre de comparaison, les blancs composent actuellement près des deux tiers de la population américaine.
L'accroissement des minorités ne s'explique pas uniquement par l'immigration mais aussi et surtout par les naissances, souligne Kenneth Johnson. La fécondité des Hispaniques joue un rôle prépondérant. 15% de la population américaine est hispanique mais ce groupe a contribué pour moitié à l'augmentation démographique des Etats-Unis entre 2000 et 2008. Les femmes d'origine hispanique ont ainsi en moyenne trois enfants, contre deux pour les femmes d'autres ethnicités. En outre, les jeunes femmes d'origine hispanique en âge de procréer sont plus nombreuses que les jeunes femmes blanches, dont le nombre a baissé de 19% depuis 1990. Sans compter que de plus en plus de femmes blanches attendent d'être plus âgées pour avoir des enfants. Déjà dans un quart des comtés du pays, il y a moins de naissances chez les blancs que chez les minorités.
La progression démographique des minorités constitue un phénomène important qui pèsera sur les débats politiques actuels comme la réforme de l'immigration ou celle du système de santé. «Il y a maintenant aux Etats-Unis un fossé générationnel entre une population blanche vieillissante et les minorités ethniques dynamiques et jeunes», relève Kenneth Johnson. «Les pouvoirs publics doivent réfléchir aux moyens d'incorporer ces populations, en mettant par exemple en place des programmes scolaires spécifiques ciblant les enfants dont l'anglais n'est pas la langue maternelle».
«Il faut voir comment nos élus vieillissants et les contribuables américains, en majorité des blancs, peuvent répondre aux défis de cette jeunesse si différente culturellement d'eux», poursuit le démographe. «Accepteront-ils de payer des impôts pour des écoles qui ne s'occuperont pas de leurs enfants ?», s'interroge Kenneth Johnson qui rappelle que la plupart des richesses se trouvent aux mains des personnes âgées.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/11/01003-20100311ARTFIG00598-etats-unis-les-minorites-seraient-majoritaires-en-2050-.php
mercredi 10 mars 2010
Le judaïsme libéral en terre aride
Majoritaire dans la diaspora mondiale et minoritaire en France, ce courant reconnaît des femmes rabbins, effectue la prière en français plutôt qu’en hébreu et revendique l’accueil des enfants de couples mixtes.
«Si on continue à refuser aux enfants issus de couples mixtes de nous rejoindre, il n’y aura plus beaucoup de juifs en France.» Pour Claude Bloch et Lionel Errera, président et membre du bureau exécutif de l’Union libérale israélite de France (Ulif), il n’y a pas d’alternative. Aujourd’hui, «il y a de plus en plus de mariages mixtes», rappellent-ils. Dans le cas où la mère est juive, pas de problème, le judaïsme se transmettant par les femmes les enfants seront juifs. Si c’est le père qui est juif, en revanche, les enfants ne le seront pas. D’où le risque de dilution pointé par Claude Bloch et Lionel Errera. La solution serait que la mère se convertisse, mais les courants orthodoxes et ultraorthodoxes du judaïsme n’admettent pas les conversions dans le but du mariage.
Adepte d’une interprétation des textes à la lumière de son temps, le judaïsme libéral a adopté, lui, la position inverse. «Chez nous, les enfants des couples mixtes sont les bienvenus», affirme Pauline Bebe, rabbin de la Communauté juive libérale d’Ile-de-France (CJL). L’avenir de ce courant était l’un des thèmes abordés lors du congrès européen du judaïsme libéral organisé du 4 au 7 mars à Paris. Pour la France, la question se pose avec une particulière acuité. Si «le judaïsme libéral est le mouvement religieux juif le plus important dans le monde», selon Pauline Bebe, il est très minoritaire en France avec 15 000 fidèles. La faute à Napoléon : «En créant le consistoire [en 1808, ndlr], il a établi une représentativité unique des juifs de France et freiné le développement du mouvement libéral»,souligne Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France (MJLF).
