Malgré les progrès économiques de la Chine ces dernières années, les Chinois sont de plus en plus nombreux à quitter le pays, selon un récent rapport sur les migrations de l’OCDE.
L’appel de l’étranger reste en vogue en Chine, si l’on en croit le trente quatrième rapport sur les perspectives des migrations internationales publié par le Système d’Observation Permanente des Migrations (SOPEMI) de l’OCDE la semaine dernière.
Premier constat : la Chine est, en nombre, le pays qui envoie le plus d’émigrants à l’étranger. Dans le total des migrations observée dans les pays de l’Organisation de Coopération et le Développement Economique, elle représente 10% des flux en tant que pays d’origine. En comparaison, l’Inde est à moins de 5%.
Certes, cela n’est guère surprenant compte tenu de la taille de la population totale chinoise.
Mais par rapport aux flux observés à la fin des années 1990, la Chine est parmi les pays qui ont connu la plus forte augmentation du nombre de départs, avec la Colombie, le Maroc et la Roumanie.
Ainsi, alors que 144 000 personnes quittaient la Chine chaque année entre 1995 et 1999, en 2008 ils étaient 539 000, soit presque le quadruple. En pourcentage du nombre total d’émigrés dans l’OCDE, la Chine est passée de 4,9% à 9,8% sur la même période.
Dans 15 des 31 pays de l’OCDE, dont la France, les Chinois sont la première communauté d’immigrés en nombre.
Les destinations des émigrants Chinois sont multiples, selon le rapport. 20% sont partis vers l’Europe, 15% vers les Etats-Unis et 11% vers l’Australie, le Canada ou la Nouvelle Zélande. La moitié des personnes restées en Asie ont choisi le Japon ou la Corée.
Les immigrés clandestins chinois sont également présents dans tous les pays de l’OCDE. Aux Etats-Unis, de plus en plus de Chinois sont arrêtés pour avoir tenté d’immigrer illégalement par la frontière mexicaine. En Janvier dernier, un article du New York Times rapportait que la police des frontières avait arrêté 281 chinois entre octobre et décembre 2009.
Toujours aux Etats-Unis, les Chinois forment le groupe le plus important à immigrer en tant que demandeurs d’asile, devant le Salvador.
La Chine est par ailleurs toujours et encore confrontée à un véritable phénomène de fuite des cerveaux, que l’amélioration des conditions de vie globale ne semble pas avoir endigué.
Ainsi, alors que le nombre d’étudiants chinois à partir étudier hors des frontières de l’empire du milieu augmente en permanence ( 30,8% d’augmentation moyenne sur les treize dernières années pour les étudiants chinois en France), ils sont encore beaucoup à ne pas revenir.
« Selon les statistiques officielles, seul un tiers des 220 000 étudiants partis à l’étranger depuis 1979 sont revenus au pays », a expliqué Ronald Skeddon dans un article du Journal of International Affairs.
Cette préoccupante fuite des cerveaux, qui semble donc continuer malgré les efforts législatifs déployés pour faire revenir les élites parties vivre à l’étranger a récemment fait l’objet de débats dans plusieurs médias chinois.
Mais si le gouvernement prend des mesures pour séduire et ramener au bercail ses « cerveaux » exilés, avec l’instauration d’avantages significatifs pour les Haigui (« tortues de mer », surnom donné aux personne ayant étudié à l’étranger et étant revenues), il ne fait rien pour inciter les autres à revenir.
http://lereporter.net/le-nombre-de-chinois-qui-partent-vivre-a-letranger-augmente/
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