Des études scientifiques récentes s’appuyant sur des éléments historiques se penchent avec attention sur le cas des Palestiniens d’origine juive. Il apparaît que si l’on scrute bien les différentes étapes de l’histoire de la Terre d’Israël, de la période du Second Temple jusqu’à aujourd’hui, nombreux sont les Palestiniens qui ont des antécédents juifs. Mieux encore, il apparait que dans certains villages arabes d’Israël, des traditions juives sont observées comme la mezouza, les tefillins, la circoncision le 8ème jour et la fabrication du vin (interdit par l’Islam). Autant d’éléments sur l’identité palestinienne qui invitent à reconsidérer le problème israélo-palestinien à sa source. C’est la thèse de Tsvi Misinai, scientifique renommé en Israël, physicien et informaticien, développée notamment dans son livre « Un frère ne doit pas lever l’épée contre un frère ».
Au-delà du « conflit israélo-palestinien » : retour aux sources
L’origine juive de la majorité des Palestiniens d’Israël n’est pas une idée nouvelle, ni une idéologie révolutionnaire. David Ben Gourion et Itzhak Ben-Zvi (second Président de l’Etat d’Israël) en parlaient bien avant 1948, dans les années 20. Ils publièrent un article commun intitulé « La Terre d’Israël au passé et au présent », article qui exprimait l’idée d’intégrer les Palestiniens parmi le peuple d’Israël. En 1917, Ben Gourion avait même publié une « Enquête sur les origines des Fellahin », analysant leurs ancêtres et rappelant que « coule encore dans leurs veines du sang juif, le sang de ces agriculteurs juifs, de ces masses, qui pendant des périodes troubles de l’histoire, ont choisi de renier leur foi pour ne pas être déracinés de leur terre ». Ben-Zvi quant à lui, mena une longue enquête en Terre d’Israël pour collecter des témoignages dans un livre intitulé « Populations de notre Terre » mais l’envenimement de la situation entre les arabes et les juifs contraint Ben-Zvi à abandonner son travail.
Les premiers Sionistes avaient bien vu la nécessité de revisiter les origines de la population non-juive d’Eretz Israël. En effet, suivant la thèse la plus répandue, après la destruction du Second Temple et la révolte de Bar Kohva, les Juifs auraient été dispersés de la Terre d’Israël. Cela signifierait que par la suite, cette terre fut peuplée majoritairement par des étrangers, et ce, jusqu’à la création de l’Etat d’Israël. C’est brosser l’histoire à gros traits : la « disparition » des Juifs en Terre d’Israël est toujours restée mystérieuse. Les communautés juives se sont en fait beaucoup développée en dehors de Jérusalem, en Galilée notamment, à l’époque byzantine.
En scrutant l’histoire et en analysant les témoignages, on découvre que le peuple de la Terre d’Israël serait composé de deux groupes principaux : Le premier, exilé de la Terre d’Israël après la destruction du Temple, a réussi à préserver son identité et sa religion à travers le temps jusqu’au retour et à la création de l’Etat. Le second groupe est constitué de ceux qui sont restés à travers les siècles en Terre d’Israël, même lorsqu’ils ont été forcés d’abandonner leur religion et qu’ils ont même fini pour certains par perdre leur identité originelle. Après que la Judée ait pris le nom de « Palestine » par la volonté de l’Empereur Romain Hadrien en 135, les descendants de ces convertis de force, mélangés aux autres nationalités présentes, en vinrent à s’appeler « Palestiniens ».
La première révélation concernant l’identité des Palestiniens a été publiée par des chercheurs allemands en 1860 qui découvrirent que des juifs cachés, comme les Marranes (Juifs cachés au temps de l’Espagne musulmane et chrétienne, convertis de force mais pratiquant le Judaïsme en secret), existaient au temps des Templiers. Le colonel Condor de l’Institut de Recherche en Israël découvrit des traces d’araméen et d’hébreu dans la langue des Fellahin de la Terre d’Israël.