«Repli». Aujourd’hui, le consistoire incarne toujours le judaïsme officiel. Lors de la cérémonie des vœux des dignitaires religieux au président de la République, Gilles Bernheim, le grand rabbin de France, est censé représenter tous les juifs. Or, si dans le passé le consistoire a «joué un rôle libéral», comme le reconnaît Pauline Bebe - la première fille autorisée à faire sa bat mistva, équivalent féminin de la bar mistva qui officialise l’entrée du jeune garçon dans la communauté, l’a «été dans le cadre du consistoire» - «progressivement, il y a eu un repli et une avancée des thèses fondamentalistes». Gilles Bernheim se définit lui-même comme orthodoxe. De l’élection de cet intellectuel, Delphine Horvilleur et Pauline Bebe attendaient une plus grande ouverture. Raté. «Les contacts avec le judaïsme consistorial sont inexistants», regrette la seconde. Les choses vont-elles évoluer ? «Je suis convié à une réunion au consistoire, cela se faisait à l’époque de Jacob Kaplan [grand rabbin de France de 1955 à 1980], cela semble reprendre», relève Claude Bloch.
L’autre innovation du judaïsme libéral est la place faite au sexe féminin. Ce qui se constate de visu. Vendredi soir, office de shabbat à l’Ulif, rue de la Victoire à Paris. Les femmes ne sont pas reléguées à la tribune, ou à l’arrière de la salle derrière une cloison - voire à la maison, comme chez les ultraorthodoxes -, mais prient aux côtés des hommes. Autre entorse à l’orthodoxie, les prières sont dites en français et non en hébreu. Enfin, un orgue tenu par une femme rythme la cérémonie, alors que, selon Pauline Bebe, «dans les synagogues traditionnelles, la musique est interdite, en mémoire de la destruction du temple de Jérusalem». En matière d’égalité des sexes, l’Ulif n’est toutefois pas le courant le plus à la pointe : alors que le judaïsme libéral compte trois femmes rabbins, elle n’en compte aucune. «La question n’a jamais été discutée. On est sans doute la plus conservatrice des communautés libérales de France et d’Europe», reconnaît Claude Bloch.
Bain rituel. En même temps que ces concessions à la modernité, le judaïsme libéral amorce-t-il un retour en arrière avec la récente redécouverte de «rites abandonnés» ? En novembre, le MJLF a inauguré un mikvé, bain rituel utilisé par les hommes et les femmes pour se purifier. «L’immersion peut être vue comme un rituel de renouveau lors d’étapes importantes de la vie comme la fin d’une chimiothérapie, la ménopause», souligne Delphine Horvilleur. «La cacherout [ensemble des règles alimentaires juives] est également devenue un sujet de réflexion, poursuit-elle. Est-ce qu’un produit cultivé dans une terre bourrée de pesticides et ramassé par des travailleurs sans-papiers est cacher ?»
Il est un sujet, en revanche, sur lequel «il n’y a pas de spécificité du judaïsme libéral», selon Delphine Horvilleur, c’est «la nécessité de l’existence de l’Etat d’Israël». S’exprimant lors de l’un des ateliers organisés dans le cadre du congrès, l’historien et journaliste Alexandre Adler, qui appartient à ce courant, a été très clair : «En tant qu’organisation, nous devons réaffirmer notre ferme engagement en faveur d’Israël en toutes circonstances.»
Repères: judaïsme
Le judaïsme libéral est né au début du XIXe siècle en Allemagne dans le sillage de la Révolution française et des idées d’égalité dont elle était porteuse. Mouvement majoritaire de la diaspora juive mondiale, il compte 1,7 million d’adeptes dans 45 pays.
500 000
C’est le nombre estimé des juifs de France. 40% des juifs mariés de moins de 30 ans ont un conjoint non juif. Parmi les couples non mariés, la proportion serait encore plus forte.
Halakha
Règle de conduite pratique, la Halakha est le guide officiel de la vie religieuse et civile dans le judaïsme. Selon la Halakha, la judéité se transmet par la mère.
