vendredi 26 novembre 2010

Irlande: Pas un penny pour ce paradis fiscal !

The Guardian


Grâce à un très faible taux d’imposition sur les sociétés, l'Irlande est devenue un haut lieu du dumping fiscal en Europe. Le fait que ce pays vienne d’accepter un plan d’aide international pour renflouer ses banques – dont 8 milliards d’euros du Royaume-Uni déjà lourdement endetté – suscite la colère d'une célèbre éditorialiste britannique.
Le renflouement de l’Irlande et de ses banques est une affaire si tordue qu’il faut soumettre son esprit à de véritables contorsions pour admettre que cela puisse bel et bien avoir lieu aujourd’hui, dans de telles conditions, et en imposant si peu de réformes aux banques. Mystique des chiffres, le renflouement irlandais va coûter à la Grande-Bretagne environ 7 milliards de livres (8,2 milliards d’euros) – autant que la somme inutilement et douloureusement retranchée des dépenses publiques cette année, autant que ce que les banques de la City devraient également verser sous forme de bonus en février. (...)

Quelles leçons tirer de la crise irlandaise ? Bill Cash, membre europhobe du Parlement, se déchaîne, ulcéré par le plan de sauvetage, tandis que les eurosceptiques, à gauche comme à droite, se frottent les mains en ricanant, l’air de dire “on vous avait prévenus”. Même les conservateurs ont félicité Gordon Brown de ne pas nous avoir fait entrer dans la zone euro. Ils oublient, ce qui est bien pratique, que l’Islande, prise au piège de la même bulle économique hors de la zone euro, est elle aussi en faillite – alors qu’elle est libre de dévaluer et de fixer ses propres taux d’intérêt.


C’est nous, les Britanniques, qui offrons à l’Irlande la deuxième plus grande somme pour son renflouement parce que nous sommes particulièrement exposés à une faillite de ses banques : cela n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être rattaché ou non à l’euro. Et serons-nous si fiers de nous l’an prochain, quand la zone euro affichera une croissance deux fois supérieure à la nôtre, selon les prévisions ? Il est parfaitement stérile de se demander si nous nous portons mieux dehors que dedans.

Quelles leçons aura tirées George Osborne depuis l’éloge dithyrambique qu’il a publié en 2006 dans The Times sous le titre “Look and Learn Across the Irish Sea” [Ce que nous avons à apprendre en regardant de l'autre côté de la mer d’Irlande] ? “L’Irlande apparaît comme un brillant exemple d’excellence dans l’art du possible de la politique économique à long terme…”, s’enthousiasmait-il. “Les capitaux iront toujours là où il est plus intéressant d’investir. La fiscalité irlandaise sur les sociétés est de seulement 12 %, tandis que celle de la Grande-Bretagne est en train d’atteindre l’un des taux les plus élevés du monde [28 %].” Une faible fiscalité, voilà la solution, assurait Osborne.

Il en est probablement encore convaincu, puisqu’il offre 7 milliards de livres sans même sous-entendre que l’impôt sur les sociétés en Irlande ne constitue rien d’autre que de la concurrence déloyale. Seule la nécessité la plus cruelle peut conduire un ministre des Finances conservateur et eurosceptique à mettre la main à la poche pour la zone euro. Mais faire contre mauvaise fortune bon cœur, dit-il, c’est se comporter en “bon voisin” avec nos cousins d’outre-mer d’Irlande. Ce qu’il ne dit pas – embarrassé, peut-être, par toutes ses louanges passées –, c’est que les Irlandais, eux, se sont comportés comme de très mauvais voisins.

La semaine dernière encore, une grande entreprise britannique (Northern Foods, qui a désormais fusionné avec Greencore) a déménagé son siège à Dublin. Seuls sa plaque de cuivre et ses bénéfices sont partis, pas ses usines de biscuits et de surgelés. L’Irlande joue le jeu du chacun pour soi et du dumping fiscal depuis bien des années. Le fait que l’Union européenne ait pu le tolérer demeure un mystère, d’autant que, pendant ce temps, l’argent coulait à flots de Bruxelles vers Dublin, finançant au fil du temps une modernisation spectaculaire des infrastructures. Plusieurs autres grands groupes ont récemment quitté leurs quartiers londoniens pour la capitale irlandaise, à commencer par le géant de la publicité WPP. Il s’agit pour l’essentiel de déménagements virtuels aux objectifs purement fiscaux, puisqu’ils ne s’accompagnent pour ainsi dire d’aucun déplacement de personnel – et certainement pas de la part des conseils d’administration.

Le véritable déshonneur de l’Irlande n’est pas d’avoir pris son boom immobilier pour un intarissable pactole. Ce qui est impardonnable, c’est son statut honteux de plus grand paradis fiscal européen, qui depuis des décennies aide les entreprises à se soustraire aux administrations fiscales du monde entier. C’est ce qu’on appelle le “double irlandais”, souvent combiné au “sandwich hollandais”.

Prenez le cas classique de Google : au cours des trois dernières années, Google a économisé la somme faramineuse de 3,1 milliards de dollars en utilisant le stratagème du “double irlandais” pour transférer aux Bermudes l’essentiel de ses profits réalisés à l’étranger, en passant par Dublin et les Pays-Bas. La société a ainsi réduit son taux d’imposition hors Etats-Unis à seulement 2,4 %. L’Irlande permet à Google, à Facebook, à Microsoft et à bien d’autres d’utiliser des filiales pour transférer leurs profits et ainsi échapper même à la faible fiscalité de l’Irlande. La loi irlandaise les autorise en effet à faire passer leurs profits vers d’autres paradis fiscaux n’exigeant aucun impôt sur les sociétés, et ne prélève au passage que des sommes ridicules : Google n’a versé que 21 millions d’euros au gouvernement irlandais – qui lui a pourtant permis de faire transiter 92 % de ses profits à l’étranger.


