lundi 27 décembre 2010
Jusqu’à présent les chercheurs pensaient que l’Homo Sapiens avait évolué en Afrique
Jusqu’à présent les chercheurs pensaient que l’Homo Sapiens avait évolué en Afrique il y a environ 200 000 ans et qu’il avait ensuite migré au nord, par le Moyen Orient jusqu’en Europe et en Asie. Des découvertes récentes en Chine et en Espagne avaient déjà remis en doute la théorie «out of Africa», mais personne n’en était certain.
Or la découverte de restes humains préhistorique par les archéologues de l’Université d’Israël dans une grotte près de l’aéroport de Ben-Gurion, révélée lundi par le Dailymail, pourrait forcer les scientifiques à repenser leur théorie.
Les chercheurs de l’Université de Tel Aviv ont trouvé huit petites dents dans la grotte de Quesem à côté de Rosh Ha’Ayin, datées à 400 000 ans, du Pléistocène moyen, ce qui en fait les premiers restes de l’Homo sapiens découvert dans le monde.
Leur taille et leur forme est similaires à celles de l’humain moderne. Jusqu’à présent, les premiers exemplaires de ce type avaient été retrouvés en Afrique et dataient seulement de 200 000 ans. Les découvertes des chercheurs ont été publiées hier dans l’«American Journal of Physical Anthropology».
Les fouilles ont également permis de mettre à jour des changements dans le comportement de l’homme préhistorique. Cette période est une étape très importante dans l’histoire humaine, culturellement et biologiquement.
Le Professeur Avi Gopher et le Dr Ran Barkai pensent que ces Homo Sapiens avaient déjà compris l’utilité du silex et maîtrisaient l’usage du feu.
Les chercheurs pensent que la découverte de Quesem devrait changer la perception largement répandue que l’origine de l’homme moderne est en Afrique.
http://www.20min.ch/ro/news/insolite/story/L-Homo-Sapiens-serait-il-Israelien-et-non-Africain--18307721
mercredi 22 décembre 2010
Les chimpanzés femelles jouent à la poupée, les mâles avec des tracteurs
Un jeune chimpanzé du Zoo de Buenos Aires. Crédits photo: REUTERS
Deux éthologues américains ont aussi observé que si les jeunes primates jouent tous avec des bâtons, les femelles aiment les porter et les bercer.
Les petites filles adorent s'amuser avec leurs poupées. Elles en profitent pour y projeter toutes sortes d'actes de la vie quotidienne de l'ordre du maternage, avec amour, éventuellement domination, parfois sadisme. Les petits garçons, eux, font vrombir leur camion et bâtissent les plus grands univers possibles avec leurs Lego.
Cette vision ne traduit-elle que des stéréotypes sociaux? Les étalages de jouets pour Noël illustrent en tout cas ces divergences irréductibles. Les filles jouent-elles à la poupée sous la seule pression sociale qui les façonne dans ce sens? Existe-t-il un déterminisme biologique qui impose si jeune déjà une mésentente en termes de jeux entre les deux sexes? Difficile de trancher.
Dans ce débat, un élément intéressant vient d'être apporté par deux éthologues américains qui ont observé pendant quatorze ans la vie des chimpanzés de la communauté Kanyawara dans le parc national de Kibale en Ouganda. Les résultats de leur dernier travail, publiés cette semaine dans la revue Current Biology, montrent clairement que si les jeunes primates jouent tous avec des bâtons, les femelles aiment les porter, les bercer, comme des poupées, de manière maternelle sans équivoque. Il y a quelques années, des jeunes singes en captivité s'étaient vu offrir des monceaux de jouets de toutes sortes. Les femelles s'étaient précipitées vers les poupées, les mâles vers les tracteurs…
http://www.lefigaro.fr/sciences/2010/12/21/01008-20101221ARTFIG00611-les-jeunes-chimpanzes-femelles-jouent-a-la-poupee.php
L'Asie bouddhiste et musulmane gagnée aussi par l'esprit de Noël
Le Père Noël fait de la plongée au Japon, livre des cadeaux en mobylette en Corée du sud et s'est même fait expulser de la place Tiananmen de Pékin. Comme chaque année, l'Asie non chrétienne ne résiste pas à l'appel des fêtes de Noël, incontournable rendez-vous commercial.
A Bangkok la bouddhiste ou à Kuala Lumpur la musulmane, les caisses enregistreuses tournent à plein régime dans des centres commerciaux illuminés où résonnent les chants de Noël.
Au Japon, où le réveillon est surtout un moment privilégié pour les amoureux, des pères Noël version aquatique donnent à manger aux poissons et jouent avec les dauphins.