En France, le judaïsme libéral rassemble 15 000 personnes réparties en 16 communautés appartenant à plusieurs courants : l’Union libérale israélite de France (Ulif), le Mouvement juif libéral de France (MJLF), la Communauté juive libérale d’Ile-de-France (CJL).
http://www.liberation.fr/societe/0101623334-le-judaisme-liberal-en-terre-aride
«Si on continue à refuser aux enfants issus de couples mixtes de nous rejoindre, il n’y aura plus beaucoup de juifs en France.» Pour Claude Bloch et Lionel Errera, président et membre du bureau exécutif de l’Union libérale israélite de France (Ulif), il n’y a pas d’alternative. Aujourd’hui, «il y a de plus en plus de mariages mixtes», rappellent-ils. Dans le cas où la mère est juive, pas de problème, le judaïsme se transmettant par les femmes les enfants seront juifs. Si c’est le père qui est juif, en revanche, les enfants ne le seront pas. D’où le risque de dilution pointé par Claude Bloch et Lionel Errera. La solution serait que la mère se convertisse, mais les courants orthodoxes et ultraorthodoxes du judaïsme n’admettent pas les conversions dans le but du mariage.
Adepte d’une interprétation des textes à la lumière de son temps, le judaïsme libéral a adopté, lui, la position inverse. «Chez nous, les enfants des couples mixtes sont les bienvenus», affirme Pauline Bebe, rabbin de la Communauté juive libérale d’Ile-de-France (CJL). L’avenir de ce courant était l’un des thèmes abordés lors du congrès européen du judaïsme libéral organisé du 4 au 7 mars à Paris. Pour la France, la question se pose avec une particulière acuité. Si «le judaïsme libéral est le mouvement religieux juif le plus important dans le monde», selon Pauline Bebe, il est très minoritaire en France avec 15 000 fidèles. La faute à Napoléon : «En créant le consistoire [en 1808, ndlr], il a établi une représentativité unique des juifs de France et freiné le développement du mouvement libéral»,souligne Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France (MJLF).
«Repli». Aujourd’hui, le consistoire incarne toujours le judaïsme officiel. Lors de la cérémonie des vœux des dignitaires religieux au président de la République, Gilles Bernheim, le grand rabbin de France, est censé représenter tous les juifs. Or, si dans le passé le consistoire a «joué un rôle libéral», comme le reconnaît Pauline Bebe - la première fille autorisée à faire sa bat mistva, équivalent féminin de la bar mistva qui officialise l’entrée du jeune garçon dans la communauté, l’a «été dans le cadre du consistoire» - «progressivement, il y a eu un repli et une avancée des thèses fondamentalistes». Gilles Bernheim se définit lui-même comme orthodoxe. De l’élection de cet intellectuel, Delphine Horvilleur et Pauline Bebe attendaient une plus grande ouverture. Raté. «Les contacts avec le judaïsme consistorial sont inexistants», regrette la seconde. Les choses vont-elles évoluer ? «Je suis convié à une réunion au consistoire, cela se faisait à l’époque de Jacob Kaplan [grand rabbin de France de 1955 à 1980], cela semble reprendre», relève Claude Bloch.
L’autre innovation du judaïsme libéral est la place faite au sexe féminin. Ce qui se constate de visu. Vendredi soir, office de shabbat à l’Ulif, rue de la Victoire à Paris. Les femmes ne sont pas reléguées à la tribune, ou à l’arrière de la salle derrière une cloison - voire à la maison, comme chez les ultraorthodoxes -, mais prient aux côtés des hommes. Autre entorse à l’orthodoxie, les prières sont dites en français et non en hébreu. Enfin, un orgue tenu par une femme rythme la cérémonie, alors que, selon Pauline Bebe, «dans les synagogues traditionnelles, la musique est interdite, en mémoire de la destruction du temple de Jérusalem». En matière d’égalité des sexes, l’Ulif n’est toutefois pas le courant le plus à la pointe : alors que le judaïsme libéral compte trois femmes rabbins, elle n’en compte aucune. «La question n’a jamais été discutée. On est sans doute la plus conservatrice des communautés libérales de France et d’Europe», reconnaît Claude Bloch.