L’Irlande est un véritable paradis avec le régime fiscal le plus laxiste d’Europe. Google crée effectivement de l’emploi en Irlande : quelque 2 000 postes administratifs pour gérer les formalités. Les perdants ne sont pas seulement tous les pays européens, mais tous les pays du monde à l’exception des Etats-Unis. Souvenez-vous de cela la prochaine fois que vous lisez la morale de Google – “Don’t be evil”. Et souvenez-vous aussi de Bono, pour qui un taux d’imposition de 12,5 % était encore trop élevé, et qui a donc transféré la base financière de U2 vers un pays encore moins exigeant, les Pays-Bas. Il ferait bien de ne pas se faire l’avocat d’une nouvelle grande cause tant qu’il n’aura pas ramené son groupe dans son pays d’origine.

Alors pourquoi n’exige-t-on pas de l’Irlande qu’elle remettre de l’ordre dans sa fiscalité et cesse d’escroquer tous les pays voisins qui viennent aujourd’hui à son secours ? Parce que le FMI réclame que les gouvernements assomment leurs citoyens à coups de mesures punitives et qu’il préfère un niveau d’imposition réduit ou, mieux, inexistant. Le purgatif du FMI est un remède idéologique ; il ne permet de tirer aucune leçon. Lorsque l’état du patient s’aggrave et frôle la mort, comme c'était le cas pour l’Irlande après sa première vague d’austérité, le FMI augmente la dose de sangsues, de mercure et d’arsenic. C’est ce genre de remède prékeynesien que nous prescrivent aujourd’hui Cameron et Osborne. Il reste une semaine avant l’accord final : l’Europe va-t-elle réellement signer un chèque à l’Irlande sans lui demander de mettre un terme à ses pratiques de piraterie fiscale ni de rejoindre le monde civilisé ?

mercredi 24 novembre 2010

Le racisme anti-Asiats, c’est si facile…

Bondyblog

Face de citron, mangeur de chien, jaune d'œuf… Les brimades de l’école ont laissé des traces dans la tête de notre blogueur Prosith, 21 ans. Devrions-nous aussi avoir un CRAN ou un CRIF ?, s’interroge-t-il.

Il y a au maximum une trentaine de familles asiatique dans ma ville de 30 000 habitants, Vigneux-sur-Seine (91). Depuis tout petit, j’ai toujours été pour ainsi dire le seul « chintok » où que je sois. Les remarques, du genre « face de citron » ou « mangeur de chien », j’en ai entendu. Pour moi, ce sont des brimades, des injures. Pour les autres, des « plaisanteries ». Sauf que, là où j’ai grandi, on ne va pas plaisanter avec Mamadou, hein, mais avec le Chinois de service.

Après la sortie de « Taxi 2 » (film hyper-caricatural sur les Asiatiques), j’ai eu droit pendant de nombreuses années à des « konichiwaaa » et autres « ching chong ». Quelqu’un m’a même une fois provoqué en bagarre. Il croyait que tout les « Chinois » savaient se battre. Petit, j’évitais les rares Asiatiques de l’école, eux-mêmes avaient compris aussi : traîner ensemble voudrait dire moqueries à gogo pour nous. C’était carrément pesant.

Ainsi, pour ne pas qu’on se moque de moi, j’ai ignoré pendant toute ma scolarité un Chinois venu du Chine. Pourtant je voyais bien qu’il cherchait une solidarité auprès de moi. Aujourd’hui, je regrette profondément de l’avoir laissé, lui aussi, seul dans son coin. Plus tard, au lycée, l’ambiance est devenue plus mature, même s’il y avait parfois des « chintok », des « jaune d’œuf » de lancés.

J’ai pu constater que mes amis « blancs » préféraient me taquiner, moi, à propos de mes origines. Jamais ils n’auraient oser charrier un « Algérien » ou un « Malien » ! La peur, sans doute… Il est toujours plus simple de s’en prendre au plus vulnérable. Ils l’avaient bien compris. En règle générale, c’était plutôt des « Africains » qui se foutaient de ma gueule. Naturellement, je ne cherche pas ici à livrer des origines en pâture, ce serait reproduire ce que j’ai subi, mais c’est souvent, et bêtement, comme ça qu’on désigne des groupes, en les rattachant à des nationalités ou à des continents.

Aujourd’hui, j’ai 21 ans et je ressens encore cette atmosphère de moquerie autour de moi. Quand je passe devant des petits enfants, ça ne m’étonne plus d’entendre « oh regarde, y’a un Chinois », et les adultes qui les accompagnent ne disent rien. Des personnes soient surprises que je parle français avec l’accent français.

Oui, « on » est silencieux, « on » est moins nombreux, « on » est tolérant. La manifestation des Asiatiques de Belleville, au mois de juin dernier, a laissé paraître un certain ras-le-bol contre l’insécurité et le racisme. Oui, le racisme, ce grand mot qui effraie tout le monde. Quand des petits cons s’en prennent spécialement à des personnes qui ont les yeux bridées, c’est quoi, sinon du racisme, alimenté chez certains par une paranoïa ?

Je ne suis pas du tout d’accord lorsque j’entends dire que les Asiatiques ne s’intègrent pas. J’en suis même révolté. Et d’abord, ceux qui disent cela, de quels Asiatiques parlent-ils ? De la récente migration chinoise ou de ceux qui sont là depuis plus de 30 ans ? Car si les nouveaux arrivants chinois restent ensemble, la grande majorité, qu’ils soient cambodgiens, vietnamiens, chinois ou laotiens, la plupart descendants d’immigrés, ont grandi en France et s’y sont parfaitement intégrés.

Je ne me souviens pas avoir entendu la moindre réaction de SOS Racisme ou de la LICRA suite aux propos d’Azouz Begag, qui disait : « Dans dix ans, on sera entouré de Chinois, alors il faudra que l’on se serre les coudes, les Français, les Arabes et les Africains, afin de protéger notre identité. » Black-Blanc-Beur ? Ah bah tiens, je crois qu’ils nous ont oubliés, là aussi.