Dans un aquarium près de Tokyo, une anguille fournit le courant aux guirlandes électriques, aidée des visiteurs qui marchent sur un plancher spécial pour alimenter aussi un père Noël chantant.
"Ils piétinent et le sapin clignote en bleu et blanc, et le père Noël ne s'arrête jamais de chanter", explique Asako Inoue, porte-parole de l'aquarium Enoshima.
A Séoul, 50 facteurs à moto, déguisés en père Noël, apportent des cadeaux aux enfants pauvres de la ville.
La Corée du sud devait également installer pour la première fois depuis 2004 des guirlandes lumineuses près de sa frontière avec la Corée du Nord, un mois après le bombardement meurtrier d'une île du Sud par le Nord, ont indiqué des responsables militaires.
Alors que les Chrétiens ne représentent que 2% d'une population de plus d'un milliard, Noël est également devenu populaire en Inde où les magasins profitent des ventes de cadeaux comme des masques de père Noël.
En Chine, sapins décorés et Santa Claus robotisés accueillent les visiteurs dans les centres commerciaux, immeubles de bureaux et autres restaurants des principales villes qui brillent de mille feux.
Les fêtes sont vitales pour les fabricants de jouets et autres exportateurs d'un pays qui, depuis des années, est devenu le véritable atelier du père Noël.
Mais les autorités n'ont pas trouvé amusant que des dizaines d'habitants de Pékin, principalement des étrangers, vêtus de costumes de père Noël, se rassemblent sur la célèbre place Tiananmen. La police chinoise les a expulsés, jugeant que leur accoutrement était irrespectueux de la solennité du site.
A Kuala Lumpur, l'ambiance est festive. Des sapins géants ornés de boules colorées emplissent les principaux centres commerciaux et les spécialités culinaires de Noël font les beaux jours des supermarchés et des restaurants.
"Je cuisine pour une grande fête organisée principalement par des non chrétiens. Ils sont tout excités par la dinde rôtie et les pommes de terre", raconte Ivy Arigesamy, propriétaire d'un restaurant dans la capitale malaisienne.
A Taïwan aussi, les restaurants sont impatients. "Près de 90% des places de nos sept restaurants sont déjà réservées pour le réveillon de Noël", indique Cindy Lo, porte-parole du Grand Formosa Regent Taipei, l'un des hôtels de la capitale.
Au Vietnam, à Ho Chi Minh-Ville, des flocons de neige géants illuminent une avenue du centre-ville pendant que des enfants attendent d'être pris en photo avec un père Noël bien mince et vêtu d'un costume en velours bleu.
"Nous ne sommes pas catholiques et nous ne fêtons pas Noël. J'aime seulement la foule et l'ambiance", note Lam Kim Anh, 54, qui a accompagné sa petite-fille de quatre ans pour cette séance photo.
A Siem Reap, région touristique du nord-ouest du Cambodge, à deux pas des temples d'Angkor, un hôtel a installé un arbre de Noël géant entièrement fait de matériel de pêche comme des filets tissés à la main.
Les chants mis à l'honneur lors de l'illumination du "sapin" ont été quelque peu modifiés. Le célèbre papy barbu et débonnaire a délaissé son éternel traîneau pour un tuk-tuk plus adapté aux couleurs locales.
Les voyageurs ont des droits même en cas de neige
Cette décision ne s'applique cependant pas aux vols exécutés par une compagnie non européenne au départ d'un pays tiers. Dans ce cas, la protection juridique du voyageur sera différente et l'on tiendra généralement compte de la législation du pays où est basée la compagnie aérienne.
Le règlement européen oblige également les compagnies aériennes à fournir une assistance aux passagers en cas d'annulation d'un vol. Ainsi, celles-ci doivent fournir à leurs clients de quoi se restaurer, les loger dans un hôtel et le cas échéant, financer le transport vers l'hôtel. Les voyageurs ont par ailleurs le droit d'effectuer deux communications téléphoniques gratuites.
Les compagnies aériennes ne sont, par contre, pas tenues de verser une compensation financière étant donné que l'annulation est due à un cas de force majeure, c'est-à-dire la neige.
Le CRIOC précise en outre que "la compagnie aérienne est la seule entité juridique à avoir des obligations envers le consommateur. Le tour-opérateur et l'agence de voyage peuvent aider le consommateur mais uniquement en matière d'information". (belga)
mardi 21 décembre 2010
US: Inspectors are allowing travelers to enter the U.S. without secure ID
Stricter rules for entry are ignored at border
Inspectors are allowing travelers to enter the U.S. without secure ID
HOUSTON CHRONICLE
More than 18 months after U.S. Customs and Border Protection inspectors were supposed to start enforcing stringent ID requirements at the nation's land borders, millions of travelers are still being admitted without passports or other secure IDs, a new government audit shows.
dimanche 19 décembre 2010
ÉTATS-UNIS: Quand la discrimination "positive" renforce de fait le communautarisme
Pour beaucoup d’immigrants du XIX e et du XX e siècle, changer d’identité à leur arrivée aux États-Unis était un véritable rite de passage. En 1850, le fabricant de pianos d’origine allemande Charles Steinweg a ainsi décidé de changer de nom pour Steinway (entre autres parce qu’à l’époque, les instruments de musique anglais avaient la réputation d’être de meilleure qualité). Le raisonnement de ces immigrants était simple : adopter un nom à consonance américaine pouvait faciliter leur intégration, leur éviter de se faire remarquer, leur permettre d’échapper à la discrimination. Ou bien ils estimaient que pour le bien de leurs affaires il valait mieux adopter une nouvelle identité.
Aujourd’hui, la plupart des observateurs s’accordent à dire que cette pratique a quasiment disparu. « La plupart des gens ne changent plus leur nom », explique Cheryl R. David, ancienne présidente de la branche new-yorkaise de l’Association des avocats spécialisés en droit de l’immigration. Il est difficile de trouver des statistiques comparatives détaillées concernant cette évolution, d’autant que la transition s’est opérée progressivement. Cette pratique a décliné au cours des dernières décennies et l’on peut en trouver la preuve (bien qu’aucun chiffre n’existe à ce sujet) dans les registres de presque n’importe quel tribunal américain.
The New York Times a étudié plus de 500 demandes de changement de nom déposées en juin 2010 auprès du tribunal civil de New York, la ville américaine qui abrite le plus de personnes nées à l’étranger. Seule une poignée d’entre elles semble avoir clairement pour but d’angliciser ou d’abréger un patronyme ; elles émanent d’immigrants d’Amérique latine ou d’Asie. Quelques Russes et Européens de l’Est ont également fait cette demande, mais à peu près autant ont conservé leur nom d’origine.
Cependant, la majorité des étrangers ayant demandé à changer de nom l’ont fait soit après un mariage, en prenant celui de leur époux ou en créant un nom composé, soit parce que les documents établis à leur naissance ne portaient pas de nom mais uniquement la mention “garçon” ou “fille”, soit parce qu’ils adoptaient le nom d’un de leurs parents.
Iyata Ishimabet Maini Valdene Archibald, de Brooklyn, est ainsi devenue Ishimabet Malkini Valdene Bryce. Mère d’une petite fille de 5 ans dénommée Star Jing Garcia Jing Qiu Wu, de Flushing (Queens), a enlevé après son divorce le nom de son mari de celui de sa fille, qui s’appelle désormais Star Rain Wu. Certains ont abandonné le prénom Mohammed pour le remplacer par Najmul ou Hayat. Et un couple de personnes âgées a adopté le nom de Khan à la place d’Islam, mais, selon leurs dires, plutôt pour être en phase avec les membres les plus jeunes de la famille que pour éviter les discriminations.
Les sociologues y voient un effet du multiculturalisme croissant des États-Unis. De plus, changer son nom pour se fondre dans la foule n’est pas une stratégie efficace pour les Asiatiques et les Latinos, qui ne sont pas tous blancs comme l’étaient généralement les immigrants européens du XIX e siècle et du début du XX e siècle. La discrimination positive et autres programmes similaires ont transformé la différence ethnique en un atout potentiel, dans certains cas, du moins.
« En 1910, la pression sociale était plus importante, les immigrés devaient tout faire pour s’intégrer », explique l’historienne Marian Smith, du Bureau américain de la citoyenneté et des services d’immigration. « Alors qu’aujourd’hui, les immigrants arrivent munis de tous leurs papiers officiels et de documents d’identité, un permis de conduire et un passeport à leur nom en poche. Changer d’identité est devenu beaucoup plus compliqué. »
Selon Douglas S. Massey, sociologue à l’université de Princeton, les étrangers et leurs enfants ne ressentent plus la nécessité de changer leur nom pour s’intégrer depuis « les années 1970 et 1980, époque à laquelle l’immigration a pris de l’importance dans la vie américaine et où le mouvement des droits civiques a fait de la fierté communautaire un atout à cultiver. »
Sam Roberts Extrait du journal The New York Times.
Is there a lost civilization under the Persian Gulf?