Bain rituel. En même temps que ces concessions à la modernité, le judaïsme libéral amorce-t-il un retour en arrière avec la récente redécouverte de «rites abandonnés» ? En novembre, le MJLF a inauguré un mikvé, bain rituel utilisé par les hommes et les femmes pour se purifier. «L’immersion peut être vue comme un rituel de renouveau lors d’étapes importantes de la vie comme la fin d’une chimiothérapie, la ménopause», souligne Delphine Horvilleur. «La cacherout [ensemble des règles alimentaires juives] est également devenue un sujet de réflexion, poursuit-elle. Est-ce qu’un produit cultivé dans une terre bourrée de pesticides et ramassé par des travailleurs sans-papiers est cacher ?»
Il est un sujet, en revanche, sur lequel «il n’y a pas de spécificité du judaïsme libéral», selon Delphine Horvilleur, c’est «la nécessité de l’existence de l’Etat d’Israël». S’exprimant lors de l’un des ateliers organisés dans le cadre du congrès, l’historien et journaliste Alexandre Adler, qui appartient à ce courant, a été très clair : «En tant qu’organisation, nous devons réaffirmer notre ferme engagement en faveur d’Israël en toutes circonstances.»
Repères: judaïsme
Le judaïsme libéral est né au début du XIXe siècle en Allemagne dans le sillage de la Révolution française et des idées d’égalité dont elle était porteuse. Mouvement majoritaire de la diaspora juive mondiale, il compte 1,7 million d’adeptes dans 45 pays.
500 000
C’est le nombre estimé des juifs de France. 40% des juifs mariés de moins de 30 ans ont un conjoint non juif. Parmi les couples non mariés, la proportion serait encore plus forte.
Halakha
Règle de conduite pratique, la Halakha est le guide officiel de la vie religieuse et civile dans le judaïsme. Selon la Halakha, la judéité se transmet par la mère.
En France, le judaïsme libéral rassemble 15 000 personnes réparties en 16 communautés appartenant à plusieurs courants : l’Union libérale israélite de France (Ulif), le Mouvement juif libéral de France (MJLF), la Communauté juive libérale d’Ile-de-France (CJL).
http://www.liberation.fr/societe/0101623334-le-judaisme-liberal-en-terre-aride
vendredi 5 mars 2010
L'Espagne en crise se retourne contre ses immigrés
Avec la récession et la flambée du chômage, le rejet des étrangers s'affiche ouvertement.
«Mes collègues espagnols ont attendu un an avant de me dire bonjour.» Luis a 25 ans. Il est chauffeur de taxi à Madrid. Il fait son travail consciencieusement, reverse religieusement les 60 % de sa recette à son patron. Il se gare toujours au même endroit, sans empiéter sur les emplacements de la concurrence. Seul problème, il est Équatorien.
Ils sont cent Latino-Américains à conduire l'une des 16 000 voitures blanches qui sillonnent Madrid en quête de clients. Mais pour trois Espagnols sur quatre, c'est beaucoup. Trop, même ! Une étude diffusée cette semaine par le gouvernement révèle que 77 % des personnes interrogées jugent le nombre d'immigrés en Espagne «excessif» (46 %) ou «élevé» ( 31 %). Seuls 19 % pensent que la proportion est «acceptable». En 1996, en pleine croissance économique, ils n'étaient que 28 % à considérer qu'il y avait trop d'étrangers.
Les Latino-Américains sont sans conteste ceux qui s'intègrent le plus facilement. Ils maîtrisent la langue et connaissent la culture espagnole. Les Marocains, en revanche, les premiers pourtant à être arrivés en Espagne, souffrent davantage de l'exclusion. Les moros, comme on les surnomme de façon péjorative, ont plus de mal à accéder à un emploi ou à un logement. Samira Oukhiar, coordinatrice à Madrid de l'association socioculturelle Ibn-Batuta, confirme l'existence d'un racisme rampant : «On ne te dit pas directement qu'on ne veut pas t'embaucher parce que tu es marocain, mais on t'explique qu'on préfère des gens d'ici.»