Ceux qui sont restés à travers les siècles…
Les révoltes juives contre les Romains (en 70 puis en 135) ont été la cause d’un grave amoindrissement de la présence juive en Terre d’Israël. Mais certains sont restés, même lorsque la Judée reçut pour nom « Palestine », et que les Judéens devinrent « Palestiniens ». La conquête de la Terre d’Israël par les arabes en 640, conduisit à l’expansion de l’Islam par la force. Au 8ème siècle, certains se convertissent en raison d’une sérieuse discrimination économique à l’encontre des non-musulmans. Mais ces conversions ne concernaient encore que la minorité des Juifs et des Chrétiens qui restèrent fidèles à leur identité. Au 11ème siècle cependant, en 1012, les califes Fatimides dirigés par les Musulmans Shiites du Caire, décrètent que tous les résidents de Terre Sainte qui ne sont pas musulmans ont l’obligation de se convertir à l’Islam ou doivent quitter le pays. La majorité des Chrétiens partent, mais nombre de Juifs, attachés à leur terre, préfèrent rester quel qu’en soit le prix.
Ces conversions forcées conduisent à l’islamisation de 90% de la population. Mais pour la majorité de ces « convertis », à l’ouest du Jourdain, l’Islam n’est qu’une couverture. Chez eux, dans leurs maisons, ils continuent d’observer leurs traditions juives. On les nomme les Musta ‘arbim, ce qui signifie « cachés comme arabes ». Lorsqu’en 1044, un autre calife lève le décret des conversions forcées, un quart seulement des Musta’arbim retournent ouvertement au Judaïsme, les autres préfèrent rester apparemment musulmans pour ne pas souffrir des discriminations économiques. Certains Juifs même se font délibérément Musta’arbim pour cette raison. Et les différentes persécutions durant les Epoques Croisée et Mameluk conduiront également à une forte augmentation des Juifs cachés.
A partir de 1840, les descendants des Musta’arbim se mélangèrent à divers migrants dans le pays. Ainsi, lorsque arrivèrent les premiers colons sionistes, confrontés à des habitants parlant l’arabe, ils ne réalisèrent pas que nombre d’entre eux étaient les descendants de ces Musta’arbim, que certains connaissaient même leur identité originelle cachée, et même qu’une partie de ces « Palestiniens » avaient réussi à préserver à travers les siècles quelques traditions juives. Des recherches démographico-historiques basées sur l’analyse des dynasties palestiniennes à travers les siècles, révèlent qu’à l’ouest du Jourdain, entre 82% et 89.5% de ces dynasties ont des origines juives anciennes, connues ou non.
Témoignages : des traditions au-delà des lignes de séparation
Dans le village de Yutta en Cisjordanie, jusqu’en 1989, la femme la plus âgée du village allumait les bougies du shabbat au pied d’un arbre qui avait grandi sur une roche, devant tous les habitants. Cette pratique cessa suite aux pressions des jeunes générations après la première Intifada.
Dans ce village qui correspond à la ville biblique de Yatta, vit le clan des « Makhamara » à traduire littéralement par « fabricants de vins ou vignerons ». La consommation d’alcool et par conséquent la fabrication du vin étaient interdites par l’Islam. Les « Makhamara » étaient ces Juifs apparemment musulmans qui, en vérité, n’observaient pas la loi islamique. Des « vignerons ». S’ils n’avaient pas le droit de faire du vin, ils en buvaient, entre eux, dans des lieux cachés.
Dans le village de Samoa (Eshtamoah biblique) trois familles issues des « Makhamara » ont entamé le processus de conversion au Judaïsme, et ceci en dépit des menaces terroristes qui ont été dirigées contre eux. Une des femmes les plus âgées allume méticuleusement les lumières de shabbat et jeûne pour la commémoration de la destruction du Temple. Elle raconte aussi la succession des mères juives préservée dans sa famille, expliquant par là même que ses propres fils sont légitimement juifs. A Samoa, il y a toujours la synagogue encore en bon état et des perforations sur certaines portes rappellent l’usage de la mezuzah. On retrouve les mêmes perforations sur les maisons au nord d’Hébron dans la localité de Sa’ir, par exemple. A Samoa, plus de 40% de la population observaient les traditions juives et reconnaissaient leurs origines juives il y a moins de cent ans. Ils ne se mariaient qu’entre membre d’une même tribu et donnaient à leurs enfants des noms juifs. Aujourd’hui beaucoup d’entre eux refusent de révéler leurs origines et se déclarent désormais musulmans. Au sud d’Hébron, dans le village de Dura (l’Adora’yim biblique), les pratiques funèbres mais aussi agricoles observées correspondent à la loi juive et non pas à celle de l’Islam. Il semblerait, selon l’hypothèse de Ben-Zvi et d’Israël Belkind, que l’Islam s’est difficilement enraciné en Terre d’Israël, contrairement aux autres pays arabes, à cause des la solidité des traditions ancestrales qui l’ont précédé dans l’histoire dans cette Terre Sainte.