At its peak, the floodplain now below the Gulf would have been about the size of Great Britain, and then shrank as water began to flood the area. Then, about 8,000 years ago, the land would have been swallowed up by the Indian Ocean, the review scientist said.
The study, which is detailed in the December issue of the journal Current Anthropology, has broad implications for aspects of human history. For instance, scientists have debated over when early modern humans exited Africa, with dates as early as 125,000 years ago and as recent as 60,000 years ago (the more recent date is the currently accepted paradigm), according to study researcher Jeffrey Rose, an archaeologist at the University of Birmingham in the U.K.
"I think Jeff's theory is bold and imaginative, and hopefully will shake things up," Robert Carter of Oxford Brookes University in the U.K. told LiveScience. "It would completely rewrite our understanding of the out-of-Africa migration. It is far from proven, but Jeff and others will be developing research programs to test the theory."
Viktor Cerny of the Archaeogenetics Laboratory, the Institute of Archaeology, in Prague, called Rose's finding an "excellent theory," in an e-mail to LiveScience, though he also points out the need for more research to confirm it.
The findings have sparked discussion among researchers, including Carter and Cerny, who were allowed to provide comments within the research paper, about who exactly the humans were who occupied the Gulf basin.
"Given the presence of Neanderthal communities in the upper reaches of the Tigris and Euphrates River, as well as in the eastern Mediterranean region, this may very well have been the contact zone between moderns and Neanderthals," Rose told LiveScience. In fact, recent evidence from the sequencing of the Neanderthal genome suggests interbreeding, meaning we are part caveman.
Watery refuge
The Gulf Oasis would have been a shallow inland basin exposed from about 75,000 years ago until 8,000 years ago, forming the southern tip of the Fertile Crescent, according to historical sea-level records.
And it would have been an ideal refuge from the harsh deserts surrounding it, with fresh water supplied by the Tigris, Euphrates, Karun and Wadi Baton Rivers, as well as by upwelling springs, Rose said. And during the last ice age when conditions were at their driest, this basin would've been at its largest.
In fact, in recent years, archaeologists have turned up evidence of a wave of human settlements along the shores of the Gulf dating to about 7,500 years ago.
http://www.csmonitor.com/Science/2010/1210/Is-there-a-lost-civilization-under-the-Persian-Gulf
mercredi 15 décembre 2010
Syphilis, Christophe Colomb n'y est pour rien
La BBC confirme aujourd'hui que la syphilis faisait des ravages en Europe bien avant le retour de Christophe Colomb d'Amérique. Des traces de cette maladie sexuellement transmissible (due à un agent infectieux, appelé tréponème pâle et découvert en Allemagne en 1905) ont bien été identifiées sur des squelettes retrouvés à Pompéi, affirme sur ce média le professeur Mary Beard, de l'Université of Cambridge.
La syphilis (ou vérole) a de multiples dénominations, car aucun pays ne veut endosser sa "paternité". C'est donc le mal de Naples ou le mal vénitien pour les Français, qui considéraient que cette maladie avait été apportée en Italie en 1494 par des marins de l'équipage de Christophe Colomb qui participaient à une campagne militaire de Charles VIII. "Il est probable que ces hommes aient effectivement rapporté ce fameux tréponème qui a rapidement fait des ravages auprès de cette population", estime le docteur Bruno Halioua, dermatologue à l'Institut Alfred Fournier à Paris et historien de la médecine. Et pourtant les Italiens, les Espagnols, les Allemands, les Anglais et les Polonais parlent du mal français, les Portugais et les Néerlandais du mal espagnol et les Écossais du mal anglais.
Connue depuis au moins Hippocrate
D'ailleurs, l'hypothèse d'une première "importation" en provenance du Nouveau Monde n'est plus crédible aujourd'hui, et cela, pour plusieurs raisons. La plus récente est la découverte de marqueur de cette maladie dans les dents et les os de squelettes retrouvés à Pompéi. Mais déjà auparavant, Hippocrate, médecin grec célèbre, avait décrit les formes les plus graves de la maladie. Et la présence de la syphilis a été retrouvée lors des fouilles du monastère augustinien datant des XIII et XIVe siècles, dans le port de Kingston au nord-est de l'Angleterre.(...)
http://www.lepoint.fr/sante/syphilis-christophe-colomb-n-y-est-pour-rien-15-12-2010-1275630_40.php
mardi 14 décembre 2010
Belgique: 50% de fausses attestations médicales pour les demandeurs d’asile
La police judiciaire fédérale a saisi des centaines de dossiers. Le suspect est l’un des cinq médecins figurant sur la liste noire de l’Office des étrangers, indiquent mardi la Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg.