Selon Eurostat, en décembre 2009, les étrangers résidant en Espagne étaient estimés à un peu plus de 5 millions. C'est-à-dire 2 millions de plus qu'en France et 2 millions de moins qu'en Allemagne. Avec une différence cependant : l'immigration est en Espagne un phénomène très récent et son rythme a été frénétique. Les gouvernements successifs du conservateur José Maria Aznar (1996-2004) et du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero (depuis 2004) ont entériné cette explosion démographique par des régularisations massives, s'attirant au passage les foudres de leurs partenaires européens. Résultat, parmi les grands pays de l'UE, «l'Espagne est le pays qui a le plus reçu d'immigrés en proportion de sa population», résume Anna Cabré, directrice du Centre d'études démographiques de l'université autonome de Barcelone.
Luis et Samira sont-ils des cibles faciles de la crise ? «Je ne crois pas que les immigrés soient des boucs émissaires, tempère Santiago Pérez-Nievas, professeur de science politique à l'université autonome de Madrid. Cependant, le sentiment de compétition a augmenté dans le monde du travail. Auparavant, le marché était extrêmement segmenté, bien plus que dans le reste de l'Europe : les étrangers occupaient les postes dont les Espagnols ne voulaient pas.» En clair, jusqu'à la récession de 2008, seuls les immigrés acceptaient les travaux les plus pénibles, nécessitant une faible qualification et mal rémunérés. Mais avec l'arrivée de la crise et sa cohorte de 20 % de chômeurs, l'essentiel est désormais d'avoir un emploi. Quel qu'il soit.
La différence sans doute par rapport à d'autres pays, c'est que le racisme «ordinaire» peut s'exprimer librement. Témoin, cette réflexion entendue dans une charcuterie du centre de Madrid : «On sert les meilleurs produits des meilleures régions du monde», s'enorgueillit le propriétaire, âgé d'une cinquantaine d'années. Avant d'ajouter : «Par contre, pour les immigrés, c'est chacun chez soi !» Dans la boutique, personne ne bronche. La société espagnole n'est pas pour autant fondamentalement raciste. «Il n'y a pas de sentiment xénophobe», affirmait ainsi le ministre du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, en réaction à l'étude. «En revanche, exprimer en Espagne des idées xénophobes est moins politiquement incorrect qu'ailleurs», reconnaît le professeur Pérez-Nievas.
En fait, depuis la fin du franquisme, le sentiment de rejet des étrangers n'a jamais trouvé de débouché institutionnel. C'est au niveau local qu'il faut aller chercher les propositions politiques ouvertement xénophobes. En Catalogne ou dans la banlieue de Madrid, par exemple, où des municipalités ont refusé, dans l'illégalité, d'inscrire au registre municipal des sans-papiers… et donc de leur ouvrir l'accès aux services sociaux.
Finalement, c'est peut-être la crise qui résoudra le problème qu'elle a elle-même amplifié. «Avec la récession, les arrivées d'étrangers seront moins nombreuses», conclut Anna Cabré.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/05/01003-20100305ARTFIG00293-l-espagne-en-crise-se-retourne-contre-ses-immigres-.php
«Mes collègues espagnols ont attendu un an avant de me dire bonjour.» Luis a 25 ans. Il est chauffeur de taxi à Madrid. Il fait son travail consciencieusement, reverse religieusement les 60 % de sa recette à son patron. Il se gare toujours au même endroit, sans empiéter sur les emplacements de la concurrence. Seul problème, il est Équatorien.