Actuellement sur Facebook, on peut trouver un groupe intitulé « 2 milliards de Chinois en 2010, il serait temps qu’ils apprennent à s’enculer » (plus de 25 000 membres). Certes, c’est juste de l’humour, c’est pour plaisanter. Mais que dirait-on si, au lieu du mot « chinois », c’est le mot « musulman » qui apparaissait ? Devrions-nous aussi avoir un CRAN ou un CRIF ?

Prosith Kong

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Dans sa chronique économique du 16 mars, le journaliste Jean-Louis Gombeaud parle de la Chine qui va se mettre à exporter des TGV. Et conclut par cette phrase: «Rien à faire, les Chinois ne se sentent plus bridés», provoquant les rires dans le studio de RTL. Même prononcée sur un média national, ce genre de remarque est passée comme une lettre à la poste. Après tout, il ne s'agit que d'une blague potache comme il s'en dit tant dans la vie quotidienne. Pourtant, Jean-Louis Gombeaud aurait-il osé la même boutade –portant sur l'apparence physique– s'il avait parlé des habitants du Maghreb ou de l'Afrique subsaharienne ?

Une rapide recherche sur les pages Facebook suffit à constater l'«inégalité» des moqueries fondées sur l'origine ethnique. Tapez«chinois», et les groupes du type «Se forcer à manger du chien pour faire plaisir à son correspondant chinois» seront légion. Tapez «noirs»ou «maghrébins» et les résultats de recherche auront un ton nettement plus politiquement correct... En chantant (au second degré) «ne faisons plus qu'un contre les Chinois» lors d'une soirée contre le racisme diffusée en octobre sur France 2, l'artiste Max Boublil avait bien pris la mesure de cette disproportion!

De fait, si la condamnation du racisme à l'encontre des communautés issues de l'immigration africaine rencontre toujours un fort écho médiatique en France –la dernière preuve étant les vives protestationsayant suivi le dérapage de Jean-Paul Guerlain sur les «nègres» en octobre– il semble que la lutte contre le racisme anti-chinois, et plus généralement anti-asiatique, ne passionne que très peu les politiques, le tissu associatif et les médias. Pourtant, alors que la France est le pays d’Europe qui compte le plus de personnes originaires de Chine –on estime entre 400.000 et 700.000 le nombre de personnes composant la communauté chinoise en France, en incluant les immigrés de l’ex-Indochine d’origine chinoise, ce type de racisme serait en augmentation. C'est ce qu'observe Emmanuel Ma Mung, chercheur au laboratoire Migrinter de l'université de Poitiers:
«Si on compare au racisme anti-africain, anti-maghrébin ou à l’antisémitisme, jusqu'à une époque récente, le racisme anti-chinois était très faible. Il y a cependant un changement depuis quelques années. A l'intérieur de la communauté chinoise, on sent bien dans les conversations que les gens ressentent une hostilité plus forte.»
Le 20 juin dernier, plus de 8.500 personnes, pour la plupart issues de l'immigration asiatique, avaient manifesté à Belleville pour dénoncer des violences de plus en plus fréquentes subies par leur communauté. Les associations avaient alors évoqué des «fantasmes» sur les Chinois plutôt que des agressions racistes. Pourtant, «la population chinoise à Belleville mais aussi dans d'autres quartiers comme Aubervilliers est victime de violences justement parce qu'elle est chinoise», affirme Olivier Wang, secrétaire de l’Association des Jeunes chinois de France(AJCF). Le racisme anti-chinois est même «un phénomène qui augmente, affirme-t-il: il y a de plus en plus de violences et de stigmatisations».
Il convient cependant de distinguer le racisme violent mais marginal d'un sentiment d'hostilité plus latent qui grandirait depuis peu dans la société française, alors que les premiers immigrants chinois sont pourtant arrivés il y a plus d'un siècle. Emmanuel Ma Mung constate une évolution:
«Il se produit depuis quelques années un changement dans les représentations que la société française peut avoir des Chinois. Auparavant, c'était un groupe sans histoire, sans problème, qui ne faisait pas parler de lui. Aujourd'hui, on a un changement progressif qui est un concours de phénomènes assez compliqués.»
Parmi les facteurs de ce changement, on retrouve l'idée persistante de la «peur de la Chine», alimentée par l'image d'un pays de plus un plus puissant. «La crainte diffuse de la concurrence chinoise qui traverse les discours politiques et médiatiques véhicule une idée de menace», souligne Emmanuel Ma Mung. «En France, le terme "chinois" est très connoté et véhicule beaucoup de préjugés», renchérit Olivier Wang, qui cite l'image négative de la Chine liée aux droits de l'homme. Autre élément: la présence chinoise se manifeste plus qu'avant. Selon le secrétaire de l'AJCF, «la population chinoise en France n'est pas seulement plus nombreuse, elle est aussi plus visible». Alors que dans les années 1970, période de forte accélération de l’immigration chinoise, l’activité des nouveaux arrivants tournait surtout autour du commerce, du textile, des services ou de la restauration, les Chinois –et notamment les communautés Wenzhou et Chaozhou– sont aujourd’hui présents dans tous les secteurs de la société. De quoi faire surgir la crainte de l’invasion et de la perte d’identité, illustrée par les propos prêtés à Azouz Begag (ancien ministre à la promotion de l’Egalité des chances) en janvier 2010: «Dans 10 ans, on sera entouré de Chinois, alors il faudra que l’on se serre les coudes, les Français, les Arabes et les Africains, afin de protéger notre identité» 

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http://www.slate.fr/story/31567/racisme-anti-chinois

mardi 23 novembre 2010

Pourquoi notre cerveau confond les visages d’autres ethnies

Des chercheurs ont montré que le cerveau ne répond de manière spécifique qu’aux visages de la même ethnie que la sienne. Si les nourrissons de trois mois savent eux faire la différence, ils perdent rapidement cette capacité

L’impression que toutes les personnes de type asiatique ou africain se ressemblent n’est pas due à notre mauvaise volonté mais à une réaction inconsciente immédiate, ont montré des chercheurs de Glasgow et de Fribourg. «Si tous les Chinois ont tendance à se ressembler pour nous Européens, ce n’est pas parce qu’ils ont tous les cheveux et les yeux noirs mais parce que notre système visuel a appris à les classer d’emblée dans une catégorie beaucoup plus large», précise Roberto Caldara, professeur à l’Université de Fribourg, à l’origine de cette étude publiée début novembre dans les Proceedings of the national academy of science. Ce phénomène trouve pour la première fois une explication physiologique.