Le médecin d’origine russe aurait rédigé plus de 500 attestations médicales permettant à des demandeurs d’asile d’introduire une demande de régularisation pour raison médicale.
Lorsqu’un médecin déclare que quelqu’un a besoin de soins médicaux et que cette personne ne peut les obtenir dans son pays d’origine, elle peut rester au moins pendant un an sur le territoire belge, selon l’article 9 de la loi de séjour.
Le médecin concerné a principalement aidé des ressortissants de son pays en leur rédigeant des attestations médicales.
Le nombre de demande de régularisation pour raison médicale a augmenté de manière spectaculaire, passant de 392 en 2006 à plus de 8.000 en 2009. L’Office des étrangers a adressé aux parquets un millier de dossiers contenant de présumées fausses attestations médicales.
L’Office des étrangers doit par ailleurs faire face à une pénurie de médecins contrôleurs. Ceux-ci doivent évaluer s’il y a une raison médicale réelle d’octroyer un statut de séjour spécial à un demandeur d’asile.
http://www.sudpresse.be/
mercredi 1 décembre 2010
Les «mots migrateurs»
«Du bist ein Salopp!» Une insulte? Détrompez-vous! Pour les Allemands, Salopp signifie au contraire une personne sympathique, facile à vivre. Les mots ou expressions d’origine française grouillent dans les langues européennes. Parfois leur sens est conservé. Parfois pas, ce qui peut engendrer quelques quiproquos… Rencontre avec Marie Treps, linguiste au Centre national de recherches scientifiques, qui a donné, il y a quelques jours à peine, des conférences sur ce thème en Suisse romande.
En Pologne, vous n’aurez aucun souci pour passer une commande d’omeleta ou de bisvits. En Russie, cherchelafame (cherchez la femme) sera un jeu d’enfant. Ou pas! Auquel cas vous pourrez toujours soupirer, selavi (c’est la vie)! En Angleterre, il est possible d’avoir un coup de foudre pour une femme fatale. Si elle vous fixe un rendez-vous, il ne faudrait alors pas oublier de se parfumer d’oekolons (eau de Cologne, en Lettonie) et de rester chevaleresk (Danemark).
Si l’anglais a aujourd’hui grandement sa place dans nos contrées, le français s’est, lui aussi, exporté et installé partout en Europe. Cela remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles, quand les exilés de la Révocation de l’Edit de Nantes, puis de la Révolution ont quitté la France, en emmenant leur propre dictionnaire: «Ils ont alors enseigné la langue de Molière aux enfants des familles nobles pour lesquelles ils travaillaient. Catherine II de Russie, par exemple, a été éduquée par une gouvernante française, explique Marie Treps. Et ce sont ensuite ces nobles qui ont été les ambassadeurs de notre langue dans leurs pays.»
Si la plupart des «mots migrateurs»1 – titre du livre de Marie Treps – ont conservé leur sens original, certains ont été déformés ou détournés. Attention alors de ne pas se prendre la tête si, lors d’un voyage dans les Balkans, on vous dit que vous êtes une star. Cela signifie simplement que vous êtes vieux! Au contraire, ne soyez pas outrés d’entendre les mots chiottes ouchiass dans un restaurant russe. Il s’agit simplement d’un client qui veut recevoir rapidement l’addition. Outre-Rhin, votre chef risque de mal le prendre si vous l’appelez Patron, vu que, pour les Allemands, cela signifie gai luron.
Dior devient un putois!
Les mots français se sont exportés, mais également certains personnages célèbres. Leurs noms ont été détournés et attribués à des aliments, accessoires voire des animaux. «Les Polonais, par exemple, n’aiment pas trop Brigitte Bardot. Ils se sont alors inspirés de son nom pour inventer bardotka, qui signifie désormais un soutien-gorge pigeonnant», raconte la linguiste. Autre exemple en Roumanie, où le célèbre couturier Christian Dior est notamment connu pour ses parfums. Le mot dihor (prononcé dior) signifie putois. L’animal distille des effluves qui ne sont point poudrés…
Le général de Gaulle a, quant à lui, inspiré les Polonais. Enfin, c’est son képi surtout qui semble avoir marqué les esprits: le couvre-chef y a hérité du petit nom de degolowka. Et si vous appréciez quand votre roast-beef est bien saignant, n’hésitez pas, en Italie, à commander un bistecca alla Robespierre…
1 «Les mots migrateurs: Les tribulations du français en Europe», Marie Treps, Seuil
http://www.lematin.ch/actu/suisse/mots-migrateurs-356296