samedi 26 juin 2010

Au détriment de l'influence... la vraie

Quatre Français pour rien

AFP

Au G8 et au G20 de Toronto, autour de la table Barak Obama est le seul Américain. Angela Merkel, la seule Allemande. Le premier ministre chinois est lui aussi seul pour représenter son pays. Tout comme l'Indien. Ou encore le Brésilien Lula. Mais les Français, eux, sont en force. Outre Nicolas Sarkozy, trois autres Français ont fait le voyage en cette fin de semaine au Canada et ont droit à la parole. Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI. Et Pascal Lamy qui pilote, lui, l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce. La France a donc toutes les cartes en main pour imposer ses vues... Et c'est pourtant exactement le contraire qui va se produire : jamais la voix de la France n'a été aussi peu audible.


Pour cause de mésententes franco-allemandes, Nicolas Sarkozy a été obligé de mettre d'innombrables bémols à sa position de départ. Histoire de se rabibocher avec Angela Merkel. Même chose pour Jean-Claude Trichet, ouvertement contesté par Axel Weber, le gouverneur de la Banque centrale allemande (Buba). DSK est, lui, écartelé entre les États-Unis, partisans d'une relance ,et l'Europe, contrainte par les marchés de jouer la rigueur budgétaire. Quant à Pascal Lamy, il parle sous le contrôle des "émergents", dont la croissance dépasse 6 à 10 % et pour qui les velléités protectionnistes des pays riches sont totalement inacceptables.


Quatre Français autour d'une table... Et un message inaudible. C'est en réalité la rançon d'un orgueil fou. Cette arrogance française qui pousse l'hexagone à imposer partout des présidents, des directeurs, des secrétaires généraux "made in France" à la tête de toutes les institutions internationales. Pour la seule raison que cela ferait partie de la "grandeur" et du rayonnement du pays. Ces dernières années, et le G20 de Toronto en est la suprême illustration, l'obsession des places, la course au siège est devenu l'axe majeur de la politique française. Au détriment de l'influence... la vraie. Celle qui consiste à convaincre les autres par des arguments forts. Quel dommage !

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