Pour mettre en évidence cette différence de traitement, les chercheurs se sont intéressés à l’aire fusiforme faciale, région à l’arrière du cerveau droit, spécialisée dans la reconnaissance des visages. La vue d’un visage y génère un signal électrique visible après 170 millisecondes par électroencéphalogramme. En comparant les réactions de sujets qui voyaient successivement les visages de personnes d’origine asiatique ou européenne, ils ont découvert que leur réaction était spécifique aux visages observés uniquement lorsque ceux-ci étaient de la même origine ethnique que la leur. Ainsi, les sujets chinois réagissaient dans un premier temps de la même manière aux visages européens, quelle que soit leur identité. De leur côté, les Européens montraient le même signal d’accoutumance devant différents visages asiatiques: pour eux, ils étaient tous dans la même catégorie. «Nous avons démontré avec notre étude que ce phénomène est universel et se retrouve chez tous les êtres humains», souligne Roberto Caldara.

Cette différence de traitement que l’on pouvait attribuer à un jugement ou à un préjugé s’avère donc immédiate et due aux aires visuelles primaires. Purement inconsciente, elle se produit en un dixième de seconde et réduit d’autant plus notre capacité à distinguer des personnes que celles-ci ont un type ethnique éloigné de nous. Est-ce seulement le fait du manque d’expérience de certains types de visages? Non, car elle persiste même pour les Asiatiques, dont l’apparence reste très proche de la nôtre.

Cet «effet autre type de visage», ou «other-race effect» en anglais, est connu depuis longtemps des psychologues et reflète une spécialisation très précoce de la reconnaissance faciale. «A 3 mois, tous les nourrissons peuvent identifier indistinctement les visages, souligne Olivier Pascalis, directeur de recherche au Laboratoire de psychologie du CNRS, à Grenoble, mais à 9 mois, ils ont perdu cette capacité et classent les visages d’autres types dans une même catégorie. Comme pour le langage, le cerveau se spécialise très tôt pour ne traiter en détail que les signaux qui lui sont le plus familiers.»


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http://www.letemps.ch/Page/Uuid/cd8e49de-f680-11df-9ac5-b868ce971b84%7C0

samedi 20 novembre 2010

Accroissement très important du nombre de mariages mixtes dans les communautés juives à l'étranger

"L'assimilation de la Diaspora juive est une menace stratégique pour l'existence d'Israël, a estimé le nouveau président de la Knesset, Danny Danon (Likoud)", rapporte Yediot Aharonot. Selon les données d'une étude présentée cette semaine par le Centre de recherche et d'information de la Knesset, on constate un accroissement très important du nombre de mariages mixtes dans les communautés juives à l'étranger, avec une augmentation de plus de 200 % durant ces cinquante dernières années. "Un des résultats les plus surprenants de l'étude montre que les taux de mariages mixtes sont presque identiques dans les familles religieuses et les familles laïques", souligne le journal.
Aux Etats Unis, 55 % des Juifs sont mariés à des conjoints non juifs. En France, en Grande-Bretagne et en Amérique latine, ce taux atteint 35 à 45 %. En Australie, au Canada et en Turquie, il fluctue entre 25 % et 30 %. Les chiffres les plus élevés concernent l'Europe orientale et l'ex-Union soviétique, où 65 % des Juifs sont mariés à des non-juifs, la Russie venant en tête de liste avec un taux de 75 % de mariages mixtes. C'est le Mexique qui enregistre le plus faible taux de mariages mixtes avec seulement 15 % de Juifs se mariant hors de leur religion.

http://www.courrierinternational.com/breve/2010/11/19/gare-a-l-assimilation-de-la-diaspora

mardi 16 novembre 2010

L'anglicisation de la France

(De Montréal) Christian Rioux a connu une expérience malheureuse l'autre jour dans une entrevue où il vilipendait l'usage excessif de mots anglais en France. Il s'en est ouvert dans sa chronique du Devoir :
« Tout allait comme sur des roulettes, jusqu'à ce que l'animatrice dégaine la question qui tue : “Alors, si le français se porte si bien chez vous, expliquez-nous pourquoi tant de jeunes Québécois chantent en anglais et pourquoi, dans le dernier film de Xavier Dolan [‘Les Amours imaginaires’, ndlr], il n'y a pas une phrase sans un mot anglais ? ” »

Le constat est aussi brutal qu'exact. Il me semble aussi qu'il y a une montée du nombre de mots anglais dont on saupoudre volontairement nos dialogues -à l'écran comme à la ville. Rioux nous avertit :

« Qu'on se le dise, nous n'abuserons plus très longtemps les Français [car] ils ne sont pas plus sourds que nous quand ils débarquent à Dorval [aéroport qui dessert Montréal, ndrl]. »

Le militant du français correct Gaston Bernier lui a emboîté le pas dans le même journal en ajoutant ceci :

« De méchantes langues ont parfois affirmé que si des artistes faisaient dans le franglais ou dans le joual [parler québecois, ndlr], c'était qu'ils seraient bien en peine d'accorder les participes passés, de mettre une virgule ou un point-virgule à la bonne place, d'identifier un synonyme d'un mot qui vient d'instinct ou le mot français qui correspond à un mot d'origine anglaise implanté en sol québécois. »

Il nous apprend même quelques mots au passage (à moi en tout cas) lorsqu'il décrit notre doxa linguistique :

« Conservatisme ambiant en la matière, inutilité des efforts (lesquels ne rapporteraient rien), psittacisme (répétition mécanique de mots ou d'expressions par un sujet qui ne les comprend pas) ou panurgisme (comportement selon lequel on agit pour faire comme tout le monde). »

Je n'en disconviens pas et j'ai moi-même, il y a quelques années, encouragé la Fédération des journalistes à lancer un programme volontaire par lequel ses membres se faisaient corriger leurs erreurs par des terminologues par le truchement d'un courriel hebdomadaire personnalisé. Je souhaiterais que cette initiative s'étende au-delà de la seule faune journalistique.

J'estime cependant que si le français québécois souffre « d'en bas », de la langue telle que pratiquée au quotidien, le français de France, lui, souffre « d'en haut ».

La différence entre le phénomène français et le phénomène québécois, ou du moins une différence, est qu'ici, les institutions ont encore le réflexe de protéger le français alors qu'en France, elles succombent à l'appel et en répercutent le pouvoir d'attraction.

Et par institutions, je pense autant aux tentacules de l'État qu'aux grandes entreprises. Comme je le notais déjà l'an dernier sur Rue89 :

« La chaîne d'alimentation Champion se rebaptise Carrefour Market, son concurrent Auchan affiche Simply Market et le groupe Casino lance Leader Price. […] On savait qu'Air France avait renommé sa carte de fidélité Fréquence Plus en Flying Blue. On note maintenant que les aéroports de Lyon se sont rebaptisés Lyon Airports [mise à jour : avant que le préfet n'intervienne et n'annule cette opération de rebranding qui aura coûté 200 000 euros en pure perte]. »

Il a fallu l'action d'activistes pour que la région de la vallée de la Loire renonce à s'afficher, même localement, sous le vocable Loire Valley. La Compagnie française des Jeux n'hésite pas à clamer dans ses pubs « J'ai la wiiin ! » et la Banque nationale de Paris propose aux jeunes ses produits Ze Box et Naked Land.

Je ne vous explique pas. Le patronat mène le bal. Son organisation nationale, le Medef, avait réuni ses états généraux l'an dernier sous le thème unilingue « Go for benchmarking ! » et a consenti cette année à un thème bilingue : « Vivement l'avenir/Ready for the future ». C'est pourtant une rencontre ouverte aux seuls patrons français.

Lagarde, la « carpette anglaise »

La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a reçu en 2007 le convoité prix de la « Carpette anglaise » pour avoir communiqué en anglais avec ses propres fonctionnaires -ce que font déjà de grandes entreprises de France.

Et la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, l'a obtenu en 2008 en affirmant qu'elle ne militerait pas « pour imposer l'usage déclinant du français dans les institutions européennes », même pendant la présidence française de l'Union.

Fin 2010, Marseille a adopté un nouveau slogan : « Marseille on the move ». En Savoie, on signale dans la station de Tignes l'ouverture d'un Bike Park qui offre aux Mountainbikers du downhill, du free style, des jumps et un single track.

Et la Conférence des évêques de France est venue bénir la dérive en lançant en avril une campagne de pub où on voit le macaron : « Jesus is my boss ».

Les médias ne sont pas en reste. Je me suis amusé à relevé l'utilisation de l'anglais dans la seule titraille interne du numéro été du magazine Elle. Avec le make-up on a une « Bonne note fashion », bien sûr.

Des lunettes sont hot couture (je pardonne car il y a jeu de mots), on présente le mannequin Golonovanoff on holiday (autre jeu de mots), qui nous présente son summer best !

La page « Do it yourself » présente le Short Patch, step by step. Il y a la page Beauty Bar, non loin d'une photo équestre de Sophie Marceau présentée comme une pretty amazone. Normal, car l'article est titré : « Dreams are sa réalité ».

Puis vient la section « La plus belle pour aller clubber » qui présente les styles glam rock, chic sixties, rodeo style et disco girl. Non, je n'ai pas fait de cherry picking, c'est la liste complète, 100% angliche.

Une salade plus light ou plus veggie ?

Et sur Rue89 ?

Live blogging, making of, tchat, newsletter… A Rue89, on contribue (un peu) à cette l'anglicisation.

Ainsi, sur vingt et un articles en colonne centrale du site à l'heure où sont écrites ces lignes, trois articles comportent un mot tiré de l'anglais dans leur titre :
L'assaut anglophone est moins complet dans la section salades : 2/8 seulement avec « la plus light » et « la plus veggie ». On se reprend dans la section « Vie privée » avec « Boostez votre créativité », « Addict au régime » et avec Cœur de pirate qui présente ses « cantines healthy » à Paris.

Mon argument est le suivant : on trouve tout plein d'anglicismes au Québec, y compris, ça et là, dans la communication des médias, des publicitaires et entreprises et des institutions. Mais le niveau atteint aujourd'hui en France provoquerait un haut-le-cœur immédiat chez les responsables québécois de ces institutions.

http://www.rue89.com/quebec89/2010/11/16/le-haut-le-coeur-dun-quebecois-face-a-langlicisation-de-la-france-175977

samedi 13 novembre 2010

Les garçons perdent confiance en eux, la faute aux filles

Tandis que les filles surpassent de plus en plus les garçons en matière de performances scolaires et universitaires et que les enseignants, majoritairement des femmes, mettent en avant la montée en puissance de la gente féminine dans tous les domaines de la sociétés, les adolescents perdent de plus en plus confiance en eux. Les garçons ont un problème sérieux d'estime de soi. C'est la conclusion d'une enquête approfondie menée par une journaliste du magazine en ligne The Daily Beast.
Psychologue et auteur du livre Raising Cain, protéger la vie émotionnelle des garçons, Michael Thompson explique que: les «garçons sont restés au même niveau à l'école tandis que les filles ont fait d'énormes progrès. Compte tenu de l'attention considérable que nous portons aujourd'hui aux résultats scolaires et de l'anxiété qui s'y ajoute, cela peut être démoralisant».