Ils sont cent Latino-Américains à conduire l'une des 16 000 voitures blanches qui sillonnent Madrid en quête de clients. Mais pour trois Espagnols sur quatre, c'est beaucoup. Trop, même ! Une étude diffusée cette semaine par le gouvernement révèle que 77 % des personnes interrogées jugent le nombre d'immigrés en Espagne «excessif» (46 %) ou «élevé» ( 31 %). Seuls 19 % pensent que la proportion est «acceptable». En 1996, en pleine croissance économique, ils n'étaient que 28 % à considérer qu'il y avait trop d'étrangers.
Les Latino-Américains sont sans conteste ceux qui s'intègrent le plus facilement. Ils maîtrisent la langue et connaissent la culture espagnole. Les Marocains, en revanche, les premiers pourtant à être arrivés en Espagne, souffrent davantage de l'exclusion. Les moros, comme on les surnomme de façon péjorative, ont plus de mal à accéder à un emploi ou à un logement. Samira Oukhiar, coordinatrice à Madrid de l'association socioculturelle Ibn-Batuta, confirme l'existence d'un racisme rampant : «On ne te dit pas directement qu'on ne veut pas t'embaucher parce que tu es marocain, mais on t'explique qu'on préfère des gens d'ici.»
Selon Eurostat, en décembre 2009, les étrangers résidant en Espagne étaient estimés à un peu plus de 5 millions. C'est-à-dire 2 millions de plus qu'en France et 2 millions de moins qu'en Allemagne. Avec une différence cependant : l'immigration est en Espagne un phénomène très récent et son rythme a été frénétique. Les gouvernements successifs du conservateur José Maria Aznar (1996-2004) et du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero (depuis 2004) ont entériné cette explosion démographique par des régularisations massives, s'attirant au passage les foudres de leurs partenaires européens. Résultat, parmi les grands pays de l'UE, «l'Espagne est le pays qui a le plus reçu d'immigrés en proportion de sa population», résume Anna Cabré, directrice du Centre d'études démographiques de l'université autonome de Barcelone.
Luis et Samira sont-ils des cibles faciles de la crise ? «Je ne crois pas que les immigrés soient des boucs émissaires, tempère Santiago Pérez-Nievas, professeur de science politique à l'université autonome de Madrid. Cependant, le sentiment de compétition a augmenté dans le monde du travail. Auparavant, le marché était extrêmement segmenté, bien plus que dans le reste de l'Europe : les étrangers occupaient les postes dont les Espagnols ne voulaient pas.» En clair, jusqu'à la récession de 2008, seuls les immigrés acceptaient les travaux les plus pénibles, nécessitant une faible qualification et mal rémunérés. Mais avec l'arrivée de la crise et sa cohorte de 20 % de chômeurs, l'essentiel est désormais d'avoir un emploi. Quel qu'il soit.
La différence sans doute par rapport à d'autres pays, c'est que le racisme «ordinaire» peut s'exprimer librement. Témoin, cette réflexion entendue dans une charcuterie du centre de Madrid : «On sert les meilleurs produits des meilleures régions du monde», s'enorgueillit le propriétaire, âgé d'une cinquantaine d'années. Avant d'ajouter : «Par contre, pour les immigrés, c'est chacun chez soi !» Dans la boutique, personne ne bronche. La société espagnole n'est pas pour autant fondamentalement raciste. «Il n'y a pas de sentiment xénophobe», affirmait ainsi le ministre du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, en réaction à l'étude. «En revanche, exprimer en Espagne des idées xénophobes est moins politiquement incorrect qu'ailleurs», reconnaît le professeur Pérez-Nievas.
En fait, depuis la fin du franquisme, le sentiment de rejet des étrangers n'a jamais trouvé de débouché institutionnel. C'est au niveau local qu'il faut aller chercher les propositions politiques ouvertement xénophobes. En Catalogne ou dans la banlieue de Madrid, par exemple, où des municipalités ont refusé, dans l'illégalité, d'inscrire au registre municipal des sans-papiers… et donc de leur ouvrir l'accès aux services sociaux.
Finalement, c'est peut-être la crise qui résoudra le problème qu'elle a elle-même amplifié. «Avec la récession, les arrivées d'étrangers seront moins nombreuses», conclut Anna Cabré.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/05/01003-20100305ARTFIG00293-l-espagne-en-crise-se-retourne-contre-ses-immigres-.php
jeudi 4 mars 2010
Les papiers d'identité plus faciles à obtenir
Pour mettre fin aux tracasseries administratives, le ministère de l'Intérieur simplifie les règles de délivrance.
Aux grands maux, les grands moyens. Pour mettre un terme à une polémique grandissante sur les pratiques tatillonnes des services préfectoraux et consulaires qui délivrent passeports et cartes d'identité, le ministre de l'Intérieur vient d'édicter, avec son collègue des Affaires étrangères, une circulaire qui bouleverse les procédures de délivrance des papiers. Des milliers de Français s'étaient en effet trouvés confrontés à un système kafkaïen, qui les obligeait, lors d'un renouvellement notamment, à prouver leur nationalité, pour peu qu'ils soient nés à l'étranger ou de parents étrangers. Et ce même s'ils détenaient un titre d'identité français en bonne et due forme. Au-delà même de ces cas, c'est la logique de suspicion générale au guichet des préfectures qui commençait à agacer sérieusement. Un excès de zèle dénoncé par le médiateur de la République en personne. Voici ce que Brice Hortefeux a annoncé mercredi à ses préfets pour arrondir les angles. En attendant qu'un décret vienne parachever cette réforme.
Passeport et carte d'identité deviennent «interchangeables»
Concrètement, avec les nouvelles règles, «la présentation d'une carte d'identité plastifiée permet sans aucune difficulté d'obtenir un passeport. De même, la présentation d'un passeport électronique ou biométrique permet d'obtenir une carte nationale d'identité», explique l'hôte de la Place Beauvau. L'administration cloisonnait jusqu'alors les deux procédures, dans l'espoir que, si elle devrait être dupée par une personne lors de la délivrance de son passeport, par exemple, elle puisse se «rattraper» lors de l'examen de sa demande de carte d'identité. «Mais cette stratégie relevait d'une vision archaïque de la fraude documentaire, puisque les titres sont de plus en plus fiables», estime un préfet.
Moins de justificatifs à verser au dossier
Autre moyen d'alléger les démarches pour les administrés : «Quand une personne vient renouveler un titre, l'administration doit lui réclamer moins de documents justificatifs que lors de sa première demande», préconise aujourd'hui le ministère de l'Intérieur. «Le principe peut paraître évident, mais avant, une fois expiré le délai de validité, qui est de dix ans pour un passeport, par exemple, il fallait produire à nouveau tous les documents», rappelle-t-on dans l'entourage du ministre.
Plus d'acte d'état civil obligatoire au guichet
«S'il est légitime de vérifier l'identité du demandeur pour éviter les usurpations d'identité, la nationalité n'a pas à être vérifiée», souligne le ministre de l'Intérieur, qui précise que «l'usager n'a plus à se procurer un acte d'état civil» puisque sa carte d'identité plastifiée ou son passeport suffisent désormais à prouver sa nationalité. Même un titre d'identité périmé depuis moins de deux ans dispensera de fournir un acte d'état civil. C'est une véritable révolution qui s'annonce dans les mairies, où le personnel des services concernés occupait une large part de son temps à satisfaire les demandes d'extrait d'acte de naissance de personnes qui possédaient pourtant des papiers d'identité en règle. «Les économies en temps seront considérables. La collectivité va également s'épargner chaque année des millions d'euros de dépenses inutiles en frais postaux notamment», se félicite un haut responsable au ministère.
Toujours privilégier la preuve la plus simple à fournir
Pour les cas où la vérification d'identité demeure strictement nécessaire, l'administration doit réclamer en priorité les preuves de nationalité «les plus faciles à obtenir», préconise désormais le ministère de l'Intérieur. L'acte d'état civil ou le décret de naturalisation devra suffire, avant d'exiger un certificat de nationalité au greffe du tribunal de grande instance. Document qui prend un temps infini à être délivré, tant les greffes sont submergés.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/31/01016-20101231ARTFIG00045-les-papiers-d-identiteplus-faciles-a-obtenir-.php
Aux grands maux, les grands moyens. Pour mettre un terme à une polémique grandissante sur les pratiques tatillonnes des services préfectoraux et consulaires qui délivrent passeports et cartes d'identité, le ministre de l'Intérieur vient d'édicter, avec son collègue des Affaires étrangères, une circulaire qui bouleverse les procédures de délivrance des papiers. Des milliers de Français s'étaient en effet trouvés confrontés à un système kafkaïen, qui les obligeait, lors d'un renouvellement notamment, à prouver leur nationalité, pour peu qu'ils soient nés à l'étranger ou de parents étrangers. Et ce même s'ils détenaient un titre d'identité français en bonne et due forme. Au-delà même de ces cas, c'est la logique de suspicion générale au guichet des préfectures qui commençait à agacer sérieusement. Un excès de zèle dénoncé par le médiateur de la République en personne. Voici ce que Brice Hortefeux a annoncé mercredi à ses préfets pour arrondir les angles. En attendant qu'un décret vienne parachever cette réforme.
Passeport et carte d'identité deviennent «interchangeables»
Concrètement, avec les nouvelles règles, «la présentation d'une carte d'identité plastifiée permet sans aucune difficulté d'obtenir un passeport. De même, la présentation d'un passeport électronique ou biométrique permet d'obtenir une carte nationale d'identité», explique l'hôte de la Place Beauvau. L'administration cloisonnait jusqu'alors les deux procédures, dans l'espoir que, si elle devrait être dupée par une personne lors de la délivrance de son passeport, par exemple, elle puisse se «rattraper» lors de l'examen de sa demande de carte d'identité. «Mais cette stratégie relevait d'une vision archaïque de la fraude documentaire, puisque les titres sont de plus en plus fiables», estime un préfet.
Moins de justificatifs à verser au dossier
Autre moyen d'alléger les démarches pour les administrés : «Quand une personne vient renouveler un titre, l'administration doit lui réclamer moins de documents justificatifs que lors de sa première demande», préconise aujourd'hui le ministère de l'Intérieur. «Le principe peut paraître évident, mais avant, une fois expiré le délai de validité, qui est de dix ans pour un passeport, par exemple, il fallait produire à nouveau tous les documents», rappelle-t-on dans l'entourage du ministre.
Plus d'acte d'état civil obligatoire au guichet
«S'il est légitime de vérifier l'identité du demandeur pour éviter les usurpations d'identité, la nationalité n'a pas à être vérifiée», souligne le ministre de l'Intérieur, qui précise que «l'usager n'a plus à se procurer un acte d'état civil» puisque sa carte d'identité plastifiée ou son passeport suffisent désormais à prouver sa nationalité. Même un titre d'identité périmé depuis moins de deux ans dispensera de fournir un acte d'état civil. C'est une véritable révolution qui s'annonce dans les mairies, où le personnel des services concernés occupait une large part de son temps à satisfaire les demandes d'extrait d'acte de naissance de personnes qui possédaient pourtant des papiers d'identité en règle. «Les économies en temps seront considérables. La collectivité va également s'épargner chaque année des millions d'euros de dépenses inutiles en frais postaux notamment», se félicite un haut responsable au ministère.
Toujours privilégier la preuve la plus simple à fournir
Pour les cas où la vérification d'identité demeure strictement nécessaire, l'administration doit réclamer en priorité les preuves de nationalité «les plus faciles à obtenir», préconise désormais le ministère de l'Intérieur. L'acte d'état civil ou le décret de naturalisation devra suffire, avant d'exiger un certificat de nationalité au greffe du tribunal de grande instance. Document qui prend un temps infini à être délivré, tant les greffes sont submergés.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/31/01016-20101231ARTFIG00045-les-papiers-d-identiteplus-faciles-a-obtenir-.php
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