Un important journal médical canadien a proposé lundi d'interdire de révéler le sexe de l'enfant à naître avant la 30e semaine de la grossesse afin d'éviter des avortements de foetus féminins, fréquents dans certains groupes d'immigrants asiatiques.
Certes, le foeticide en fonction du sexe de l'enfant "touche des millions d'individus en Inde et en Chine", alors qu'il est beaucoup plus rare en Amérique du Nord, mais "ce n'est pas une raison de l'ignorer", déclare dans un éditorial le rédacteur en chef par intérim du Journal de l'Association médicale canadienne (CMAJ), le Dr Rajendra Kale.
Il cite des recherches confirmant que ce genre de sélection existe au Canada dans les communautés d'origine indienne, chinoise, coréenne, vietnamienne et philippine.
"De nombreux couples qui ont deux filles et pas de fils se débarrassent sélectivement de foetus féminins jusqu'à ce qu'ils soient sûrs que leur troisième enfant est un garçon", écrit le médecin né à Mumbai.
Des études basées sur le recensement de 2000 aux Etats-Unis ont confirmé des ratios déséquilibrés en faveur des garçons dans les familles d'origine asiatique.
Il estime le nombre d'avortements au Canada motivés par le sexe féminin du foetus à "quelques centaines par an, ce qui fait des milliers avec les années qui passent".
L'interdiction de révéler le sexe du foetus avant la 30e semaine "est un prix modeste à payer pour sauver des milliers de filles. Et d'ajouter: "si le le Canada est incapable de contrôler cette pratique, quel espoir peut-on avoir en Inde et en Chine?". (belga)
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Des avortements sélectifs font scandale au Royaume-Uni
Le Daily Telegraph a révélé que des médecins britanniques ont autorisé des femmes à avorter car le sexe de leur enfant ne leur convenait pas. Le ministère de la Santé a promis des sanctions contre ces professionnels.
«Pourquoi souhaitez-vous avorter?
- Je ne veux pas de fille
- D'accord, mais on indiquera une autre raison sur votre dossier.Trop jeune pour être mère, ça vous va?»
Tel est en substance le dialogue qu'à pu filmer en caméra cachée le journal britannique The Daily Telegraph, qui mène cette semaine une enquête sur les avortements liés au sexe du foetus au Royaume-Uni. Les investigations du journal ont pu mettre en lumière les pratiques illégales de trois centres médicaux du pays, et ont conduit le ministère britannique de la Santé à demander l'ouverture d'une enquête de police.
Contrairement à la plupart des pays d'Europe, dont la France, les femmes souhaitant avorter au Royaume-Uni doivent justifier leur décision auprès de deux médecins qui donneront ou non leur accord. Les justifications acceptées par la loi de 1967 relèvent du médical (grossesse pouvant menacer la vie ou la santé de la mère, enfant malformé ou handicapé) ou du social (la mère n'est pas en mesure de pouvoir élever un enfant). Réaliser un avortement à cause du sexe de l'enfant à naître est donc illégal.
Trois médecins piégés par le Daily Telegraph
Les journalistes du Telegraph ont pourtant obtenu trois accords pour avorter dans les neuf centres médicaux qu'ils ont consulté en caméra cachée. Dans l'un d'entre eux, situé à Manchester, une médecin a donné son feu vert à une fausse patiente affirmant ne pas vouloir de fille. «Je ne vais pas poser plus de questions. Si vous voulez un avortement, vous voulez un avortement, voilà tout», explique-t-elle alors qu'elle est filmée à son insu. Au téléphone, elle explique à un autre médecin que cet avortement est demandé «pour des raisons sociales» et que la patiente «ne souhaite pas répondre aux questions». Une date d'intervention est programmée quelques jours plus tard. Après la diffusion de la vidéo sur le site du Telegraph, l'hôpital a mis à pied la femme médecin et suspendu tous les avortements prévus dans le centre. (...)
http://www.lefigaro.fr/international/2012/02/24/01003-20120224ARTFIG00448-des-avortements-selectifs-font-scandale-au-royaume-uni.php
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