Le Monde
Si l'Australie continue d'attirer les étrangers, issus principalement du Royaume-Uni, d'Inde et de Chine, Canberra, crise oblige, a décidé de sélectionner davantage le type de migrants accueillis au pays.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le programme de migration permanente de travailleurs qualifiés, déjà réduit de 14 % pour l'année 2008-2009 à 115 000 places, a subi une autre réduction en 2009-2010, à 108 100 places. Néanmoins, pour répondre aux besoins des entreprises australiennes, il devrait remonter à 113 850 places pour 2010-2011, d'après le ministère de l'immigration. A l'inverse, près de 5 000 visas devaient être supprimés cette année, dans le cadre du programme de migration pour les familles.
Surtout, le gouvernement a modifié la liste des métiers jugés nécessaires. Désormais, sur la Skilled Occupation List (SOL), on trouve essentiellement des professions médicales. Les chefs cuisiniers, qui attiraient nombre de candidats, ont disparu. Autre changement : "Le gouvernement privilégie désormais les personnes parrainées par un employeur. En revanche, les candidatures spontanées sont repoussées. J'ai des clients qui attendent ainsi une réponse depuis un an et demi", explique John McQuaid, agent d'immigration à Sydney.
L'Australie a aussi rendu plus difficile l'accès aux étudiants étrangers à la résidence. "Jusqu'à maintenant, la résidence permanente était relativement aisée à obtenir. Ce n'est plus le cas", commente M. McQuaid. Des universités soulignent déjà des taux d'inscription d'étudiants étrangers en baisse, parfois jusqu'à 30 %.
Toutes ces mesures commencent à peser. Fin juin, le ministère de l'immigration a averti que l'Australie s'acheminait vers une baisse de 20 % de son solde migratoire net, qui devait diminuer de 300 000 personnes en 2008 à environ 230 000. De quoi apaiser la population inquiète des capacités du pays à accueillir les nouveaux migrants. L'Australie pourrait atteindre 36 millions d'habitants en 2050 (contre 22 millions aujourd'hui) et beaucoup d'habitants estiment que les infrastructures seront alors insuffisantes.
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