La progression continue des filles en matière de résultats scolaires et universitaires depuis 25 ans est une donnée connue. En France, 58% des diplômés sont aujourd'hui des filles. Aux Etats-Unis, les filles sont meilleures en moyenne que les garçons dans toutes les matières sauf les maths et les sciences et dans ces deux domaines elles rattrapent les garçons. Toujours aux Etats-Unis, deux chiffres résument parfaitement la situation: pour 100 filles qui ont des difficultés d'apprentissage scolaire, 276 garçons souffrent des mêmes problèmes. Pour 100 jeunes femmes qui entrent au collège (université), il y a 77 hommes.

Mais si cette situation est bien connue, ce qui l'est beaucoup moins ce sont les conséquences psychologiques pour les garçons, plus particulièrement lors de la période délicate de l'adolescence. Enseignants et parents ont du mal à aborder la question de peur d'être accusés de faire des différences entre les sexes et d'accorder moins d'attention aux filles. Mais de nombreux enseignants s'inquiètent de voir, qu'aux Etats-Unis dans les écoles, la motivation des garçons est affectée par leur incapacité à se mettre au niveau des filles au même âge.

«Ils semblent tout simplement ne pas avoir la motivation que nous attendons d'eux et qu'avaient leurs pères» explique Léonard Sax, médecin, psychologue et auteur du livre Boys Adrift. «Les femmes américaines sont portées par la volonté de se réaliser et de devenir ce qu'elles peuvent être. Pourquoi est-ce que tant de leurs frères se contentent de rester à la maison et de jouer à des jeux vidéos? C'est un phénomène massif, pas seulement de garçons qui décrochent sur le plan scolaire mais aussi dans le nombre de ceux qui sont de bons élèves». Léonard Sax pointe la responsabilité des jeux vidéos et l'absence de modèles pour les garçons. Un autre psychologue, Michael Gurian, auteur du livre The Purpose of Boys, met plus l'accent sur la disparition de la famille élargie et le fait que les parents en font trop pour les garçons quand ils sont petits.

Tous les experts reconnaissent toutefois que le principal problème tient aux programmes scolaires qui mettent de plus en plus l'accent sur la capacité à verbaliser et à rester assis et concentré quand les garçons apprennent surtout en faisant. «Il y a une différence grandissante entre la façon dont les garçons apprennent et le système» affirme Michael Gurian.

Slate

L'asthme progresse dans les pays développés.

Pourquoi les enfants des pays riches sont-ils de plus en plus touchés par les maladies immunitaires, comme l'asthme et l'eczéma, et pas ceux des pays pauvres ? Des épidémiologistes canadiens proposent une explication inattendue : notre obsession de la propreté diminue nos défenses naturelles. Les bambins des pays développés, soignés aux antibiotiques et élevés dans des environnements récurés aux détergents, sont en effet beaucoup moins exposés aux bactéries. Or certains microbes peuvent être bénéfiques à l'organisme, notamment ceux qui colonisent les intestins ou la salive : ils facilitent la digestion mais aussi repoussent les autres éléments pathogènes. CQFD.
lexpress.fr

vendredi 5 novembre 2010

Le pavillon français, le plus visité de l'Expo universelle de Shanghai

(AFP)

SHANGHAI — Le Pavillon France obtient la palme du pavillon individuel le plus visité, avec plus de 10 millions de visiteurs attendus d'ici la fin de la semaine.

"Nous sommes plutôt contents du résultat", admet, la mine réjouie, José Frèches, président de la Compagnie française pour l'Exposition universelle de Shanghai (COFRES), en charge du Pavillon France, qui a déjà reçu depuis le 1er mai et l'ouverture de l'Expo 9,8 millions de personnes.

A travers les mailles de la résine de béton du bâtiment conçu par Jacques Ferrier, des dizaines de visiteurs sont aspirés chaque minute dans un flux continu. Dès les premiers mètres, des couples prennent la pose devant des vidéos de Paris.

"Je ne suis jamais allée en France mais c'est un pays que j'aime beaucoup et j'espère bien pouvoir y aller un jour", assure Yue Hua, Shanghaienne de 26 ans séduite par les paysages des toits de la capitale.

"Je reste surpris par l'appétit du public pour tout ce qui est français", assure José Frèches, qui a joué de l'image romantique de la France en Chine en proposant, entre autres, des images de Paris, des tableaux du Musée d'Orsay ou encore une animation numérique réalisée par Louis Vuitton.

Ce parti pris du classique français lui avait d'ailleurs valu de nombreuses critiques à l'ouverture, fustigeant le manque d'audace et la mise en scène d'une France peu innovante.

"On a voulu donner aux gens ce qu'ils attendaient, en faisant quelque chose de populaire. Je n'ai pas voulu prendre de risque", reconnaît le président de la COFRES.

Mais la raison du succès réside surtout dans la forme du pavillon. Sa conception intérieure, avec une immense descente en pente douce qui permet une visite fluide de haut en bas, en a fait l'un des bâtiments les plus fonctionnels de l'Expo: le pavillon a pu accueillir des millions de personnes sans dépasser les deux heures d'attente.

En bas du carré de béton, Li Fushi n'a même pas sorti son petit tabouret pliant, accessoire indispensable des visiteurs de l'Expo. "Ils annoncent moins d'une heure de queue", lâche le retraité qui fait régulièrement quelques pas dans la longue file qui serpente entre des barrières blanches.

Beaucoup d'autres pavillons ont dû limiter leurs entrées par sécurité, à commencer par celui de la Chine, pris d'assaut par les visiteurs, chinois à plus de 90%. Avec une capacité de 50.000 personnes par jour, l'imposant bâtiment rouge qui domine le site a été mis sur un système de réservation spéciale, à partir de bornes placées aux quatre coins de l'exposition.

Après 187 jours d'événement, le total des entrées du pavillon chinois ne devrait pas dépasser 9,4 millions au 31 octobre, dernier jour de l'Expo.

Même les très populaires pavillons du Japon et de l'Arabie saoudite n'ont pas dépassé les 5,5 millions et 3,5 millions de visiteurs, ralentis par des files d'attente qui ont atteint quatre heures côté japonais et jusqu'à huit heures pour le bâtiment saoudien, victime du succès de son écran Imax le plus grand du monde.

Certains bâtiments de l'Expo ont peut-être accueilli davantage de touristes, en regroupant plusieurs pays ou plusieurs organisations, comme le Pavillon collectif africain ou le Pavillon pétrolier, situé sur l'autre rive de la rivière Huangpu, sur laquelle le site de l'exposition était à cheval. Mais aucun de leur stand n'a réuni 10 millions de visiteurs.

Sur l'ensemble du site, Shanghai a atteint l'objectif annoncé de 70 millions de visiteurs une semaine avant sa clôture: cela en fait l'exposition universelle la plus fréquentée de l'Histoire.

Eh non ! Il ne suffit pas d'être noir pour avoir du talent.

"Obama ou les leçons d'une raclée annoncée "

Par Ivan Rioufol

Eh non ! Il ne suffit pas d'être noir pour avoir du talent. C'est pourtant cette sottise que l'idéologie antiraciste, dans sa confusion intellectuelle, a tenté de faire gober en ­présentant Barack Hussein Obama, enfant prodige du métissage des sangs, des religions et des cultures, comme la synthèse de l'Homme parfait. Son élection à la présidence des États-Unis, il y a deux ans, a conforté un étouffant politiquement correct diabolisant la critique. L'engouement pour le messie a aussi inspiré au sarkozysme ses discours les plus convenus sur l'impératif d'une "République métissée" et l'aubaine de la "diversité". La raclée électorale de mercredi remet des idées en place.

En France, la détestable racialisation des rapports sociaux doit beaucoup aux nouvelles minorités ethniques qui, depuis novembre 2008, ne cessent d'en appeler à leurs origines et leur couleur pour réclamer une visibilité immédiate qui leur serait prétendument interdite. Un des échecs d'Obama, promoteur d'un monde postracial, a été d'accentuer les revendications identitaires. Au nom de l'antiracisme, des Noirs déplorent de ne pas voir suffisamment de Noirs, des Arabes pas assez d'Arabes, etc. Ceci avec l'approbation de la bien-pensance et en dépit de la Constitution française refusant de distinguer entre les races ou les religions.

La défaite d'Obama à mi-mandat, qui voit les démocrates perdre la Chambre des représentants et se maintenir de justesse au Sénat, replace le débat de l'accès aux responsabilités dans les sociétés multiethniques au seul niveau acceptable, celui des compétences.
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Rappel: http://franceusa.blogspot.com/2010/04/obama-coche-la-case-negro.html

mardi 2 novembre 2010

Les pays pauvres exportent leurs modes de vie

Crédits innovants, conception des produits plus économique, les pays en développement et émergents nous proposent des styles de vie, certes moins coûteux, mais souvent plus simples et astucieux.

Les cigales sont devenues fourmis aux États-Unis. Et non seulement les Américains répugnent à s'endetter, mais il leur arrive de payer leurs achats à l'avance. Au royaume du «credit revolving», où chaque détenteur de carte de crédit supporte en moyenne une dette de 7.000 dollars vis-à-vis de sa banque, les «cartes prépayées» ont le vent en poupe. Distribués par des entreprises, des administrations ou à titre de cadeau par un proche, ces moyens de paiement sont le strict opposé des cartes de crédit. Le consommateur dispose par avance des sommes qui lui permettront de régler ses dépenses au lieu d'avoir à les rembourser à des taux prohibitifs avoisinant 20 %.

Daniel Gross, l'éditorialiste de Newsweek, reconnaît qu'on peut y voir «un signe de régression». Les cartes prépayées étaient l'apanage des pays d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne, qui compensent ainsi les insuffisances de leurs systèmes bancaires. Il considère aussi qu'il s'agit d'une réaction d'adaptation plutôt saine de la société américaine. Selon la Federal Deposit Insurance Corporation, l'agence fédérale garantissant les dépôts bancaires de la clientèle en cas de faillites, 60 millions d'Américains sont aujourd'hui «sous-bancarisés». Ce public n'a pratiquement pas accès aux services financiers. Les cartes prépayées répondent à ses besoins.

Voilà un exemple emblématique où les pays pauvres ont un temps d'avance sur les économies dites «avancées». Il en est bien d'autres. En France, le paiement par téléphone mobile reste à l'état embryonnaire. Une expérience est en cours à Nice, à l'initiative de la Mairie, alors qu'en Afrique l'usage du «m paiement» (m, pour mobile) s'est répandu comme une traînée de poudre en trois ans. «C'est un moyen de pallier la déficience des infrastructures bancaires et, d'une certaine façon, le détournement d'une technologie pour en faire autre chose que sa destination initiale», explique-t-on à la Fédération bancaire française. 60 % des 400.000 villages d'Afrique sont reliés à un réseau télécoms, mais à peine 11 % des Africains ont un compte en banque, selon le consultant BearingPoint. Pour les petites transactions, les «m paiements» reviennent à échanger des «crédits téléphoniques» et non des «unités monétaires» proprement dites. Ce serait bien sûr totalement impossible en Europe, où la «directive sur la monnaie électronique» proscrit ce genre de troc, souligne-t-on à la FBF.

L'Afrique représente un terrain d'expérimentation privilégié pour les opérateurs de téléphone. Le français Orange a ainsi mis au point un dispositif «Orange Money», agréé par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest : il permet de déposer et de retirer de l'argent dans ses propres agences.

Les grandes entreprises occidentales, tous secteurs confondus, n'hésitent pas à s'inspirer des modes de vie des pays émergents pour mieux se développer sur leurs marchés d'origine. Au printemps 2004, Renault annonçait la fabrication d'une voiture low-cost, la Logan, fabriquée et vendue par sa filiale Dacia en Roumanie au prix de 5.000 euros. Pourrait-elle être distribuée un jour en France ? Mystère. Les voitures de Dacia totalisent aujourd'hui 10 % des ventes aux particuliers dans l'Hexagone. Et ce n'est pas fini: 18 % des Français se disent prêts à acheter une voiture low-cost, selon l'observatoire Cetelem 2010 sur la consommation.

Autre effet boomerang, l'initiative de novembre 2007 par Essilor de vendre en Inde des lunettes de vue à 5 dollars trouve sa réplique trois ans plus tard sur le marché français. Deux enseignes low-costs, Hans Anders et Lun's Eyewear, proposent actuellement des lunettes correctrices à prix unique de 45 euros. Un coût relativement plus bas que l'offre indienne d'Essilor si l'on tient compte de la richesse moyenne par habitant entre l'Inde et la France (respectivement 1.000 et 42.000 dollars l'an, selon la Banque mondiale). Quant au microcrédit, dont l'origine remonte à 1976 au Bangladesh pour financer les paysans les plus pauvres, il a véritablement décollé en 2009 chez nous. Selon le rapport Camdessus de l'Observatoire français de la microfinance, «20.384 microcrédits ont été accordés à des professionnels, en progression de 38 % par rapport à 2008», pour un montant moyen de 5.000 € et une durée de deux à trois ans.

Même le Guide Michelin s'y met. Dans son édition 2010, Bibendum fait la part belle aux restaurants du Chinatown parisien, dans le XIIIe, tel Le Bambou qui offre des menus à 15 euros. C'est d'autant plus notable que la bible gastronomique des bourgeois ignore superbement le mythique Tong Yen de la rue Mermoz, la table favorite de Jacques Chirac, qui s'y est fait récemment inviter par Nicolas Sarkozy.

Les pays pauvres et émergents ne sont plus seulement des pourvoyeurs de produits bon marché. Ils nous proposent des styles de vie, certes moins coûteux, mais souvent plus simples et astucieux. Le sociologue-économiste, Régis Bigot du Crédoc, parle de «phénomène de crossover». Au sens où les chanteurs d'opéras, aux voix riches et travaillées, s'aventurent dans la pop, comme vient de le faire la belle mezzo suédoise Anne Sofie von Otter. Imagine-t-on Maria Callas chantant le répertoire de Dalida ? Une époque révolue.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11/01/04016-20101101ARTFIG00460-les-pays-pauvres-exportent-leurs-modes-de-vie.php

Sainte alliance israélo-arabe contre l'Iran

Le Point.fr

Le vent de panique qui souffle sur l'Arabie saoudite et les Émirats du Golfe, confrontés à l'expansionnisme du régime de Téhéran, a pris la dimension d'un cyclone. Les dirigeants des États sunnites de la région ont bien compris que l'Iran serait intouchable aussitôt qu'il disposerait de son arsenal nucléaire. Pour contrer cette menace, les riches États du Golfe ont décidé de donner à leurs armées respectives les moyens d'exercer une capacité de dissuasion crédible sur les forces iraniennes. C'est dans cette perspective que le contrat d'armement du siècle vient d'être signé entre l'Arabie saoudite, le sultanat d'Oman, les Émirats arabes unis et les États-Unis. Les industriels américains vont engranger un peu plus de 123 milliards de dollars de commandes. Boeing, qui produit certains des avions de combat et des hélicoptères que souhaitent acquérir les Saoudiens, a prévu de créer 77.000 emplois afin de pouvoir commencer ses livraisons au plus vite. Oman et les Émirats exercent eux aussi une énorme pression sur leurs fournisseurs dans le but de recevoir dans les meilleurs délais les navires de guerre, les missiles, les blindés et les systèmes antimissiles qu'ils ont commandés en quantité astronomique.

Haro sur les chiites

Les dirigeants des États du Golfe savent en effet que le temps joue contre eux. Barack Obama et les Occidentaux n'ont pas su se donner les moyens d'empêcher le régime des mollahs de devenir une puissance nucléaire en quelques mois seulement. En Irak, Téhéran, en finançant et en armant les différentes milices, a virtuellement pris le contrôle du pays. Dans le monde arabe sunnite, de l'Égypte à la Libye on se désole de voir maintenant le Liban passer sous le contrôle des mollahs via le Hezbollah. La presse saoudienne peut bien tirer à boulets rouges sur ces "adorateurs de la mort" qui ont "volé" le Liban à la nation arabe, on a bien le sentiment dans toutes les capitales sunnites que les jeux sont faits. Le Liban est devenu un ectoplasme politique, vampirisé par les Iraniens et abandonné par les puissances occidentales. Les pays arabes redoutent que le Hezbollah et l'Iran, convaincus de leur toute-puissance et de la pusillanimité de leurs adversaires, ne déclenchent une nouvelle guerre aux conséquences funestes contre Israël.

En contradiction avec ses positions habituelles, Israël ne s'est pas opposé à la signature de l'énorme contrat d'armement entre les Émirats, l'Arabie saoudite et les États-unis. Face à l'ennemi chiite commun, Arabes et Israéliens se sont engagés dans une collaboration diplomatique et militaire aussi discrète qu'intense. La presse iranienne ne cesse d'ailleurs de dénoncer "la trahison" des gouvernements arabes qui préfèrent parler avec "le régime sioniste moribond" plutôt que d'adhérer à la grande révolution islamique prêchée par les mollahs. Le gouvernement israélien a reçu des assurances suffisamment crédibles sur le fait que les armes que Washington s'apprête à vendre à l'Arabie saoudite et aux Émirats ne tomberont jamais entre les mains de groupes terroristes. En outre, l'administration américaine a promis à l'État hébreu que le fossé technologique gigantesque qui sépare Tsahal et les armées arabes ne serait pas comblé. Pour preuve de sa bonne volonté, Obama a donné son feu vert à la vente à Israël d'une flotte de F35, l'avion de combat le plus sophistiqué et le plus puissant jamais construit dans le monde. Israël va payer 15 milliards de dollars pour acquérir ces avions qui lui permettront de faire à son tour peser une menace terrible sur le régime de Téhéran.