lundi 27 décembre 2010
Jusqu’à présent les chercheurs pensaient que l’Homo Sapiens avait évolué en Afrique
Jusqu’à présent les chercheurs pensaient que l’Homo Sapiens avait évolué en Afrique il y a environ 200 000 ans et qu’il avait ensuite migré au nord, par le Moyen Orient jusqu’en Europe et en Asie. Des découvertes récentes en Chine et en Espagne avaient déjà remis en doute la théorie «out of Africa», mais personne n’en était certain.
Or la découverte de restes humains préhistorique par les archéologues de l’Université d’Israël dans une grotte près de l’aéroport de Ben-Gurion, révélée lundi par le Dailymail, pourrait forcer les scientifiques à repenser leur théorie.
Les chercheurs de l’Université de Tel Aviv ont trouvé huit petites dents dans la grotte de Quesem à côté de Rosh Ha’Ayin, datées à 400 000 ans, du Pléistocène moyen, ce qui en fait les premiers restes de l’Homo sapiens découvert dans le monde.
Leur taille et leur forme est similaires à celles de l’humain moderne. Jusqu’à présent, les premiers exemplaires de ce type avaient été retrouvés en Afrique et dataient seulement de 200 000 ans. Les découvertes des chercheurs ont été publiées hier dans l’«American Journal of Physical Anthropology».
Les fouilles ont également permis de mettre à jour des changements dans le comportement de l’homme préhistorique. Cette période est une étape très importante dans l’histoire humaine, culturellement et biologiquement.
Le Professeur Avi Gopher et le Dr Ran Barkai pensent que ces Homo Sapiens avaient déjà compris l’utilité du silex et maîtrisaient l’usage du feu.
Les chercheurs pensent que la découverte de Quesem devrait changer la perception largement répandue que l’origine de l’homme moderne est en Afrique.
http://www.20min.ch/ro/news/insolite/story/L-Homo-Sapiens-serait-il-Israelien-et-non-Africain--18307721
mercredi 22 décembre 2010
Les chimpanzés femelles jouent à la poupée, les mâles avec des tracteurs
Un jeune chimpanzé du Zoo de Buenos Aires. Crédits photo: REUTERS
Deux éthologues américains ont aussi observé que si les jeunes primates jouent tous avec des bâtons, les femelles aiment les porter et les bercer.
Les petites filles adorent s'amuser avec leurs poupées. Elles en profitent pour y projeter toutes sortes d'actes de la vie quotidienne de l'ordre du maternage, avec amour, éventuellement domination, parfois sadisme. Les petits garçons, eux, font vrombir leur camion et bâtissent les plus grands univers possibles avec leurs Lego.
Cette vision ne traduit-elle que des stéréotypes sociaux? Les étalages de jouets pour Noël illustrent en tout cas ces divergences irréductibles. Les filles jouent-elles à la poupée sous la seule pression sociale qui les façonne dans ce sens? Existe-t-il un déterminisme biologique qui impose si jeune déjà une mésentente en termes de jeux entre les deux sexes? Difficile de trancher.
Dans ce débat, un élément intéressant vient d'être apporté par deux éthologues américains qui ont observé pendant quatorze ans la vie des chimpanzés de la communauté Kanyawara dans le parc national de Kibale en Ouganda. Les résultats de leur dernier travail, publiés cette semaine dans la revue Current Biology, montrent clairement que si les jeunes primates jouent tous avec des bâtons, les femelles aiment les porter, les bercer, comme des poupées, de manière maternelle sans équivoque. Il y a quelques années, des jeunes singes en captivité s'étaient vu offrir des monceaux de jouets de toutes sortes. Les femelles s'étaient précipitées vers les poupées, les mâles vers les tracteurs…
http://www.lefigaro.fr/sciences/2010/12/21/01008-20101221ARTFIG00611-les-jeunes-chimpanzes-femelles-jouent-a-la-poupee.php
L'Asie bouddhiste et musulmane gagnée aussi par l'esprit de Noël
Le Père Noël fait de la plongée au Japon, livre des cadeaux en mobylette en Corée du sud et s'est même fait expulser de la place Tiananmen de Pékin. Comme chaque année, l'Asie non chrétienne ne résiste pas à l'appel des fêtes de Noël, incontournable rendez-vous commercial.
A Bangkok la bouddhiste ou à Kuala Lumpur la musulmane, les caisses enregistreuses tournent à plein régime dans des centres commerciaux illuminés où résonnent les chants de Noël.
Au Japon, où le réveillon est surtout un moment privilégié pour les amoureux, des pères Noël version aquatique donnent à manger aux poissons et jouent avec les dauphins.
Dans un aquarium près de Tokyo, une anguille fournit le courant aux guirlandes électriques, aidée des visiteurs qui marchent sur un plancher spécial pour alimenter aussi un père Noël chantant.
"Ils piétinent et le sapin clignote en bleu et blanc, et le père Noël ne s'arrête jamais de chanter", explique Asako Inoue, porte-parole de l'aquarium Enoshima.
A Séoul, 50 facteurs à moto, déguisés en père Noël, apportent des cadeaux aux enfants pauvres de la ville.
La Corée du sud devait également installer pour la première fois depuis 2004 des guirlandes lumineuses près de sa frontière avec la Corée du Nord, un mois après le bombardement meurtrier d'une île du Sud par le Nord, ont indiqué des responsables militaires.
Alors que les Chrétiens ne représentent que 2% d'une population de plus d'un milliard, Noël est également devenu populaire en Inde où les magasins profitent des ventes de cadeaux comme des masques de père Noël.
En Chine, sapins décorés et Santa Claus robotisés accueillent les visiteurs dans les centres commerciaux, immeubles de bureaux et autres restaurants des principales villes qui brillent de mille feux.
Les fêtes sont vitales pour les fabricants de jouets et autres exportateurs d'un pays qui, depuis des années, est devenu le véritable atelier du père Noël.
Mais les autorités n'ont pas trouvé amusant que des dizaines d'habitants de Pékin, principalement des étrangers, vêtus de costumes de père Noël, se rassemblent sur la célèbre place Tiananmen. La police chinoise les a expulsés, jugeant que leur accoutrement était irrespectueux de la solennité du site.
A Kuala Lumpur, l'ambiance est festive. Des sapins géants ornés de boules colorées emplissent les principaux centres commerciaux et les spécialités culinaires de Noël font les beaux jours des supermarchés et des restaurants.
"Je cuisine pour une grande fête organisée principalement par des non chrétiens. Ils sont tout excités par la dinde rôtie et les pommes de terre", raconte Ivy Arigesamy, propriétaire d'un restaurant dans la capitale malaisienne.
A Taïwan aussi, les restaurants sont impatients. "Près de 90% des places de nos sept restaurants sont déjà réservées pour le réveillon de Noël", indique Cindy Lo, porte-parole du Grand Formosa Regent Taipei, l'un des hôtels de la capitale.
Au Vietnam, à Ho Chi Minh-Ville, des flocons de neige géants illuminent une avenue du centre-ville pendant que des enfants attendent d'être pris en photo avec un père Noël bien mince et vêtu d'un costume en velours bleu.
"Nous ne sommes pas catholiques et nous ne fêtons pas Noël. J'aime seulement la foule et l'ambiance", note Lam Kim Anh, 54, qui a accompagné sa petite-fille de quatre ans pour cette séance photo.
A Siem Reap, région touristique du nord-ouest du Cambodge, à deux pas des temples d'Angkor, un hôtel a installé un arbre de Noël géant entièrement fait de matériel de pêche comme des filets tissés à la main.
Les chants mis à l'honneur lors de l'illumination du "sapin" ont été quelque peu modifiés. Le célèbre papy barbu et débonnaire a délaissé son éternel traîneau pour un tuk-tuk plus adapté aux couleurs locales.
Les voyageurs ont des droits même en cas de neige
Cette décision ne s'applique cependant pas aux vols exécutés par une compagnie non européenne au départ d'un pays tiers. Dans ce cas, la protection juridique du voyageur sera différente et l'on tiendra généralement compte de la législation du pays où est basée la compagnie aérienne.
Le règlement européen oblige également les compagnies aériennes à fournir une assistance aux passagers en cas d'annulation d'un vol. Ainsi, celles-ci doivent fournir à leurs clients de quoi se restaurer, les loger dans un hôtel et le cas échéant, financer le transport vers l'hôtel. Les voyageurs ont par ailleurs le droit d'effectuer deux communications téléphoniques gratuites.
Les compagnies aériennes ne sont, par contre, pas tenues de verser une compensation financière étant donné que l'annulation est due à un cas de force majeure, c'est-à-dire la neige.
Le CRIOC précise en outre que "la compagnie aérienne est la seule entité juridique à avoir des obligations envers le consommateur. Le tour-opérateur et l'agence de voyage peuvent aider le consommateur mais uniquement en matière d'information". (belga)
mardi 21 décembre 2010
US: Inspectors are allowing travelers to enter the U.S. without secure ID
Stricter rules for entry are ignored at border
Inspectors are allowing travelers to enter the U.S. without secure ID
HOUSTON CHRONICLE
More than 18 months after U.S. Customs and Border Protection inspectors were supposed to start enforcing stringent ID requirements at the nation's land borders, millions of travelers are still being admitted without passports or other secure IDs, a new government audit shows.
dimanche 19 décembre 2010
ÉTATS-UNIS: Quand la discrimination "positive" renforce de fait le communautarisme
Pour beaucoup d’immigrants du XIX e et du XX e siècle, changer d’identité à leur arrivée aux États-Unis était un véritable rite de passage. En 1850, le fabricant de pianos d’origine allemande Charles Steinweg a ainsi décidé de changer de nom pour Steinway (entre autres parce qu’à l’époque, les instruments de musique anglais avaient la réputation d’être de meilleure qualité). Le raisonnement de ces immigrants était simple : adopter un nom à consonance américaine pouvait faciliter leur intégration, leur éviter de se faire remarquer, leur permettre d’échapper à la discrimination. Ou bien ils estimaient que pour le bien de leurs affaires il valait mieux adopter une nouvelle identité.
Aujourd’hui, la plupart des observateurs s’accordent à dire que cette pratique a quasiment disparu. « La plupart des gens ne changent plus leur nom », explique Cheryl R. David, ancienne présidente de la branche new-yorkaise de l’Association des avocats spécialisés en droit de l’immigration. Il est difficile de trouver des statistiques comparatives détaillées concernant cette évolution, d’autant que la transition s’est opérée progressivement. Cette pratique a décliné au cours des dernières décennies et l’on peut en trouver la preuve (bien qu’aucun chiffre n’existe à ce sujet) dans les registres de presque n’importe quel tribunal américain.
The New York Times a étudié plus de 500 demandes de changement de nom déposées en juin 2010 auprès du tribunal civil de New York, la ville américaine qui abrite le plus de personnes nées à l’étranger. Seule une poignée d’entre elles semble avoir clairement pour but d’angliciser ou d’abréger un patronyme ; elles émanent d’immigrants d’Amérique latine ou d’Asie. Quelques Russes et Européens de l’Est ont également fait cette demande, mais à peu près autant ont conservé leur nom d’origine.
Cependant, la majorité des étrangers ayant demandé à changer de nom l’ont fait soit après un mariage, en prenant celui de leur époux ou en créant un nom composé, soit parce que les documents établis à leur naissance ne portaient pas de nom mais uniquement la mention “garçon” ou “fille”, soit parce qu’ils adoptaient le nom d’un de leurs parents.
Iyata Ishimabet Maini Valdene Archibald, de Brooklyn, est ainsi devenue Ishimabet Malkini Valdene Bryce. Mère d’une petite fille de 5 ans dénommée Star Jing Garcia Jing Qiu Wu, de Flushing (Queens), a enlevé après son divorce le nom de son mari de celui de sa fille, qui s’appelle désormais Star Rain Wu. Certains ont abandonné le prénom Mohammed pour le remplacer par Najmul ou Hayat. Et un couple de personnes âgées a adopté le nom de Khan à la place d’Islam, mais, selon leurs dires, plutôt pour être en phase avec les membres les plus jeunes de la famille que pour éviter les discriminations.
Les sociologues y voient un effet du multiculturalisme croissant des États-Unis. De plus, changer son nom pour se fondre dans la foule n’est pas une stratégie efficace pour les Asiatiques et les Latinos, qui ne sont pas tous blancs comme l’étaient généralement les immigrants européens du XIX e siècle et du début du XX e siècle. La discrimination positive et autres programmes similaires ont transformé la différence ethnique en un atout potentiel, dans certains cas, du moins.
« En 1910, la pression sociale était plus importante, les immigrés devaient tout faire pour s’intégrer », explique l’historienne Marian Smith, du Bureau américain de la citoyenneté et des services d’immigration. « Alors qu’aujourd’hui, les immigrants arrivent munis de tous leurs papiers officiels et de documents d’identité, un permis de conduire et un passeport à leur nom en poche. Changer d’identité est devenu beaucoup plus compliqué. »
Selon Douglas S. Massey, sociologue à l’université de Princeton, les étrangers et leurs enfants ne ressentent plus la nécessité de changer leur nom pour s’intégrer depuis « les années 1970 et 1980, époque à laquelle l’immigration a pris de l’importance dans la vie américaine et où le mouvement des droits civiques a fait de la fierté communautaire un atout à cultiver. »
Sam Roberts Extrait du journal The New York Times.
Is there a lost civilization under the Persian Gulf?
At its peak, the floodplain now below the Gulf would have been about the size of Great Britain, and then shrank as water began to flood the area. Then, about 8,000 years ago, the land would have been swallowed up by the Indian Ocean, the review scientist said.
The study, which is detailed in the December issue of the journal Current Anthropology, has broad implications for aspects of human history. For instance, scientists have debated over when early modern humans exited Africa, with dates as early as 125,000 years ago and as recent as 60,000 years ago (the more recent date is the currently accepted paradigm), according to study researcher Jeffrey Rose, an archaeologist at the University of Birmingham in the U.K.
"I think Jeff's theory is bold and imaginative, and hopefully will shake things up," Robert Carter of Oxford Brookes University in the U.K. told LiveScience. "It would completely rewrite our understanding of the out-of-Africa migration. It is far from proven, but Jeff and others will be developing research programs to test the theory."
Viktor Cerny of the Archaeogenetics Laboratory, the Institute of Archaeology, in Prague, called Rose's finding an "excellent theory," in an e-mail to LiveScience, though he also points out the need for more research to confirm it.
The findings have sparked discussion among researchers, including Carter and Cerny, who were allowed to provide comments within the research paper, about who exactly the humans were who occupied the Gulf basin.
"Given the presence of Neanderthal communities in the upper reaches of the Tigris and Euphrates River, as well as in the eastern Mediterranean region, this may very well have been the contact zone between moderns and Neanderthals," Rose told LiveScience. In fact, recent evidence from the sequencing of the Neanderthal genome suggests interbreeding, meaning we are part caveman.
Watery refuge
The Gulf Oasis would have been a shallow inland basin exposed from about 75,000 years ago until 8,000 years ago, forming the southern tip of the Fertile Crescent, according to historical sea-level records.
And it would have been an ideal refuge from the harsh deserts surrounding it, with fresh water supplied by the Tigris, Euphrates, Karun and Wadi Baton Rivers, as well as by upwelling springs, Rose said. And during the last ice age when conditions were at their driest, this basin would've been at its largest.
In fact, in recent years, archaeologists have turned up evidence of a wave of human settlements along the shores of the Gulf dating to about 7,500 years ago.
http://www.csmonitor.com/Science/2010/1210/Is-there-a-lost-civilization-under-the-Persian-Gulf
mercredi 15 décembre 2010
Syphilis, Christophe Colomb n'y est pour rien
La BBC confirme aujourd'hui que la syphilis faisait des ravages en Europe bien avant le retour de Christophe Colomb d'Amérique. Des traces de cette maladie sexuellement transmissible (due à un agent infectieux, appelé tréponème pâle et découvert en Allemagne en 1905) ont bien été identifiées sur des squelettes retrouvés à Pompéi, affirme sur ce média le professeur Mary Beard, de l'Université of Cambridge.
La syphilis (ou vérole) a de multiples dénominations, car aucun pays ne veut endosser sa "paternité". C'est donc le mal de Naples ou le mal vénitien pour les Français, qui considéraient que cette maladie avait été apportée en Italie en 1494 par des marins de l'équipage de Christophe Colomb qui participaient à une campagne militaire de Charles VIII. "Il est probable que ces hommes aient effectivement rapporté ce fameux tréponème qui a rapidement fait des ravages auprès de cette population", estime le docteur Bruno Halioua, dermatologue à l'Institut Alfred Fournier à Paris et historien de la médecine. Et pourtant les Italiens, les Espagnols, les Allemands, les Anglais et les Polonais parlent du mal français, les Portugais et les Néerlandais du mal espagnol et les Écossais du mal anglais.
Connue depuis au moins Hippocrate
D'ailleurs, l'hypothèse d'une première "importation" en provenance du Nouveau Monde n'est plus crédible aujourd'hui, et cela, pour plusieurs raisons. La plus récente est la découverte de marqueur de cette maladie dans les dents et les os de squelettes retrouvés à Pompéi. Mais déjà auparavant, Hippocrate, médecin grec célèbre, avait décrit les formes les plus graves de la maladie. Et la présence de la syphilis a été retrouvée lors des fouilles du monastère augustinien datant des XIII et XIVe siècles, dans le port de Kingston au nord-est de l'Angleterre.(...)
http://www.lepoint.fr/sante/syphilis-christophe-colomb-n-y-est-pour-rien-15-12-2010-1275630_40.php
mardi 14 décembre 2010
Belgique: 50% de fausses attestations médicales pour les demandeurs d’asile
La police judiciaire fédérale a saisi des centaines de dossiers. Le suspect est l’un des cinq médecins figurant sur la liste noire de l’Office des étrangers, indiquent mardi la Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg.
Le médecin d’origine russe aurait rédigé plus de 500 attestations médicales permettant à des demandeurs d’asile d’introduire une demande de régularisation pour raison médicale.
Lorsqu’un médecin déclare que quelqu’un a besoin de soins médicaux et que cette personne ne peut les obtenir dans son pays d’origine, elle peut rester au moins pendant un an sur le territoire belge, selon l’article 9 de la loi de séjour.
Le médecin concerné a principalement aidé des ressortissants de son pays en leur rédigeant des attestations médicales.
Le nombre de demande de régularisation pour raison médicale a augmenté de manière spectaculaire, passant de 392 en 2006 à plus de 8.000 en 2009. L’Office des étrangers a adressé aux parquets un millier de dossiers contenant de présumées fausses attestations médicales.
L’Office des étrangers doit par ailleurs faire face à une pénurie de médecins contrôleurs. Ceux-ci doivent évaluer s’il y a une raison médicale réelle d’octroyer un statut de séjour spécial à un demandeur d’asile.
http://www.sudpresse.be/
mercredi 1 décembre 2010
Les «mots migrateurs»
«Du bist ein Salopp!» Une insulte? Détrompez-vous! Pour les Allemands, Salopp signifie au contraire une personne sympathique, facile à vivre. Les mots ou expressions d’origine française grouillent dans les langues européennes. Parfois leur sens est conservé. Parfois pas, ce qui peut engendrer quelques quiproquos… Rencontre avec Marie Treps, linguiste au Centre national de recherches scientifiques, qui a donné, il y a quelques jours à peine, des conférences sur ce thème en Suisse romande.
En Pologne, vous n’aurez aucun souci pour passer une commande d’omeleta ou de bisvits. En Russie, cherchelafame (cherchez la femme) sera un jeu d’enfant. Ou pas! Auquel cas vous pourrez toujours soupirer, selavi (c’est la vie)! En Angleterre, il est possible d’avoir un coup de foudre pour une femme fatale. Si elle vous fixe un rendez-vous, il ne faudrait alors pas oublier de se parfumer d’oekolons (eau de Cologne, en Lettonie) et de rester chevaleresk (Danemark).
Si l’anglais a aujourd’hui grandement sa place dans nos contrées, le français s’est, lui aussi, exporté et installé partout en Europe. Cela remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles, quand les exilés de la Révocation de l’Edit de Nantes, puis de la Révolution ont quitté la France, en emmenant leur propre dictionnaire: «Ils ont alors enseigné la langue de Molière aux enfants des familles nobles pour lesquelles ils travaillaient. Catherine II de Russie, par exemple, a été éduquée par une gouvernante française, explique Marie Treps. Et ce sont ensuite ces nobles qui ont été les ambassadeurs de notre langue dans leurs pays.»
Si la plupart des «mots migrateurs»1 – titre du livre de Marie Treps – ont conservé leur sens original, certains ont été déformés ou détournés. Attention alors de ne pas se prendre la tête si, lors d’un voyage dans les Balkans, on vous dit que vous êtes une star. Cela signifie simplement que vous êtes vieux! Au contraire, ne soyez pas outrés d’entendre les mots chiottes ouchiass dans un restaurant russe. Il s’agit simplement d’un client qui veut recevoir rapidement l’addition. Outre-Rhin, votre chef risque de mal le prendre si vous l’appelez Patron, vu que, pour les Allemands, cela signifie gai luron.
Dior devient un putois!
Les mots français se sont exportés, mais également certains personnages célèbres. Leurs noms ont été détournés et attribués à des aliments, accessoires voire des animaux. «Les Polonais, par exemple, n’aiment pas trop Brigitte Bardot. Ils se sont alors inspirés de son nom pour inventer bardotka, qui signifie désormais un soutien-gorge pigeonnant», raconte la linguiste. Autre exemple en Roumanie, où le célèbre couturier Christian Dior est notamment connu pour ses parfums. Le mot dihor (prononcé dior) signifie putois. L’animal distille des effluves qui ne sont point poudrés…
Le général de Gaulle a, quant à lui, inspiré les Polonais. Enfin, c’est son képi surtout qui semble avoir marqué les esprits: le couvre-chef y a hérité du petit nom de degolowka. Et si vous appréciez quand votre roast-beef est bien saignant, n’hésitez pas, en Italie, à commander un bistecca alla Robespierre…
1 «Les mots migrateurs: Les tribulations du français en Europe», Marie Treps, Seuil
http://www.lematin.ch/actu/suisse/mots-migrateurs-356296
vendredi 26 novembre 2010
Irlande: Pas un penny pour ce paradis fiscal !
Grâce à un très faible taux d’imposition sur les sociétés, l'Irlande est devenue un haut lieu du dumping fiscal en Europe. Le fait que ce pays vienne d’accepter un plan d’aide international pour renflouer ses banques – dont 8 milliards d’euros du Royaume-Uni déjà lourdement endetté – suscite la colère d'une célèbre éditorialiste britannique.
Le renflouement de l’Irlande et de ses banques est une affaire si tordue qu’il faut soumettre son esprit à de véritables contorsions pour admettre que cela puisse bel et bien avoir lieu aujourd’hui, dans de telles conditions, et en imposant si peu de réformes aux banques. Mystique des chiffres, le renflouement irlandais va coûter à la Grande-Bretagne environ 7 milliards de livres (8,2 milliards d’euros) – autant que la somme inutilement et douloureusement retranchée des dépenses publiques cette année, autant que ce que les banques de la City devraient également verser sous forme de bonus en février. (...)
Quelles leçons tirer de la crise irlandaise ? Bill Cash, membre europhobe du Parlement, se déchaîne, ulcéré par le plan de sauvetage, tandis que les eurosceptiques, à gauche comme à droite, se frottent les mains en ricanant, l’air de dire “on vous avait prévenus”. Même les conservateurs ont félicité Gordon Brown de ne pas nous avoir fait entrer dans la zone euro. Ils oublient, ce qui est bien pratique, que l’Islande, prise au piège de la même bulle économique hors de la zone euro, est elle aussi en faillite – alors qu’elle est libre de dévaluer et de fixer ses propres taux d’intérêt.
C’est nous, les Britanniques, qui offrons à l’Irlande la deuxième plus grande somme pour son renflouement parce que nous sommes particulièrement exposés à une faillite de ses banques : cela n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être rattaché ou non à l’euro. Et serons-nous si fiers de nous l’an prochain, quand la zone euro affichera une croissance deux fois supérieure à la nôtre, selon les prévisions ? Il est parfaitement stérile de se demander si nous nous portons mieux dehors que dedans.
Quelles leçons aura tirées George Osborne depuis l’éloge dithyrambique qu’il a publié en 2006 dans The Times sous le titre “Look and Learn Across the Irish Sea” [Ce que nous avons à apprendre en regardant de l'autre côté de la mer d’Irlande] ? “L’Irlande apparaît comme un brillant exemple d’excellence dans l’art du possible de la politique économique à long terme…”, s’enthousiasmait-il. “Les capitaux iront toujours là où il est plus intéressant d’investir. La fiscalité irlandaise sur les sociétés est de seulement 12 %, tandis que celle de la Grande-Bretagne est en train d’atteindre l’un des taux les plus élevés du monde [28 %].” Une faible fiscalité, voilà la solution, assurait Osborne.
Il en est probablement encore convaincu, puisqu’il offre 7 milliards de livres sans même sous-entendre que l’impôt sur les sociétés en Irlande ne constitue rien d’autre que de la concurrence déloyale. Seule la nécessité la plus cruelle peut conduire un ministre des Finances conservateur et eurosceptique à mettre la main à la poche pour la zone euro. Mais faire contre mauvaise fortune bon cœur, dit-il, c’est se comporter en “bon voisin” avec nos cousins d’outre-mer d’Irlande. Ce qu’il ne dit pas – embarrassé, peut-être, par toutes ses louanges passées –, c’est que les Irlandais, eux, se sont comportés comme de très mauvais voisins.
La semaine dernière encore, une grande entreprise britannique (Northern Foods, qui a désormais fusionné avec Greencore) a déménagé son siège à Dublin. Seuls sa plaque de cuivre et ses bénéfices sont partis, pas ses usines de biscuits et de surgelés. L’Irlande joue le jeu du chacun pour soi et du dumping fiscal depuis bien des années. Le fait que l’Union européenne ait pu le tolérer demeure un mystère, d’autant que, pendant ce temps, l’argent coulait à flots de Bruxelles vers Dublin, finançant au fil du temps une modernisation spectaculaire des infrastructures. Plusieurs autres grands groupes ont récemment quitté leurs quartiers londoniens pour la capitale irlandaise, à commencer par le géant de la publicité WPP. Il s’agit pour l’essentiel de déménagements virtuels aux objectifs purement fiscaux, puisqu’ils ne s’accompagnent pour ainsi dire d’aucun déplacement de personnel – et certainement pas de la part des conseils d’administration.
Le véritable déshonneur de l’Irlande n’est pas d’avoir pris son boom immobilier pour un intarissable pactole. Ce qui est impardonnable, c’est son statut honteux de plus grand paradis fiscal européen, qui depuis des décennies aide les entreprises à se soustraire aux administrations fiscales du monde entier. C’est ce qu’on appelle le “double irlandais”, souvent combiné au “sandwich hollandais”.
Prenez le cas classique de Google : au cours des trois dernières années, Google a économisé la somme faramineuse de 3,1 milliards de dollars en utilisant le stratagème du “double irlandais” pour transférer aux Bermudes l’essentiel de ses profits réalisés à l’étranger, en passant par Dublin et les Pays-Bas. La société a ainsi réduit son taux d’imposition hors Etats-Unis à seulement 2,4 %. L’Irlande permet à Google, à Facebook, à Microsoft et à bien d’autres d’utiliser des filiales pour transférer leurs profits et ainsi échapper même à la faible fiscalité de l’Irlande. La loi irlandaise les autorise en effet à faire passer leurs profits vers d’autres paradis fiscaux n’exigeant aucun impôt sur les sociétés, et ne prélève au passage que des sommes ridicules : Google n’a versé que 21 millions d’euros au gouvernement irlandais – qui lui a pourtant permis de faire transiter 92 % de ses profits à l’étranger.
L’Irlande est un véritable paradis avec le régime fiscal le plus laxiste d’Europe. Google crée effectivement de l’emploi en Irlande : quelque 2 000 postes administratifs pour gérer les formalités. Les perdants ne sont pas seulement tous les pays européens, mais tous les pays du monde à l’exception des Etats-Unis. Souvenez-vous de cela la prochaine fois que vous lisez la morale de Google – “Don’t be evil”. Et souvenez-vous aussi de Bono, pour qui un taux d’imposition de 12,5 % était encore trop élevé, et qui a donc transféré la base financière de U2 vers un pays encore moins exigeant, les Pays-Bas. Il ferait bien de ne pas se faire l’avocat d’une nouvelle grande cause tant qu’il n’aura pas ramené son groupe dans son pays d’origine.
Alors pourquoi n’exige-t-on pas de l’Irlande qu’elle remettre de l’ordre dans sa fiscalité et cesse d’escroquer tous les pays voisins qui viennent aujourd’hui à son secours ? Parce que le FMI réclame que les gouvernements assomment leurs citoyens à coups de mesures punitives et qu’il préfère un niveau d’imposition réduit ou, mieux, inexistant. Le purgatif du FMI est un remède idéologique ; il ne permet de tirer aucune leçon. Lorsque l’état du patient s’aggrave et frôle la mort, comme c'était le cas pour l’Irlande après sa première vague d’austérité, le FMI augmente la dose de sangsues, de mercure et d’arsenic. C’est ce genre de remède prékeynesien que nous prescrivent aujourd’hui Cameron et Osborne. Il reste une semaine avant l’accord final : l’Europe va-t-elle réellement signer un chèque à l’Irlande sans lui demander de mettre un terme à ses pratiques de piraterie fiscale ni de rejoindre le monde civilisé ?
mercredi 24 novembre 2010
Le racisme anti-Asiats, c’est si facile…
Face de citron, mangeur de chien, jaune d'œuf… Les brimades de l’école ont laissé des traces dans la tête de notre blogueur Prosith, 21 ans. Devrions-nous aussi avoir un CRAN ou un CRIF ?, s’interroge-t-il.
Il y a au maximum une trentaine de familles asiatique dans ma ville de 30 000 habitants, Vigneux-sur-Seine (91). Depuis tout petit, j’ai toujours été pour ainsi dire le seul « chintok » où que je sois. Les remarques, du genre « face de citron » ou « mangeur de chien », j’en ai entendu. Pour moi, ce sont des brimades, des injures. Pour les autres, des « plaisanteries ». Sauf que, là où j’ai grandi, on ne va pas plaisanter avec Mamadou, hein, mais avec le Chinois de service.
Après la sortie de « Taxi 2 » (film hyper-caricatural sur les Asiatiques), j’ai eu droit pendant de nombreuses années à des « konichiwaaa » et autres « ching chong ». Quelqu’un m’a même une fois provoqué en bagarre. Il croyait que tout les « Chinois » savaient se battre. Petit, j’évitais les rares Asiatiques de l’école, eux-mêmes avaient compris aussi : traîner ensemble voudrait dire moqueries à gogo pour nous. C’était carrément pesant.
Ainsi, pour ne pas qu’on se moque de moi, j’ai ignoré pendant toute ma scolarité un Chinois venu du Chine. Pourtant je voyais bien qu’il cherchait une solidarité auprès de moi. Aujourd’hui, je regrette profondément de l’avoir laissé, lui aussi, seul dans son coin. Plus tard, au lycée, l’ambiance est devenue plus mature, même s’il y avait parfois des « chintok », des « jaune d’œuf » de lancés.
J’ai pu constater que mes amis « blancs » préféraient me taquiner, moi, à propos de mes origines. Jamais ils n’auraient oser charrier un « Algérien » ou un « Malien » ! La peur, sans doute… Il est toujours plus simple de s’en prendre au plus vulnérable. Ils l’avaient bien compris. En règle générale, c’était plutôt des « Africains » qui se foutaient de ma gueule. Naturellement, je ne cherche pas ici à livrer des origines en pâture, ce serait reproduire ce que j’ai subi, mais c’est souvent, et bêtement, comme ça qu’on désigne des groupes, en les rattachant à des nationalités ou à des continents.
Aujourd’hui, j’ai 21 ans et je ressens encore cette atmosphère de moquerie autour de moi. Quand je passe devant des petits enfants, ça ne m’étonne plus d’entendre « oh regarde, y’a un Chinois », et les adultes qui les accompagnent ne disent rien. Des personnes soient surprises que je parle français avec l’accent français.
Oui, « on » est silencieux, « on » est moins nombreux, « on » est tolérant. La manifestation des Asiatiques de Belleville, au mois de juin dernier, a laissé paraître un certain ras-le-bol contre l’insécurité et le racisme. Oui, le racisme, ce grand mot qui effraie tout le monde. Quand des petits cons s’en prennent spécialement à des personnes qui ont les yeux bridées, c’est quoi, sinon du racisme, alimenté chez certains par une paranoïa ?
Je ne suis pas du tout d’accord lorsque j’entends dire que les Asiatiques ne s’intègrent pas. J’en suis même révolté. Et d’abord, ceux qui disent cela, de quels Asiatiques parlent-ils ? De la récente migration chinoise ou de ceux qui sont là depuis plus de 30 ans ? Car si les nouveaux arrivants chinois restent ensemble, la grande majorité, qu’ils soient cambodgiens, vietnamiens, chinois ou laotiens, la plupart descendants d’immigrés, ont grandi en France et s’y sont parfaitement intégrés.
Je ne me souviens pas avoir entendu la moindre réaction de SOS Racisme ou de la LICRA suite aux propos d’Azouz Begag, qui disait : « Dans dix ans, on sera entouré de Chinois, alors il faudra que l’on se serre les coudes, les Français, les Arabes et les Africains, afin de protéger notre identité. » Black-Blanc-Beur ? Ah bah tiens, je crois qu’ils nous ont oubliés, là aussi.
Actuellement sur Facebook, on peut trouver un groupe intitulé « 2 milliards de Chinois en 2010, il serait temps qu’ils apprennent à s’enculer » (plus de 25 000 membres). Certes, c’est juste de l’humour, c’est pour plaisanter. Mais que dirait-on si, au lieu du mot « chinois », c’est le mot « musulman » qui apparaissait ? Devrions-nous aussi avoir un CRAN ou un CRIF ?
Prosith Kong
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Une rapide recherche sur les pages Facebook suffit à constater l'«inégalité» des moqueries fondées sur l'origine ethnique. Tapez«chinois», et les groupes du type «Se forcer à manger du chien pour faire plaisir à son correspondant chinois» seront légion. Tapez «noirs»ou «maghrébins» et les résultats de recherche auront un ton nettement plus politiquement correct... En chantant (au second degré) «ne faisons plus qu'un contre les Chinois» lors d'une soirée contre le racisme diffusée en octobre sur France 2, l'artiste Max Boublil avait bien pris la mesure de cette disproportion!
«Si on compare au racisme anti-africain, anti-maghrébin ou à l’antisémitisme, jusqu'à une époque récente, le racisme anti-chinois était très faible. Il y a cependant un changement depuis quelques années. A l'intérieur de la communauté chinoise, on sent bien dans les conversations que les gens ressentent une hostilité plus forte.»
«Il se produit depuis quelques années un changement dans les représentations que la société française peut avoir des Chinois. Auparavant, c'était un groupe sans histoire, sans problème, qui ne faisait pas parler de lui. Aujourd'hui, on a un changement progressif qui est un concours de phénomènes assez compliqués.»
mardi 23 novembre 2010
Pourquoi notre cerveau confond les visages d’autres ethnies
L’impression que toutes les personnes de type asiatique ou africain se ressemblent n’est pas due à notre mauvaise volonté mais à une réaction inconsciente immédiate, ont montré des chercheurs de Glasgow et de Fribourg. «Si tous les Chinois ont tendance à se ressembler pour nous Européens, ce n’est pas parce qu’ils ont tous les cheveux et les yeux noirs mais parce que notre système visuel a appris à les classer d’emblée dans une catégorie beaucoup plus large», précise Roberto Caldara, professeur à l’Université de Fribourg, à l’origine de cette étude publiée début novembre dans les Proceedings of the national academy of science. Ce phénomène trouve pour la première fois une explication physiologique.
Pour mettre en évidence cette différence de traitement, les chercheurs se sont intéressés à l’aire fusiforme faciale, région à l’arrière du cerveau droit, spécialisée dans la reconnaissance des visages. La vue d’un visage y génère un signal électrique visible après 170 millisecondes par électroencéphalogramme. En comparant les réactions de sujets qui voyaient successivement les visages de personnes d’origine asiatique ou européenne, ils ont découvert que leur réaction était spécifique aux visages observés uniquement lorsque ceux-ci étaient de la même origine ethnique que la leur. Ainsi, les sujets chinois réagissaient dans un premier temps de la même manière aux visages européens, quelle que soit leur identité. De leur côté, les Européens montraient le même signal d’accoutumance devant différents visages asiatiques: pour eux, ils étaient tous dans la même catégorie. «Nous avons démontré avec notre étude que ce phénomène est universel et se retrouve chez tous les êtres humains», souligne Roberto Caldara.
Cette différence de traitement que l’on pouvait attribuer à un jugement ou à un préjugé s’avère donc immédiate et due aux aires visuelles primaires. Purement inconsciente, elle se produit en un dixième de seconde et réduit d’autant plus notre capacité à distinguer des personnes que celles-ci ont un type ethnique éloigné de nous. Est-ce seulement le fait du manque d’expérience de certains types de visages? Non, car elle persiste même pour les Asiatiques, dont l’apparence reste très proche de la nôtre.
Cet «effet autre type de visage», ou «other-race effect» en anglais, est connu depuis longtemps des psychologues et reflète une spécialisation très précoce de la reconnaissance faciale. «A 3 mois, tous les nourrissons peuvent identifier indistinctement les visages, souligne Olivier Pascalis, directeur de recherche au Laboratoire de psychologie du CNRS, à Grenoble, mais à 9 mois, ils ont perdu cette capacité et classent les visages d’autres types dans une même catégorie. Comme pour le langage, le cerveau se spécialise très tôt pour ne traiter en détail que les signaux qui lui sont le plus familiers.»
(...)
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/cd8e49de-f680-11df-9ac5-b868ce971b84%7C0
lundi 22 novembre 2010
samedi 20 novembre 2010
Accroissement très important du nombre de mariages mixtes dans les communautés juives à l'étranger
Aux Etats Unis, 55 % des Juifs sont mariés à des conjoints non juifs. En France, en Grande-Bretagne et en Amérique latine, ce taux atteint 35 à 45 %. En Australie, au Canada et en Turquie, il fluctue entre 25 % et 30 %. Les chiffres les plus élevés concernent l'Europe orientale et l'ex-Union soviétique, où 65 % des Juifs sont mariés à des non-juifs, la Russie venant en tête de liste avec un taux de 75 % de mariages mixtes. C'est le Mexique qui enregistre le plus faible taux de mariages mixtes avec seulement 15 % de Juifs se mariant hors de leur religion.
http://www.courrierinternational.com/breve/2010/11/19/gare-a-l-assimilation-de-la-diaspora
mardi 16 novembre 2010
L'anglicisation de la France
« Tout allait comme sur des roulettes, jusqu'à ce que l'animatrice dégaine la question qui tue : “Alors, si le français se porte si bien chez vous, expliquez-nous pourquoi tant de jeunes Québécois chantent en anglais et pourquoi, dans le dernier film de Xavier Dolan [‘Les Amours imaginaires’, ndlr], il n'y a pas une phrase sans un mot anglais ? ” »
Le constat est aussi brutal qu'exact. Il me semble aussi qu'il y a une montée du nombre de mots anglais dont on saupoudre volontairement nos dialogues -à l'écran comme à la ville. Rioux nous avertit :
« Qu'on se le dise, nous n'abuserons plus très longtemps les Français [car] ils ne sont pas plus sourds que nous quand ils débarquent à Dorval [aéroport qui dessert Montréal, ndrl]. »
Le militant du français correct Gaston Bernier lui a emboîté le pas dans le même journal en ajoutant ceci :
« De méchantes langues ont parfois affirmé que si des artistes faisaient dans le franglais ou dans le joual [parler québecois, ndlr], c'était qu'ils seraient bien en peine d'accorder les participes passés, de mettre une virgule ou un point-virgule à la bonne place, d'identifier un synonyme d'un mot qui vient d'instinct ou le mot français qui correspond à un mot d'origine anglaise implanté en sol québécois. »
Il nous apprend même quelques mots au passage (à moi en tout cas) lorsqu'il décrit notre doxa linguistique :
« Conservatisme ambiant en la matière, inutilité des efforts (lesquels ne rapporteraient rien), psittacisme (répétition mécanique de mots ou d'expressions par un sujet qui ne les comprend pas) ou panurgisme (comportement selon lequel on agit pour faire comme tout le monde). »
Je n'en disconviens pas et j'ai moi-même, il y a quelques années, encouragé la Fédération des journalistes à lancer un programme volontaire par lequel ses membres se faisaient corriger leurs erreurs par des terminologues par le truchement d'un courriel hebdomadaire personnalisé. Je souhaiterais que cette initiative s'étende au-delà de la seule faune journalistique.
J'estime cependant que si le français québécois souffre « d'en bas », de la langue telle que pratiquée au quotidien, le français de France, lui, souffre « d'en haut ».
La différence entre le phénomène français et le phénomène québécois, ou du moins une différence, est qu'ici, les institutions ont encore le réflexe de protéger le français alors qu'en France, elles succombent à l'appel et en répercutent le pouvoir d'attraction.
Et par institutions, je pense autant aux tentacules de l'État qu'aux grandes entreprises. Comme je le notais déjà l'an dernier sur Rue89 :
« La chaîne d'alimentation Champion se rebaptise Carrefour Market, son concurrent Auchan affiche Simply Market et le groupe Casino lance Leader Price. […] On savait qu'Air France avait renommé sa carte de fidélité Fréquence Plus en Flying Blue. On note maintenant que les aéroports de Lyon se sont rebaptisés Lyon Airports [mise à jour : avant que le préfet n'intervienne et n'annule cette opération de rebranding qui aura coûté 200 000 euros en pure perte]. »
Il a fallu l'action d'activistes pour que la région de la vallée de la Loire renonce à s'afficher, même localement, sous le vocable Loire Valley. La Compagnie française des Jeux n'hésite pas à clamer dans ses pubs « J'ai la wiiin ! » et la Banque nationale de Paris propose aux jeunes ses produits Ze Box et Naked Land.
Je ne vous explique pas. Le patronat mène le bal. Son organisation nationale, le Medef, avait réuni ses états généraux l'an dernier sous le thème unilingue « Go for benchmarking ! » et a consenti cette année à un thème bilingue : « Vivement l'avenir/Ready for the future ». C'est pourtant une rencontre ouverte aux seuls patrons français.
Lagarde, la « carpette anglaise »
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a reçu en 2007 le convoité prix de la « Carpette anglaise » pour avoir communiqué en anglais avec ses propres fonctionnaires -ce que font déjà de grandes entreprises de France.
Et la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, l'a obtenu en 2008 en affirmant qu'elle ne militerait pas « pour imposer l'usage déclinant du français dans les institutions européennes », même pendant la présidence française de l'Union.
Fin 2010, Marseille a adopté un nouveau slogan : « Marseille on the move ». En Savoie, on signale dans la station de Tignes l'ouverture d'un Bike Park qui offre aux Mountainbikers du downhill, du free style, des jumps et un single track.
Et la Conférence des évêques de France est venue bénir la dérive en lançant en avril une campagne de pub où on voit le macaron : « Jesus is my boss ».
Les médias ne sont pas en reste. Je me suis amusé à relevé l'utilisation de l'anglais dans la seule titraille interne du numéro été du magazine Elle. Avec le make-up on a une « Bonne note fashion », bien sûr.
Des lunettes sont hot couture (je pardonne car il y a jeu de mots), on présente le mannequin Golonovanoff on holiday (autre jeu de mots), qui nous présente son summer best !
La page « Do it yourself » présente le Short Patch, step by step. Il y a la page Beauty Bar, non loin d'une photo équestre de Sophie Marceau présentée comme une pretty amazone. Normal, car l'article est titré : « Dreams are sa réalité ».
Puis vient la section « La plus belle pour aller clubber » qui présente les styles glam rock, chic sixties, rodeo style et disco girl. Non, je n'ai pas fait de cherry picking, c'est la liste complète, 100% angliche.
Une salade plus light ou plus veggie ?
Et sur Rue89 ?
Live blogging, making of, tchat, newsletter… A Rue89, on contribue (un peu) à cette l'anglicisation.
Ainsi, sur vingt et un articles en colonne centrale du site à l'heure où sont écrites ces lignes, trois articles comportent un mot tiré de l'anglais dans leur titre :
L'assaut anglophone est moins complet dans la section salades : 2/8 seulement avec « la plus light » et « la plus veggie ». On se reprend dans la section « Vie privée » avec « Boostez votre créativité », « Addict au régime » et avec Cœur de pirate qui présente ses « cantines healthy » à Paris.
Mon argument est le suivant : on trouve tout plein d'anglicismes au Québec, y compris, ça et là, dans la communication des médias, des publicitaires et entreprises et des institutions. Mais le niveau atteint aujourd'hui en France provoquerait un haut-le-cœur immédiat chez les responsables québécois de ces institutions.
http://www.rue89.com/quebec89/2010/11/16/le-haut-le-coeur-dun-quebecois-face-a-langlicisation-de-la-france-175977
samedi 13 novembre 2010
Les garçons perdent confiance en eux, la faute aux filles
Psychologue et auteur du livre Raising Cain, protéger la vie émotionnelle des garçons, Michael Thompson explique que: les «garçons sont restés au même niveau à l'école tandis que les filles ont fait d'énormes progrès. Compte tenu de l'attention considérable que nous portons aujourd'hui aux résultats scolaires et de l'anxiété qui s'y ajoute, cela peut être démoralisant».
La progression continue des filles en matière de résultats scolaires et universitaires depuis 25 ans est une donnée connue. En France, 58% des diplômés sont aujourd'hui des filles. Aux Etats-Unis, les filles sont meilleures en moyenne que les garçons dans toutes les matières sauf les maths et les sciences et dans ces deux domaines elles rattrapent les garçons. Toujours aux Etats-Unis, deux chiffres résument parfaitement la situation: pour 100 filles qui ont des difficultés d'apprentissage scolaire, 276 garçons souffrent des mêmes problèmes. Pour 100 jeunes femmes qui entrent au collège (université), il y a 77 hommes.
Mais si cette situation est bien connue, ce qui l'est beaucoup moins ce sont les conséquences psychologiques pour les garçons, plus particulièrement lors de la période délicate de l'adolescence. Enseignants et parents ont du mal à aborder la question de peur d'être accusés de faire des différences entre les sexes et d'accorder moins d'attention aux filles. Mais de nombreux enseignants s'inquiètent de voir, qu'aux Etats-Unis dans les écoles, la motivation des garçons est affectée par leur incapacité à se mettre au niveau des filles au même âge.
«Ils semblent tout simplement ne pas avoir la motivation que nous attendons d'eux et qu'avaient leurs pères» explique Léonard Sax, médecin, psychologue et auteur du livre Boys Adrift. «Les femmes américaines sont portées par la volonté de se réaliser et de devenir ce qu'elles peuvent être. Pourquoi est-ce que tant de leurs frères se contentent de rester à la maison et de jouer à des jeux vidéos? C'est un phénomène massif, pas seulement de garçons qui décrochent sur le plan scolaire mais aussi dans le nombre de ceux qui sont de bons élèves». Léonard Sax pointe la responsabilité des jeux vidéos et l'absence de modèles pour les garçons. Un autre psychologue, Michael Gurian, auteur du livre The Purpose of Boys, met plus l'accent sur la disparition de la famille élargie et le fait que les parents en font trop pour les garçons quand ils sont petits.
Tous les experts reconnaissent toutefois que le principal problème tient aux programmes scolaires qui mettent de plus en plus l'accent sur la capacité à verbaliser et à rester assis et concentré quand les garçons apprennent surtout en faisant. «Il y a une différence grandissante entre la façon dont les garçons apprennent et le système» affirme Michael Gurian.
Slate
L'asthme progresse dans les pays développés.
lexpress.fr
mercredi 10 novembre 2010
vendredi 5 novembre 2010
Le pavillon français, le plus visité de l'Expo universelle de Shanghai
SHANGHAI — Le Pavillon France obtient la palme du pavillon individuel le plus visité, avec plus de 10 millions de visiteurs attendus d'ici la fin de la semaine.
"Nous sommes plutôt contents du résultat", admet, la mine réjouie, José Frèches, président de la Compagnie française pour l'Exposition universelle de Shanghai (COFRES), en charge du Pavillon France, qui a déjà reçu depuis le 1er mai et l'ouverture de l'Expo 9,8 millions de personnes.
A travers les mailles de la résine de béton du bâtiment conçu par Jacques Ferrier, des dizaines de visiteurs sont aspirés chaque minute dans un flux continu. Dès les premiers mètres, des couples prennent la pose devant des vidéos de Paris.
"Je ne suis jamais allée en France mais c'est un pays que j'aime beaucoup et j'espère bien pouvoir y aller un jour", assure Yue Hua, Shanghaienne de 26 ans séduite par les paysages des toits de la capitale.
"Je reste surpris par l'appétit du public pour tout ce qui est français", assure José Frèches, qui a joué de l'image romantique de la France en Chine en proposant, entre autres, des images de Paris, des tableaux du Musée d'Orsay ou encore une animation numérique réalisée par Louis Vuitton.
Ce parti pris du classique français lui avait d'ailleurs valu de nombreuses critiques à l'ouverture, fustigeant le manque d'audace et la mise en scène d'une France peu innovante.
"On a voulu donner aux gens ce qu'ils attendaient, en faisant quelque chose de populaire. Je n'ai pas voulu prendre de risque", reconnaît le président de la COFRES.
Mais la raison du succès réside surtout dans la forme du pavillon. Sa conception intérieure, avec une immense descente en pente douce qui permet une visite fluide de haut en bas, en a fait l'un des bâtiments les plus fonctionnels de l'Expo: le pavillon a pu accueillir des millions de personnes sans dépasser les deux heures d'attente.
En bas du carré de béton, Li Fushi n'a même pas sorti son petit tabouret pliant, accessoire indispensable des visiteurs de l'Expo. "Ils annoncent moins d'une heure de queue", lâche le retraité qui fait régulièrement quelques pas dans la longue file qui serpente entre des barrières blanches.
Beaucoup d'autres pavillons ont dû limiter leurs entrées par sécurité, à commencer par celui de la Chine, pris d'assaut par les visiteurs, chinois à plus de 90%. Avec une capacité de 50.000 personnes par jour, l'imposant bâtiment rouge qui domine le site a été mis sur un système de réservation spéciale, à partir de bornes placées aux quatre coins de l'exposition.
Après 187 jours d'événement, le total des entrées du pavillon chinois ne devrait pas dépasser 9,4 millions au 31 octobre, dernier jour de l'Expo.
Même les très populaires pavillons du Japon et de l'Arabie saoudite n'ont pas dépassé les 5,5 millions et 3,5 millions de visiteurs, ralentis par des files d'attente qui ont atteint quatre heures côté japonais et jusqu'à huit heures pour le bâtiment saoudien, victime du succès de son écran Imax le plus grand du monde.
Certains bâtiments de l'Expo ont peut-être accueilli davantage de touristes, en regroupant plusieurs pays ou plusieurs organisations, comme le Pavillon collectif africain ou le Pavillon pétrolier, situé sur l'autre rive de la rivière Huangpu, sur laquelle le site de l'exposition était à cheval. Mais aucun de leur stand n'a réuni 10 millions de visiteurs.
Sur l'ensemble du site, Shanghai a atteint l'objectif annoncé de 70 millions de visiteurs une semaine avant sa clôture: cela en fait l'exposition universelle la plus fréquentée de l'Histoire.
Eh non ! Il ne suffit pas d'être noir pour avoir du talent.
Par Ivan Rioufol
Eh non ! Il ne suffit pas d'être noir pour avoir du talent. C'est pourtant cette sottise que l'idéologie antiraciste, dans sa confusion intellectuelle, a tenté de faire gober en présentant Barack Hussein Obama, enfant prodige du métissage des sangs, des religions et des cultures, comme la synthèse de l'Homme parfait. Son élection à la présidence des États-Unis, il y a deux ans, a conforté un étouffant politiquement correct diabolisant la critique. L'engouement pour le messie a aussi inspiré au sarkozysme ses discours les plus convenus sur l'impératif d'une "République métissée" et l'aubaine de la "diversité". La raclée électorale de mercredi remet des idées en place.
En France, la détestable racialisation des rapports sociaux doit beaucoup aux nouvelles minorités ethniques qui, depuis novembre 2008, ne cessent d'en appeler à leurs origines et leur couleur pour réclamer une visibilité immédiate qui leur serait prétendument interdite. Un des échecs d'Obama, promoteur d'un monde postracial, a été d'accentuer les revendications identitaires. Au nom de l'antiracisme, des Noirs déplorent de ne pas voir suffisamment de Noirs, des Arabes pas assez d'Arabes, etc. Ceci avec l'approbation de la bien-pensance et en dépit de la Constitution française refusant de distinguer entre les races ou les religions.
La défaite d'Obama à mi-mandat, qui voit les démocrates perdre la Chambre des représentants et se maintenir de justesse au Sénat, replace le débat de l'accès aux responsabilités dans les sociétés multiethniques au seul niveau acceptable, celui des compétences.
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Rappel: http://franceusa.blogspot.com/2010/04/obama-coche-la-case-negro.html
mardi 2 novembre 2010
Les pays pauvres exportent leurs modes de vie
Les cigales sont devenues fourmis aux États-Unis. Et non seulement les Américains répugnent à s'endetter, mais il leur arrive de payer leurs achats à l'avance. Au royaume du «credit revolving», où chaque détenteur de carte de crédit supporte en moyenne une dette de 7.000 dollars vis-à-vis de sa banque, les «cartes prépayées» ont le vent en poupe. Distribués par des entreprises, des administrations ou à titre de cadeau par un proche, ces moyens de paiement sont le strict opposé des cartes de crédit. Le consommateur dispose par avance des sommes qui lui permettront de régler ses dépenses au lieu d'avoir à les rembourser à des taux prohibitifs avoisinant 20 %.
Daniel Gross, l'éditorialiste de Newsweek, reconnaît qu'on peut y voir «un signe de régression». Les cartes prépayées étaient l'apanage des pays d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne, qui compensent ainsi les insuffisances de leurs systèmes bancaires. Il considère aussi qu'il s'agit d'une réaction d'adaptation plutôt saine de la société américaine. Selon la Federal Deposit Insurance Corporation, l'agence fédérale garantissant les dépôts bancaires de la clientèle en cas de faillites, 60 millions d'Américains sont aujourd'hui «sous-bancarisés». Ce public n'a pratiquement pas accès aux services financiers. Les cartes prépayées répondent à ses besoins.
Voilà un exemple emblématique où les pays pauvres ont un temps d'avance sur les économies dites «avancées». Il en est bien d'autres. En France, le paiement par téléphone mobile reste à l'état embryonnaire. Une expérience est en cours à Nice, à l'initiative de la Mairie, alors qu'en Afrique l'usage du «m paiement» (m, pour mobile) s'est répandu comme une traînée de poudre en trois ans. «C'est un moyen de pallier la déficience des infrastructures bancaires et, d'une certaine façon, le détournement d'une technologie pour en faire autre chose que sa destination initiale», explique-t-on à la Fédération bancaire française. 60 % des 400.000 villages d'Afrique sont reliés à un réseau télécoms, mais à peine 11 % des Africains ont un compte en banque, selon le consultant BearingPoint. Pour les petites transactions, les «m paiements» reviennent à échanger des «crédits téléphoniques» et non des «unités monétaires» proprement dites. Ce serait bien sûr totalement impossible en Europe, où la «directive sur la monnaie électronique» proscrit ce genre de troc, souligne-t-on à la FBF.
L'Afrique représente un terrain d'expérimentation privilégié pour les opérateurs de téléphone. Le français Orange a ainsi mis au point un dispositif «Orange Money», agréé par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest : il permet de déposer et de retirer de l'argent dans ses propres agences.
Les grandes entreprises occidentales, tous secteurs confondus, n'hésitent pas à s'inspirer des modes de vie des pays émergents pour mieux se développer sur leurs marchés d'origine. Au printemps 2004, Renault annonçait la fabrication d'une voiture low-cost, la Logan, fabriquée et vendue par sa filiale Dacia en Roumanie au prix de 5.000 euros. Pourrait-elle être distribuée un jour en France ? Mystère. Les voitures de Dacia totalisent aujourd'hui 10 % des ventes aux particuliers dans l'Hexagone. Et ce n'est pas fini: 18 % des Français se disent prêts à acheter une voiture low-cost, selon l'observatoire Cetelem 2010 sur la consommation.
Autre effet boomerang, l'initiative de novembre 2007 par Essilor de vendre en Inde des lunettes de vue à 5 dollars trouve sa réplique trois ans plus tard sur le marché français. Deux enseignes low-costs, Hans Anders et Lun's Eyewear, proposent actuellement des lunettes correctrices à prix unique de 45 euros. Un coût relativement plus bas que l'offre indienne d'Essilor si l'on tient compte de la richesse moyenne par habitant entre l'Inde et la France (respectivement 1.000 et 42.000 dollars l'an, selon la Banque mondiale). Quant au microcrédit, dont l'origine remonte à 1976 au Bangladesh pour financer les paysans les plus pauvres, il a véritablement décollé en 2009 chez nous. Selon le rapport Camdessus de l'Observatoire français de la microfinance, «20.384 microcrédits ont été accordés à des professionnels, en progression de 38 % par rapport à 2008», pour un montant moyen de 5.000 € et une durée de deux à trois ans.
Même le Guide Michelin s'y met. Dans son édition 2010, Bibendum fait la part belle aux restaurants du Chinatown parisien, dans le XIIIe, tel Le Bambou qui offre des menus à 15 euros. C'est d'autant plus notable que la bible gastronomique des bourgeois ignore superbement le mythique Tong Yen de la rue Mermoz, la table favorite de Jacques Chirac, qui s'y est fait récemment inviter par Nicolas Sarkozy.
Les pays pauvres et émergents ne sont plus seulement des pourvoyeurs de produits bon marché. Ils nous proposent des styles de vie, certes moins coûteux, mais souvent plus simples et astucieux. Le sociologue-économiste, Régis Bigot du Crédoc, parle de «phénomène de crossover». Au sens où les chanteurs d'opéras, aux voix riches et travaillées, s'aventurent dans la pop, comme vient de le faire la belle mezzo suédoise Anne Sofie von Otter. Imagine-t-on Maria Callas chantant le répertoire de Dalida ? Une époque révolue.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11/01/04016-20101101ARTFIG00460-les-pays-pauvres-exportent-leurs-modes-de-vie.php
Sainte alliance israélo-arabe contre l'Iran
Le vent de panique qui souffle sur l'Arabie saoudite et les Émirats du Golfe, confrontés à l'expansionnisme du régime de Téhéran, a pris la dimension d'un cyclone. Les dirigeants des États sunnites de la région ont bien compris que l'Iran serait intouchable aussitôt qu'il disposerait de son arsenal nucléaire. Pour contrer cette menace, les riches États du Golfe ont décidé de donner à leurs armées respectives les moyens d'exercer une capacité de dissuasion crédible sur les forces iraniennes. C'est dans cette perspective que le contrat d'armement du siècle vient d'être signé entre l'Arabie saoudite, le sultanat d'Oman, les Émirats arabes unis et les États-Unis. Les industriels américains vont engranger un peu plus de 123 milliards de dollars de commandes. Boeing, qui produit certains des avions de combat et des hélicoptères que souhaitent acquérir les Saoudiens, a prévu de créer 77.000 emplois afin de pouvoir commencer ses livraisons au plus vite. Oman et les Émirats exercent eux aussi une énorme pression sur leurs fournisseurs dans le but de recevoir dans les meilleurs délais les navires de guerre, les missiles, les blindés et les systèmes antimissiles qu'ils ont commandés en quantité astronomique.
Haro sur les chiites
Les dirigeants des États du Golfe savent en effet que le temps joue contre eux. Barack Obama et les Occidentaux n'ont pas su se donner les moyens d'empêcher le régime des mollahs de devenir une puissance nucléaire en quelques mois seulement. En Irak, Téhéran, en finançant et en armant les différentes milices, a virtuellement pris le contrôle du pays. Dans le monde arabe sunnite, de l'Égypte à la Libye on se désole de voir maintenant le Liban passer sous le contrôle des mollahs via le Hezbollah. La presse saoudienne peut bien tirer à boulets rouges sur ces "adorateurs de la mort" qui ont "volé" le Liban à la nation arabe, on a bien le sentiment dans toutes les capitales sunnites que les jeux sont faits. Le Liban est devenu un ectoplasme politique, vampirisé par les Iraniens et abandonné par les puissances occidentales. Les pays arabes redoutent que le Hezbollah et l'Iran, convaincus de leur toute-puissance et de la pusillanimité de leurs adversaires, ne déclenchent une nouvelle guerre aux conséquences funestes contre Israël.
En contradiction avec ses positions habituelles, Israël ne s'est pas opposé à la signature de l'énorme contrat d'armement entre les Émirats, l'Arabie saoudite et les États-unis. Face à l'ennemi chiite commun, Arabes et Israéliens se sont engagés dans une collaboration diplomatique et militaire aussi discrète qu'intense. La presse iranienne ne cesse d'ailleurs de dénoncer "la trahison" des gouvernements arabes qui préfèrent parler avec "le régime sioniste moribond" plutôt que d'adhérer à la grande révolution islamique prêchée par les mollahs. Le gouvernement israélien a reçu des assurances suffisamment crédibles sur le fait que les armes que Washington s'apprête à vendre à l'Arabie saoudite et aux Émirats ne tomberont jamais entre les mains de groupes terroristes. En outre, l'administration américaine a promis à l'État hébreu que le fossé technologique gigantesque qui sépare Tsahal et les armées arabes ne serait pas comblé. Pour preuve de sa bonne volonté, Obama a donné son feu vert à la vente à Israël d'une flotte de F35, l'avion de combat le plus sophistiqué et le plus puissant jamais construit dans le monde. Israël va payer 15 milliards de dollars pour acquérir ces avions qui lui permettront de faire à son tour peser une menace terrible sur le régime de Téhéran.
vendredi 29 octobre 2010
Citoyenneté norvégienne refusée pour non connaissance de la langue
http://www.norvege-fr.com/actualite_details.php?id=1545
jeudi 28 octobre 2010
Afrique ou Asie : où est le berceau de l'humanité ?
L'origine des anthropoïdes, des primates incluant les singes et les humains, a été source de débat entre paléontologistes. L'hypothèse d'une origine africaine a longtemps été privilégiée, mais des travaux récents, dont ceux conduits en Birmanie et en Thaïlande par Jean-Jacques Jaeger (Université de Poitiers, France), ont plaidé en faveur d'une origine asiatique voici plus de 55 millions d'années.
Les fossiles trouvés au Dur At-Talah (Libye centrale) compliquent le scénario. Ils révèlent l'existence de trois formes d'anthropoïdes africains, les plus anciennes connues sur ce continent, selon l'étude paraissant dans la revue scientifique Nature.
Grâce aux fossiles découverts en Afrique (Fayoum en Egypte, Bir-El-Ater en Algérie), "jusqu'à présent on ne connaissait qu'une forme de primates anthropoïdes, vieux de 37 millions d'années pour les plus anciens, là on passe à 39 ou 38 millions d'années et on en a trois", résume Jean-Jacques Jaeger.
On découvre que "deux millions d'années auparavant, il y en a déjà trois, l'histoire est donc plus compliquée. Et parmi les trois, il y a une forme asiatique reconnue comme telle par les spécialistes. Donc, ça signe le sens de migration de l'Asie vers l'Afrique", a-t-il déclaré à l'AFP.
D'après les dents fossilisées retrouvées dans le désert libyen, il s'agit de tout petits primates, dont le poids adulte est estimé à 120 grammes pour la forme la plus petite et 470 grammes pour la forme la plus grande.
"C'était des primates, donc ça ressemblait tout de même davantage à des ouistitis qu'à des rats, ils avaient des mains préhensiles avec un pouce opposable, des ongles et non des griffes, une queue certainement qui servait de balancier lorsqu'ils grimpaient ou sautaient d'une branche à l'autre", explique M. Jaeger.
Leur petite taille "valide une hypothèse formulée à partir de découvertes asiatiques, à savoir que le début de l'histoire des anthropoïdes, c'est-à-dire notre histoire, s'effectue par un stade de très petites tailles", précise le chercheur. A l'intérieur de l'ordre des primates, il y a différents groupes et en particulier les anthropoïdes, c'est-à-dire "la lignée qui en se diversifiant au cours du temps, conduit in fine à l'homme et aux grands singes", rappelle-t-il.
Les fossiles retrouvés en Libye proviendraient des "plus anciens représentants africains de cette lignée des anthropoïdes". Après être apparus en Asie, ces anthropoïdes auraient migré vers l'Afrique, berceau de l'humanité, où ils auraient trouvé des conditions leur permettant de se diversifier et grossir en taille.
Les trois groupes différents identifiés sont-ils arrivés d'Asie ou sont-ils issus d'une première diversification qui aurait eu lieu en Afrique? La question reste posée.
Jean-Jacques Jaeger et son équipe penchent "en faveur d'une arrivée d'Asie déjà en trois groupes". Ils s'appuient pour cela sur les restes fossiles de rongeurs retrouvés sur le site, également représentés par plusieurs groupes distincts.
"On a l'impression que c'est une vague de peuplement relativement importante qui se produit sans doute en même temps", note Jean-Jacques Jaeger sans pouvoir dire si la cause de cette migration est d'origine géologique ou climatique, ni si l'arrivée remonte à un ou sept millions d'années.
AFP
lundi 18 octobre 2010
A Paris, place aux nouveaux palaces
Premier à ouvrir ses portes, ce lundi : le Royal Monceau, entièrement réinventé autour de l'art de vivre à la française et de l'art tout court sous la houlette du designer Philippe Starck.
Après deux ans de travaux et plus de 100 millions d'euros investis, l'hôtel proche de l'Etoile né en 1928 est métamorphosé.
Oeuvres d'art, livres, guitare acoustique et beaux meubles agencés "comme à la maison" ornent les 130 chambres et cinq suites proposées entre 780 et 20.000 euros la nuit.
"Les palaces en général sont segmentés par l'argent. Je pense que ces valeurs vulgaires sont obsolètes, je crois profondément à l'investissement dans l'intelligence", a dit Philippe Starck lors d'une conférence de presse organisée dans la salle de cinéma de l'hôtel - privilège unique en Europe.
Dans les mois qui viennent ouvriront le Shangri La de l'avenue d'Iéna, le Mandarin Oriental, dont les travaux ralentissent la circulation depuis des mois rue Saint-Honoré et le Peninsula, établi dans les locaux de l'ancien centre de conférences de l'avenue Kleber.
Le directeur général du Royal Monceau, Sylvain Ercoli, affirme accueillir ces concurrents avec sérénité.
"C'est tentant de déclencher la guerre des palaces mais, comme celle de Troie, elle n'aura pas lieu", a-t-il dit à la presse. "C'est ensemble qu'on va continuer à apporter à Paris son rayonnement culturel. Le client a un choix qu'il n'avait pas auparavant".
Un choix qui passe par la bonne chère, chaque palace s'offrant les talents de chefs étoilés. Laurent André et Pierre Hermé pour le Royal Monceau, où l'on pourra aussi bien déguster un poulet de Bresse-purée que du pop corn "Ispahan" - rose, framboise, litchi.
Pas de crise pour les palaces, bien au contraire.
Place de la Concorde, le Crillon - 147 chambres - affiche complet tout le mois d'octobre, tout comme son voisin le Bristol, depuis fin septembre.
Le Plaza Athénée a connu "un mois de juillet historique en terme d'équilibre entre taux d'occupation et prix moyen, du jamais vu depuis l'ouverture en 1913", annonce une porte-parole de l'hôtel de l'avenue Montaigne.
Au George V, le taux de fréquentation a atteint 90% cet été et s'annonce autour de 82% pour le mois d'octobre.
Autant d'établissements d'exception à la disposition des nantis du XXIe siècle.
Selon le dernier classement "World Wealth Report" de Merill Lynch et Capgemini, le nombre de millionnaires en dollars a de nouveau franchi la barre des 10 millions en juin.
Effaçant le recul de 2008, année de la crise, le nombre de personnes fortunées a augmenté de 17,1% en 2009.
La plupart sont originaires d'Asie.
De fait, les quatre nouveaux palaces parisiens sont gérés par des groupes asiatiques. Le singapourien Raffles pour le Royal Monceau, dont le propriétaire est une filiale du fonds qatari Diar.
"C'est un projet prometteur. Notre palace est différent et nous espérons travailler avec notre partenaire Raffles sur le long terme", a dit à Reuters un responsable du marketing de Qatar Diar, Ahmad Abdulla Alhamadi.
Pour l'architecte et décorateur Jacques Garcia, ce dynamisme montre que Paris redevient le phare du tourisme mondial.
"On a eu tendance à nous dire que la ville perdait de sa splendeur", a dit à Reuters l'auteur des décors des hôtels Costes, Majestic ou Fouquet's.
"Or, on n'ouvre jamais des palaces sans avoir fait une étude. Donc si tout cela se concentre à Paris, c'est que la ville redevient extrêmement dynamique."
Reuters
dimanche 17 octobre 2010
Angela Merkel constate l'échec du modèle multiculturel
Tout en affirmant que l'Allemagne restait un pays ouvert au monde, Angela Merkel a estimé : "Nous n'avons pas besoin d'une immigration qui pèse sur notre système social."
La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé samedi que le modèle d'une Allemagne multiculturelle, où cohabiteraient harmonieusement différentes cultures, avait "totalement échoué", alors que le débat sur l'immigration s'enflamme en Allemagne. L'Allemagne manque de main d'oeuvre qualifiée et ne peut pas se passer d'immigrants, mais ceux-ci doivent s'intégrer et adopter la culture et les valeurs allemandes, a-t-elle insisté dans un discours devant les Jeunesses de sa formation conservatrice. Le credo "Multikulti" (multiculturel) --"Nous vivons maintenant côte à côte et nous nous en réjouissons"-- a échoué, selon elle. "Cette approche a échoué, totalement échoué", a martelé la chancelière devant le congrès des jeunes de son parti CDU et de son pendant bavarois CSU, à Potsdam près de Berlin.
Le débat sur l'immigration divise l'Allemagne depuis la publication d'un pamphlet d'un haut fonctionnaire, Thilo Sarrazin, qui sous le titre "L'Allemagne se défait", affirme que son pays "s'abrutit" sous le poids des immigrés musulmans. La classe politique a condamné ses thèses mais selon les sondages une majorité des Allemands les approuvent. Une étude publiée cette semaine montre même que plus de 50% d'entre eux tolèrent mal les musulmans. Plus de 35% estiment que l'Allemagne est "submergée" par les étrangers et 10% que l'Allemagne devrait être dirigée "d'une main ferme" par un "Führer".
mercredi 13 octobre 2010
L'humanité engloutit l'équivalent d'une planète et demie
Selon le rapport "Planète vivante 2010" de l'organisation écologiste WWF, rendu public mercredi 13 octobre, l'humanité utilise désormais "l'équivalent d'une planète et demie" pour subvenir à ses besoins, principalement en raison de la "surconsommation" des pays les plus riches.
L'empreinte écologique de l'humanité, c'est-à-dire la surface de terre et le volume d'eau requis pour produire les ressources renouvelables utilisés par la population sur une année, a doublé depuis 1966, ajoute l'organisation. Si rien ne change dans nos modes de consommation, l'humanité aura besoin de "deux planètes par an" en 2030, s'alarme le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Le WWF souligne le rôle prépondérant des pays les plus riches dans cette évolution en relevant que, toujours sur les données de 2007, les pays membres de l'OCDE, dont font partie les économies les plus riches au monde, "représentaient 37 % de l'empreinte écologique de l'humanité". "Si chaque habitant de la planète vivait comme un habitant moyen des Etats-Unis ou des Emirats arabes unis, il faudrait une biocapacité équivalente à plus de 4,5 planètes pour répondre à la consommation de l'humanité et absorber les émissions de CO2", souligne le texte. "Par contre, si tout le monde vivait comme le citoyen indien moyen, l'humanité n'utiliserait même pas la moitié de la biocapacité de la planète", ajoute-t-il.
Les Emirats arabes unis, le Qatar, le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis, l'Estonie, le Canada, l'Australie, le Koweït et l'Irlande sont les pays à la plus forte empreinte écologique, ajoute l'organisation. "La surconsommation du Nord se fait à crédit sur les ressources du Sud", souligne le WWF, dont le rapport relève également qu'"un déclin de la biodiversité est plus élevé dans les pays à faibles revenus".
Le rapport du WWF fait état d'une diminution globale de la biodiversité de 30 % entre 1970 et 2007. Dans les zones tropicales, cette diminution atteint 60 %.
lundi 11 octobre 2010
Près d'un millionnaire sur dix vit en France
Sur les 24,2 millions de millionnaires en dollars dénombrés dans le monde, 9% d'entre eux, soit 2,2 millions, vivent dans l'Hexagone.
50.288 milliard d'euros : c'est, en valeur absolue, la fortune évaluée des milionnaires dans le monde. Ils représentent seulement 0,5% de la population mondiale, mais concentrent 35,6% de la richesse de la planête, selon une étude de Crédit Suissee révélée dans le journal La Tribune de lundi 11 octobre.
La France accueille 9% des millionnaires dans le monde. Elle se place ainsi devant l'Italie (6%), la Grande-Bretagne (5%) , l'Allemagne (5%), le Canada (4%) et la Chine( 3%). La France est presque au niveau du Japon (10%) mais reste loin derrière les Etats Unis, terre d'élection favorite des grosses fortunes : 41% des millionnaires, soit 9,94 milions d'entre eux, y vivent.
La richesse moyenne par adulte a triplé en France entre 2002 et 2007
D'après l'étude de Crédit Suisse, la richesse moyenne par adulte a en effet triplé en France entre 2000 et 2007, même si elle a reflué de 15% depuis cette date. Un bond qui s'explique par le faible taux d'endettement des ménages et l'appréciation de l'euro par rapport au dollar.
Le produit intérieur brut (PIB) par habitant s'lévève à 56.052 dollars en France, qui se classe ainsi devant le Japon (46.857) mais reste derrière les Etats-Unis (65.593), l'Australie (72.414), le Danemark (75.213) et la Suisse (88.590). Parmi l'ensemble des pays que l'étude a passé au peigne fin, le pays helvétique est le plus riche. En revanche, la Chine reste en retard, avec 5.535 dollars par habitant.
vendredi 8 octobre 2010
Un tiers des trentenaires européens vivent chez leurs parents
Chez la tranche d'âge des 18 à 24 ans, la proportion de jeunes vivant avec leurs parents est beaucoup plus élevée. En 2008, 71% des femmes de cette tranche d'âge et 82% des hommes vivaient au domicile familial.
Au total, 46% des jeunes adultes européens, âgés de 18 à 34 ans, soit 51 millions de personnes, vivaient chez leurs parents en 2008, souligne Eurostat.
Ce phénomène a été popularisé par le film "Tanguy", qui racontait l'histoire d'un jeune portant ce prénom et vivant encore chez ses parents à 28 ans.
Il est plus accentué dans les pays du sud et de l'est de l'Europe. Dans les pays du nord de l'Europe, les jeunes adultes ont tendance à quitter plus tôt le domicile familial. Le fait de rester vivre au domicile des parents est souvent une question de nécessité, relève Eurostat dans son rapport.
La poursuite des études est une des raisons qui expliquent ce phénomène notamment chez les 18-24 ans. Mais la crise est également un facteur qui compte. 13% des jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans vivant chez leurs parents sont au bord du seuil de pauvreté, note Eurostat. Parmi les jeunes adultes vivant chez leurs parents et ayant un emploi, 36% d'entre eux ont des contrats à durée déterminée.
http://www.letemps.ch/
mercredi 29 septembre 2010
Mexique: “les cartels de drogue maintiennent sous leur contrôle 71 % du territoire”.
Courriet intl'
mardi 28 septembre 2010
Diversité ou solidarité, il faut choisir
Les tensions régionales en Belgique ou en Italie, tout comme le sort réservé aux Roms, le montrent : une société ne peut pas être généreuse et hétérogène. Et ce constat s’applique à l’Union européenne. Telle est la thèse de deux économistes français.
Augustin Landier - David Thesmar
(...)
Pourtant, la diversité n'est pas un obstacle fatal pour les Etats-nations. L'Espagne et le Royaume-Uni, malgré d'importantes tensions séparatistes, ont fini par combiner régionalisme et unité nationale. Les Etats-Unis, temple du communautarisme, ne menacent pas d'exploser.
Dans les faits, la diversité ébranle l'intégrité nationale lorsqu'elle s'accompagne de forts transferts intercommunautaires. Ce que les Flamands reprochent aux Wallons, ce n'est pas de parler français, mais de bénéficier d'une protection sociale généreuse financée par leurs impôts. Les Italiens du Nord ne sont pas hostiles au mode de vie flegmatique de leurs compatriotes du Sud, mais ils ne veulent pas les subventionner.
La diversité, fossoyeur de l'ambition fédéraliste
Ce conflit entre ouverture à l'autre et générosité financière peut sembler paradoxal, mais il n'est pas propre à l'Europe. Si les Américains n'ont pas de réticence à voir coexister sur leur territoire des modes de vie radicalement différents, ils ne sont pas prêts à étendre leur solidarité et leurs efforts au-delà d'un cercle de proximité étroit, leur "communauté". Ce déficit de capital social, d'intérêt pour le bien commun, se traduit concrètement dans leur vie quotidienne.
Alberto Alesina, professeur à Harvard, a par exemple découvert que les villes américaines à forte diversité (culturelle, sociale) sont aussi celles où les services publics sont de moins bonne qualité. Les poubelles y sont relevées moins souvent, les bibliothèques municipales plus petites, le tout-à-l'égout déficient, les programmes d'aide sociale moins développés. Contrepartie de la diversité, l'absence de solidarité collective a parfois un prix politique : les pays les plus hétérogènes ont des gouvernements plus instables, quand ils ne sont pas plus autoritaires.
La diversité, qui est l'immense richesse du continent européen, pourrait donc bien aussi être le fossoyeur de l'ambition fédéraliste. La triste affaire des Roms roumains, de ce point de vue, est une nouvelle illustration de ce principe d'arbitrage entre diversité et solidarité. Aucun Etat de l'Union, même la Roumanie, ne considère le peuple nomade comme une partie de sa propre communauté.
Chaque Etat les expulse, sans chercher vraiment à résoudre leur problème. Les Roms n'étant le problème de personne, ils deviennent celui de la Commission européenne, qui, comme elle émane de communautés trop différentes (les Etats européens dans leur diversité), n'a pas les moyens de les protéger au-delà des postures moralisatrices.