mardi 2 novembre 2010

Sainte alliance israélo-arabe contre l'Iran

Le Point.fr

Le vent de panique qui souffle sur l'Arabie saoudite et les Émirats du Golfe, confrontés à l'expansionnisme du régime de Téhéran, a pris la dimension d'un cyclone. Les dirigeants des États sunnites de la région ont bien compris que l'Iran serait intouchable aussitôt qu'il disposerait de son arsenal nucléaire. Pour contrer cette menace, les riches États du Golfe ont décidé de donner à leurs armées respectives les moyens d'exercer une capacité de dissuasion crédible sur les forces iraniennes. C'est dans cette perspective que le contrat d'armement du siècle vient d'être signé entre l'Arabie saoudite, le sultanat d'Oman, les Émirats arabes unis et les États-Unis. Les industriels américains vont engranger un peu plus de 123 milliards de dollars de commandes. Boeing, qui produit certains des avions de combat et des hélicoptères que souhaitent acquérir les Saoudiens, a prévu de créer 77.000 emplois afin de pouvoir commencer ses livraisons au plus vite. Oman et les Émirats exercent eux aussi une énorme pression sur leurs fournisseurs dans le but de recevoir dans les meilleurs délais les navires de guerre, les missiles, les blindés et les systèmes antimissiles qu'ils ont commandés en quantité astronomique.

Haro sur les chiites

Les dirigeants des États du Golfe savent en effet que le temps joue contre eux. Barack Obama et les Occidentaux n'ont pas su se donner les moyens d'empêcher le régime des mollahs de devenir une puissance nucléaire en quelques mois seulement. En Irak, Téhéran, en finançant et en armant les différentes milices, a virtuellement pris le contrôle du pays. Dans le monde arabe sunnite, de l'Égypte à la Libye on se désole de voir maintenant le Liban passer sous le contrôle des mollahs via le Hezbollah. La presse saoudienne peut bien tirer à boulets rouges sur ces "adorateurs de la mort" qui ont "volé" le Liban à la nation arabe, on a bien le sentiment dans toutes les capitales sunnites que les jeux sont faits. Le Liban est devenu un ectoplasme politique, vampirisé par les Iraniens et abandonné par les puissances occidentales. Les pays arabes redoutent que le Hezbollah et l'Iran, convaincus de leur toute-puissance et de la pusillanimité de leurs adversaires, ne déclenchent une nouvelle guerre aux conséquences funestes contre Israël.

En contradiction avec ses positions habituelles, Israël ne s'est pas opposé à la signature de l'énorme contrat d'armement entre les Émirats, l'Arabie saoudite et les États-unis. Face à l'ennemi chiite commun, Arabes et Israéliens se sont engagés dans une collaboration diplomatique et militaire aussi discrète qu'intense. La presse iranienne ne cesse d'ailleurs de dénoncer "la trahison" des gouvernements arabes qui préfèrent parler avec "le régime sioniste moribond" plutôt que d'adhérer à la grande révolution islamique prêchée par les mollahs. Le gouvernement israélien a reçu des assurances suffisamment crédibles sur le fait que les armes que Washington s'apprête à vendre à l'Arabie saoudite et aux Émirats ne tomberont jamais entre les mains de groupes terroristes. En outre, l'administration américaine a promis à l'État hébreu que le fossé technologique gigantesque qui sépare Tsahal et les armées arabes ne serait pas comblé. Pour preuve de sa bonne volonté, Obama a donné son feu vert à la vente à Israël d'une flotte de F35, l'avion de combat le plus sophistiqué et le plus puissant jamais construit dans le monde. Israël va payer 15 milliards de dollars pour acquérir ces avions qui lui permettront de faire à son tour peser une menace terrible sur le régime de Téhéran.

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