Les exemples sont nombreux et il ne s’agit pas seulement d’exceptions. A Khirbat Anim Al Fawka (situé juste au nord de la Ligne Verte), à Soussia, à Kiryat Arba, à Tekoa (au nord de Bethléem), à Shfar’ham et à Damun (près de Nazareth), à Ma’aleh Amos (à l’est d’Hébron), à Awarta (au sud de Naplouse), à Bid’yah (à l’ouest d’Ariel), à Katana (près d’Abu Gosh), et dans beaucoup d’autres villes arabes de la Terre d’Israël on retrouve les pratiques juives matrimoniales, funéraires, religieuses mais aussi de cacherout, de shabbat, de règles de pureté, de circoncision au huitième jour, ainsi que le calendrier juif… Les témoignages sont souvent recueillis à mi-voix : dans une ville arabe-israélienne située à l’est de Sharon, un Sheikh reconnait être un descendant des Juifs du Maghreb, il prie avec les livres de prières juives, et en secret, raconte la conversion forcée de ses ancêtres. A Bid’yah, on sait qu’il y a encore quelques années, au moins un patriarche d’une famille continuait l’étude des Ecritures saintes du Judaïsme et que les hommes se réunissaient secrètement pour prier dans une cave.
Des ancêtres communs ?
Dans son article « les Arabes qui sont en Terre d’Israël », Belkind souligne que « partout en Israël, on trouve des tombes de saints ou de prophètes devant lesquelles les Arabes vont se prosterner et faire des vœux. Nombre d’entre elles sont aussi des lieux saints pour le peuple d’Israël ». Par exemple, à côté de la localité de Nes Tsiona, la tombe de Nabi Rubin le prophète est celle de Ruben, le fils de Jacob. A côté de Kfar Sava, la tombe de Nabi Benjamin est vénérée, comme celle non loin, de Nabi Sham’un (Simon).
Depuis les années 90, de sérieuses études génétiques sont menées et révèlent des troublantes ressemblances entre les Palestiniens et les Juifs. Autre élément exprimant cette continuité ancestrale : l’actuelle prononciation de l’hébreu par les Palestiniens, de même que l’usage d’expressions et de maximes dérivées de l’hébreu ancien par les « Arabes » des villages de Galilée, comme par exemple à Sakhnin et Arabeh. En outre, les noms de lieu en général sont restés bibliques, seulement légèrement modifiés : Safad pour Safed, Akka pour Akko, Beitlahem pour Bethléem, Khalil pour Hevron et beaucoup d’autres. On entend aussi parmi les habitants et on peut lire sur les tombes, des noms bibliques hébreux ou araméens qui n’apparaissent pas dans le Coran ni dans la langue arabe parlée ou littéraire.
Des études géographiques et démographiques s’attachent également à montrer que dans les régions montagneuses de la Terre d’Israël, en Galilée, en Samarie et en Judée, la majorité de la population n’a pas abandonné ses lieux de résidence depuis des milliers d’années. Toutes les nations qui ont voulu conquérir la Terre d’Israël à travers l’histoire, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Turcs, les Britanniques, en sont restés aux basses régions. Ainsi, au XIXème siècle, entre 70 et 75% des habitants des montagnes d’Israël étaient des descendants des Juifs (contre entre 10 et 25% dans les basses régions).
Parmi les Bédouins, au sein des tribus du Néguev et du Sinaï, nombreux sont ceux qui suivent les pratiques juives. Il y en a aussi qui reconnaissent ouvertement leurs origines juives. En octobre 2009, dans le cadre d’une rencontre destinée au rapprochement entre Juifs et Bédouins à Rahat, le sheikh Salam s’est exprimé en ces termes « Je suis un descendant des Juifs ». Il n’a pas dit s’il envisageait une reconversion au judaïsme. Cependant, c’est un élément de plus apporté à la thèse du docteur Tsvi Misinai selon laquelle « la guerre entre Israël et les Arabes est une véritable guerre fratricide ». Il faut revenir à nos racines…
http://www.un-echo-israel.net/Dossier-Des-Palestiniens-d-origine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire